dimanche 9 mai 2010 - 06h:53
Edward S. Herman 
          L’un des clichés les plus classiques de l’establishment  politique américain, c’est de prétendre que l’axe principal de notre  politique israélo-palestinienne est notre volonté de « garantir la  sécurité d’Israël ».         
                   Dans la même mesure,  c’est bien sûr la nécessité de garantir notre propre « sécurité  nationale » qui sert d’excuse pour justifier un budget militaire  astronomique, un réseau de bases militaires qui se ramifie presque  partout dans le monde, et un solide soutien à l’expansion de l’OTAN  ainsi qu’à un impressionnant continuum de guerres menées sans exceptions  à bonne distance de nos frontières nationales.
 
Le terme de « Sécurité Nationale » est le blanc linceul  qui permet d’occulter la réalité d’ambitions expansionnistes très  affirmées. De même qu’avec la « loi Hoover » [J. Edgar Hoover] - selon  laquelle moins il y a de communistes, plus grande est la menace  communiste - en matière de Sécurité Nationale, plus les budgets et les  capacités de l’armée augmentent, plus on redoute de négliger des menaces  qui pourraient ne pas avoir l’air de devoir retenir l’attention d’une  superpuissance. Les USA s’en sont même pris à Grenade, la plus petite  capitale du monde, au nom de la Sécurité Nationale.
 
Mais tandis que le cycle vertueux qui porte notre monde  paralyse régulièrement toute opposition à l’establishment, les élites  économiques et politiques sont les premières à attirer l’investissement  vers le domaine sécuritaire, que ce soit chez nous ou en Israël. Là, le  poids énorme du complexe militaro-industriel et de ses plus proches  alliés des sphères politique, financière, universitaire et médiatique, a  permis de normaliser des budgets pharaoniques exponentiels et le  principe de la guerre permanente. Dans le cas d’Israël, le poids du  lobby pro-israélien, l’interpénétration israélo-américaine dans les  domaines de la finance, des affaires, de l’armement et de la  planification stratégique et militaire, ainsi que le noyautage et les  pressions visant les sphères politiques et médiatiques, ont offert aux  leaders israéliens la possibilité de peser considérablement sur les  orientations politiques qui touchent à leurs intérêts. Ici, c’est comme  on dit « la queue qui remue le chien », mais bien que le chien en  question soit un molosse gavé de « sécurité », la moindre puce piquant  sa queue le fait aussitôt hurler à la mort et se gratter avec fureur.
 
L’un des aspects les plus consciencieusement occultés de  la campagne belliciste des leaders politiques américains et européens,  qui brandissent l’urgence de garantir la sécurité d’Israël, c’est  qu’elle est ouvertement raciste. Jour après jour, nos hommes politiques  nous rabâchent que notre « solidarité » avec Israël est un « devoir  absolu », qu’il n’y a pas entre Israël et nous le plus petit écart sur  ces questions, et que notre « dévouement à la sécurité d’Israël est  total » (Hilary Clinton) ; la majeure partie du Sénat et du Congrès US  se produit régulièrement aux meetings annuels de l’AIPAC [le très  officiel lobby pro-israélien US] pour prêter allégeance à l’Etat  d’Israël ; et l’actuel Vice-président, Joe Biden, qui ne se cache  nullement d’être sioniste, déclare publiquement qu’Israël a toujours été  « au centre de son travail en tant que Sénateur des Etats-Unis comme à  présent en tant que Vice Président des Etats-Unis ».
 
