samedi 12 septembre 2009

Si Jérusalem et la Palestine se vident de leurs chrétiens, à qui la faute ?

vendredi 11 septembre 2009 - 09h:34

Fady Noun - L’Orient-le-Jour



En tournée de conférences, monsignor Rafic Khoury, du patriarcat de Jérusalem, sensibilise à nouveau les chrétiens du Liban au drame de leurs coreligionnaires, en Palestine, et à l’importance de l’unité. Une « nouvelle évangélisation » s’impose, dit-il.

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Monsignor Rafic Khoury : « Les chrétiens ne comprennent pas la division des chrétiens. »

Invité par la commission épiscopale pour le dialogue islamo-chrétien de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban (APECL), monsignor Rafic Khoury, du patriarcat latin de Jérusalem, présente depuis hier une série de conférences destinées à sensibiliser l’opinion aux défis lancés à la présence chrétienne en Palestine comme dans d’autres pays du monde arabe, y compris au Liban.

Il était l’invité hier du Mouvement culturel-Antélias, où il a parlé, entre autres, du grave problème de l’émigration des chrétiens de Palestine. Il donnera encore 4 à 5 exposés. Il ne reste plus que 50 000 chrétiens en Cisjordanie et environ une dizaine de milliers d’autres à Jérusalem, a-t-il affirmé, dans un entretien exclusif accordé à L’Orient-Le Jour. Les chrétiens de Palestine ne représentent plus que 1,6 % de la population totale, évaluée à 3 600 000 habitants, alors qu’au milieu du XXe siècle, ils étaient environ 15 %.

Muni de trois passeports pour circuler entre sa terre natale, le Moyen-Orient et le reste du monde, sans être stigmatisé, Mgr Khoury lui-même vient de Taybé - l’Ephraïm du chapitre 11 de l’Évangile selon saint Jean -, un village entièrement chrétien situé près de Ramallah, à 20 km de Jérusalem, qui compte aujourd’hui 1 400 habitants, pour 14 000 ... émigrés. C’est une question de stabilité. Ou plutôt d’instabilité, explique Mgr Khoury. L’émigration est directement liée au climat d’instabilité où vivent les Palestiniens, d’après Mgr Khoury qui fait état de deux types d’exode : externe, vers les pays occidentaux d’émigration, et interne. Ce dernier exode est un mouvement de repli géographique des chrétiens sur leur propre communauté.

Ces replis s’expliquent, en partie, par des raisons pratiques. Les restrictions à la circulation posées par Israël ont dramatiquement séparé les Palestiniens les uns des autres. Services publics, écoles, hôpitaux, habitations sont souvent dispersés de part et d’autre du mur de séparation. Jérusalem est isolée de la Cisjordanie et l’on n’y pénètre qu’avec des laissez-passer qu’il faut régulièrement renouveler. Des colonies de peuplement doivent être contournées. Les barrages fixes ou volants de l’armée israélienne quadrillent le pays, ce qui rend pénibles et aléatoires les déplacements.

Sur l’instabilité politique et parfois militaire où vivent les Palestiniens se greffent bien entendu des raisons idéologiques et religieuses. En cause, les fondamentalismes, de quelque type qu’ils soient : musulman, sioniste ou même chrétien. Il s’agit, dans ce dernier cas, des chrétiens de rite protestant qui appuient ouvertement le sionisme et les colonies de peuplement, croyant ainsi, bien naïvement, hâter la conversion d’Israël au christianisme.

« La faute des autres »

Mais doit-on toujours mettre en cause « les autres » dans nos malheurs ? Mgr Rafic Khoury souligne qu’en partie, la réponse à l’hémorragie humaine est entre les mains des chrétiens eux-mêmes. Comme tout chrétien, il a été humilié à Pâques en assistant, à la télévision, à l’empoignade honteuse des moines grecs et arméniens, devant la chapelle de la Résurrection. Le souci de l’unité des chrétiens, des catholiques entre eux, bien sûr, mais aussi des catholiques et des orthodoxes, est prioritaire à ses yeux. Et de citer sur ce point le document final de la première assemblée des patriarches catholiques d’Orient, en 1992, qui affirme avec force : « En Orient, nous serons unis ou nous ne serons pas. »

Ce que les patriarches font en faveur de cette unité, à part en affirmer la nécessité, est une autre affaire. En pratique, pas grand-chose, malgré les quelques misérables projets de logements qui n’endiguent qu’une mince partie des départs. En fait, chacun continue de prêcher pour sa propre paroisse, sourd à la pression des fidèles, notamment en faveur de l’unification de la fête de Pâques. On parle, pudiquement, d’un manque de solidarité. Mais c’est un manque de charité.

« Les chrétiens ne comprennent pas la division des chrétiens ! » lance Mgr Khoury, avant d’ajouter qu’entre l’impatience des fidèles et les lenteurs, sinon l’apathie, de la hiérarchie, en matière d’œcuménisme, il faudrait « un moyen terme ». Est-il possible, du reste, de ne pas s’affliger en voyant comment, au nom de « blessures » passées bien réelles sans doute, orthodoxes et catholiques compromettent gratuitement leur avenir dans cette partie du monde ?

Mgr Rafic Khoury souligne également la nécessité d’une « nouvelle évangélisation » des chrétiens de Palestine, ou des Palestiniens chrétiens, une démarche qui doit ouvrir les chrétiens à la dimension missionnaire de leur présence en terre arabo-musulmane, dont ils constituent l’une des trames les plus anciennes et les plus nobles. De fait, pourquoi cette conscience missionnaire devrait-elle être le privilège des seuls « kibboutzniks », et pourquoi ne pas accepter volontairement quelques sacrifices, s’ils doivent aider au rayonnement de la foi chrétienne ?

Il va sans dire qu’un monde arabe sans chrétiens ne serait pas le même, réagit-il, en se rappelant que cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine faisait de l’enracinement des chrétiens en terre libanaise l’une des tâches prioritaires des musulmans eux-mêmes. Une vérité valable aussi bien en-deçà de Naqoura qu’au-delà.

Mgr Khoury cite enfin, parmi les moyens disponibles, pour enrayer la vague d’émigration, le rôle que peuvent jouer les grandes et moins grandes puissances. Sans trop se risquer sur le terrain politique, il souligne quand même que la diplomatie du Vatican pourrait être plus vigoureuse, à l’égard de l’État d’Israël. Le Saint-Siège, explique-t-il, a officiellement reconnu Israël, sans obtenir en échange les facilités qu’il était en droit d’attendre ; cet État met une extrême mauvaise grâce à accorder des visas à des prêtres ou autres auxiliaires venus d’Occident, dont l’Église locale a bien besoin pour survivre et accomplir sa mission. « Et pourtant, Rome ferme les yeux, temporise, laisse passer », regrette-t-il.

Revenant sur le sujet de la « nouvelle évangélisation », Mgr Khoury rappelle que dans leur quatrième message aux fidèles, les patriarches catholiques d’Orient ont appelé leurs fidèles à être moins communautés et plus Églises, moins repli et plus ouverture. Moins passé et plus avenir. Comme quoi, une victoire de l’Église sur les communautés sera indispensable, si les chrétiens veulent rester en terre arabe.

11 septembre 2009 - L’Orient-le-Jour

Libération oui, un « État » palestinien fictif, non

vendredi 11 septembre 2009 - 05h:00

Hasan Abu Nimah et Ali Abunimah - The Electronic Intifada


Vers la fin du mois dernier, Salam Fayyad, nommé premier ministre de l’autorité palestinienne (AP) à Ramallah a fait une annonce surprise : il a déclaré son intention d’établir un État palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza avant fin 2011, indépendamment de l’issue des négociations avec Israël.

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L’Occident a inondé de son soutien Salam Fayyad, nommé premier ministre de l’AP, alors que les USA préconisent la création d’un État palestinien fictif sous contrôle israélien(Mustafa Abu Dayeh/MaanImages)

Fayyad a dit au London Times qu’il s’efforcerait d’ « établir le fait accompli, pour que notre État apparaisse comme une réalité indéniable ». Son projet a été développé dans un long document au titre pompeux « Programme du 13e gouvernement de l’Autorité nationale palestinienne ».

