lundi 10 mai 2010

Appels israéliens pour sortir la Syrie du camp de la résistance

09/05/2010 
De plus en plus de hauts responsables sécuritaires israéliens sont d’accord pour sortir la Syrie de ce qu’ils considèrent être « l’axe du mal », en allusion à ses liens avec l’Iran, le Hezbollah et les factions de résistance palestiniennes.
Selon le quotidien israélien Maariv, aussi bien le chef du Mossad que le chef d’état major et d’autres hauts responsables militaires israéliens plaident pour cette option.
A cet égard, le chroniqueur du Maariv, Ben Caspit évoque une partie de l’intervention du directeur du département des recherches à la direction des renseignements militaires israéliens le général Yossi Beiditz auprès de la commission de la sécurité et des affaires étrangères de la Knesset. Il avait, rappelons-le lancé une mise en garde contre l’armement de la résistance islamique au Liban. Assurant que le Hezbollah en 010 n’est pas ce qu’il avait été en 2006.
A un second niveau, il avait  parlé de la Syrie, scrutant une tendance accrue chez elle vers l’escalade, en l’absence de compromis.
Selon le diagnostic de Beiditz, seul « le camp radical » persiste, alors que « le camp modéré » se désagrège : «  les émirats du Golfe, la Jordanie et l’Arabie saoudite ont peur, alors que l’Égypte est en situation de ballotage. Le retrait des forces américaines de l’Irak va pousser ce dernier dans les bras du Camp radical » a-t-il estimé. Et d’ajouter que les relations entre l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas pèsent lourdement sur toute la région. Alors que la Turquie et le Qatar se trouvent à cheval entre les deux.  
Dans son analyse de cet état des lieux, Caspit pense que  « le fait de déplacer la Syrie de ce camp permet d’opérer un véritable changement dans la région, de ressusciter le camp modéré, d’isoler le Hezbollah et de restituer la Turquie ». Il assure qu’une grande partie des responsables militaires israéliens exhortent la direction politique à adopter ce choix. Mais regrette-t-il, personne, ni à Washington ni à tel Aviv n’est disposé à effectuer cette démarche «  d’une importance historique inégalable  ».
Caspit révèle que le chef du Conseil de sécurité national israélien Uzi Arad est parmi les rares contestataires  à cette ouverture avec la Syrie. Exerçant le plus d’influence sur le Premier ministre israélien, il refuse toute concession à la Syrie et défend surtout la thèse d’affaiblir l’Iran.
Leila Mazboudi 

Beit Sahour : un microcosme de la colonisation israélienne

samedi 8 mai 2010 - 06h:32
Ben White
The Electronic Intifada
Beit Sahour est emblématique eu égard à la situation vécue par les palestiniens des Territoires occupés.
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Constructions récentes dans la colonie de Har Homa, Cisjordanie occupée.
Mis au pied du mur par les constructions à Jérusalem-Est, le Président des Etats-Unis fait part de reproches qu’on n’attendait pas d’un allié d’Israël. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu démarre la construction de nouveaux logements à Jérusalem-Est au risque de provoquer une réaction féroce, voire violente de la part des Palestiniens, et des dénonciations de la part de la communauté internationale, comme le rapporte le New York Times. Cela ressemble à un résumé des nouvelles du mois dernier, il s’agit en fait d’articles remontant à 1997 quand Israël a commencé la construction de la colonie de Har Homa.
Un certain nombre de commentateurs ont exprimé un sentiment de déjà-vu depuis que Netanyahu exerce la fonction de Premier ministre. Alors que toute l’attention des observateurs est portée sur des colonies comme Ramat Shlomo, dans laquelle doivent être construits 1 600 logements comme cela a été annoncé lors de la visite du Vice-Président américain Joe Biden, ou Sheihk Jarrah victime d’une emprise grandissante de la part des colons extrémistes de droite, on a dit peu de choses sur ce qui est arrivé à Har Homa, la colonie qui a provoqué des troubles durant le précédent ministère de Netanyahu.
L’impact de Har Homa sur la communauté palestinienne est dévastateur, avec la ville de Beit Sahour maintenant dominée par une colonie en expansion continue. Si beaucoup se rappellent la mémorable résistance non violente dont a fait preuve Beit Sahour pendant la Première Intifada (1987/1993), peu savent à quel point les règlements imposés par Israël étouffent littéralement la ville. De ce point de vue, Beit Sahour, de par son exemplarité, joue un rôle dans les récentes tentatives de la part des colons de s’accaparer davantage de terre à Ush al-Ghrab, le site d’une base militaire israélienne vacante. Installée au bord de Beit Sahour, l’armée israélienne a réoccupé le site. Les colons de droite, eux, font campagne pour que la zone devienne la nouvelle colonie de Shdema.
Une colonie stratégique
En 1967, Israël a entrepris un rapide déplacement, unilatéral et illégal, des frontières de Jérusalem, expropriant dans ce but des habitants des villages de Cisjordanie. Comme le dit le quotidien israélien Haaretz du 13 février, Beit Sahour a perdu 1 200 de ses 7 000 dunams (un dunam représente 10 000 m²) soit 17% de sa terre.
De plus, selon un rapport de mai 2009 du Bureau onusien pour la coordination des questions humanitaires, (OCHA), intitulé Réduction de l’espace : contraction urbaine et fragmentation rurale dans la division administrative de Bethlehem, cette division, qui inclut Beit Sahour, a perdu 10 km² suite à la confiscation israélienne de la terre.
Dans son livre, La cité de pierre, l’histoire cachée de Jérusalem, Meron Benvenisti, l’ex-maire-adjoint de Jérusalem, a déclaré que pour Israël, la considération déterminante pour la fixation des frontières de Jérusalem-Est occupée, était « un maximum d’espace libre avec un minimum d’Arabes ». Pour lui, ceci transférait en toute logique le cadastre palestinien aux abords et autour de la ville. » (154 155) Une nouvelle perte de terre s’ensuivrait - en d’autres mots l’étendue des terres non construites réservées au développement et à la croissance de Beit Sahour été réduite à environ 600 dunams.
La création israélienne de Har Homa dans les années 90 et son expansion continue, est exemplaire, pas seulement en ce qui concerne la confiscation des terres des habitants de Beit Sahour, mais aussi du point de vue de la limitation de son expansion naturelle. D’après Séparés et inégaux : L’histoire cachée des règlements en vigueur à Jérusalem Est de Amir S. Cheshin, Bill Hutman and Avi Melamed, l’affectation de terres à l’établissement de Har Homa, dont un tiers appartenait aux Palestiniens de Beit Sahour et de Um Taba à côté, n’a jamais fait partie de la planification de ce lieu. En fait, le but était de « s’accaparer autant de terres non mises en valeur que possible dans cette zone, pour empêcher les Palestiniens d’y construire ». Israël craignait en particulier que les constructions palestiniennes finiraient par relier les villages palestiniens du sud de Jérusalem avec les villes avoisinantes de Cisjordanie, Beit Sahour et Bethlehem (p 58).
Séparés et inégaux révèle aussi qu’en avril 1992 un fonctionnaire haut placé proche de Teddy Kollek, alors maire de Jérusalem, a écrit à Ariel Sharon, à l’époque ministre du Logement, expliquant comment la terre confisquée pour Har Homa «  redresserait » le tracé de la frontière municipal de Jérusalem. La lettre expliquait qu’on avait réussi à relier les colonies juives de Gilo, East Talpiot et Givat Hamatos. Autrement, avertissait-il, Beit Sahour et la ville palestinienne voisine, de Sur Baher seraient reliées entre elles ( 59 ).
Har Homa a en fait continué de s’étendre, ajoutant de nouvelles unités d’habitation.
Actuellement, une nouvelle extension comprenant des centaines d’habitations et dénommée Har Homa C, attend le feu vert suite au dépôt d’un dossier pour examen public en 2008.
La même stratégie visant à relier les colonies israéliennes et à empêcher le développement des villages palestiniens est maintenant appliquée à Ush al-Ghrab ; l’implatation d’une colonie à Ush al-Ghrab permettra de consolider la judaïsation israélienne de la partie située entre Jérusalem et le triangle urbain de Bethlehem-Beit Jala-Beit Sahour et d’empêcher toute contiguité territoriale palestinienne.
La stratégie n’est d’ailleurs pas un secret. Haaretz rapportait le 4 février que Herzl Yechezel, le leader du comité Har Homa, a fait état lors d’une cérémonie qui rassemblait les colons, de l’importance de la contiguité de Shdema et de Har Homa, afin d’empêcher « l’extension des constructions arabes » Yezechel avait auparavant décrit Har Homa « comme une épine » entre les villages et les villes Palestiniennes.
Un régime d’apartheid
La perte de terre palestinienne et l’installation de colonies ont été « complétées » par le mur d’Israël dans la Cisjordanie occupée, des checkpoints et la route de contournement 356.
Cette matrice de contrôle a déterminé les frontières de cette enclave Palestinienne. D’après le rapport de OCHA, Réduction de l’espace, le tracé du mur israélien a placé les oliveraies appartenant aux Palestiniens de Beit Sahour, du « mauvais côté ». D’après de même rapport, les oliveraies ne sont plus accessibles que par « deux portes dans le mur qui sont ouvertes pour des périodes limitées pendant la récolte annuelle des olives ». D’après un rapport du 11 avril 2009 de l’agence Reuters, le mur israélien a aussi pour conséquence que les Palestiniens d’un futur lotissement de Beit Sahour, qui ont évité de justesse une démolition immédiate, se retrouveront complètement encerclés, devant désormais « entrer et sortir par une porte contrôlée par les israéliens. »
Comme le mur, la route de contournement 356 est conçue pour limiter le développement de Beit Sahour. La route relie Har Homa et Jérusalem-Est occupée avec la colonie israélienne de Teqoa au sud est. Ouverte en 2007, la route s’étend sur 19 kilomètres dans la division administrative de Bethlehem et plus loin vers les colonies israéliennes du sud de la Cisjordanie près d’Hébron. Comme l’a décrit Nate Wright dans son article du 7 octobre pour le Middle East Report, la route de contournement 356 « démarque effectivement les limites » de Beit Sahour, en renforçant les colonies de Gush Etzion à l’Est. De ce point de vue, elle limite l’aspiration à se développer démographiquement et économiquement de la région de Bethlehem dans le futur.
Beit Sahour est emblématique eu égard à la situation vécue par les palestiniens des Territoires occupés. D’après un rapport d’ OCHA, de mai 2008, intitulé Absence de permis : Démolitions et déplacements consécutifs dans la zone C, deux tiers de la division admistrative de Bethlehem continue à faire partie de la « Zone C » d’après les accords d’Oslo signés par Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Avec un contrôle total de la part des Israéliens, construire et se développer est presque totalement impossible dans la « Zone C ». De plus, la « Zone C » représente plus de 60% tu territoire occupé de Cisjordanie.
Si d’un côté l’annonce du développement ou de création de nouvelles colonies fait les nouvelles du jour pendant quelques semaines avant d’être bientôt oubliées, l’impact de la colonisation israélienne sur les communautés palestiniennes est lui, dévastateur. Des gestes diplomatiques n’apportent strictement rien à des villes comme Beit Sahour, étouffée par un régime d’apartheid qui condamne les Palestiniens à des enclaves de plus en plus petites, invivables, ces gestes n’ont aucun impact sur une politique conçue pour rendre intenable toute vie normale et toute présence palestinienne durable.