Suite au récent accrochage entre Obama et Netanyahu,  l’AIPAC a obtenu des trois quarts du Congrès US la signature d’une  pétition exigeant que l’on cesse de critiquer publiquement Israël et  appelant à un « renforcement » de l’alliance [israélo-américaine], sur  la base de nos « valeurs communes », etc. La tournure même de la lettre  paraphrasait d’ailleurs singulièrement une lettre de l’AIPAC portant les  mêmes revendications. Mais cette dévotion sioniste et pro-israélienne,  cette déférence envers l’AIPAC, cette allégeance répétée à Israël, sont  elles réellement compatibles avec le serment qu’ont prêté nos leaders  politiques au moment de leur investiture ? Le Général David Petraeus a  récemment fait scandale en déclarant que ce dévouement à Israël  finissait par nuire aux intérêts de la Sécurité Nationale US : « Ce  conflit suscite un sentiment anti-américain, en donnant l’impression  d’un favoritisme US en faveur d’Israël ». L’attitude de Biden, entre  autres affidés des intérêts israéliens, serait-elle alors effectivement  répréhensible et condamnable ? (Encore qu’on a peu de chances, inutile  de le dire, de la voir un jour entraîner des poursuites...)
 
Mais la dimension raciste de cette allégeance, n’en est  justement que plus flagrante. Ce qui n’apparaît nulle part dans tous ces  vibrants témoignages de solidarité, c’est la « Sécurité » des  Palestiniens. Pourtant les violences israéliennes à leur encontre ne  datent pas d’hier. Militairement spoliés de leurs terres comme de leur  accès à l’eau, il est bien sûr parfaitement clair que ce sont les  Palestiniens qui ont réellement besoin de sécurité et de protection, sur  le terrain et tout de suite - comme c’est d’ailleurs le cas depuis des  décennies. Mais il est implicitement entendu que les Palestiniens sont  un non-peuple, des untermenschen [une sous-race] auxquels on peut  infliger les pires sévices, sans restriction ni sanction aucune. Depuis  des années, la plupart des Sud-Africains qui ont visité la Palestine ont  déclaré que le système d’apartheid que les Israéliens ont imposé aux  Palestiniens est nettement pire que celui qui avait cours en Afrique du  Sud, et nombreux sont les Israéliens qui le confirment.
 
Mais tout cela laisse les Occidentaux de marbre et leurs  leaders peuvent continuer de clamer leur dévotion à la sécurité  israélienne comme ils ne se seraient certainement jamais permis de le  faire ouvertement au sujet du régime sud-africain. Là, l’establishment  occidental, tout en soutenant discrètement le gouvernement, se devait de  faire profil bas et s’abstenait de revendiquer ouvertement son soutien à  la « sécurité » du régime d’apartheid. Leur racisme apparaissait  principalement à travers leur alignement politique et leur soutien aux  forces sud-africaines en Angola et en Namibie, avec lesquelles ils  collaboraient au travers de programmes de renseignements et de  contre-terrorisme, et en les gardant le plus possible à l’abri de toute  sanction ou condamnation internationales.
 
En soutenant Israël, les pays occidentaux se trouvent  activement engagés aux côtés d’un Etat qui depuis des années viole  ouvertement et quotidiennement la Quatrième Convention de Genève, qui ne  tient aucun compte des positions de la Cour de Justice Internationale  (et de la communauté internationale) sur des questions telles que la  construction du mur, qui s’accapare continuellement les terres et l’eau  des Palestiniens pour les céder exclusivement aux colons juifs, et qui  lance régulièrement en toute impunité des attaques hors de ses  frontières dans le cadre de campagnes de bombardements ou de programmes  d’assassinats.
 
Lors de récents échanges concernant l’annonce officielle  d’un projet gouvernemental portant sur la construction de 1 600  logements supplémentaires à Jérusalem Est, les grands médias occidentaux  se sont exclusivement focalisés sur l’offense que pouvaient y voir  Joseph Biden (alors en visite officielle) et Obama lui-même, et sur les  éventuels contretemps qui pourraient en résulter au niveau des  « pourparlers de proximité ». Mais on se garda bien d’insister par  exemple que ces nouveaux logements étaient strictement réservés aux  juifs. Comme le souligne Gideon Levy, tandis que l’expulsion des  Palestiniens de Jerusalem Est progresse méthodiquement depuis des  décennies, « nous ne devons pas oublier que cet énorme projet de  construction dans Jérusalem est exclusivement réservé aux juifs. Pas une  seule banlieue palestinienne n’a été construite en 43 ans d’occupation.  Ça n’est pas ce qu’on appelle l’apartheid ?
 