Le plan contient toute une série d’idées ambitieuses : un aéroport international dans la vallée du Jourdain, de nouvelles liaisons ferroviaires avec les pays voisins, des incitations fiscales généreuses pour attirer les investisseurs étrangers, et bien entendu le renforcement des « forces de sécurité ». Le plan parle aussi hardiment de libérer l’économie palestinienne de sa dépendance à l’égard d’Israël et de réduire sa dépendance envers l’aide étrangère.

Ceci peut sembler attrayant pour certains, mais Fayyad n’a ni l’influence politique, ni les moyens financiers pour proposer des plans de si longue portée sans le feu vert de Washington ou de Tel-Aviv.

Fayyad veut projeter l’image d’une administration palestinienne compétente, maîtrisant déjà l’administration d’un État. Il se vante, par exemple, de ce que l’AP qu’il dirige a travaillé pour « développer des institutions de gouvernement efficaces sur la base de principes de bonne gouvernance, de redevabilité et de transparence.

Mais ce qui s’ébauche réellement en Cisjordanie aujourd’hui, c’est un État policier, où toutes les sources d’opposition ou de résistance - réelles ou soupçonnées - que ce soit au régime de l’AP ou à l’occupation israélienne, sont systématiquement réprimées par les « forces de sécurité » palestiniennes financées et entraînées par les USA en pleine coordination avec Israël. Le siège de Gaza reste étouffant à cause de son refus de se soumettre à ce régime.

En décrivant l’utopie palestinienne qu’il espère créer, Fayyad déclare : « la Palestine sera un État démocratique stable avec un système politique pluraliste. L’autorité gouvernante est transférée sans accroc, de façon pacifique et régulière conformément à la volonté du peuple exprimée par le biais d’élections libres et justes se déroulant conformément à la loi ».

L’occasion de démontrer un tel transfert exemplaire aurait été parfaite après les élections de janvier 2006 ; comme le monde entier le sait très bien, le Hamas les a remportées de façon équitable et propre. Au lieu de cela, ceux qui monopolisent la direction de l’AP aujourd’hui, sont entrés en collusion avec des puissances extérieures, pour estropier et renverser d’abord le gouvernement élu du Hamas et ensuite le « gouvernement d’unité nationale » formé en vertu de l’accord de la Mecque au début de 2007, approfondissant ainsi l’actuelle division interne des Palestiniens. (Le propre parti de Fayyad n’a obtenu que 2 % des voix lors des élections de 2006 et sa nomination au poste de premier ministre par le dirigeant de l’AP, Mahmoud Abbas, n’a jamais été - ce qu’exigeait la loi - approuvée par le conseil législatif palestinien, dont les membres élus sont toujours dans les prisons israéliennes).

De 1994 à 2006, plus de 8 milliards de dollars US ont été pompés dans l’économie palestinienne, faisant des Palestiniens le peuple le plus assisté du monde, comme l’a montré Anne Le More dans son important ouvrageInternational Assistance to the Palestinians after Oslo : Political Guilt ; Wasted Money (London, Routledge, 2008). L’AP a reçu cette assistance ostensiblement pour édifier les institutions palestiniennes, améliorer le développement socio-économique et soutenir la création d’un État indépendant. Le résultat obtenu est toutefois que les Palestiniens sont plus déshérités et tributaires de l’aide que jamais, que leurs institutions sont totalement dysfonctionnelles et que leur État reste un distant mirage.

La corruption et la mauvaise gestion de l’AP ont joué un rôle important dans le gaspillage de ces ressources, mais pas autant que l’occupation israélienne qui en reste de loin le plus important destructeur. Contrairement à ce que Fayyad imagine, vous ne pouvez pas « mettre fin à l’occupation en dépit de l’occupation ».

Le More mentionne un fait assez révélateur, à savoir que les « programmes » précédents de l’AP (à l’exception de ceux qui ont été proposés par les gouvernements Hamas) ont été rédigés et approuvés par les donateurs et officiels internationaux ; ils ont ensuite été remis à l’AP qui les leur a représentés i comme s’il les avait rédigés lui-même !.

Tout ce que nous voyons donne à penser que le dernier plan de Fayyad suit exactement le même modèle. Ce qui est particulièrement troublant cette fois-ci est que le plan semble coïncider avec un certain nombre d’autres initiatives et ballons sondes qui présentent un véritable danger pour les perspectives de libération de la Palestine d’un joug israélien permanent.

Récemment, le International Middle East Media Center (centre international des médias du Moyen-Orient) agence d’information palestinienne indépendante, a publié une fuite de l’ébauche d’un plan de paix que présenterait le président US Barack Obama.

Ce plan prévoyait : des forces armées internationales dans la plus grande partie de « l’État » palestinien, l’annexion par Israël d’importantes parties de Jérusalem Est, la dissolution de toutes les « factions palestiniennes qui seraient transformées en partis politiques », le contrôle israélien permanent de toutes les grandes colonies, la démilitarisation pratique de l’État palestinien et le contrôle par Israël de l’espace aérien, l’intensification de la « coordination de la sécurité » israélo-palestinienne et l’interdiction pour l’entité de conclure des alliances militaires avec d’autres pays de la région.

En ce qui concerne la question centrale du droit au retour des réfugiés palestiniens, le prétendu plan d’ Obama n’ autorise le retour que d’un nombre convenu, non pas chez eux, mais uniquement en Cisjordanie, spécialement dans les villes de Ramallah et de Naplouse.

Il est impossible de confirmer que ce document divulgué provienne de l’administration Obama. Ce qui lui donne toutefois de la crédibilité est son étroite ressemblance avec une proposition envoyée à Obama en novembre dernier par un groupe bi-partisan de vétérans politiques, dirigé par d’anciens consultants US en sécurité nationale, Brent Scowcroft et Zbigniew Brzezinski. En outre, de récents articles parus dans la presse font état d’un débat animé au sein de l’administration Obama sur l’opportunité pour les USA de publier eux-mêmes des propositions précises en vue d’un règlement final, une fois que les négociations reprendront ; il y a donc peu de doute que des propositions concrètes circulent.

De fait, il y a peu de différences quant au fond avec les différents plans du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou allant du concept de la « paix économique » et d’un petit État palestinien démilitarisé sous contrôle global d’Israël et ne donnant aucun droit au retour des réfugiés.

Et tout ceci semble concorder avec le fait que la vallée du Jourdain - ses terres et son espace aérien - resterait indéfiniment sous contrôle israélien, de même que l’aéroport de Fayyad.

Des trucs similaires ont été essayés auparavant : qui ne se souvient de tout le ramdam des premières années Oslo au sujet de l’aéroport international de Gaza - qui a fonctionné brièvement sous le strict contrôle d’Israël avant que celui-ci ne le détruise- et du port promis pour Gaza dont Israël a interdit la construction ?

Deux faits connexes expliquent pourquoi le plan de Fayyad est lancé maintenant. L’envoyé US au Moyen-Orient, Georges Mitchell, a plusieurs fois défini son objectif comme « une reprise et l’aboutissement rapide » des négociations. Si le type d’idées recyclées provenant du prétendu plan Obama, du document Scowcroft-Brzezinski ou de Netanyahu doivent avoir la moindre chance d’aboutir, il faudra qu’elles donnent l’impression d’être appuyées par les Palestiniens. Le rôle de Fayyad est de s’y employer.

Le second élément explicatif concerne la lutte en cours pour la succession de Mahmoud Abbas à la présidence de l’AP. Il est devenu évident que Fayyad, ancien officiel à la Banque mondiale, inconnu des Palestiniens avant qu’il ne soit poussé par l’administration Bush, serait le favori actuel des USA et des autres sponsors de l’AP. C’est en acheminant plus d’aide via Fayyad que ces donateurs pourraient renforcer sa position par rapport à ses concurrents de la faction Abbas du Fatah (Fayyad n’est pas membre du Fatah) qui n’ont pas l’intention de relâcher leur prise sur la machine clientéliste de l’AP.

Dans la région et en dehors de celle-ci beaucoup espéraient que l’administration Obama serait un courtier honnête, exerçant enfin une pression US sur Israël afin de libérer les Palestiniens. Au lieu de cela, la nouvelle administration assure le blanchiment efficace des idées israéliennes qui deviennent d’abord usaméricaines et que l’on refile ensuite à un fantoche palestinien chargé de les afficher.