(JPG) Ben White est journaliste indépendant, spécialisé sur la Palestine/Israël.
Son site : http://www.benwhite.org.uk, et son adresse : ben@benwhite.org.uk
19 avril 2010 - The Electronic Intifada - traduction : Jean Michel
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8663

Sécurité d’Israël ou nettoyage ethnique ?

dimanche 9 mai 2010 - 06h:53
Edward S. Herman 
L’un des clichés les plus classiques de l’establishment politique américain, c’est de prétendre que l’axe principal de notre politique israélo-palestinienne est notre volonté de « garantir la sécurité d’Israël ».
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Dans la même mesure, c’est bien sûr la nécessité de garantir notre propre « sécurité nationale » qui sert d’excuse pour justifier un budget militaire astronomique, un réseau de bases militaires qui se ramifie presque partout dans le monde, et un solide soutien à l’expansion de l’OTAN ainsi qu’à un impressionnant continuum de guerres menées sans exceptions à bonne distance de nos frontières nationales.
Le terme de « Sécurité Nationale » est le blanc linceul qui permet d’occulter la réalité d’ambitions expansionnistes très affirmées. De même qu’avec la « loi Hoover » [J. Edgar Hoover] - selon laquelle moins il y a de communistes, plus grande est la menace communiste - en matière de Sécurité Nationale, plus les budgets et les capacités de l’armée augmentent, plus on redoute de négliger des menaces qui pourraient ne pas avoir l’air de devoir retenir l’attention d’une superpuissance. Les USA s’en sont même pris à Grenade, la plus petite capitale du monde, au nom de la Sécurité Nationale.
Mais tandis que le cycle vertueux qui porte notre monde paralyse régulièrement toute opposition à l’establishment, les élites économiques et politiques sont les premières à attirer l’investissement vers le domaine sécuritaire, que ce soit chez nous ou en Israël. Là, le poids énorme du complexe militaro-industriel et de ses plus proches alliés des sphères politique, financière, universitaire et médiatique, a permis de normaliser des budgets pharaoniques exponentiels et le principe de la guerre permanente. Dans le cas d’Israël, le poids du lobby pro-israélien, l’interpénétration israélo-américaine dans les domaines de la finance, des affaires, de l’armement et de la planification stratégique et militaire, ainsi que le noyautage et les pressions visant les sphères politiques et médiatiques, ont offert aux leaders israéliens la possibilité de peser considérablement sur les orientations politiques qui touchent à leurs intérêts. Ici, c’est comme on dit « la queue qui remue le chien », mais bien que le chien en question soit un molosse gavé de « sécurité », la moindre puce piquant sa queue le fait aussitôt hurler à la mort et se gratter avec fureur.
L’un des aspects les plus consciencieusement occultés de la campagne belliciste des leaders politiques américains et européens, qui brandissent l’urgence de garantir la sécurité d’Israël, c’est qu’elle est ouvertement raciste. Jour après jour, nos hommes politiques nous rabâchent que notre « solidarité » avec Israël est un « devoir absolu », qu’il n’y a pas entre Israël et nous le plus petit écart sur ces questions, et que notre « dévouement à la sécurité d’Israël est total » (Hilary Clinton) ; la majeure partie du Sénat et du Congrès US se produit régulièrement aux meetings annuels de l’AIPAC [le très officiel lobby pro-israélien US] pour prêter allégeance à l’Etat d’Israël ; et l’actuel Vice-président, Joe Biden, qui ne se cache nullement d’être sioniste, déclare publiquement qu’Israël a toujours été « au centre de son travail en tant que Sénateur des Etats-Unis comme à présent en tant que Vice Président des Etats-Unis ».
Suite au récent accrochage entre Obama et Netanyahu, l’AIPAC a obtenu des trois quarts du Congrès US la signature d’une pétition exigeant que l’on cesse de critiquer publiquement Israël et appelant à un « renforcement » de l’alliance [israélo-américaine], sur la base de nos « valeurs communes », etc. La tournure même de la lettre paraphrasait d’ailleurs singulièrement une lettre de l’AIPAC portant les mêmes revendications. Mais cette dévotion sioniste et pro-israélienne, cette déférence envers l’AIPAC, cette allégeance répétée à Israël, sont elles réellement compatibles avec le serment qu’ont prêté nos leaders politiques au moment de leur investiture ? Le Général David Petraeus a récemment fait scandale en déclarant que ce dévouement à Israël finissait par nuire aux intérêts de la Sécurité Nationale US : « Ce conflit suscite un sentiment anti-américain, en donnant l’impression d’un favoritisme US en faveur d’Israël ». L’attitude de Biden, entre autres affidés des intérêts israéliens, serait-elle alors effectivement répréhensible et condamnable ? (Encore qu’on a peu de chances, inutile de le dire, de la voir un jour entraîner des poursuites...)
Mais la dimension raciste de cette allégeance, n’en est justement que plus flagrante. Ce qui n’apparaît nulle part dans tous ces vibrants témoignages de solidarité, c’est la « Sécurité » des Palestiniens. Pourtant les violences israéliennes à leur encontre ne datent pas d’hier. Militairement spoliés de leurs terres comme de leur accès à l’eau, il est bien sûr parfaitement clair que ce sont les Palestiniens qui ont réellement besoin de sécurité et de protection, sur le terrain et tout de suite - comme c’est d’ailleurs le cas depuis des décennies. Mais il est implicitement entendu que les Palestiniens sont un non-peuple, des untermenschen [une sous-race] auxquels on peut infliger les pires sévices, sans restriction ni sanction aucune. Depuis des années, la plupart des Sud-Africains qui ont visité la Palestine ont déclaré que le système d’apartheid que les Israéliens ont imposé aux Palestiniens est nettement pire que celui qui avait cours en Afrique du Sud, et nombreux sont les Israéliens qui le confirment.
Mais tout cela laisse les Occidentaux de marbre et leurs leaders peuvent continuer de clamer leur dévotion à la sécurité israélienne comme ils ne se seraient certainement jamais permis de le faire ouvertement au sujet du régime sud-africain. Là, l’establishment occidental, tout en soutenant discrètement le gouvernement, se devait de faire profil bas et s’abstenait de revendiquer ouvertement son soutien à la « sécurité » du régime d’apartheid. Leur racisme apparaissait principalement à travers leur alignement politique et leur soutien aux forces sud-africaines en Angola et en Namibie, avec lesquelles ils collaboraient au travers de programmes de renseignements et de contre-terrorisme, et en les gardant le plus possible à l’abri de toute sanction ou condamnation internationales.
En soutenant Israël, les pays occidentaux se trouvent activement engagés aux côtés d’un Etat qui depuis des années viole ouvertement et quotidiennement la Quatrième Convention de Genève, qui ne tient aucun compte des positions de la Cour de Justice Internationale (et de la communauté internationale) sur des questions telles que la construction du mur, qui s’accapare continuellement les terres et l’eau des Palestiniens pour les céder exclusivement aux colons juifs, et qui lance régulièrement en toute impunité des attaques hors de ses frontières dans le cadre de campagnes de bombardements ou de programmes d’assassinats.
Lors de récents échanges concernant l’annonce officielle d’un projet gouvernemental portant sur la construction de 1 600 logements supplémentaires à Jérusalem Est, les grands médias occidentaux se sont exclusivement focalisés sur l’offense que pouvaient y voir Joseph Biden (alors en visite officielle) et Obama lui-même, et sur les éventuels contretemps qui pourraient en résulter au niveau des « pourparlers de proximité ». Mais on se garda bien d’insister par exemple que ces nouveaux logements étaient strictement réservés aux juifs. Comme le souligne Gideon Levy, tandis que l’expulsion des Palestiniens de Jerusalem Est progresse méthodiquement depuis des décennies, « nous ne devons pas oublier que cet énorme projet de construction dans Jérusalem est exclusivement réservé aux juifs. Pas une seule banlieue palestinienne n’a été construite en 43 ans d’occupation. Ça n’est pas ce qu’on appelle l’apartheid ?
« Même la nouvelle solution magique et ridicule du grand maître des mots, le Président Shimon Perez, ne trompe personne : Israël (annonce désormais le Président à ses hôtes étrangers) a le droit de construire dans des « quartiers juifs ». Et comment, monsieur le Président, ces quartiers sont-ils devenus juifs alors que tous sont construits sur des terrains palestiniens, sinon par l’implantation massive et illégale de colons, comme à Ariel, Ma’aleh Adumim et Gush Etzion, qui font désormais partie du « consensus » que nous nous sommes inventés ? Un consensus ? Seulement en Israël ! Et dans une très large mesure, ce consensus aussi a été fabriqué de toutes pièces (Gideon Levy : “Netanyahu did one thing right in the Jerusalem debacle,” Haaretz, 21 mars 20l0).
Pour « l’Occident éclairé », la dimension raciste de la politique israélienne est totalement normalisée au moyen d’artifices du type « processus de paix », « négociations », « pourparlers de proximité », qu’il faut constamment reprendre, avec l’aide d’un « médiateur honnête ». Tout ça a l’air directement sorti d’Orwell sinon de Kafka. En réalité il n’y a pas de véritable processus de paix, ni de négociations, dans la mesure où les dirigeants israéliens n’envisagent absolument pas qu’un accord ou un tracé de frontières puisse interférer avec la méthodique déportation de leurs untermenschen ou freiner leur colonisation de la Cisjordanie.
