dimanche 4 octobre 2009

Trahison de l’Autorité de Ramallah face aux injonctions israéliennes et américaines

samedi 3 octobre 2009 - 10h:11

Omar Barghouti - BDS


L’Autorité palestinienne [AP de Ramallah] a cédé aux pressions israélo-américaines et a abandonné un projet de résolution condamnant les crimes de guerre d’Israël à Gaza, retardant ainsi jusqu’au mois de mars 2010, au plus tôt, l’adoption du rapport de Richard Goldstone par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.

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La collaboration est un engrenage dont Abbas ne pourra plus se défaire...

Cette dernière trahison ouverte de l’AP par rapports aux droits palestiniens - en plus de sa complicité éhontée avec la campagne d’Israël visant à miner les efforts au niveau international pour que cet Etat soit jugé responsable de ses crimes de guerre et crimes contre l’humanité commise contre 1,5 million de Palestiniens dans Gaza - est survenue quelques jours après que le gouvernement israélien d’extrême droite ait ouvertement exercé un chantage sur l’AP, exigeant qu’elle abandonne le rapport Goldstone en échange de « l’autorisation » pour la mise en service d’un second fournisseur de communications pour téléphones mobiles dans les territoires palestiniens sous occupation.

Selon des informations publiées dans les médias arabes et israéliens, des fonctionnaires de l’AP sont personnellement investis dans cet deuxième opérateur mobile et perdraient de l’argent s’il n’étaient pas autorisés à fonctionner par les forces d’occupation [on trouve parmi les principaux intéressés le propre fils de Mahmoud Abbas - N.d.T].

Pour le moins, ces informations doivent être soumises à enquête par un organisme fiable, objectif et compétent et tout ceux qui seront impliqués devront être jugés légalement responsables envers le peuple palestinien. marchander les droits des Palestiniens et le devoir fondamental de protéger les Palestiniens sous occupation en échange de gains personnels est la définition de base de la collaboration et de la trahison. Ces accusations ne devraient pas être pris à la légère par qui que ce soit dans l’AP ou dans la société palestinienne dans son ensemble.

Mais même si cet angle personnel s’avèrerait être imprécis ou exagéré, le seul fait que le « gouvernement » de l’AP - qui n’a AUCUN mandat démocratique ou légal pour représenter les Palestiniens en Cisjordanie occupée (encore moins à Jérusalem-est occupé ou à Gaza) - ait pris la responsabilité de parler au nom de tous les Palestiniens devant le Conseil des Droits de l’Homme et décidé de céder face aux exigences d’Israël et de s’accorder avec ses plans pour tuer le rapport de Goldstone, est une forme explicite de trahison à l’égard des 1,5 million de Palestiniens à Gaza, des près de 1500 tués dans le massacre israélien et de tous ceux qui ont perdu leurs maisons, leurs vies, leurs membres, leurs yeux, leurs proches, les écoles, les hôpitaux, les usines, les fermes, etc.

Il s’agit d’une trahison de l’efficace campagne du mouvement BDS de la société civile qui a commencé à toucher les intérêts israéliens et à mettre en avant sa responsabilité face au droit international.

C’est une trahison du mouvement de solidarité dans le monde qui a travaillé dur, principalement dans la rapide campagne de promotion du mouvement BDS, pour en finir avec l’impunité d’Israël et pour faire respecter les universels droits humains.

En bref, c’est une TRAHISON.

Il est grand temps que soit progressivement et de façon responsable, dissoute l’Autorité palestinienne, puisqu’elle a achevé sa transformation d’une institution sous contrainte, sous-traitante du régime d’occupation, en un instrument docile utilisé par Israël pour parer à l’applicabilité du droit international et pour perpétuer l’oppression israélienne et la négation de nos droits fondamentaux.

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Omar Barghouti

* Omar Barghouti appartient à cette nouvelle génération d’intellectuels Palestiniens qui n’ont jamais adhéré à la solution « Deux peuples, deux États » et qui appellent au boycott, au désinvestissement, et à des sanctions à l’égard d’Israël.