Ce n’est pas le premier plan qui vise à éteindre les droits palestiniens sous l’apparence d’un « processus de paix » , mais il est extrêmement décevant de voir que l’administration Obama semble n’avoir rien appris des échecs de ses prédécesseurs. Néanmoins, tout comme avant, le peuple palestinien vivant dans son pays et dans la diaspora s’entêtera à faire échouer ces efforts. Il sait que c’est la justice véritable et non pas une nation symbolique et fictive, qui reste le seul pilier sur lequel l’on peut construire la paix.

Hasan Abu Nimah est l’ancien représentant permanent de la Jordanie auprès des Nations unies.

Co-fondateur de Electronic Intifada, Ali Abunimah est l’auteur de One Country : A Bold Proposal to End the Israeli-Palestinian Impasse (Metropolitan Books, 2006).

2 septembre 2009 - The Electronic Intifada - Cet article peut être consulté ici :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Anne-Marie Goossens

Lancement d'une campagne israélienne contre tout arrêt de la colonisation

11/09/2009 Les représentants des colons israéliens installés en Cisjordanie occupée ont annoncé, ce vendredi, le lancement d'une campagne contre tout arrêt de la colonisation.

"Le droit des Juifs de construire en Judée-Samarie (Cisjordanie) est incontestable. Nous exigeons du parti Likoud (droite, au pouvoir) de tenir les promesses qu'il a faites à ce sujet" avant les élections de mars dernier, a déclaré Shaul Goldstein, président du Conseil régional des colonies du Goush Etzion, près de Bethléem.


Le président du Conseil des implantations juives Yesha, organisation majoritaire chez les colons, Danny Dayan, a dénoncé pour sa part l'intention affichée du gouvernement de donner un coup de frein temporaire aux constructions.

Jeudi, des colons sionistes ont attaqué plusieurs maisons palestiniennes près de la colonie sioniste de Souisa, au sud-est de Yatta, à al Khalil Hebron. 10 Palestiniens ont été blessés.

Notons que cette campagne doit commencer après la fête juive du Nouvel an, qui prendra fin le 20 septembre, par un sit-in permanent devant la résidence du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Jérusalem occupée.

Netanyahu a récemment décidé d'accélérer la colonisation en Cisjordanie et à l'est de Jérusalem occupée, avant d'annoncer un éventuel gel de la colonisation dans les territoires occupés.

Les autorités d'occupation ont approuvé cette semaine des permis de construire pour près de 500 appartements dans un quartier de colonisation à l'est de Jérusalem occupée ainsi que des plans de colonisation (455 logements) en Cisjordanie occupée.

almanar.com

Poutine refuse l'invitation de Perez à le Conférence présidentielle

11/09/2009 Il semble que le Premier ministre russe Vladimir Poutine va oppposer une fin de non recevoir à l'invitation de la Conférence présidentielle annuelle qui se tiendra en "Israël" le mois d'octobre prochain, rapporte le quotidien israélien Maariv.
Lequel a révélé que Poutine s'est abstenu jusqu'à présent de répondre à l'invitation que lui a adressée le président israélien Shimon Perez en personne.

Sachant que Poutine avait refusé une invitation similaire l'an dernier, malgré la présence bon nombre de dirigeants mondiaux, dont entre autre l'ex-président américain Georges Bush.
Cette décision assène un coup dur au président israélien qui avait pourtant suggéré à Poutine, d'être l'invité étranger d'honneur.
Ce désistement s'il a lieu constituera un nouvel épisode des tensions qui traversent les relations entre Tel Aviv et Moscou, survenues sur fond d'appréhensions israéliennes que cette dernière ne vende le système S300 de défense anti aérien à l'Iran. Et dont l'apogée a été l'affaire du cargo Arctic Sea, qui transportait du bois à l'Algérie, et qui a été détourné au large de la Finlande, puis retrouvée une quinzaines de jours plus tard, au large du Sénégal. Le Mossad étant soupçonné d'avoir été l'auteur de ce détournement.

almanar.com

Rejoignez la Campagne de Récolte des Olives 2009

Palestine - 11-09-2009
Par ISM
Avec les niveaux de violence des colons qui augmentent sans cesse, le Mouvement International de Solidarité (ISM) lance un appel urgent aux volontaires pour participer à la Campagne de Récolte des Olives 2009.























Un olivier millénaire dans la région de Bethléem.


L’olivier est un symbole national pour les Palestiniens. Alors que des milliers d’oliviers ont été détruits au bulldozer, arrachés et incendiés par l’armée israélienne et les colons, la récolte des olives est devenue plus qu’une source de revenus : c’est une forme de la résistance palestinienne. Elle est l’affirmation annuelle du lien historique, spirituel et économique des Palestiniens à leur terre, et leur révolte contre l’acharnement israélien à s’en saisir.

Les communautés palestiniennes invitent les internationaux à soutenir cette résistance et à montrer leur solidarité en travaillant avec eux dans les oliveraies. En étant à leurs côtés, les activistes peuvent réduire le risque de violence extrême des colons israéliens ou de l’armée par leurs interventions non violentes et leurs témoignages.

La Campagne commencera le 3 octobre 2009 et durera environ 6-8 semaines, selon la taille de la récolte. Nous demandons aux volontaires un engagement de 2 semaines.

Formation :

L’ISM organisera des sessions de formation obligatoires tous les samedi-dimanche. Vous pouvez contacter ISM-France pour davantage d’information : info@ism-france.org

Campagnes en cours :

En plus de la récolte des olives, vous aurez d’autres occasions de participer à des actions de résistance non violente organisées par les communautés palestiniennes.

A Jérusalem-Est occupée, les militants d’ISM sont restés aux côtés des familles Hanoun et Ghawe, avant et après leur expulsion. Nous continuerons de soutenir les initiatives des familles menacées d’expulsions ou de démolitions à Sheikh Jarrah, Silwan ou dans d’autres quartiers palestiniens pour résister au nettoyage ethnique de Jérusalem-Est occupée.

A Bi’lin, ISM participe activement aux initiatives de résistance non violente du village contre la construction du mur d’apartheid qui annexe une grande partie de sa terre. Depuis mai 2008, Ni’lin manifeste chaque vendredi et suite aux tentatives de l’armée israélienne d’écraser les manifestations non armées, 5 Palestiniens sont morts, et un militant d’ISM a été grièvement blessé.

ISM a une fois de plus loué un appartement dans le village pour participer aux tentatives de prévention des arrestations et des attaques nocturnes continues. En effet, depuis le début de l’été, le village, connu pour sa résistance créative au mur d’apartheid et à la construction des colonies sur ses terres, fait l’objet d’attaques israéliennes incessantes.

De plus, ISM maintient une présence à Hébron et à Susiya. Dans ces secteurs, le travail consiste en visites de solidarité, accompagnement des fermiers et réponse à la violence des colons.

Venez !

Portez témoignage de la souffrance, du courage et de la générosité du peuple palestinien sous occupation israélienne.

Vivre cette expérience par vous-même est essentiel pour témoigner de la réalité quotidienne de la vie en Palestine lorsque vous serez de retour chez vous, et pour recentrer le débat de manière à dénoncer la politique israélienne d’apartheid et de nettoyage ethnique rampant.
Source : Palsolidarity
Traduction : MR pour ISM

Aggravation de la crise entre la Turquie et Israël, après la décision prise par Tel Aviv de refuser au ministre des Affaires étrangères turc Oğlu de s

Turquie - 11-09-2009
Par Zuhaïr Andraws
Des responsables israéliens ont révélé que la tension croissante entre la Turquie et Israël aura des conséquences durant de nombreuses années pour les relations économiques bilatérales, en se fondant sur le recul catastrophique du volume des échanges commerciaux entre les deux pays depuis le déclenchement de l’offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza, le 27 décembre 2008.