« Même la nouvelle solution magique et ridicule du grand  maître des mots, le Président Shimon Perez, ne trompe personne : Israël  (annonce désormais le Président à ses hôtes étrangers) a le droit de  construire dans des « quartiers juifs ». Et comment, monsieur le  Président, ces quartiers sont-ils devenus juifs alors que tous sont  construits sur des terrains palestiniens, sinon par l’implantation  massive et illégale de colons, comme à Ariel, Ma’aleh Adumim et Gush  Etzion, qui font désormais partie du « consensus » que nous nous sommes  inventés ? Un consensus ? Seulement en Israël ! Et dans une très large  mesure, ce consensus aussi a été fabriqué de toutes pièces (Gideon  Levy : “Netanyahu did one thing right in the Jerusalem debacle,”  Haaretz, 21 mars 20l0).
 
Pour « l’Occident éclairé », la dimension raciste de la  politique israélienne est totalement normalisée au moyen d’artifices du  type « processus de paix », « négociations », « pourparlers de  proximité », qu’il faut constamment reprendre, avec l’aide d’un  « médiateur honnête ». Tout ça a l’air directement sorti d’Orwell sinon  de Kafka. En réalité il n’y a pas de véritable processus de paix, ni de  négociations, dans la mesure où les dirigeants israéliens n’envisagent  absolument pas qu’un accord ou un tracé de frontières puisse interférer  avec la méthodique déportation de leurs untermenschen ou freiner leur  colonisation de la Cisjordanie.
 
 C’est depuis longtemps une évidence pour quiconque  refuse de porter des œillères devant la prétendue constante  impossibilité pour Israël de trouver « un interlocuteur valable ». Quant  à l’intérêt même des Israéliens, il est bien évident qu’il leur est  beaucoup plus facile de spolier et s’accaparer les terres de Palestine  dans des territoires occupés qu’au milieu de frontières fixes. Les  dirigeants israéliens eux-mêmes le reconnaissent à l’occasion. Ainsi,  comme l’expliquait Dov Weisglas : « Tout l’intérêt du plan de Sharon  [l’évacuation des juifs de la bande de Gaza], c’est le gel du processus  de paix... En réalité, le Plan de Désengagement fournit le formol dans  lequel on peut plonger tous les autres plans [de paix] (Ari Shavit, “The Big Freeze,” Haaretz, October 8, 2004).
 
Thomas Friedman [Journaliste américain, éditorialiste au  New York Times], explique pour sa part que la paix,  pour les Israéliens, est récemment devenue un « passe temps » plutôt  qu’une « nécessité ». Ils constatent qu’ils peuvent très bien se passer  de la paix pour vivre heureux et ne se font plus d’illusions sur « le  naufrage du processus de paix d’Oslo qui complète le retrait unilatéral  du Liban et de Gaza - qui n’ont pas débouché sur la paix mais sur les  attaques à la roquette du Hezbollah et du Hamas contre Israël,  éradiquant le camp de la paix israélien et les partis politiques qui  s’étaient alignés sur ses positions » (“Hobby Or  Necessity ?,” NYT, 28 mars 2010).
 
 Pour Freidman, Israël avait parfaitement le droit de se  trouver au Liban et à Gaza : Israël avait un droit d’agression et  d’occupation. Les solutions de sortie de crise que proposait Israël  étaient donc généreuses et pacifiques - contrairement à l’époque où on  s’en remettait à la « non-viabilité » et au « formol » pour geler le  processus de paix.
 
Et que le continuum de raids, d’assassinats, de  spoliations, de blocus israéliens contre Gaza ou la Cisjordanie puisse  être à l’origine des tirs de roquettes, est bien sûr parfaitement  inconcevable. En réalité, prétendre que rétablir la paix ait été une  nécessité pour Israël, mais qu’elle soit toujours restée hors d’atteinte  à cause de l’intransigeance des Palestiniens et de leur « terrorisme »,  c’est de l’apologie de crimes de guerre au niveau le plus abjectement  grotesque.
 