C’est depuis longtemps une évidence pour quiconque refuse de porter des œillères devant la prétendue constante impossibilité pour Israël de trouver « un interlocuteur valable ». Quant à l’intérêt même des Israéliens, il est bien évident qu’il leur est beaucoup plus facile de spolier et s’accaparer les terres de Palestine dans des territoires occupés qu’au milieu de frontières fixes. Les dirigeants israéliens eux-mêmes le reconnaissent à l’occasion. Ainsi, comme l’expliquait Dov Weisglas : « Tout l’intérêt du plan de Sharon [l’évacuation des juifs de la bande de Gaza], c’est le gel du processus de paix... En réalité, le Plan de Désengagement fournit le formol dans lequel on peut plonger tous les autres plans [de paix] (Ari Shavit, “The Big Freeze,” Haaretz, October 8, 2004).
Thomas Friedman [Journaliste américain, éditorialiste au New York Times], explique pour sa part que la paix, pour les Israéliens, est récemment devenue un « passe temps » plutôt qu’une « nécessité ». Ils constatent qu’ils peuvent très bien se passer de la paix pour vivre heureux et ne se font plus d’illusions sur « le naufrage du processus de paix d’Oslo qui complète le retrait unilatéral du Liban et de Gaza - qui n’ont pas débouché sur la paix mais sur les attaques à la roquette du Hezbollah et du Hamas contre Israël, éradiquant le camp de la paix israélien et les partis politiques qui s’étaient alignés sur ses positions » (“Hobby Or Necessity ?,” NYT, 28 mars 2010).
Pour Freidman, Israël avait parfaitement le droit de se trouver au Liban et à Gaza : Israël avait un droit d’agression et d’occupation. Les solutions de sortie de crise que proposait Israël étaient donc généreuses et pacifiques - contrairement à l’époque où on s’en remettait à la « non-viabilité » et au « formol » pour geler le processus de paix.
Et que le continuum de raids, d’assassinats, de spoliations, de blocus israéliens contre Gaza ou la Cisjordanie puisse être à l’origine des tirs de roquettes, est bien sûr parfaitement inconcevable. En réalité, prétendre que rétablir la paix ait été une nécessité pour Israël, mais qu’elle soit toujours restée hors d’atteinte à cause de l’intransigeance des Palestiniens et de leur « terrorisme », c’est de l’apologie de crimes de guerre au niveau le plus abjectement grotesque.
De même, il n’y a jamais eu de « médiateur honnête » dans ce pseudo processus de paix - la contradiction entre « médiateur honnête » et « solidarité inconditionnelle », « devoir absolu » ou « dévouement total » à un seul camp est bien trop flagrante. Compte tenu du rapport de force monstrueusement déséquilibré entre Israël et les Palestiniens, le règlement du conflit impliquerait que les USA se positionnent à l’opposé des souhaits des dirigeants israéliens, ce qui est totalement incompatible avec une alliance si étroite qu’elle ne laisse pas « entre Israël et nous le plus petit écart ».
En fait de solidarité, on se contente de prétendre que le processus de paix tient toujours, même si l’on se dispense d’exercer la moindre pression du côté du plus fort - une position qui, lorsqu’on la rajoute au flot d’armement que reçoit l’agresseur et au soutien diplomatique qui couvre toutes ses exactions, met clairement en évidence un authentique programme israélo-américain de spoliation systématique des Palestiniens.
Mais la normalisation de ce processus raciste implique aussi au regard des faits historiques une attitude révisionniste. L’un des traits les plus saillant de ce révisionnisme est la soi-disant prédominance du terrorisme palestinien et l’idée qu’Israël ne fait que répondre à cette constante agression.
En réalité la violence que l’on retrouve dès l’origine du conflit est bien la constante spoliation qui depuis des décennies dépouille progressivement les Palestiniens de leurs terres et de leur accès à l’eau, sous la bienveillante protection des USA et des autres nations éclairées d’Occident. Depuis près d’un siècle, les Palestiniens se sont efforcés de résister, le plus souvent pacifiquement, parfois par la violence, mais avec des pertes infiniment plus lourdes que celles de leurs agresseurs, du fait de leur armement dérisoire (vingt fois plus de morts que l’adversaire avant la seconde intifada, une proportion qui tomba à trois ou quatre fois plus au début de celle-ci pour remonter à cent fois plus au cours de l’attaque contre Gaza).
De leur côté, les Israéliens avaient indispensablement besoin d’un certain niveau de violence palestinienne pour justifier leur annexion progressive de la Palestine. Et les bienveillantes nations éclairées d’Occident d’avaliser cette dépossession inexorable comme participant d’une légitime réponse au « terrorisme » palestinien.
Les Israéliens devaient en outre mettre en échec tout accord négocié concernant le tracé des frontières séparant leur Etat de tout éventuel Etat Palestinien, de sorte qu’on ne laissa jamais au « processus de paix » la moindre chance de déboucher sur des accords de paix. Mais là encore, les magnanimes nations éclairées d’Occident jouèrent ostensiblement le jeu du « processus de paix », sans jamais exercer la plus infime pression sur l’Etat d’Israël pour qu’il règle le problème, offrant par là même la couverture idéale pour la poursuite des spoliations et du nettoyage ethnique.
Cette ahurissante démonstration de racisme à l’état brut de la part d’Israël et des nations occidentales flanque cul par-dessus tête la prétendue nouvelle vocation des Occidentaux aux grands principes du « devoir de protection » et des « interventions humanitaires ».
Leurs interventions soutiennent inconditionnellement la violence d’Etat israélienne à l’encontre de populations civiles que les Occidentaux s’efforcent dans le même temps de désarmer sans cesse davantage, mais qui ont désespérément besoin de protection. Il s’agit en outre d’un formidable cas de nettoyage ethnique mené systématiquement et ouvertement. Qui ne se souvient de la vertueuse indignation des Occidentaux devant le « nettoyage ethnique » de la Bosnie et du Kosovo, où cette accusation visait un pays cible (la Serbie) - d’ailleurs au détriment des faits - et permettait surtout de justifier une violente réaction internationale (principalement américaine) au prétexte de protéger les victimes ? Mais dans le cas du nettoyage ethnique israélien - un cas sans la moindre équivoque, mené le plus ouvertement du monde par la cinquième puissance militaire mondiale contre un groupe ethnique précis et presque totalement désarmé - les Occidentaux continuent tranquillement de soutenir le processus de nettoyage ethnique et y participent même activement.
Tout cela montre à quel point l’idée de « garantir la sécurité d’Israël » n’est qu’un boniment de propagande de première classe. Ce que garantissent les Etats-Unis et les puissances occidentales, ce sont les opérations de nettoyage ethnique d’Israël. Si tant est que quoi que ce soit menace réellement la sécurité d’Israël, ce sont seulement les conséquences de son refus de mettre fin à son nettoyage ethnique et de faire la paix avec les Palestiniens et avec ses autres voisins.
Tout le monde sait que les Etats arabes ont proposé de longue date à Israël un règlement complet du conflit qui impliquait pour Israël de renoncer aux territoires annexés après 1967 en échange d’une reconnaissance pleine et entière et d’accords de paix définitifs. Les Israéliens ont toujours rejeté ces perspectives de paix et poursuivi inexorablement leur nettoyage ethnique.
Quant à savoir si le dernier affront de Netanyahu à Joseph Biden, au cours de sa dernière visite à Israël, les déclarations de Petraeus suggérant que les politiques israéliennes nuisent aux intérêts américains, le soi disant accrochage entre Netanyahu et Obama et les nouvelles exigences des Etats-Unis envers Israël, constituent réellement un « nouveau tournant » dans les relations américano-israéliennes, c’est plus que douteux. Les bases du problème demeurent les mêmes, le lobby n’a rien perdu de sa puissance, la politique administrative d’Israël penche toujours plus à droite et vers l’intérêts des colons, dont le poids politique ne cesse de croître, et la marge de manœuvre pour permettre des négociations susceptibles de déboucher un jour sur la création d’un Etat palestinien reste extrêmement réduite.
Aux Etats-Unis comme en Israël, l’establishment politique considère l’Iran comme une menace de premier ordre. La récente déclaration du bloc Hoyer-Cantor-AIPAC appelant à davantage de solidarité en faveur du nettoyage ethnique, insiste que « par-dessus tout, nous devons rester focalisés sur la menace que le programme iranien d’armement nucléaire constitue pour la paix et la stabilité au Proche-Orient ». Avec d’un côté Obama, Clinton, Hoyer et Cantor plus d’accord que jamais sur la gravité de la menace iranienne et qui cherchent les moyens d’ouvrir sur une issue avantageuse, et de l’autre les Israéliens qui semblent y voir l’opportunité de « forcer la crise » (Steven Goldberg, in Y Net, premier avril 2010), se pourrait-il qu’un Obama très déterminé, s’offre une victoire supplémentaire en obtenant des Israéliens un gel des colonies et l’ouverture de négociations avec les Palestiniens de leur choix, en échange d’une guerre contre l’Iran ?
Edward S. Herman est Professeur Emérite de Finance à la Wharton School, Université de Pennsylvanie. Economiste et analyste des médias de renommée internationale, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont : Corporate Control, Corporate Power (1981), Demonstration Elections (1984, avec Frank Brodhead), The Real Terror Network (1982), Triumph of the Market (1995), The Global Media (1997, avec Robert McChesney), The Myth of The Liberal Media : an Edward Herman Reader (1999) et Degraded Capability : The Media and the Kosovo Crisis (2000). Son ouvrage le plus connu, Manufacturing Consent (avec Noam Chomsky), paru en 1988, a été réédité 2002 aux USA puis en 2008 au Royaume Uni.
Traduit de l’Anglais par Dominique Arias pour Investig’Action