Cela, au moment où les Affaires étrangères israéliennes ont opposé un refus à une demande émanant du ministre turc des Affaires étrangères, Ahmad Daud Oğlu (photo ci-contre), de pouvoir se rendre dans la bande de Gaza lors de sa visite imminente en Israël, où il devait participer à un congrès politique organisé, pour la deuxième année, par le président israélien Shimon Peres. Ce refus ne fait qu’augmenter la tension entre Israël et la Turquie, une tension qui a commencé à se manifester lors de l’agression israélienne contre Gaza et qui a atteint son apex lors du Sommet économique de Davos, au cours duquel le président turc a adressé des critiques très dures à Israël, l’accusant de commettre des crimes de guerre, avant de quitter la séance.

Il convient de préciser que les relations turco-israéliennes se caractérisent par la stagnation et qu’aucune rencontre politique à haut niveau n’a été tenue entre ces deux pays depuis l’agression contre Gaza et depuis les critiques acerbes du président turc, dont la violence a désarçonné les responsables israéliens.

Un haut responsable israélien a indiqué qu’il y a de cela environ un mois, le directeur général du ministère turc des Affaires étrangères s’est adressé à son homologue israélien, Yossi Ghal, afin de lui proposer d’effectuer une visite en Israël, au cours de laquelle il avait l’intention de se rendre dans la bande de Gaza et que le responsable israélien avait exprimé ses réserves quant à cette demande de visite de la bande de Gaza.

Quelques semaines après, les Turcs ont essayé, derechef, de soumettre la question à la partie israélienne, l’ambassadeur de Turquie en Israël Namık Tan ayant rencontré Gal et lui ayant dit que le ministre turc des Affaires étrangères Ahmad Oğlu avait reçu une invitation à participer au congrès organisé par le président israélien, qui doit se réunir au mois de novembre et qu’il étudiait une réponse favorable, mais qu’il tenait également à se rendre dans la bande de Gaza lors de sa venue en Israël, et qu’après des consultations avec le ministère israélien des Affaires étrangères, il avait été décidé d’opposer un refus à la requête du ministre turc.

La position des officiels israéliens était la suivante : si la visite de Gaza conditionnait la venue du ministre turc en Israël, alors il fallait rejeter sa demande. Ils ont ajouté que la position adoptée par la Turquie lors de l’opération « Plomb Coulé » ne les encourageait pas à satisfaire à sa demande. Gal a répondu aux Turcs en leur disant qu’il était possible de rentrer dans la bande de Gaza à partir d’autres pays qu’Israël, et qu’il lui recommandait donc de le faire, mais pas à partir du territoire israélien. Le responsable israélien faisait bien entendu allusion à la possibilité, pour le ministre turc, de rentrer dans la bande de Gaza à partir de l’Egypte. Mais les évaluations des Affaires étrangères israéliennes laissent entendre que les Egyptiens ne seraient pas enthousiastes à l’idée de laisser le ministre turc pénétrer dans la bande de Gaza à partir de leur territoire.

Le quotidien israélien Ha’aretz en hébreu a indiqué, mercredi dernier, qu’au cours de l’étude par les Affaires étrangères israéliennes de la demande turque, les responsables israéliens ont fait état de leur crainte que la visite d’Oğlu dans la bande de Gaza ne se transforme en un événement fortement médiatisé qui profiterait au Hamas et que celui-ci n’organise pour le ministre une tournée des grands ducs dans les ruines des immeubles détruits par les bombardements israéliens, ce qui le contraindrait (sic) à faire des déclarations hostiles à Israël, chose qui ne pourrait qu’aggraver la crise et la tension entre Israël et la Turquie.

Ce même quotidien hébreu a rapporté les propos du directeur du service de l’information israélienne au ministère des Affaires étrangères, Yossi Lévy, selon qui le ministre turc est un hôte qui sera toujours bien accueilli en Israël, mais que les Turcs ont conditionné sa venue en Israël à l’accord par celui-ci de l’autorisation de se rendre dans la bande de Gaza. Il a indiqué : « Nous avons signifié aux Turcs qu’ils sont invités en permanence chez nous, en Israël : ils seront toujours les bienvenus, et ils pourront rencontrer les Palestiniens à Ramallah, mais pas à Gaza, ce nid d’aigles du Hamas ».

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdoğan, avait exprimé à la presse ses regrets que les Israéliens aient voté en faveur de partis de droite et d’extrême-droite lors des élections législatives, en mars dernier, et qu’il s’attendait à ce que le futur gouvernement israélien (l’actuel, ndt) n’apportent un sombre avenir à la région du Moyen-Orient, ce que les responsables avaient considéré être un mauvais présage d’un regain de tension, à l’avenir, entre Ankara et Tel Aviv.

Selon les termes de Menashé Carmon, président du conseil israélo-turc des entreprises, la tension dans les relations politiques entre Ankara et Tel Aviv due à la guerre de Gaza a anéanti l’intense courant d’échanges commerciaux et les projets communs qui avaient été bâtis au cours de nombreuses années.

Les échanges commerciaux entre Israël et la Turquie s’étaient beaucoup intensifiés, ces dernières années, grâce aux réformes économiques menées à bien par le parti de la justice et du développement (AKP), islamiste modéré, depuis son accession au pouvoir en Turquie, en 2002 : les hommes d’affaires israéliens se sont précipités en Turquie pour y fonder des usines et des entreprises dans toutes les régions de ce pays dont la population est très majoritairement musulmane. Les échanges commerciaux ont crû de manière exponentielle, pour finir par s’établir à 3,4 milliards de dollars en 2008.

Le quotidien israélien Yediot Ahronot a indiqué, citant des responsables du secteur du tourisme, que ceux-ci reçoivent des annulations collectives de réservations de séjours en Turquie. De même, le nombre Israéliens se rendant en Turquie pour y faire du tourisme a diminué depuis la prise de gueule entre et le président israélien Shimon Peres lors d’une séance consacrée à la situation à Gaza au Sommet économique de Davos, en Suisse, qui vit le retrait précipité d’Erdoğan, qui protestait contre le fait qu’on ne lui eût pas accordé un temps égal à celui dont avait disposé Peres, pour répondre à la tentative, par ce dernier, de justifier sa guerre contre Gaza.

En ce qui concerne les exportations militaire israéliennes vers Ankara, ce quotidien a mentionné que l’on s’attend à ce qu’elles subissent un grave contrecoup ces prochains mois, ce qui a amené le ministre israélien de la Défense à consacrer plusieurs réunions, sur son agenda, à la résolution des problèmes inévitables, selon le journal. La coopération militaire entre les deux pays comporte l’autorisation accordée aux avions de guerre israéliens d’utiliser l’espace aérien turc lors de ses exercices et l’échange d’informations entre services de renseignement, sans oublier des accords concernant les fournitures de matériel militaire.

La détérioration des relations israélo-turques ne se limite pas aux sphères officielles : elle a fait tache d’huile au niveau populaire, si bien que l’ambassadeur d’Israël en Turquie a été amené à dénoncer, ulcéré, une pancarte indiquant, à l’entrée d’une ville turque : « Interdit aux chiens. Et aux Israéliens »…
Traduction : Marcel Charbonnier

La schizophrénie du Fatah

Palestine - 11-09-2009
Par Khaled Amayreh > amayreh@p-ol.com
La schizophrénie politique a toujours été l’une des caractéristiques dominantes du Fatah et elle continue à façonner son discours global. Lorsqu’il s’adresse aux Palestiniens, aux Arabes et aux Musulmans, le Fatah se lance dans une sorte de rhétorique grandiloquente sur la libération de la Palestine. Toutefois, lors des négociations avec Israël et des rencontres avec les leaders occidentaux, les responsables du mouvement assurent poliment à leurs interlocuteurs que la rhétorique n’était destinée qu’à la consommation publique et que le Fatah acceptera un accord de « paix » avec l’Etat sioniste, même si un tel accord ne répond pas aux espérances palestiniennes.





















J’ai récemment demandé à un intellectuel palestinien éminent, qui maintient des liens étroits avec la direction de l’Autorité Palestinienne (AP), s’il pensait que le président de l’AP Mahmoud Abbas, leader incontesté du Fatah, avait un plan alternatif pour le cas où les efforts de paix d’Obama échouaient.

Mon interlocuteur n’a pas mâché ses mots. Il m’a dit que la seule alternative d’Abbas aux négociations ratées avec Israël était davantage de négociations ratées.