L’Autorité palestinienne relâche la pression sur l’ONU pour agir après le rapport sur Gaza

Barak Ravid - Ha’aretz 2 octobre 2009

L’Autorité palestinienne a décidé hier de laisser tomber son projet de résolution condamnant la conduite d’Israël pendant l’offensive de Gaza l’hiver dernier, reportant ainsi son adoption du rapport de la commission Goldstone qui accuse Israël et le Hamas de crimes de guerre.

L’A.P. avait d’abord prévu de présenter son projet au Conseil des droits de l’homme à Genève pour le vote prévu ce jour 2 octobre. La décision de ne pas maintenir la résolution signifie que tout effort du même ordre devra patienter au moins jusqu’au mois de mars.

Selon un responsable israélien, la décision serait le résultat de pressions des officiels états-uniens sur leurs homologues palestiniens.

L’administration Obama a fait savoir aux Palestiniens que le renouvellement du processus de paix devait primer sur toute autre initiative diplomatique basée sur le rapport Goldstone, et sur toute initiative qui briserait les efforts tendant à relancer les négociations Israël/Autorité palestinienne. Cette position a été prise en coordination avec Israël, selon un officiel israélien.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré ces derniers jours que les efforts qui visent à se servir du rapport Goldstone pour faire avancer les mesures contre Israël au Conseil des droits de l’homme ou dans des procédures juridiques internationales à La Haye porteraient un coup fatal au processus de paix.

Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman quant à lui, s’est entretenu avec ses homologues des Etats-Unis, de Russie, du Brésil et d’ailleurs à propos du rapport, que Lieberman qualifie de « dangereux précédent qui mettrait en péril la capacité des nations démocratiques à se défendre elles-mêmes ».

Selon Lieberman, les mesures qui ont fait suite au rapport Goldstone se reporteraient sur les forces de l’OTAN en Afghanistan et les forces russes en Tchétchénie. Les envoyés d’Israël à Genève, sous la direction de l’ambassadeur Roni Leshno Yaar, devraient continuer à faire passer ce message dans les semaines qui viennent pour tenter de bloquer toute tentative d’une autre partie - peut-être un Etat arabe - pour présenter une résolution appelant à l’adoption du rapport Goldstone.

La décision palestinienne de ne pas appuyer le rapport est « la preuve qu’Israël a eu raison de ne pas coopérer à l’enquête et que celle-ci était un outil politique qui peut être bloquée par l’activité diplomatique », a indiqué une source.

** Cet article peut être consulté à :
http://www.haaretz.com/hasen/spages...

2 octobre 2009 - Transmis par Omar Barghouti
[Traduction : Info-Palestine.net]

L’union, maintenant !

samedi 3 octobre 2009 - 08h:16

Palestine Monitor


Enfin, après plus de deux années d’amère division, les dirigeants des deux factions rivales en Palestine évoquent de façon positive les perspectives d’une union nationale, sans laquelle la Cause palestinienne est perdue. Le temps nous dira si c’est une promesse non tenue de plus.

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Selon le chef du Hamas en exil, Khaled Meshaal, comme l’ancien Premier ministre palestinien Ismail Haniyeh, l’accord d’union nationale, avec l’Egypte comme médiateur, n’est pas que « prometteur » mais il devrait progresser d’ici la fin du mois prochain, ouvrant la voie à des élections législatives dans le cadre de la constitution en janvier 2010.

Les deux autres grands partis, le Fatah et le FPLP, ont également exprimé leur optimisme quant à cette dernière série de discussions qui pourraient déboucher sur des progrès. Tout ce qu’il faut maintenant, c’est accepter l’initiative égyptienne et revenir à un agenda palestinien national unifié. Ce n’est qu’alors que les blessures de ces deux dernières années seront cicatrisées, et seulement alors que toute la force de la pression internationale sera mise sur Israël qui ne sera plus en mesure de prétendre à l’absence d’une direction palestinienne dans l’ensemble des Territoires palestiniens occupés.