Les Arabes israéliens appelés à boycotter les produits israéliens

publié le samedi 8 mai 2010
Catherine Monnet

 
Après les Palestiniens de Cisjordanie, c’est au tour de la communauté arabe israélienne de lancer une campagne de boycottage des produits israéliens fabriqués dans les colonies.
Une célèbre marque de cosmétiques de la mer Morte, des bretzels dont tout le monde raffole ici, ou encore une marque prisée de houmous, ainsi que près de 600 autres produits israéliens sont désormais non grata en Israël même ou en tout cas dans les magasins et épiceries tenues par les arabes israéliens notamment dans la région de Galilée.
Plusieurs organisations arabes israéliennes veulent emboîter le pas des Palestiniens de Cisjordanie qui ont lancé fin 2009 une campagne de boycottage des produits issus des colonies. L’objectif est de s’opposer pacifiquement à l’occupation et de nuire à l’économie des colonies israéliennes, de façon à contrer leur développement.
Plutôt que des listes de noms de produits, les organisateurs ont préparé des listes avec des photos pour aider les consommateurs à repérer facilement et rapidement les produits à boycotter. Ces listes tout en image vont commencés à être publiées dans les prochains jours dans les journaux communautaires.
Les Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés en Israël en 1948 [1], représentent aujourd’hui 20% de la population et environ 2 millions de consommateurs potentiels.
[1] après des décennies de (op)pression, ils revendiquent leur palestinité, indissociablement liée à leur appartenance à la terre de Palestine, qui est niée par le terme "arabes d’Israël" officialisé par les autorités israéliennes et repris par le discours dominant et médiatique. Citoyens de seconde zone de l’Etat qui se clame juif, ils se nomment Palestiniens d’Israël
publié par RFI
note : C. Léostic, Afps

La Syrie prête à reprendre les discussions avec Israël

10/05/2010
La Syrie est prête à rouvrir des discussions de paix avec Israël par l'entremise de la Turquie, mais Israël n'a pas demandé à Ankara de reprendre son rôle de médiateur, a déclaré samedi le président turc Abdullah Gül. « La Syrie a dit qu'elle était prête à reprendre les discussions là où elles ont été laissées », a dit M. Gül lors d'une conférence de presse. « Cependant, nous n'avons eu aucune nouvelle de la partie israélienne. Cela dépend d'eux », a-t-il ajouté.
Le président syrien Bachar el-Assad, qui se tenait aux côtés de M. Gül, s'est dit prêt à des discussions. Mais il a accusé Israël d'éviter les négociations et de ne pas vouloir de règlement du différend sur le plateau du Golan, territoire dont Israël s'est emparé en 1967. « Israël n'est pas prêt à une médiation, parce qu'il sait qu'une médiation fructueuse amènera la paix, et la partie israélienne ne veut pas la paix. Nous saluons la médiation et le rôle de la Turquie, mais nous disons aussi qu'Israël n'est pas un partenaire honnête », a dit le président syrien.
Israël et la Syrie ont eu en 2008 quatre séries de discussions indirectes grâce à une médiation turque. Ces discussions ont été suspendues après l'incursion israélienne dans la bande de Gaza, en décembre 2008 et janvier 2009. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué à plusieurs reprises l'offensive israélienne à Gaza, ce qui a amené certains hommes politiques israéliens à se demander si la Turquie pouvait servir de médiateur neutre. La Turquie, pays musulman mais laïc et membre de l'OTAN, a servi d'intermédiaire entre Israël et le monde arabe.
Le réchauffement des relations entre la Turquie et ses voisins musulmans, notamment l'Iran et la Syrie, a fait redouter aux Occidentaux que la politique étrangère d'Ankara, traditionnellement tournée vers l'Occident, s'infléchisse vers l'Orient. M. Assad a par ailleurs affirmé que la Turquie pourrait jouer un rôle dans les négociations avec les puissances occidentales sur le programme nucléaire iranien.