Malheureusement, cela semble être tout à fait vrai.

Abbas prend à la légère, et même avec mépris, les allusions occasionnelles du Fatah à la reprise de la « lutte armée » si Israël refuse de mettre fin à l’occupation. Pourtant, Israël ne refuse pas seulement la fin de l’occupation, il la consolide et la perpétue en faisant de la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie un projet irréaliste et illusoire.

Mais pourquoi Abbas méprise-t-il ses pseudos révolutionnaires de la dernière heure au sein de son parti, qui menacent de se lever à nouveau contre Israël tout en jouissant des fruits de la coordination politique et sécuritaire avec l’ennemi qu’ils menacent de combattre ?

Eh bien, la réponse est claire. Abbas pense, peut-être à juste titre, que ces responsables du Fatah sont soit des hypocrites, soit des menteurs, soit les deux. Après tout, la plupart d’entre eux sont parvenus aux positions qu’ils occupent grâce à une coopération et une collaboration étroites avec Israël contre les autres Palestiniens, et particulièrement contre le Hamas.

De plus, Abbas sait qu’une majorité d’entre eux, sinon tous, exception faite de quelques rares éléments patriotiques tels le leader emprisonné Marwan Barghouthi et Hussam Khadr, y réfléchiraient à deux fois avant de sacrifier leurs privilèges et leurs trains de vie somptuaires pour retourner à la lutte armée.

Le président de l’AP réalise aussi que toute sa rhétorique sur l’adoption d’une position intransigeante contre Israël au vu de son expansion coloniale continue a pour unique objectif d’apaiser l’opinion publique palestinienne et de maintenir le Fatah haut dans les sondages, en particulier vis-à-vis du Hamas.

Ceci parce que le Fatah a été de fait émasculé, non seulement à travers la cooptation prolongée par Israël, mais aussi à travers l’endiguement et la domestication du gouvernement de Salam Fayyad soutenu par les USA.

C’est la raison pour laquelle Abbas ne prend pas le Fatah au sérieux et qu’il a clairement l’intention d’utiliser le poids de l’organisation pour accélérer un accord avec Israël qui constituera plus ou moins la liquidation de facto de la cause palestinienne.

Abbas et ses conseillers ont dit qu’ils ne reprendraient pas les « pourparlers de paix » avec le gouvernement Netanyahu. Cependant, lors de rencontres privées avec des responsables américains et européens, ils ont exprimé leur volonté de reprendre les discussions, sans condition, dès qu’Israël sera prêt.

Ce discours malhonnête confirme encore d’avantage l’argument exprimé souvent par Israël, à savoir que les Palestiniens ne se rendront finalement aux conditions israéliennes que si Israël reste ferme et déterminé sur ses positions.

La rigueur ostentatoire de l’AP au sujet de la reprise du dialogue avec Israël est éminemment prétentieuse et peu sincère. C’est la même direction qui s’est lancée dans des négociations prolongées et ratées avec le gouvernement précédent d’Olmert, lorsque l’expansion coloniale juive en Cisjordanie continuait à toute vitesse.

C’est à cela que faisait récemment allusion l’ancienne ministre israélienne des affaires étrangères, Tzipi Livni, lorsqu’elle a dit que si le gouvernement Netanyahu modérait ses déclarations publiques, la question de l’expansion des colonies cesserait de faire les titres des médias internationaux et disparaîtrait de l’ordre du jour international.

Livni soutenait avec justesse que pendant le gouvernement précédent, l’expansion des colonies et les pourparlers de paix avec les Palestiniens se passaient main dans la main, et que les Palestiniens vivaient avec et s’abstenaient d’en faire tout un plat.

Le constat de Livni est malheureusement correct, tandis que la direction de l’AP (Fatah) de plus en plus autoritaire continue de se comporter de façon plutôt hasardeuse et irresponsable, donnant aux dirigeants israéliens l’impression que Ramallah n’observe aucune ligne rouge, et vendrait nos intérêts palestiniens vitaux et nos droits inaliénables pour obtenir un « Etat » qui aurait toutes les marques de la capitulation à l’insolence sioniste.

En fait, ce dans quoi Abbas et sa coterie à Ramallah se lancent ces jours-ci est plus que la simple pacification et domestication du Fatah pour accepter un éventuel accord honteux avec Israël, au motif que les Palestiniens doivent être réalistes. Il essaie aussi de désamorcer le consensus palestinien général au sujet des constantes nationales sur les questions cardinales telles que Jérusalem et les réfugiés.

Les Palestiniens, quelles que soient leurs orientations politiques et idéologiques, ont constamment convenu qu’aucun accord avec Israël ne serait possible sans un retrait israélien total des territoires occupés en 1967, y compris tout Jérusalem Est. L’autre point sacré est bien sûr l’application du droit au retour pour les millions de réfugiés palestiniens déracinés et expulsés de leur patrie ancestrale lorsque l’Etat criminel d’Israël a été créé en 1948.

Malheureusement, il y a de plus en plus de preuves qu’Abbas et son camp sont en train, lentement mais définitivement, d’abandonner ces constantes et d’adopter des positions édulcorées compromettant les droits palestiniens.

Par exemple, la direction de l’AP semble lentement se résigner à un « échange de terre » par lequel Israël garderait l’ensemble des colonies juives, en particulier à al-Quds et autour, en échange de terres non spécifiées, peut-être dans l’aride désert du Néguev.

Ce qui serait une déviation scandaleuse du consensus national palestinien parce qu’un tel marché décapiterait réellement les espoirs palestiniens de création d’un Etat viable et territorialement contigu en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

De même, la direction de l’AP semble décidée à accepter la liquidation de la cause des réfugiés par l’installation de quelques-uns d’entre eux en Cisjordanie, pendant que les autres s’installeraient définitivement dans les pays d’accueil, tels le Liban, la Jordanie et la Syrie, auquel cas ils obtiendraient des passeports palestiniens.

Accepter un tel accord serait un bradage traître des droits palestiniens et la trahison perfide de générations de martyrs palestiniens qui ont fait le sacrifice de leurs vies pour la liberté de leur pays et de leur peuple.

Ceci constituerait aussi un désaveu énorme pour l’OLP, ou ce qui en reste, puisque cette organisation a toujours cherché à justifier sa propre existence en affirmant sauvegarder les constantes nationales palestiniennes.

La traîtrise ne devient pas « halal » (licite d’un point de vue religieux) lorsqu’elle est pratiquée par une organisation qui a un passé révolutionnaire. C’est ce que chacun doit comprendre.
Traduction : MR pour ISM

Ligue arabe M. Medelci: «La position arabe unifiée et inébranlable à l'égard de la cause palestinienne»

l Approbation de la tenue à Alger d'un atelier de travail sur le projet d'un satellite d'observation de la Terre.

l Les ministres arabes des AE imputent à Israël l'échec du processus de paix.