Le Dr Mustafa Barghouthi, secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne, a insisté sur la nécessité urgente d’une union, notant que « les divisions avaient mis en danger les droits humains, la démocratie et le pluralisme politique. L’union est nécessaire pour acquérir un système démocratique palestinien. Face à l’agression israélienne, à l’expansion des colonies et aux violations des droits humains, les Palestiniens n’ont qu’une seule option : être unis. »

La proposition égyptienne, comme indiquée ci-dessous (par Ma’an News), se concentre sur cinq points principaux : le comité de surveillance, le gouvernement de transition, les prisonniers, la sécurité et les élections. Après ce qui a ressemblé à des négociations sans fin et la navette de missions diplomatiques au Caire, il semble maintenant que les divergences entre les positions des partis rivaux sur chacune de ces questions se soient réduites de façon importante.

En avançant ainsi, nous ne pouvons qu’espérer que les dirigeants de la Palestine se souviendront de leurs serments à la cause palestinienne. Qu’il en soit ainsi ou non, Palestine Monitor sera le premier à vous le faire savoir.


La proposition égyptienne

Elections

Selon la proposition égyptienne, les élections au Conseil national législatif palestinien et à la présidence doivent se tenir durant le premier semestre 2010. Si le Hamas a accepté le projet de la proposition de reporter les élections à quelques mois, allant même jusqu’à proposer un report d’un an, le Fatah estime que ces élections doivent se tenir « à la date prévue et sans délai ».

La proposition conçoit le système électoral comme une combinaison de 25% au niveau des circonscriptions et 75% à la représentation proportionnelle, avec un taux plancher de 2%. C’est ce que le Fatah a accepté dans le cadre d’un compromis, alors qu’il demandait initialement la représentation proportionnelle intégrale, et le Hamas une répartition de 40/60. Les élections de 2006 s’étaient tenues sur une répartition de 50/50. Le Hamas a également demandé que le taux plancher pour accéder aux organismes gouvernementaux soit porté à 7%.

Les votes seraient répartis entre 11 circonscriptions en Cisjordanie et 5 dans la bande de Gaza.

Les autres factions, pour la plupart, demandent la représentation à la proportionnelle intégrale aux élections, car elle donne aux petits partis une meilleure chance d’être représentés au Conseil législatif palestinien. Le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) par exemple, a obtenu 3 sièges au CLP, tous grâce à la partie proportionnelle du système. S’il s’était agi d’une proportionnelle intégrale, il aurait probablement obtenu 6 ou 7 sièges.

Sur ce même raisonnement, les partis rejettent le taux plancher à 7%, car il réduirait le nombre de partis représentés au CLP. Certains craignent que seuls le Hamas et le Fatah ne soient représentés. A part cependant, l’Initiative nationale palestinienne (INP) de Mustafa Barghouthi, qui a obtenu plus de 7% aux dernières élections.

Sécurité

La proposition égyptienne suggère que le président palestinien publie un décret ordonnant la formation d’un Conseil supérieur de la Sécurité, composé de professionnels, Conseil qui sera mis sous observation de l’Egypte et des autres pays arabes. Ce Conseil serait chargé de reconstruire les services de sécurité palestiniens, lesquels furent les principales parties aux combats fratricides de 2007.

Avec cet accord, les Palestiniens devraient voir 3 000 nouveaux agents de police, de la sécurité nationale et de la défense civile désignés dans la bande de Gaza. Ce nombre ne cessant d’augmenter progressivement jusqu’au jour des élections.

Le Hamas a exprimé des réserves, disant qu’il préférait des forces restructurées sur une « base nationaliste », c’est-à-dire, restructurées simultanément en Cisjordanie et dans la bande de Gaza dans le souci de maintenir un équilibre entre partisans du Hamas et partisans du Fatah dans le dispositif. Les agents de sécurité actuels qui dépendent du Hamas dans la bande de Gaza, dit-il, doivent être sûrs de ne pas perdre leur emploi, et le parti insiste pour qu’un nombre égal d’agents dépendant du Hamas soit désigné en Cisjordanie.

Le Fatah de son côté insiste pour que la reconstruction soit basée sur le « professionnalisme », où les meilleurs officiers seront nommés au moment le plus opportun. L’objection se base principalement sur la conviction que la terminologie du Hamas laisse penser que les services de sécurité actuels en Cisjordanie ne seraient pas conçus sur une base nationale. Le Fatah est d’accord pour une supervision des pays arabes, mais il se méfie d’une nomination des agents de sécurité dépendant du Hamas en Cisjordanie à cause des incompatibilités possibles avec les accords avec Israël sur la sécurité. Le Fatah propose que les anciens agents de sécurité dans Gaza réintègrent leur poste.