Les Palestiniens annoncent le début des pourparlers indirects

10/05/2010
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, réaffirme qu'il faut passer « le plus vite possible » à des négociations directes.
Les pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens sous l'égide des États-Unis ont commencé, a annoncé hier le principal négociateur palestinien Saëb Erakat, possible première étape vers une reprise du dialogue direct suspendu depuis près de 18 mois. « Nous pouvons dire aujourd'hui que les pourparlers de proximité ont commencé », a déclaré M. Erakat à Ramallah (Cisjordanie), à l'issue d'un entretien entre le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et l'émissaire américain George Mitchell, le troisième en 48 heures. « Aujourd'hui, le 9 mai, les négociations ont commencé au niveau du président Abbas et (du Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu », a-t-il ajouté. M. Mitchell, en mission dans la région depuis lundi dernier, n'a fait aucun commentaire après la rencontre et devait immédiatement quitter la région pour Washington. Mais le département d'État a indiqué en soirée que M. Mitchell devrait revenir dans la région dès la semaine prochaine. M. Erakat a tenu à souligner qu'il n'y aurait pas de contact direct entre Israéliens et Palestiniens. Ces pourparlers indirects consacrent les efforts de l'administration Obama pour débloquer le processus de paix au Proche-Orient après le gel des négociations directes en décembre 2008, à la suite de l'offensive israélienne contre le mouvement islamiste Hamas à Gaza. Des divergences fondamentales persistent toutefois sur les dossiers-clés, comme Jérusalem ou les frontières, suscitant un grand scepticisme, voire de l'hostilité, chez les Palestiniens et les Israéliens. « S'il n'y avait pas du tout d'espoir, nous ne nous serions pas lancés dans les pourparlers (indirects). Mais il ne faut pas se faire d'illusions », a indiqué à l'AFP un haut responsable palestinien sous le couvert de l'anonymat, soulignant la difficulté « d'obtenir quoi que ce soit de la part du gouvernement Netanyahu ».
M. Netanyahu a pour sa part réclamé des négociations directes le plus vite possible, estimant « impossible d'instaurer la paix à distance avec une télécommande ». D'après le quotidien israélien Haaretz, les Américains poussent les Palestiniens à s'engager dans des pourparlers directs dès que possible. Selon un responsable israélien anonyme, cité par le journal, Washington a averti les Palestiniens que les États-Unis ne dévoileraient pas de plan de paix avant des négociations directes et substantielles, abordant les questions-clés.
À Gaza, le Hamas a de nouveau condamné le lancement des pourparlers. « C'est une échappatoire pour le gouvernement de Netanyahu qui traverse une grave crise », a analysé un porte-parole du mouvement, Fawzi Barhoum. « C'est un pas catastrophique pour les Palestiniens, qui va être exploité par l'occupant (israélien) », a-t-il estimé en jugeant que le lancement des pourparlers est « embarrassant pour (Barack) Obama qui avait réclamé l'arrêt de la colonisation (juive) avant le retour à la table de négociations ». Les pourparlers prendront la forme de navettes de M. Mitchell entre Jérusalem, Ramallah et Washington pendant quatre mois, et couvriront notamment les questions liées aux frontières, une revendication palestinienne, et à la sécurité d'Israël, comme le réclame M. Netanyahu. Les contentieux de Jérusalem, des réfugiés, de l'eau et de la colonisation juive seront également abordés, selon M. Erakat. Pour leur part, les États-Unis ont mis en garde Israël et les Palestiniens contre tout acte qui « saperait la confiance ». « Nous réagirons en les tenant pour responsables, afin de faire en sorte que les négociations continuent », a déclaré le porte-parole du département d'État, Philip Crowley. Cependant, malgré cette ferme mise en garde, un responsable israélien a démenti hier soir qu'Israël se soit engagé à geler pendant deux ans un important projet immobilier à Jérusalem-Est dans le quartier de colonisation juif de Ramat Shlomo, comme l'a annoncé dans un communiqué le département d'État américain. L'annonce de ce même projet avait torpillé en mars la précédente tentative de lancer des pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens. 

Hamas : la décision du comité exécutif de reprendre les négociations est une grande erreur

[ 09/05/2010 - 11:30 ]
Damas – CPI

Le Hamas a considéré la décision du comité exécutif de l’autorité palestinienne (OLP) en adoptant la reprise des négociations indirectes avec l’occupation israélienne comme une grande erreur politique qui nuit à la légitimité palestinienne, en soulignant qu’elle ne représente pas un consensus national palestinien.
"La décision du comité exécutif de l’OLP est grande erreur politique et une soumission aux pressions israélo-américaines, qui ne représente que le groupe d’Oslo, ainsi qu’un renoncement aux intérêts et droits palestiniens", a contesté le Hamas contre la décision de l’OLP qui a donné une couverture politique et diplomatique aux violations et crimes de l’occupation".
Le Hamas a considéré que la prise des négociations au moment où l'occupation donne la légitimité aux colonies et multiplie ses violations contre le peuple palestinien, est une grande gifle et un grand coup à la décision du comité exécutif de l’OLP, et prouve que ces négociations ne sont qu’une couverture à l'occupant pour qu'il achève ses plans et agendas d'extensions coloniales et campagnes de judaïsations.

Un rapport de la Knesset montre que les arabes sont exclus des fonctions gouvernementales

[ 09/05/2010 - 12:18 ]
Al-Ghad jordanien – CPI

Une commission parlementaire d'enquête dirigée par le député Ahmed Tayebi, à la Knesset sioniste, a publié un rapport sur l'affaire des nominations des arabes dans les bureaux gouvernementaux  israéliens, dont les ministères et les sociétés officielles.
Ce rapport affirme l'exclusion des arabes dans les territoires occupés en 1948 de ces nominations.
Bien que les arabes représentent environ 12% de la force du travail dans l'entité sioniste "Israël", mais leur pourcentage parmi les fonctionnaires dans les sociétés gouvernementales n'arrive pas à 6%,  dans certains ministères comme le transport, la justice, ainsi que dans le département des terres d'Israël les arabes ne dépassent pas les 3%, selon les données du rapport.

Un député sioniste: Les dirigeants de l’autorité ne veulent pas la libération de Marwan Al Bargouthi

[ 09/05/2010 - 12:58 ]
Al Nassera - CPI

Le membre de la Knesset au parti de «Kadima», Gideon Ezra, a déclaré que le Mouvement du Fatah et l'autorité présidée par l’ex-président, Mahmoud Abbas, ne s'intéressent pas de la libération de Marwan Al Barghouti et craignent qu’il soit libéré dans toute opération d’échange prévue.
Gideon a dit, aujourd'hui, dans une interview avec la radio militaire sioniste : "Les dirigeants de l'autorité palestinienne ne s’intéressent pas de la libération de Marwan de la prison, parce qu'ils croient qu'Al Barghouti est un leader qui domine son environnement, et joue son rôle de chef là où il se retrouve".
Ezra qui travaillait au sein des services de renseignements a avoué que l'entité sioniste a échoué de connaître le lieu d’incarcération du soldat, Gilad Shalit, en disant : "Israël ne sait rien de l'endroit où se trouve Gilad Shalit", en ajoutant : "Si elle savait le lieu de son incarcération lors de la guerre contre la Bande de Gaza, la guerre n’aurait pas cessé jusqu’à sa libération".
Il a poursuivi : "Je crois que toutes les possibilités sont envisagées et étudiées, car Israël a réussi d'atteindre l'aéroport d'Entebbe en Ouganda, et n'hésitera pas d'arriver à l’endroit de Shalit si elle possèdera des informations", selon ses allocutions.

L'occupation entame la construction de 14 nouvelles unités coloniales à al-Qods

[ 09/05/2010 - 13:06 ]
Al-Qods occupée – CPI

Un rapport publié par le mouvement de gauche "Paix maintenant" qui travaille dans l'entité sioniste a dévoilé que les autorités de l'occupation ont entamé les travaux pour construire 14 nouvelles unités coloniales dans le quartier de Ras al-Amoud, à l'Est de la ville occupée d'al-Qods.
Le mouvement a déclaré dans son rapport que plus de 1900 colons sionistes habitent dans plus de 120 bâtiments dans les quartiers palestiniens, à l'Est d'al-Qods, en prétendant que des côtés juifs possèdent ces bâtiments.
De son côté, la municipalité de l'occupation, à al-Qods a dit, le dimanche 9/5, que les sionistes ont le droit de vivre dans tous les quartiers de la ville d'al-Qods.
Cette annonce vient simultanément avec le lancement des négociations indirectes entre les sionistes et l'autorité du Fatah dirigée par l'ex-président, Mahmoud Abbas, à Ramallah.