“La position arabe unifiée et inébranlable à l'égard de la cause palestinienne constitue notre force pour défendre nos intérêts", a affirmé, mercredi soir au Caire, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. "La position arabe unifiée et inébranlable qui repose sur l'attachement aux décisions de la Légalité internationale, à la feuille de route et à l'initiative arabe de paix" constitue notre force pour défendre nos intérêts, d'autant que l'autre partie ne fait preuve d'aucune volonté à même d'insuffler un nouvel élan à la relance du processus de paix sur des bases solides", a souligné M. Medelci dans son intervention sur la question palestinienne lors d'une séance à huis clos dans le cadre des travaux de la 1ère journée de la 132e session du conseil des ministres arabes des Affaires étrangères. "Israël, accoutumé à dénier les droits les plus fondamentaux du peuple palestinien à la faveur de la passivité de la communauté internationale, à sa tête son parrain et allié stratégique les Etats-Unis, doit procéder à une sérieuse remise en cause", a martelé le ministre appelant la communauté internationale à honorer ses engagements et à amener la partie qui refuse la paix à répondre à ses exigences et à s'adapter à sa position. "Nous nous devons, à la lumière de cette conjoncture particulièrement grave et complexe, de dire aux palestiniens que la discorde et les différends qui perdurent et qui sont largement dénoncés par l'opinion publique arabe, portent préjudicient à l'intérêt suprême du peuple palestinien", a-t-il ajouté. Abondant dans le même sens, M. Medelci estime que la situation actuelle ne "permet pas de miser sur la capacité du négociateur palestinien ni de prévoir un retour en force à la table des négociations avec le poids politique et l'assurance requis pour défendre la cause palestinienne". Par ailleurs, le ministre a exprimé la satisfaction de la partie arabe quant aux efforts des Etats-Unis pour un retour aux négociations en vue de trouver les issues définitives à la cause palestinienne et au conflit arabo-israélien. Il a cité, dans le même ordre d'idées, les positions figées des pôles du pouvoir en Israël "qui affichent leur refus catégorique de composer avec les efforts américains, faisant fi des revendications arabes légitimes". "L'intensification des colonies en Cisjordanie et à Al Qods, en sont la preuve irréfutable", a-t-il ajouté. M. Medelci a souligné, en outre, l'attachement de la partie arabe à la paix et ses efforts qui témoignent de sa bonne volonté à œuvrer à trouver une issue globale et équitable à même de préserver les droits de tous les pays de la région et de garantir paix et stabilité à leurs peuples. Le ministre des AE a affirmé que la question du Yémen été parmi les questions évoquées. Les pays arabes ont affirmé leur soutien au Yémen afin de lui permettre de trouver les moyens de dépasser cette épreuve et préserver son unité nationale. Les participants à la réunion ont également réaffirmé leur soutien aux décisions prises au sommet arabe de Doha pour soutenir notamment financièrement le Soudan, la Somalie et les îles Comores.

La police israélienne interdit un iftar à Jérusalem-Est en présence de Fayyad

12/09/2009

La police israélienne a interdit un banquet du ramadan à Jérusalem-Est occupée auquel devaient participer hier le Premier ministre palestinien Salam Fayyad et des diplomates étrangers, a-t-on appris de sources palestinienne et israélienne. Ce repas d'iftar, marquant la fin de la journée de jeûne, prévu dans un grand hôtel de Jérusalem-Est, a été interdit sur ordre du ministre israélien de la Sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch, a indiqué à l'AFP le gouverneur palestinien de Jérusalem, Adnan al-Husseini. Le porte-parole de la police israélienne à Jérusalem, Shmulik Ben-Rubi a confirmé l'interdiction. « Tout évènement à caractère politique relevant de l'Autorité palestinienne est interdit à Jérusalem », a-t-il dit à l'AFP.
L'orient le jour

Sommet Netanyahu-Moubarak dimanche au Caire

12/09/2009

Des centaines de Palestiniennes ont été bloquées hier au barrage de Kalkilya alors qu’elles voulaient assister à la prière du vendredi dans la mosquée d’el-Aqsa. Yannis Behrakis/Reuters
Des centaines de Palestiniennes ont été bloquées hier au barrage de Kalkilya alors qu’elles voulaient assister à la prière du vendredi dans la mosquée d’el-Aqsa. Yannis Behrakis/Reuters
George Mitchell entame aujourd'hui une tournée en Israël et dans les territoires occupés.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président égyptien Hosni Moubarak vont discuter dimanche au Caire des tentatives de relance du processus de paix malgré le refus d'Israël de stopper complètement la colonisation. Les deux dirigeants « vont aborder le processus de paix et des questions d'intérêt mutuel », a déclaré un porte-parole de M. Netanyahu, sans autre précision.
Selon les médias israéliens, l'initiative de la rencontre est venue du Caire et traduit la volonté égyptienne de remettre sur les rails les négociations israélo-palestiniennes stoppées depuis la fin 2008, conjointement aux efforts déployés par les États-Unis. De son côté, Israël souhaite que l'Égypte, qui dispose d'une influence certaine auprès de l'Autorité palestinienne, s'efforce de convaincre le président Mahmoud Abbas de participer à une rencontre tripartite avec M. Netanyahu et le président Barack Obama à la fin du mois à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
La visite éclair de M. Netanyahu en Égypte, la seconde depuis le mois de mai, coïncide avec une nouvelle navette dans la région de l'envoyé spécial américain George Mitchell. Les États-Unis exigent d'Israël un gel total de la colonisation et, en contrepartie, des pays arabes des gestes de normalisation envers l'État hébreu. Toutefois, jusqu'à présent, le gouvernement de droite israélien n'a consenti qu'un éventuel gel provisoire, et seulement après avoir donné un coup d'accélérateur à la construction dans les implantations afin d'apaiser les colons. Comme les Palestiniens, les pays arabes ne veulent pas entendre parler d'une suspension temporaire de la colonisation. Ils écartent toute normalisation avant un accord de paix qui, à leurs yeux, nécessite un retrait d'Israël des territoires occupés depuis 1967 et le démantèlement définitif des colonies.
M. Netanyahu a assuré jeudi que son gouvernement était prêt à faire des concessions en échange de la paix au Proche-Orient, mais il a souligné qu'il ne fallait pas prendre les Israéliens pour des « poires ». « Nous avons prouvé plus d'une fois que nous étions prêts à faire des concessions pour la paix », a plaidé M. Netanyahu à Tel-Aviv, lors d'un meeting de son parti, le Likoud, faisant référence à l'accord de paix signé avec l'Égypte en 1979. « Mais il y a une chose que nous ne sommes pas prêts de faire, c'est de nous faire des illusions, en clair, nous ne sommes pas des poires », a lancé le Premier ministre.
M. Netanyahu a également cherché à rassurer les colons opposés au moindre ralentissement de la colonisation. « Nous allons poursuivre le processus de paix mais vous laisser aussi vivre une vie normale », leur a-t-il promis. Les représentants des colons ont néanmoins annoncé hier le lancement d'une campagne contre tout arrêt des constructions. Ils déplorent que la construction ait déjà été ralentie ces derniers mois et affichent leur scepticisme quant aux engagements pris par M. Netanyahu à leur égard. Les autorités israéliennes ont approuvé cette semaine des permis de construire pour près de 500 appartements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est (annexé) ainsi que des projets de construction de 455 logements en Cisjordanie occupée. Quelque 300 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie et plus de 200 000 autres se sont installés dans une douzaine de quartiers érigés à Jérusalem-Est (annexé depuis 1967).
L'orient le jour

Les grandes puissances veulent une « réunion d’urgence » avec l’Iran

12/09/2009

Les grandes puissances veulent une réunion d'urgence avec l'Iran ; Poutine appelle Téhéran à faire preuve de « retenue » tout en rejetant toute option militaire contre la République islamique.
« Il faut rester ferme pour défendre ses droits au nucléaire. Y renoncer, que ce soit dans le domaine nucléaire ou autre, signifie le déclin », a dit le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors de la prière hebdomadaire à Téhéran. « Nous emprunterons le chemin du déclin si, au lieu de résister aux oppresseurs, nous nous montrons faibles face à eux et nous reculons », a-t-il ajouté. L'ayatollah Khamenei a parallèlement mis en garde l'opposition du pays. « Le régime islamique agira avec détermination contre ceux qui ont sorti leur épée pour le combattre », a dit le numéro un iranien.
À Bruxelles, les grandes puissances du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) ont décidé, après une conférence téléphonique, de demander à l'Iran une réunion « le plus tôt possible », a dit la porte-parole du diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana. Ces pays, pour le compte desquels M. Solana sert régulièrement de négociateur sur le nucléaire avec l'Iran, « continuent à examiner » le dernier document présenté mercredi par Téhéran et ont toujours pour objectif de parvenir « à des négociations substantielles » avec l'Iran, a-t-elle ajouté. Mais ils jugent aussi que le document « ne répond pas aux questions nucléaires » et « est axé sur d'autres choses », a-t-elle souligné.
À Paris, le ministère des Affaires étrangères, relevant que l'Iran n'avait pas répondu aux demandes d'un engagement à négocier sur son programme nucléaire, a dit que la rencontre groupe 5+1/Iran devrait avoir lieu avant l'Assemblée générale de l'ONU à New York qui débute le 23 septembre.
Entre-temps, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a rejeté toute option militaire hier contre l'Iran, un scénario « inacceptable » et « dangereux » selon lui. « Les Iraniens doivent faire preuve de retenue sur leur programme nucléaire », a également déclaré M. Poutine en recevant pendant plus de deux heures des experts et journalistes étrangers du groupe dit de Valdaï, à sa résidence de Novo-Ogarevo près de Moscou.
Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous le couvert d'un programme nucléaire civil. Téhéran dément et refuse toujours de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium, comme l'exige le Conseil de sécurité de l'ONU qui a voté une série de sanctions contre Téhéran.
Pour l'heure, les Européens veulent encore examiner la volonté ou non de l'Iran à dialoguer, avant d'envisager des mesures plus fermes, comme un nouveau train de sanctions, selon un diplomate européen. Parmi les nouvelles sanctions envisagées par les Occidentaux, figure un embargo sur les exportations de carburant et de pétrole raffiné vers l'Iran. Ce pays produit du pétrole, mais n'a pas les capacités suffisantes pour le raffiner.
Dans son document, l'Iran, sans évoquer l'arrêt de ses activités d'enrichissement d'uranium, propose de définir « un cadre international empêchant la recherche, la production, la détention et la multiplication des armes nucléaires et qui aille aussi vers la destruction des armes nucléaires actuelles ». Déjà jeudi, la Maison-Blanche a estimé que « les propositions iraniennes ont constamment manqué aux obligations internationales » de Téhéran. Selon un responsable de la diplomatie américaine, « il n'y a vraiment rien de nouveau dans le paquet lui-même », et « la vraie question est de savoir ce qu'il y a derrière ces propositions, s'il y a une vraie volonté de dialogue ».
Malgré six années d'enquête, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'est pas en mesure de dire si le programme nucléaire iranien est totalement pacifique, alors que les États-Unis et Israël soupçonnent l'Iran d'être proche de se doter des moyens de fabriquer la bombe atomique.
L'orient le jour