Les prisonniers

Un accord sur la proposition égyptienne aboutirait à la préparation immédiate d’une liste de ceux que le Hamas et le Fatah estiment être des prisonniers pour des raisons politiques. Les listes seraient transmises à l’Egypte qui consulterait les organisations des droits de l’homme et déterminerait lesquels seraient libérés avant la mise en vigueur de l’accord.

Gouvernement de transition

Avant les élections, les partis devraient constituer un comité commun pour administrer la Cisjordanie et la bande de Gaza afin de garantir le maintien de l’union. Le comité agirait comme un gouvernement de transition.

Le Fatah voudrait utiliser le gouvernement Fayyad comme gouvernement central, car il estime que la proposition équivaudrait à une reconnaissance du gouvernement d’Haniyeh et à ce que le Fatah appelle le « coup d’Etat » du Hamas à Gaza. Le parti indique aussi que le Hamas doit encore reconnaître les accords passés vis-à-vis d’Israël, que ce parti aurait probablement refusé de signer. Il propose que chaque faction désigne des candidats indépendants non affiliés à leur parti.

Le Hamas, en revanche, soutient la proposition et approuve la légitimation implicite du gouvernement de Gaza. Le parti demande également que le Hamas nomme le Premier ministre de transition. Bien que le parti n’ait pas refusé de reconnaître les accords internationaux, il indique qu’il fait des réserves quant à leur acceptation automatique.

Les autres factions pensent qu’un gouvernement de transition serait dominé par le Hamas et le Fatah, les laissant à l’écart. Le FPLP et le Jihad islamique, cependant, ont exprimé leur refus de participer à un gouvernement de transition tel que proposé par l’Egypte.

Le Comité de surveillance

Ce comité serait chargé de mettre en œuvre les points sensibles de l’accord d’union par une coordination entre toutes les parties. Il aurait la responsabilité d’entretenir un climat positif pendant la mise en vigueur de l’accord et il superviserait la reconstruction de la bande de Gaza.

30 septembre 2009 - Palestine Monitor - traduction : JPP

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7400

Egypte-Israël : Combien de migrants meurent à la frontière ?

samedi 3 octobre 2009 - 08h:15

IRIN News



Selon Amnesty International, ces morts portent le nombre d’Africains abattus à la frontière à 14 jusqu’à maintenant pour l’année 2009. Il y en avait eu 28 au total en 2008.

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Des demandeurs d’asile à la prison de Ktsiyot dans le sud d’Israël

TEL AVIV, 2 octobre 2009 (IRIN

Des groupes de défense des droits humains commeAmnesty International ont demandé aux autorités égyptiennes « de refréner d’urgence ses forces de sécurité à la frontière » après que sept demandeurs d’asile africains ont été tués en septembre en essayant de franchir la frontière vers Israël à pied. Des organisations non-gouvernementales (ONG) israéliennes et des soldats disent que le nombre de morts à la frontière est beaucoup plus élevé.

« Je crois vraiment qu’il y a des centaines de morts et de blessés [à la frontière] qui ne sont pas signalés », a dit à IRIN Sigal Rosen, coordinatrice des activités publiques de l’ONG Moked, une ligne d’appel d’urgence pour les migrants.

« Nous avons interrogé des centaines de demandeurs d’asile et presque tous nous ont dit que des personnes dans leur groupe avaient été abattues par balles et laissées à terre alors qu’elles essayaient de traverser la frontière. De plus, nous avons des preuves provenant de soldats de l’IDF [Forces de Défense d’Israël], révélant que le nombre de décès du côté égyptien de la frontière est bien plus élevé que celui rapporté. Le cimetière pour les demandeurs d’asile abattus du côté israélien de la frontière, dans le kibboutz de Hatzor, contient déjà 25 tombes [depuis la mi-2007]. Beaucoup de demandeurs d’asile nous disent que les [autres] corps sont abandonnés dans le désert ».

Les Fils du Darfour, une ONG venant en aide aux demandeurs d’asile en Israël, ont eux aussi dit qu’un plus grand nombre de personnes était tué, par rapport à ce qui est suggéré dans les rapports. « Nous attendons qu’Israël fasse pression sur les Egyptiens pour arrêter de tirer sur les demandeurs d’asile à la frontière », a dit Yassin (son seul nom) le directeur de l’ONG, à IRIN.