Challah accuse les autorités égyptiennes d’avoir torturé les blessés palestiniens

[ 09/05/2010 - 13:28 ]
Doha - CPI

Le secrétaire général du Djihad islamique pour la libération de la Palestine, Dr. Ramadhan Challah, a accusé les autorités égyptiennes d’avoir arrêté et torturé les blessés palestiniens, après leur retour des soins médicaux dans certains pays arabes et musulmans, à travers le territoire égyptien.
Lors d’un entretien avec la chaîne d’Al Jazzera, Challah a critiqué fortement les autorités égyptiennes, en attaquant leur pratiques sauvages contre les blessés et héros palestiniens, en s’interrogeant : "On ne sait pas pourquoi nos blessés étaient victimes des agressions et tortures des soldats égyptiens, cet acte est totalement inacceptable", a critiqué Challah les autorités égyptiennes.
"Nos partisans ont qualifié les prisons de l’Égypte d'un autre Guantanamo", a souligné le dirigeant du Djihad en indiquant que certains palestiniens ont passé plus de 50 jours dans les prisons égyptiennes, où ils se sont exposés aux agressions et tortures sauvages, en dépit de leurs graves blessures après la guerre sioniste horrible contre Gaza, et les opérations criminelles des avions israéliennes (F 16), qui ont fait des milliers de blessés.
En attirant l’attention aux remarques et observations du Hamas sur la feuille égyptienne, Challah a souligné que son mouvement ne pas signera pas sur cette feuille, en appelant le médiateur égyptien à respecter toutes les factions palestiniennes pour renforcer les agendas du peuple palestinien et cesser d'appuyer la stratégie de l’autorité sous la direction de l’ex-président ,Mahmoud Abbas, qui refuse de retourner à son peuple et continue de s’engager, d’une manière irresponsable, aux plans et agendas israélo-américains, en mettant la question et les droits légitimes palestiniens au vrai danger.

La Jordanie : le Forum National appelle à revoir la stratégie des négociations

[ 09/05/2010 - 13:57 ]
Amman - CPI

Le Forum National Jordanien des syndicats professionnels, ainsi que des partis de l’opposition et des personnalités nationales ont insisté, le samedi 8/5, sur la nécessité de revoir la stratégie des négociations adopté par le pouvoir officiel arabe, en considérant qu’elle couvre les crimes de l'occupation qui s'obstine et multiplie ses plans criminels de colonisation et de judaïsation.
En attirant l’attention aux grands et vrais dangers des agendas racistes de l’occupation sioniste qui menacent la Jordanie, le Forum a appelé à l’annulation de l’accord de Wadi Araba et la décision criminel n° 1650 décrétée par l’armée sioniste stipulant l’expulsion des milliers de Cisjordaniens, en exhortant la nation arabo-musulmane, les institutions et organisations juridiques et des droits de l’homme, locales, régionales et internationales, ainsi que les hommes libres au monde à consolider leurs efforts pour adopter le droit historique et juridique garanti par la décision onusienne n° 194.

Les factions considèrent la reprise des négociations comme une couverture aux agressions sionistes

[ 09/05/2010 - 14:19 ]
Damas - CPI

Les factions palestiniennes ont mis en garde contre la décision du comité exécutif de l’organisation de la libération de la Palestinie (OLP) qui a approuvé la reprise des négociations avec l’ennemi occupant sioniste, tout en la qualifiant d'une couverture gratuite et honteuse aux agressions, judaïsme, colonialisme et terrorisme de l’occupation en Cisjordanie, ainsi pour renforcer le blocus arbitraire et injuste imposé depuis plus de 4 ans contre les habitants de Gaza.
Le secrétaire général des forces nationales palestinienne, à Damas, Khaled Abdel Madjid a souligné lors d’un communiqué de presse que les factions palestiniennes avertissent, plus que jamais, de la continuation de cette politique déficitaire et du pari sur les illusions israélo-américaines, tout en considérant que la décision du comité exécutif de l’OLP n’est qu’une soumission aux pressions des ennemis pour servir l'occupation et renoncer aux droits légaux du peuple palestinien.
Le communiqué des factions nationales a appelé toutes les forces, institutions et organisations nationales à ne pas donner de couverture à la décision de l’autorité palestinienne pour reprendre les négociations inutiles indirectes ou directes avec l’ennemi occupant qui profite de cela pour accomplir ses agendas criminels dans les territoires palestiniens occupés.

Le Djihad : les déclarations d'Orekat renoncent au droit de retour des réfugiés palestiniens

[ 09/05/2010 - 15:22 ]
Gaza – CPI

Le mouvement du Djihad islamique en Palestine a considéré que la discussion des solutions finales durant les négociations indirectes entre l'entité sioniste et l'autorité du Fatah, à Ramallah, représente une grande négligence au vrai conflit en Palestine.
Le porte-parole du mouvement du Djihad islamique, Daoud Chihab a dit, le samedi 8/5, dans une déclaration de presse spéciale au centre palestinien d'information que les déclarations de Saëb Orekat qui a dit que les négociations vont discuter seulement des questions des frontières et de la sécurité représentent un grand renoncement à la Palestine historique et donnent la légitimité à l'existence sioniste et l'aspect juif de l'état sioniste.
Ces déclarations représentent un abandon directe au droit de retour des réfugiés palestiniens et va conduire à une nouvelle expulsion des Palestiniens de leurs territoires occupés en 1948.
Le leader du Djihad islamique a ajouté que les dossiers de la sécurité montrent que l'autorité du Fatah et l'état probable de Salam Fera seront les gardiens de la sécurité de l'entité sioniste.
Le président du département des négociations au comité exécutif de l'OLP, Saëb Orekat, avait dit que les négociations indirectes vont discuter de l'affaire des frontières et de la sécurité seulement.

Une association juridique : de nouvelles mesures punitives sionistes contre les captifs

[ 09/05/2010 - 15:41 ]
Naplouse – CPI

L'association de la solidarité internationale pour les droits de l'homme a averti des intentions de la direction des prisons sionistes qui veut effectuer de nouvelles politiques punitives contre les captifs palestiniens dans ses prisons, durant l'étape prochaine.
Le chercheur de cette association, Ahmed al-Bitawi a souligné, le dimanche 9/, dans un communiqué que le gouvernement sioniste légifère de nouvelles lois pour presser sur les captifs Palestiniens, où le ministre sioniste de la sécurité intérieure, Yitzhak Aharonovitch, a annulé son opposition contre le projet d'une nouvelle loi pour renforcer les punitions contre les captifs palestiniens en exprimant qu'il est prêt pour dépêcher les mesures pour approuver cette loi.
"La position du ministre sioniste vient dans le cadre d'un projet d'une autre loi présenté par l'un des députés de l'extrême droite à la Knesset sioniste, Danny Danone, au gouvernement de l'occupation pour empêcher la visite des membres des organisations qui capturent le soldat sioniste, Gilad Chalit, à Gaza, ainsi que d'autres pas qui comportent le renforcement des restrictions contre les captifs", a ajouté al-Bitawi.
Le chercheur Ahmed al-Bitawi a parlé des conséquences dangereuses de ces mesures punitives en cas de leur adoption, où l'occupation va paralyser les visites des avocats et réduire les visites des familles, alors que les sionistes vont empêcher les captifs d'embrasser leurs enfants lors des visites ainsi que la confiscation des téléphones, journaux et magazines.
Il est prévu qu'on va présenter, dimanche, cette loi raciste au comité ministériel du gouvernement sioniste.

Al-Nounou : Le gouvernement à Gaza a appelé les Etats-Unis à mettre fin au blocus

[ 09/05/2010 - 15:50 ]
Gaza – CPI

Le porte-parole du gouvernement palestinien d'unité nationale, à Gaza, Tahar al-Nounou a adressé une lettre, avant plusieurs mois, au président américain, Barack Obama, en l'appelant à mettre fin au sévère blocus sioniste imposé injustement contre la Bande de Gaza et changer la politique de deux poids deux mesures pratiquée par la direction américaine contre le peuple palestinien et sa question légitime.
Dans une déclaration spéciale au centre palestinien d'information, al-Nounou a dit, le dimanche 9/5, que la lettre a comporté un appel à Obama pour changer les politique américaines contre le peuple palestinien et ses droits légaux.
Al-Nounou a nié les prétentions publiées par un journal hébreu que la lettre a comporté des propositions du gouvernement d'entente à la direction américaine pour fixer la paix dans la région du Proche-Orient et arriver à un cessez-le-feu entre le mouvement du Hamas et l'entité sioniste.
Il a précisé que la lettre ne comporte pas d'autres signes que la position officielle connue du gouvernement palestinien, tout en appelant les masses médias à prendre leurs informations des  sources vraies et officielles.