Iran, Israël (1/3) | Les enjeux sous jacents de la confrontation

publié le vendredi 11 septembre 2009

René Naba
Non prolifération ou autonomie technologique des pays émergents ?

I. L’Iran, un cas d’école

Paris, 10 septembre 2009 – Le président Barack Obama fixera le cap de sa stratégie à propos de l’Iran à l’occasion de la session spéciale du Conseil de sécurité qu’il présidera le 24 septembre, où, pour la première fois dans les annales diplomatiques, un sommet des dirigeants des quinze états membres de cette instance internationale devrait se tenir, ce jour là, sous son autorité, en vue d’inscrire le problème général du désarmement nucléaire et de la non-prolifération à l’ordre du jour de l’agenda international.

Les Etats-Unis assurent la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois de septembre. Barack Obama a voulu mettre à profit cette occasion pour donner une solennité particulière à son engagement en faveur de la non prolifération et accréditer l’idée que le cas iranien participe d’un objectif stratégique globale de la diplomatie américaine, le désarmement nucléaire de la planète. La prestation de M. Obama pourrait se réduire à un effet d’annonce contre-productif en ce qu’elle pourrait être perçue par l’Iran et les autres candidats au seuil nucléaire comme une ruse diplomatique si elle n’était pas assortie de fermes engagements concernant les autres puissances nucléaires et un calendrier de désarmement contraignant pour Israël.

La réévaluation de la politique américaine sur le dossier nucléaire iranien à laquelle est associée le groupe de contact sur l’Iran (1) se déroule sur fond d’une mobilisation psychologique, médiatique et militaire sans précédent du camp occidental, aiguillonné par Israël, en vue de faire plier Téhéran sur ce qu’il considère être sa principale réalisation stratégique depuis l’instauration de la République islamique en 1979, il y a trente ans : l’accession au seuil nucléaire, justification suprême de tous ses sacrifices.

L’accession de l’Iran au rang de « puissance du seuil nucléaire », en dépit d’un embargo de trente ans doublé d’une guerre de près de dix ans imposée à l’Iran par Irak interposé, a suscité l’admiration de larges fractions de l’opinion de l’hémisphère sud qui ont vu dans cet exploit technologique incontestable la preuve parfaite d’une politique d’indépendance, en ce qu’il débouche sur la possibilité pour l’Iran de se doter d’une dissuasion militaire en même temps que de maintenir son rôle de fer de lance de la révolution islamique.

Dans une zone de soumission à l’ordre israélo américain, le cas iranien est devenu de ce fait un cas d’école, une référence en la matière, et, l’Iran, depuis lors, est devenu le point de mire d’Israël, sa bête noire, dans la foulée de la destruction de l’Irak, en 2003. Dès l’enlisement américain en Irak, M. Dominique Strauss-Kahn, futur directeur du Fonds Monétaire International et pro israélien avéré, sonnait d’ailleurs l’alarme en invitant les pays occidentaux à rectifier le tir et à cibler non plus l’Irak mais l’Iran (2). Il a été aussitôt relayé par le transfuge socialiste Bernard Kouchner, à sa nomination à la tête du ministère français des affaires étrangères, dans la foulée de son ralliement atlantiste, ainsi que par leur parrain conjoint, Nicolas Sarkozy.

Le président français a résumé la nouvelle position française par une formule qui se voulait lapidaire mais qui s’est révélée être d’une démagogie rudimentaire : « la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran » (3). Le déploiement militaire français dans le Golfe, à Abou Dhabi, de même que la bruyante contestation française des résultats des élections présidentielles iraniennes ainsi que les doutes des Français sur la fiabilité du Directeur Général de l’Agence atomique de Vienne, l’égyptien Mahmoud el Baradéï, participent de cette logique de guerre dont l’universitaire française Clotilde Reiss en a été, en Juillet Août 2009, la victime au titre de dommage collatéral.

II. Première épreuve diplomatique d‘importance de Barack Obama

Le primat d’Israël conditionne le récit médiatique occidental et obère la crédibilité de sa démarche, en ce qu’elle révèle une distorsion de comportement des pays occidentaux face aux puissances nucléaires. Les Etats-Unis et l´Union européenne contrôlent 90% de l´information de la planète et sur les 300 principales agences de presse, 144 ont leur siège aux Etats-Unis, 80 en Europe et 49 au Japon. Les pays pauvres, où vit 75% de l´humanité, possèdent 30% des médias du monde (4).

Israël, unique puissance nucléaire du Moyen-Orient, a ainsi constamment bénéficié de la coopération active des États occidentaux membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, France, Grande-Bretagne) pour se doter de l‘arme atomique, bien que non adhérent au Traité de non-prolifération.

Il en est de même de l’Inde et du Pakistan, deux puissances nucléaires asiatiques antagonistes, qui bénéficient néanmoins d’une forte coopération nucléaire de la part des États-Unis et de la France en dépit de leur non ratification du traité de non-prolifération nucléaire.

L’argumentaire occidental gagnerait donc en crédit si la même rigueur juridique était observée à l’égard de tous les autres protagonistes du dossier nucléaire, au point que la Chine et la Russie, les principaux alliés de l’Iran, se sont dotées d’une structure de contestation du leadership occidental à travers l’organisation de coopération dite « le groupe de Shanghai », pour en faire une OPEP nucléaire regroupant les anciens chefs de file du camp marxiste (Chine et Russie), ainsi que les Républiques musulmanes d’Asie centrale, avec l’Iran en tant qu’observateur (5).

L’Iran apparaît ainsi du fait de la pression israélienne, relayée par ses alliés européens notamment la France, comme la première épreuve diplomatique d‘importance de Barack Obama, neuf mois après son accession à la présidence américaine. Mais la focalisation du débat sur le nucléaire iranien pourrait contrarier l’approche binaire de la nouvelle diplomatie américaine, visant la promotion d’un règlement négocié du conflit israélo-palestinien parallèlement à une neutralisation de l’Iran à défaut d’une normalisation des relations irano américaines, en vue de se dégager du bourbier afghan.

Le forcing des faucons israéliens autour du premier ministre Benyamin Netanyahu répond, d’une manière sous jacente, au souci de reléguer au second plan, voire à occulter, une donnée majeure de la diplomatie internationale contemporaine, le blocage israélien sur le règlement du dossier palestinien, au point que des commentateurs pro israéliens n’hésitent pas à évoquer la possibilité d’un arrangement implicite entre Israël et les Etats-Unis, autorisant l’Etat hébreu à se lancer à l’assaut des infrastructures atomiques iraniennes, ou à tout le moins, contre son allié chiite le Hezbollah libanais, en contrepartie de concessions sur la question palestinienne, notamment l’arrêt de la judaïsation rampante de la Palestine en vue de l’édification d’un Etat indépendant. Selon un rapport du Israeli European Policy, le coût de la colonisation de la Cisjordanie s’élèverait à près de 18 milliards de dollars (6).