Un soldat de réserve de l’IDF, parlant sous couvert de l’anonymat, a dit à IRIN : « Nous entendons cela [des tirs] chaque nuit, et presque chaque matin nous sommes informés que les Egyptiens ont abattu d’autres demandeurs d’asile - c’est une pratique commune ».

Incident en septembre

L’incident le plus récemment signalé sur la frontière israélo-égyptienne a eu lieu le 20 septembre, lorsqu’un demandeur d’asile soudanais a été abattu, selon la police égyptienne.

Cet incident suit celui du 16 septembre lorsque deux demandeurs d’asile érythréens ont été abattus, et au début du mois lorsque quatre demandeurs d’asile africains ont été tués.

Selon Amnesty International, ces morts portent le nombre d’Africains abattus à la frontière à 14 jusqu’à maintenant pour l’année 2009. Il y en avait eu 28 au total en 2008.

Des dizaines d’autres sont arrivés blessés en Israël, selon des ONG, des volontaires et des leaders dans la communauté des demandeurs d’asile, ainsi que selon les archives des hôpitaux et les soldats de l’IDF.

IRIN a rencontré plusieurs demandeurs d’asile à Tel Aviv qui ont dit qu’on leur avait tiré dessus à la frontière ; ils ont montré des blessures allant d’écorchures par balle à de graves blessures, toujours par balle.

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La barrière à la frontière israélo-égyptienne. Près de là, des demandeurs d’asile africains traversent vers Israël presque chaque nuit

L’Egypte interdit l’usage de la force létale

En réponse aux allégations d’Amnesty International, Hossam Haki le porte-parole du ministre égyptien des Affaires étrangères, a publié une déclaration justifiant l’usage de la force létale par les gardes-frontières, disant que « la protection des frontières égyptiennes découle du respect de l’Egypte de la loi internationale et des engagements internationaux ».

Il a affirmé que les demandeurs d’asile n’étaient la cible de tirs qu’ « après qu’ils ont ignoré les avertissements des gardes-frontières » et a dit que la protection de la frontière était difficile à cause « des trafics d’armes, de drogues et de marchandises ».

« Ces personnes ne représentent pas un danger pour la vie des gardes-frontières ou de quelqu’un d’autre. Essayer de traverser la frontière ne constitue pas un délit capital », a dit dans un communiqué Joe Stork, directeur associé pour le Moyen-Orient du groupe de pression Human Rights Watch.

Durant les cinq dernières années, 24 000 demandeurs d’asile sont entrés illégalement en Israël par sa frontière méridionale, selon les estimations de ministère de l’Intérieur israélien.

Les estimations du nombre de demandeurs d’asile actuels en Israël varient de 17 000, enregistrés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, à 24 000 selon les services de l’immigration israélienne.

Selon des sources au sein des IDF et des services de l’immigration, les demandeurs d’asile traversent la frontière israélo-égyptienne au rythme de 400 à 600 chaque mois, malgré les graves dangers.

2 octobre 2009 - IRIN
Photos : Tamar Dressler/IRIN - Shabtai Gold/IRIN
Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/fr/ReportFr...


Sur la vidéo, Shalit est cohérent et paraît en bonne santé (vidéo)

Gaza - 03-10-2009
Par AFP
Le soldat israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza depuis 2006, paraît en bonne santé et parle de façon cohérente, selon une vidéo récente de lui reçue vendredi, ont rapporté les médias israéliens.

(Dépêche AFP 021243, OCT 09)

Source : Vidéo en ligne sur le site Palestinian Mothers.

Note ISM :

Voilà une information dont nous n'avons jamais douté ! Il vaut mille fois mieux être kidnappé par le Hamas que par l'armée israélienne d'occupation, d'apartheid et de crimes de guerre.