De même, il n’y a jamais eu de « médiateur honnête »  dans ce pseudo processus de paix - la contradiction entre « médiateur  honnête » et « solidarité inconditionnelle », « devoir absolu » ou  « dévouement total » à un seul camp est bien trop flagrante. Compte tenu  du rapport de force monstrueusement déséquilibré entre Israël et les  Palestiniens, le règlement du conflit impliquerait que les USA se  positionnent à l’opposé des souhaits des dirigeants israéliens, ce qui  est totalement incompatible avec une alliance si étroite qu’elle ne  laisse pas « entre Israël et nous le plus petit écart ».
 
En fait de solidarité, on se contente de prétendre que  le processus de paix tient toujours, même si l’on se dispense d’exercer  la moindre pression du côté du plus fort - une position qui, lorsqu’on  la rajoute au flot d’armement que reçoit l’agresseur et au soutien  diplomatique qui couvre toutes ses exactions, met clairement en évidence  un authentique programme israélo-américain de spoliation systématique  des Palestiniens.
 
Mais la normalisation de ce processus raciste implique  aussi au regard des faits historiques une attitude révisionniste. L’un  des traits les plus saillant de ce révisionnisme est la soi-disant  prédominance du terrorisme palestinien et l’idée qu’Israël ne fait que  répondre à cette constante agression.
 
En réalité la violence que l’on retrouve dès l’origine  du conflit est bien la constante spoliation qui depuis des décennies  dépouille progressivement les Palestiniens de leurs terres et de leur  accès à l’eau, sous la bienveillante protection des USA et des autres  nations éclairées d’Occident. Depuis près d’un siècle, les Palestiniens  se sont efforcés de résister, le plus souvent pacifiquement, parfois par  la violence, mais avec des pertes infiniment plus lourdes que celles de  leurs agresseurs, du fait de leur armement dérisoire (vingt fois plus  de morts que l’adversaire avant la seconde intifada, une proportion qui  tomba à trois ou quatre fois plus au début de celle-ci pour remonter à  cent fois plus au cours de l’attaque contre Gaza).
 
De leur côté, les Israéliens avaient indispensablement  besoin d’un certain niveau de violence palestinienne pour justifier leur  annexion progressive de la Palestine. Et les bienveillantes nations  éclairées d’Occident d’avaliser cette dépossession inexorable comme  participant d’une légitime réponse au « terrorisme » palestinien.
 
Les Israéliens devaient en outre mettre en échec tout  accord négocié concernant le tracé des frontières séparant leur Etat de  tout éventuel Etat Palestinien, de sorte qu’on ne laissa jamais au  « processus de paix » la moindre chance de déboucher sur des accords de  paix. Mais là encore, les magnanimes nations éclairées d’Occident  jouèrent ostensiblement le jeu du « processus de paix », sans jamais  exercer la plus infime pression sur l’Etat d’Israël pour qu’il règle le  problème, offrant par là même la couverture idéale pour la poursuite des  spoliations et du nettoyage ethnique.
 
Cette ahurissante démonstration de racisme à l’état brut  de la part d’Israël et des nations occidentales flanque cul par-dessus  tête la prétendue nouvelle vocation des Occidentaux aux grands principes  du « devoir de protection » et des « interventions humanitaires ».
 
Leurs interventions soutiennent inconditionnellement la  violence d’Etat israélienne à l’encontre de populations civiles que les  Occidentaux s’efforcent dans le même temps de désarmer sans cesse  davantage, mais qui ont désespérément besoin de protection. Il s’agit en  outre d’un formidable cas de nettoyage ethnique mené systématiquement  et ouvertement. Qui ne se souvient de la vertueuse indignation des  Occidentaux devant le « nettoyage ethnique » de la Bosnie et du Kosovo,  où cette accusation visait un pays cible (la Serbie) - d’ailleurs au  détriment des faits - et permettait surtout de justifier une violente  réaction internationale (principalement américaine) au prétexte de  protéger les victimes ? Mais dans le cas du nettoyage ethnique israélien  - un cas sans la moindre équivoque, mené le plus ouvertement du monde  par la cinquième puissance militaire mondiale contre un groupe ethnique  précis et presque totalement désarmé - les Occidentaux continuent  tranquillement de soutenir le processus de nettoyage ethnique et y  participent même activement.
 