L'occupation arrête l'écrivain Walid al-Haoudali après une convocation

[ 09/05/2010 - 18:26 ]
Ramallah - CPI

Les forces de l'occupation ont arrêté, le jeudi dernier 6/5, l'écrivain palestinien Walid al-Haoudali après sa convocation au centre d'enquête de la prison d'Ofer.
Le centre d'al Ahrar pour les études des captifs et des droits de l'homme a condamné, le dimanche 9/5n, dans un communiqué l'arrêt d'al-Haoudali, en soulignant qu'il est un captif libéré et qu'il a passé plus de 15 ans dans les prisons de l'occupation.
On note que l'écrivain Walid al-Haoudali a publié plusieurs livres et écrits et que les milices d'Abbas l'ont enlevé, avant une semaine puis a été libéré le lendemain sans aucune raison.

Dr. Qassem : pas de garanties américaines sans la permission de l'occupation

[ 09/05/2010 - 17:54 ]
Naplouse – CPI

Le professeur en sciences politiques à l'université nationale de Najah, à Naplouse, Dr. Abdel-Sattar Qassem, a dit que l'équipe des négociateurs de l'autorité, à Ramallah, a brûlé tous ses canots de sauvetage et elle n'a pas de choix maintenant, tout en soulignant qu'il n'y a aucune garantie américaine ou sioniste pour toute négociation.
Dans une déclaration spéciale au centre palestinien d'information, Dr. Qassem a dit, le dimanche 9/5, que le négociateur palestinien a été mis dans une cage d'où il ne peut pas s'en sortir, même s'il le veut, tout en affirmant que la direction américaine ne peut pas donner de garanties aux Palestiniens sans la permission de l'entité sioniste.
En réponse à la question que si ces négociations vont donner une bonne image à l'occupation israélienne devant le monde, l'analyste politique palestinien a dit qu'"Israël" n'a pas besoin de celui qui améliore son image devant le monde, parce qu'elle possède ses grandes masses médias et  joue un rôle majeur sur la scène mondiale, alors que les Palestiniens et l'autorité ne sont pas de grands joueurs sur la scène internationale.
Finalement, Dr. Qassem a déclaré que les négociations inutiles avec l'occupation sioniste ne vont pas s'arrêter pour différentes raisons en soulignant : "Les négociations peuvent s'arrêter à condition  que nous décidions de refuser les sommes d'argents venant de l'occident".

Le congrès de Berlin affirme le droit à la résistance et au retour des réfugiés Palestiniens

[ 09/05/2010 - 20:34 ]
Berlin – CPI

Les Palestiniens en Europe ont publié un document en affirmant leur attachement au droit de retour de tous les réfugiés palestiniens vers la Palestine, tout en exprimant leurs visions et positions envers plusieurs questions dont le soutien de la ville occupée d'al-Qods et des captifs palestiniens dans les prisons sionistes, ainsi que l'appui de l'unité nationale et la protection des principes palestiniens.
Ce document est venu dans le communiqué final du 8e congrès des Palestiniens en Europe qui a eu lieu, durant les deux derniers jours, dans la capitale allemande, Berlin.
Le congrès des Palestiniens en Europe a fini ses travaux avec succès, le dimanche 9 mai 2010, où plus de 10 mille Palestiniens se sont dirigés vers la capitale allemande pour participer à ce congrès avec la présence des directions et des personnalités palestiniennes célèbres de l'intérieur et de  l'extérieur.
On note que plus de 10 mille palestiniens, ainsi qu'un grand nombre de personnalités actives et de représentants des sociétés et des solidaires arabes, islamiques et européens, ont assisté à ce congrès.
Les organisateurs du congrès ont annoncé leur attachement aux décisions des anciens 7 congrès organisés depuis l'année 2003 dans la capitale britannique, Londres.
Le communiqué a dit : "Nous affirmons que notre peuple palestinien partout au monde, avec sa grande histoire, sa civilisation, son identité et sa culture arabe et musulmane représente une seule entité qui n'accepte pas la division et que notre peuple va poursuivre son attachement à son droit à la résistance contre l'occupation, garanti par toutes les religions et chartes internationales".
Il a ajouté que le droit de retour de tous les réfugiés vers leurs villages, villes et champs, en Palestine, est un droit ferme individuel et collectif, dont personne ne peut y négocier ou y renoncer.
Les palestiniens en Europe ont précisé que les captives et captifs palestiniens qui souffrent dans les prisons et cellules de l'occupation sont la conscience du peuple palestinien, tout en appelant à travailler sérieusement et déployer tous les efforts possibles pour les libérer.
"La ville d'al-Qods est la perle de la Palestine que l'occupation ne peut souiller ou annuler son identité à travers ses extensions coloniales ou ses campagnes de judaïsation", a souligné le communiqué final de Berlin, tout en appelant la nation à prendre ses responsabilités religieuses et historiques face aux violations et agressions sionistes contre la mosquée sainte d'al-Aqsa, la ville sacrée d'al-Qods occupée et ses habitants qui attendent de nous un fort soutien pour sauvegarder leur existence et renforcer leur lutte.
Le 8e congrès des palestiniens en Europe a condamné fortement le blocus sioniste sévère imposé injustement contre la Bande de Gaza depuis plus de 4 ans successifs, en appelant également la communauté internationale et la nation arabe et islamique, notamment l'Égypte à travailler pour mettre fin au blocus et ouvrir les passages dont le point de Rafah.
Ils ont souligné que ni le mur d'apartheid sioniste, ni la confiscation des terres, ni la démolition des maisons, ni la construction des colonies sionistes et le blocus sévère contre notre peuple palestinien ne peuvent changer les vérités sur le terrain, ou casser la volonté du peuple palestinien et sa grande patience pour continuer la résistance et la lutte jusqu'à la libération de la Palestine.
Le congrès a appelé également la communauté internationale et les organisations des droits de l'homme condamner les coupables et présenter à la cour internationale les criminels sionistes qui ont perpétré des crimes de guerre contre l'humanité, dans la Bande de Gaza.
A propos des questions palestiniennes internes, le document des Palestiniens en Europe a renouvelé son attachement à l'unité nationale palestinienne et à la protection de la question juste du peuple palestinien à travers la réalisation du consensus sur la base des principes nationales, tout en appelant à la réactivation et le développement de l'organisation de la Libération de la Palestine (OLP) sur des bases qui la transforment à un vrai représentant de tous les Palestiniens.
"Nous attendons des responsables européens qui influent sur les décisions, ainsi que les leaders de l'opinion en Europe de prendre des positions sérieuses et soutenir le droit, la justice et les libertés des peuples en arrêtant les aides et l'appui de l'occupation", a dit le document.
Le communiqué final a précisé la responsabilité historique de l'Europe qui a causé la Nakba du peuple palestinien en 1948 et ses mauvaises conséquences dont le colonialisme et d'autres pratiques inhumaines, en soulignant que des générations du peuple palestinien ont payé et paient maintenant des prix très chers à cause de ces tragédies qui continuent jusqu'à présent.
Enfin, le document de Berlin a salué les Palestiniens partout, ainsi que les frères et amis du peuple palestinien dans le monde, en donnant des promesses aux captifs et martyrs de poursuivre le chemin de la lutte et la résistance jusqu'à la libération des territoires palestiniens.
Un grand nombre de personnalités et de leaders palestiniens ont participé à ce congrès comme le président du conseil législatif palestinien, Dr. Aziz Dweïk, qui a donné un discours télévisé, ainsi que le président du mouvement islamique dans les territoires palestiniens occupés en 1948, Cheikh Raed Salah, l'intellectuel palestinien et représentant du congrès national arabe et islamique, Mounir Chafik, le président de la Ligue des Oulémas palestiniens à l'étranger, Dr. Abdel-Ghani Tamimi, l'écrivain Bilal al-Hassan, porte-parole de la Ligue nationale palestinienne pour la protection des principes, ainsi que l'épouse du leader palestinien captif, Marwan al-Barghouthi, Fadwa al-Barghouthi et Chakib Maalouf, chef de l'union des organisations islamiques en Europe et plusieurs autres personnalités, leaders, intellectuels, journalistes et syndicalistes, en plus des personnalités européennes et représentants des sociétés palestiniennes dans toute l'Europe.
Notons que trois générations palestiniennes en Europe ont participé à ce grand événement.

Israel : des cadavres plein les placards

Publié le 9-05-2010
Le Jerusalem Post révèle qu’Israël continue à refuser d’ouvrir ses archives concernant les massacres commis par son armée dans le village palestinien de Deir Yassin en 1948. Il vaut mieux en effet que le plus grand nombre ignore ce qui s’est passé au moment de la NAKBA, et que ce village ne fut que l’un parmi des centaines qui furent martyrisés, pour permettre au nouvel Etat israélien de s’emparer de 78 % des terres palestiniennes, en lieu et place des 55 %, généreusement offerts par l’ONU. Et que l’on continue à célébrer Ben Gourion, l’artisan de ces massacres, comme un grand "homme de paix". Mais l’Histoire ne se laisse pas manipuler aussi facilement. Les Sarkozy, Delanoë et autres Dati dupent de moins en moins de monde. Avec 81 % d’opinions négatives au niveau mondial, Israël, peut toujours verrouiller ses archives, sa réputation n’est plus à faire.