Israël-Gaza : L'ONU cède aux pressions et reporte le vote sur la saisine de la CPI

ONU - 03-10-2009
Par Al
Pour la énième fois, les instances internationales échouent à faire régner la justice dans le monde, notamment lorsqu'il s'agit d'appliquer la loi sur "Israël". Le Conseil des droits de l'homme aux Nations-Unies a donc cédé, vendredi, aux pressions américano-israéliennes, et décidé de reporter à sa session de mars 2010 le vote d'une résolution sur le rapport d'enquête du juge sud-africain Richard Goldstone.
Celui-ci recommande la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) pour des "crimes de guerre" et de "possibles crimes contre l'humanité" pratiqués par "Israël", durant la guerre contre Gaza.
"L'impunité pour crimes de guerre et de possibles crimes contre l'humanité a atteint un point critique dans la région", avait dénoncé le juriste sud-africain pour qui "l'absence actuelle de justice mine tout espoir d'un processus de paix et renforce un environnement qui favorise la violence".
Les Etats-Unis, qui viennent d'occuper un siège au Conseil qu'ils boudaient jusque là, s'étaient opposés durant le débat à ce projet de résolution, et accueilli avec satisfaction son report.
De son coté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exhorté jeudi l'ONU à rejeter le rapport de la mission Goldstone, en prétendant que son adoption "porterait un coup fatal au processus de paix".
L'Union européenne avait également exprimé ses réticences sur le projet de texte présenté par le Mouvement des non-alignés, le Groupe africain, l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) et le Groupe arabe.
L'ambassadeur palestinien aux Nations-Unies, Ibrahim Khoraichi, a lui aussi, rejoint la position américano-israélienne, sous prétexte que ce projet entrave les efforts de paix.
Des sources palestiniennes ont révélé au site d'al-Jazeera que le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a reçu durant ces derniers jours, deux appels téléphoniques de la part de la secrétaire d'état, Hillary Clinton. Cette dernière l'a incitée à ne pas approuver le projet Goldstone. Car, selon elle, il approfondirait les différents entre Israéliens et Palestiniens.
Le premier ministre palestinien, à Ramallah, Salam Fayyad, qui a exercé des pressions sur Abbas, a évoqué la situation économique, et l'arrêt par "Israël" du fonctionnement de la société de télécommunication palestinienne, et ce, pour justifier le retrait de la plainte contre "Israël".
Selon Fayyad, l'approbation de ce rapport est une "erreur". "Nous ne pouvons pas faire face aux Etats-Unis et à "Israël", a-t-il estimé.

CONDAMNATIONS INTERNATIONALES

Le Hamas, par la voix de Khaled Mechaal, a qualifié de "honteux", le fait qu'un palestinien appelle au report du vote.
Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a pour sa part, accusé le président palestinien de vouloir sauver les responsables israéliens de comparaitre devant les tribunaux internationaux.
Entre-temps, plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont au contraire plaidé pour une approbation du rapport Goldstone et de ses recommandations.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a ainsi déploré la décision de report par le Conseil. "Les Etats-Unis ont voulu ce sursis, et maintenant c'est aux Américains et aux Européens qu'il revient de s'assurer que sont menées et mises en oeuvre des enquêtes crédibles et des décisions de justice, qui sont cruellement nécessaires", a déclaré Steve Crawshaw, un responsable deHRW.
Source : Al Manar

Mechaal critique le refus de l'autorité d'adopter le rapport de Goldston et félicite les captives

Palestine - 03-10-2009
En insistant sur la nécessité de réaliser la réconciliation nationale et défendre al Aqsa
Par Palestine Info
"Le sang de nos enfants, femmes et hommes martyrs, massacrés lors de guerre sioniste contre la Bande de Gaza, va maudire ceux qui renoncent aux droits palestiniens pour donner des concessions et servir les intérêts de l'occupation".

"Il est vraiment très important que nous soyons ici, aujourd'hui, devant la citadelle de Salah Eddine, l'homme et le leader musulman qui a créé l'histoire, en soulignant que nous sommes devant notre histoire très lumineuse afin de tirer des leçons, attribuer tout ce qui peut nous servir, rompre le grand fossé entre notre histoire glorieuse et la situation actuelle douloureuse", a déclaré le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, le vendredi 2/10, à Damas, devant la citadelle de Salah Eddine, pour commémorer la victoire d'Al Qods contre les croisades.