Barack Obama a semblé donner un coup d’arrêt à cette dérive, donnant à penser qu’il n’entendait pas se laisser dicter sa politique. Il a dépêché cet été trois émissaires au Moyen-Orient pour faire entendre raison aux dirigeants israéliens, faisant valoir qu’une attaque contre l’Iran desservirait en dernier ressort Israël.

On prête en effet l’intention au Président Obama de mettre à profit la fin du mois du jeûne de ramadan, vers le 20 septembre, pour lancer son plan de paix du Moyen-orient simultanément à la publication du rapport du parquet du tribunal spécial sur le Liban, parallèlement au lancement solennel du débat sur le désarmement nucléaire à l’ONU.

Selon ce schéma, la publication du plan américain qui prévoit la création d’un état palestinien indépendant en même temps que le rapport de la juridiction internationale, -qui mentionnerait selon des indiscrétions distillées dans la presse occidentale notamment Der Spiegel, une éventuelle implication du Hezbollah dans l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri-, encouragerait les Etats arabes à rallier ouvertement la stratégie américaine en dépit des douloureuses concessions qu’ils sont invités à consentir, tout en réduisant la capacité de nuisance de l’Iran et son allié chiite libanais.

Cette démarche à double détente viserait, d’une part, à rallier les états arabes à la stratégie américaine de confinement de l’Iran, et, à peser, d’autre part, sur l’Iran et son allié régional, le Hezbollah libanais. Un sommet israélo-palestinien, le premier du genre depuis l’arrivée au pouvoir du premier ministre israélien Benyamin Netannyahou en mars dernier et la reconduction à la tête du Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, en Août, devrait se tenir à l’occasion du sommet du G20 prévu les 24 et 25 septembre à Pittsburgh (Pennsylvanie), sous le parrainage de Barack Obama, au moment où plusieurs arabes (Bahreïn, Emirats Arabes unis, Qatar et Maroc) ont donné à savoir qu’ils envisageraient de normaliser leurs relations avec Israël en contrepartie du gel de la colonisation israélienne de la Cisjordanie.

Le procès qu’entend faire le 26 octobre prochain l’Egypte pour « atteinte à la sûreté de l’état » à un groupe de militants du Hezbollah coupable d’avoir cherché à briser le blocus de Gaza, de même que l’exhumation par l’Argentine d’une affaire vieille de quinze ans, (l’attentat contre une synagogue de Buenos-Aires de 1994), qu’elle imputerait rétrospectivement au Hezbollah pour « terrorisme antisémite » participent de cette campagne internationale de criminalisation de la milice chiite libanaise.

Selon des informations de presse, les Etats-Unis, en cas de refus de coopération de l’Iran, envisageraient un renforcement des sanctions économiques selon un plan conçu par le sénateur américain Joe Liebermann, un sioniste notoire, ancien colistier du vice président démocrate Al Gore à la compétition présidentielle américaine en l’an 2.000. La gamme des sanctions prévoirait un embargo sur l’importation de produits pétroliers, et, dans un deuxième temps une interdiction pour les avions iraniens d’atterrir sur les aéroports occidentaux, et pour les navires de faire escale dans les ports occidentaux (7). [1]

[1] Références

1- Le groupe de contact sur l’Iran regroupe les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume Uni, France) ainsi que l’Allemagne et l’Union européenne.

2- La revue « Le meilleur des mondes » Editions Denoël automne 2006 – interview de Dominique Strauss-Kahn par Elie Cohen, Myriam Encaoua, Gérard Grunberg, Michel Laval et Michel Taubman. « Iran : « On mesure que les Américains se sont trompés de cible : la menace ne venait pas de l’Irak, mais de son voisin perse ». « La politique qui est aujourd’hui conduite en Iran sous la houlette d’Ahmadinejad comporte de nombreuses expressions du totalitarisme qui, en tant que telles, doivent être combattues. À ce propos, c’est pour moi une grave erreur d’avoir prétendu, comme l’ont fait Jacques Chirac et son ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, que l’Iran jouait « un rôle stabilisateur » dans la région. Cela entraîne une confusion sur la nature réelle de ce qu’est le régime iranien actuel. Cela revient à envoyer un message erroné à un pays qui use largement de sa capacité de nuisance on le voit au Liban via le Hezbollah, en Irak ou avec le chantage nucléaire qu’il cherche à exercer ». « On mesure que les Américains se sont trompés de cible : la menace ne venait pas de l’Irak, mais de son voisin perse ».

3- NDLR-RN : M. Nicolas Sarkozy qui a adopté la même terminologie que les dirigeants israéliens désignant Gaza sous le vocable de « Hamastan », n’a pas exclu lors de son intervention devant la conférence des ambassadeurs de France, fin Août 2007, de recourir à des sanctions unilatérales même en dehors cadre de l’ONU, résumant la position française en une formule : « la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran ». Formule maladroite, car dans l’hypothèse de la mise au point d’une bombe iranienne les pays occidentaux devraient réfléchir par deux fois avant de se lancer dans une aventure nucléaire, dont les principales victimes par ricochet, seraient, d’abord, leurs alliés pétro monarchiques du Golfe, ensuite le ravitaillement énergétique des pays industrialisés.

4- « Comment la CIA pénètre nos médias » de Maxime Vivas auteur de « La face cachée de reporters sans frontières. De la CIA aux Faucons du Pentagone » – Editions Aden et « Les médias racontent un seul monde, sans le Sud » de Ana Delicado (journaliste) In Agence internationale d’informations Argos, 28 novembre 2004.

5 -Forum régional de lutte contre le terrorisme à sa création, en 1996, l’Organisation de coopération de Shanghai (OSC) est composée de six Etats (Chine, Russie, Kazakhstan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Kirghizstan), l’Iran bénéfice du statut d’observateur depuis 2005,comme l’Inde, le Pakistan et la Mongolie. Concrétisation de la vocation eurasiatique de la Russie, le groupe de Shanghai veut se muer en une alliance politico-militaire susceptible de faire contrepoids aux Etats-Unis et à l’OTAN dans la zone, se concentrant sur la défense des intérêts nationaux de ses Etats membres, en premier lieu ceux des deux ex-empires, poids lourds de l’organisation.

6 -« Combien pour la colonisation israélienne en Cisjordanie » ? Gilles Paris 24 juillet 2009, Le Monde Fr. « Guerre ou paix, décryptage des relations israélo-palestiniennes » le blog de Gilles Paris. Selon un rapport du « Israeli European Policy » (soutenu par la fondation allemande Friedrich Ebert), cette facture s’élève à 17, 9 milliards de dollars, dont 11 milliards pour les 39 483 unités de logements et les constructions annexes (255 crèches, 119 bains rituels, 24 bibliothèques). Ce montant comprend également le coût des routes et des infrastructures liées à l’économie.

7 -Selon des informations de presse (Al Qods al Arabi 1er Août 2009), les Etats-Unis, en cas de refus de coopération de l’Iran, envisageraient un renforcement des sanctions économiques notamment le refus de réassurer les contrats internationaux de l’Iran ; une mesure qui réduirait considérablement le volume des transactions commerciales de l’Iran avec le reste du monde. Cette mesure aurait été préconisée par le sénateur américain Joe Liebermann, un sioniste notoire et ancien colistier démocrate du vice président Al Gore à la compétition présidentielle américaine de l’an 2000. La gamme des sanctions prévoirait dans un deuxième temps une interdiction pour les avions iraniens d’atterrir sur les aéroports occidentaux, et pour les navires de faire escale dans les ports occidentaux, pourraient être appliquées. Haaretz indique, de son côté, que les Etats-Unis étudient enfin la possibilité de confier à l’un de leurs sous-marins nucléaires la mission de « cibler » en permanence l’Iran si Téhéran annonce son intention de franchir le pas de l’armement nucléaire.