Article du jérusalem Post :
"Deir Yassin : un dossier sensible"
"Les événements de Deïr Yassin seraient si sensibles que 62 ans après, l’Etat refuserait encore de publier des documents et des photos conservées dans les archives de Tsahal ?
C’est la question à laquelle Eliezer Rivlinla, vice-président de la Cour suprême et les juges Edna Arbel et Neal Hendel doivent répondre. Une plainte a en effet été déposée en début de semaine par le journaliste Guidi Weitz du quotidien Haaretz et Neta Shoshani, une étudiante à l’école d’art Betsalel, de Jérusalem.
La bataille de Deïr Yassin, à la périphérie Ouest de Jérusalem était une des plus controversées de la guerre d’Indépendance. Elle a eu lieu en avril 1948, un mois avant la proclamation de l’Etat d’Israël. Des dizaines de civils palestiniens du village ont alors été tués par des unités d’Etzel (Irgoun) et du Lehi.
L’Etat prolonge l’interdiction
Selon la loi, l’Etat peut différer la publication de ses documents pendant une durée de 50 ans si elle risque de mettre en danger la sécurité d’Israël, porter atteinte à ses relations diplomatiques ou d’autres raisons décidées par les responsables des archives nationales.
Si, après ces 50 années, les révélations sont toujours considérées dangereuses, l’interdiction de publication peut être prolongée.
En 2006, Shoshani avait demandé à examiner les documents dans le cadre d’un projet d’école. Leur publication devait être autorisée dès 1998. Pourtant, elle n’a pu consulter qu’une partie des documents. Elle s’est vu refuser l’accès à d’autres dossiers et photos demandés.
Le 19 septembre 2007, l’Etat a fait savoir que l’interdiction de la publication d’une partie des archives de Déïr Yassin avait été prolongée jusqu’en 2012.
De source officielle, certains documents pourraient nuire aux relations internationales d’Israël, en particulier dans le cadre de négociations avec les Palestiniens. Ils pourraient également exacerber les tensions avec la communauté arabe israélienne."
CAPJPO-EuroPalestine

Un clown célèbre espagnol refoulé à son arrivée à l’aéroport Ben Gourion

Publié le 9-05-2010
Dans un article publié par le quotidien israélien Haaretz, le journaliste Gideon Levy s’indigne de l’expulsion du Clown Prado, venu pour un festival international de clown en Palestine, comme de celle de nombreux autres étrangers. Il souligne que personne n’est plus dupe des fameuses "mesures de sécurité", systématiquement invoquées, en dehors de tous ceux qui ont choisi de fermer les yeux sur la "fascisation progressive d’Israël"

"C’est qui, le véritable clown, ici ?
Qui a dit que l’humour juif avait disparu d’Israël ? Qui a dit que les organisations israéliennes les plus confidentielles n’ont pas en certaines occasions, des moments de franche détente, entre le moment où ils préparent des assassinats et font échouer les complots ?
La fascisation progressive d’Israël, son isolement, son nationalisme et son militarisme ne font rien pour qu’on se détende et qu’on s’amuse.. Aussi, écoutez bien ce que Barak Raviv a rapporté dans le Ha’aretz ce jeudi :
Un clown espagnol – on dirait le début d’une blague – débarque en Israël. Pas n’importe quel clown, non, mais le plus fameux clown d’Espagne, Ivan Prado. Il s’attendait à passer haut la main le contrôle de son passeport (un passeport de citoyen espagnol, même celui d’un clown, n’a pas besoin d’une autorisation de sécurité pour entrer dans l’état démocratique d’Israël)– à déclarer son sac plein de tours et à continuer vers Ramallah.
Il avait prévu, ce pitre, de créer un festival international de clowns précisément à Ramallah. Ce fut l’erreur de sa vie, une idée vraiment tordue. D’abord, quel besoin les Palestiniens ont-ils d’accueillir des clowns venus de tous les pays ? Ils en ont largement assez avec les leurs, merci. De toute façon, de quoi pourraient-ils bien rire, à Ramallah ?
En un clin d’œil, l’un des agents les plus futés du Shin Bet apparut, en vrai gardien d’Israël, pour saisir ce farceur et le questionner sur ses liens avec « des groupes terroristes » . Prado, cet imbécile de clown, refusa de répondre. L’agent du Shin Bet (un clown de moindre renommée) crut, apparemment, qu’il avait été choisi comme sauveur, ce jour-là.
Pour la faire courte, après six heures d’attente désespérante à l’aéroport international Ben Gourion, Prado a été informé par un représentant du ministère de l’Intérieur : « Vous êtes expulsé. Prenez le premier vol pour Madrid où il y a de la place pour les rigolos de votre espèce ». Avec ça, Prado se métamorphosa en prophète de l’Apocalypse. Quand il eut débarqué en Espagne, il commença à dénoncer Israël dans la presse locale, comparant la lamentable situation des Palestiniens avec celle des Juifs de Pologne pendant la guerre. Juste ce dont nous avons besoin. Des plaisanteries polonaises en supplément !
L’ambassade d’Israël à Madrid a envoyé un communiqué urgent à Jérusalem pour demander : « Qu’avez-vous fait ? ». Le ministère des affaires étrangères a répondu sèchement : « Raisons de sécurité ». La rage s’est emparée de l’ambassade espagnole, qui a réclamé une réponse plus concrète pour répliquer aux questions des media espagnols, persuadés que l’expulsion d’un clown pour « raisons de sécurité » ne peut être qu’une plaisanterie.
Mais les services du ShinBet’ et du Ministère de la Défense ne se sont pas donnés la peine de répondre. « Cet homme a refusé de fournir des informations complètes aux agents de la sécurité, et plus particulièrement sur ses liens avec des organisations terroristes palestiniennes » a déclaré le Shin Bet au Ha’aretz en réponse à sa demande.
Explication de texte : Prado, comme l’a si bien compris le si omniscient Shin Bet, a des liens avec des groupes terroristes, autrement il n’aurait pas souhaité créer un festival de clowns à Ramallah. Pire, il a refusé de parler de ces liens. Quels « groupes terroristes » ? Islamique, Jihad ou Brigade des martyrs d’Al-Aqsa peut-être ? Al-Qaida ? Les forces Ouds d’Iran ? Quels liens ? Est-ce que ce clown prévoyait de faire venir d’Espagne de gros stocks de rigolades hostiles ? Des bombes à plaisanterie pour les jihadistes ? Une dévastatrice conclusion comique pour le Hamas ? « Vous pouvez rire », a finalement déclaré un représentant du ministère des affaires étrangères « mais l’incident a déjà causé de sérieux dommages à l’image d’Israël à l’étranger, et cela n’a fait que s’accentuer quand Israël a refusé de fournir des explications sérieuses ».
Prado n’est pas tout seul. Si cette histoire n’était pas si inepte, si grotesque, et si rageante, nous pourrions en rire jaune, à notre seul détriment. Mais des douzaines de visiteurs étrangers ont été refoulés de la même manière au cours des derniers mois parce que suspects de sympathie avec les Palestiniens – un délit très grave, évidemment. Ce sont des gens qui ont une conscience et qui étaient venus exprimer leur soutien aux Palestiniens mais en ont été empêchés, en raison de ce que la police de l’aéroport a dans la tête. L’historien juif américain Norman Finkelstein a été expulsé parce qu’il soutient une solution à deux Etats dans le conflit du Proche Orient, et parce qu’ils pense qu’Israël a fait de l’Holocauste une industrie. Mais s’il avait demandé le document pour nouvel immigrant, il en aurait immédiatement reçu un, conformément à la "Loi du Retour".
Mais venir en visiteur et avoir l’audace de critiquer ? Qu’on le renvoie en Amérique.
De la même manière, trois militants suédois en faveur d’une association juive-palestinienne pour l’éducation, ont été récemment expulsés, comme l’a été un journaliste américain qui avait travaillé longtemps pour Ma’an, une agence de presse palestinienne.
Quelqu’un a-t-il jamais entendu dire qu’un soutien ou un bienfaiteur des colons les plus extrémistes a été expulsé ?
S’il vous plait, ne faites pas rire le Shin Bet ni le ministère de l’Intérieur."
par Gideon Levy
9 mai 2010-05-09 Ha’aretz
(Traduit par Carole SANDREL pour CAPJPO-EuroPalestine)
CAPJPO-EuroPalestine