Il a ajouté : "Nous sommes très étonnés de la position de l'autorité palestinienne, qui a demandé le report de l'adoption officielle du rapport de Goldston pour condamner les dirigeants sionistes", en soulignant que cette décision est "très lâche et très honteuse", a contesté Mechaal au cours de son discours, à Damas.

"Le sang de nos enfants, femmes et hommes martyrs, massacrés lors de guerre sioniste contre la Bande de Gaza, va maudire ceux qui renoncent aux droits palestiniens pour donner des concessions et servir les intérêts de l'occupation", a-t-il ajouté.

Mechaal a félicité les captives palestiniennes libérées, en glorifiant les efforts de la résistance nationale, la patience du peuple palestinien et sa lutte continuelle face aux violations et crimes sauvages de l'occupation israélienne, en rappelant que la résistance nationale a poussé Ariel Charon à se retirer unilatéralement de Gaza, tout en indiquant au grand geste de résistance nationale qui a obligé l'entité sioniste de libérer 20 captives, en échange d'une seule minute de vidéo qui montre le bon état de santé du sergent, Gilad Chalit.

"La résistance nationale palestinienne sait bien le langage que comprend Netanyahu et les dirigeants de l'occupation sioniste, en soulignant que cette résistance qui a pu sauvegarder le sergent Chalit, pendant trois ans, sain et sauf, en le bien traitant, et qui a pu diriger des négociations indirectes avec les responsables sionistes, est sûrement capable de capturer d'autres soldats sionistes, pour réaliser la libération de tous nos captifs qui souffrent dans les prisons sionistes", a souligné Mechaal.

En avertissant des grands dangers sionistes qui menacent, plus que jamais, la mosquée sainte d'Al Aqsa, le leader du Hamas a exhorté les arabes, les musulmans, les chrétiens, les hommes libres au monde entier, à sauver immédiatement la mosquée sainte et d'accéder à des mesures urgentes et sérieuses pour arrêter les agressions sauvages de l'occupation.

Mechaal a appelé les dirigeants arabes et musulmans à protéger leurs lieux saints, et adopter une nouvelle stratégie en renonçant totalement aux négociations avec l'ennemi sioniste qui humilie les initiatives arabes et celles des hommes libres au monde, tout en insistant sur la nécessité de renforcer le choix de la résistance et d'appuyer les droits légaux du peuple palestinien dont le droit de retour des réfugiés palestiniens, la libération d'al Qods, l'arrêt des coopérations sécuritaires avec l'ennemi occupant, et la réalisation de la réconciliation nationale, le plus tôt possible.

Mechaal a souligné que le Hamas n'a chargé personne afin de renoncer à la terre, à Al Qods, ou au droit de retour des réfugiés palestiniens à leurs maisons et propriétés confisquées par l'occupation israélienne.

Réconciliation Fatah-Hamas: Abbas pourrait reprendre le contrôle de Gaza


11:51|03/ 10/ 2009

LE CAIRE, 3 octobre - RIA Novosti. Un accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas permettrait au président de l'Autorité palestinien Mahmoud Abbas de reprendre le contrôle de la bande de Gaza, écrit samedi l'hebdomadaire égyptien Al-Ahram.

"L'une des conditions du futur accord de réconciliation entre les deux mouvements palestiniens prévoit le retour de la bande de Gaza sous le contrôle de l'Autorité palestinienne dirigée par M.Abbas", constate le journal, citant des sources officielles égyptiennes.

Ainsi, les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne reprendraient leurs activités dans la bande de Gaza, y compris au poste de Rafah situé à la frontière égyptienne. "Cela signifie le retour d'observateurs européens à Rafah, ce qui permettrait de normaliser le fonctionnement de ce poste-frontière", indique le quotidien.

Selon les informations préalables, l'accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas doit être signé le 22 octobre prochain au Caire, sous l'égide de l'Egypte.