Tout cela montre à quel point l’idée de « garantir la  sécurité d’Israël » n’est qu’un boniment de propagande de première  classe. Ce que garantissent les Etats-Unis et les puissances  occidentales, ce sont les opérations de nettoyage ethnique d’Israël. Si  tant est que quoi que ce soit menace réellement la sécurité d’Israël, ce  sont seulement les conséquences de son refus de mettre fin à son  nettoyage ethnique et de faire la paix avec les Palestiniens et avec ses  autres voisins.
 
Tout le monde sait que les Etats arabes ont proposé de  longue date à Israël un règlement complet du conflit qui impliquait pour  Israël de renoncer aux territoires annexés après 1967 en échange d’une  reconnaissance pleine et entière et d’accords de paix définitifs. Les  Israéliens ont toujours rejeté ces perspectives de paix et poursuivi  inexorablement leur nettoyage ethnique.
 
Quant à savoir si le dernier affront de Netanyahu à  Joseph Biden, au cours de sa dernière visite à Israël, les déclarations  de Petraeus suggérant que les politiques israéliennes nuisent aux  intérêts américains, le soi disant accrochage entre Netanyahu et Obama  et les nouvelles exigences des Etats-Unis envers Israël, constituent  réellement un « nouveau tournant » dans les relations  américano-israéliennes, c’est plus que douteux. Les bases du problème  demeurent les mêmes, le lobby n’a rien perdu de sa puissance, la  politique administrative d’Israël penche toujours plus à droite et vers  l’intérêts des colons, dont le poids politique ne cesse de croître, et  la marge de manœuvre pour permettre des négociations susceptibles de  déboucher un jour sur la création d’un Etat palestinien reste  extrêmement réduite.
 
Aux Etats-Unis comme en Israël, l’establishment  politique considère l’Iran comme une menace de premier ordre. La récente  déclaration du bloc Hoyer-Cantor-AIPAC appelant à davantage de  solidarité en faveur du nettoyage ethnique, insiste que « par-dessus  tout, nous devons rester focalisés sur la menace que le programme  iranien d’armement nucléaire constitue pour la paix et la stabilité au  Proche-Orient ». Avec d’un côté Obama, Clinton, Hoyer et Cantor plus  d’accord que jamais sur la gravité de la menace iranienne et qui  cherchent les moyens d’ouvrir sur une issue avantageuse, et de l’autre  les Israéliens qui semblent y voir l’opportunité de « forcer la crise »  (Steven Goldberg, in Y Net, premier avril 2010), se pourrait-il qu’un  Obama très déterminé, s’offre une victoire supplémentaire en obtenant  des Israéliens un gel des colonies et l’ouverture de négociations avec  les Palestiniens de leur choix, en échange d’une guerre contre l’Iran ?
 
Edward S. Herman est Professeur Emérite  de Finance à la Wharton School, Université de Pennsylvanie. Economiste  et analyste des médias de renommée internationale, il est l’auteur de  nombreux ouvrages dont : Corporate Control, Corporate Power (1981),  Demonstration Elections (1984, avec Frank Brodhead), The Real Terror  Network (1982), Triumph of the Market (1995), The Global Media (1997,  avec Robert McChesney), The Myth of The Liberal Media : an Edward Herman  Reader (1999) et Degraded Capability : The Media and the Kosovo Crisis  (2000). Son ouvrage le plus connu, Manufacturing Consent (avec Noam  Chomsky), paru en 1988, a été réédité 2002 aux USA puis en 2008 au  Royaume Uni.
                                          
                           Traduit de l’Anglais par Dominique Arias pour  Investig’Action