Les relations entre ces mouvements, qui s'en tiennent à des positions différentes sur le processus de paix au Proche-Orient, se sont dégradées après la victoire des islamistes du Hamas aux législatives du 2006, mais la scission définitive s'est produite en juin 2008 quand le Hamas s'est emparé du pouvoir à Gaza et en a chassé les partisans de M.Abbas. Le Fatah ne contrôle actuellement que la Cisjordanie.

http://fr.rian.ru/world/20091003/123345905.html

La Ligue arabe exprime ses regrets pour le report par le conseil des droits de l'homme de l'examen du rapport de Goldstone

03 Oct 2009

Le Caire / Le secrétariat général de la Ligue arabe a exprimé ses regrets pour le report par le conseil des droits de l'homme de l'examen du rapport de la commission du rétablissement des faits sur la guerre israélienne contre la bande de Gaza, présidée par le juge Richard Goldstone.

"Ce qu'avait subi le peuple palestinien lors de la dernière agression israélienne contre Gaza implique une position sérieuse de la part des institutions concernées des droits de l'homme", proclame le secrétariat de la Ligue dans un communiqué publié aujourd'hui, soulignant à cet effet qu'il n'était point consulté au préalable au sujet de ce report

Le communiqué insiste sur l'engagement de la Ligue arabe à la poursuite de son action pour la récupération des droits du peuple palestinien, exprimant son appréciation des efforts déployés par le juge Richard Goldstone et son groupe.

A. Chatta / Gh.H.

http://www.sana.sy/fra/55/2009/10/03/247698.htm

Le rapport Goldstone sur le massacre à Ghaza bloqué : Les droits de l’homme à géométrie variable

Les 1400 martyrs de la sauvage guerre contre Ghaza en janvier dernier doivent se retourner dans leurs tombes : Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a décidé, contre toute attente, de reporter au mois de … mars 2010 le vote d’une résolution sur le rapport d’enquête du juge sud-africain Richard Goldstone sur les crimes de guerre d’Israël.


Pis encore, cette décision injuste a eu l’onction de l’Autorité palestinienne à travers son représentant ! Une attitude qui a mis en boule toutes les autres factions qui ont dénoncé l’alignement de Mahmoud Abbas sur la thèse d’Israël et des Etats-Unis, empêchant ainsi l’agresseur de répondre de ses crimes devant la Cour pénale internationale. Pour les Palestiniens, c’est une autre « nakba » qui consacre une nouvelle fois l’immunité géopolitique d’Israël devant les instances des Nations unies. Mais faut-il s’étonner de ce sauvetage du soldat « Israël » ? Non bien sûr. Le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, avait averti, la veille du débat à Genève, que si le rapport est adopté et qu’Israël « voit son droit à l’autodéfense dénié, il ne pourra pas faire de pas supplémentaires, ni prendre d’autres risques en direction de la paix ».

Un chantage abject qui foule aux pieds la légalité internationale et qui défie ce « machin » des droits de l’homme de l’ONU. Son vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, est allé plus loin en mettant en garde que « les Palestiniens ne peuvent pas essayer de parler de paix d’un côté, et de nous attaquer de l’autre ». Autrement dit, « vous n’allez pas nous forcer à répondre de nos crimes et nous demander après de reprendre le processus de paix ! », semble dire ce responsable. Il faudrait donc enterrer le rapport Goldstone avec les 1400 victimes de Ghaza aussi longtemps que possible pour cacher l’holocauste commis l’hiver dernier. Et cette mystification a bénéficié en la circonstance de la bienveillance des Etats-Unis qui reprennent à l’occasion leur siège au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qu’ils boudent depuis longtemps.

Impunité géopolitique

Il n’est pas fortuit que ce pays, si prompt à casser de l’Iran, du Soudan et d’autres pays faibles et obtenir quand il veut des résolutions contraignantes illico presto contre tous ses adversaires, se soit « félicité » du report du vote. Les Etats-Unis déclarent : « Nous encourageons également les enquêtes à l’échelon national sur les allégations crédibles d’infractions aux droits de l’homme et aux lois humanitaires ». Eh oui, quand c’est Israël qui est dans le box des accusés, les Américains se contentent « d’encourager », eux qui adorent « ordonner », voire « menacer »… Ce scandaleux report de l’examen du rapport de Goldstone, qui, soit dit en passant, n’est pas tout à fait juste du fait qu’il renvoie dos à dos l’agresseur et l’agressé, prouve si besoin est l’incroyable impunité dont jouit l’Etat hébreu au sein des instances de régulation internationales. Cette affaire met également à nu la protection des droits de l’homme à géométrie et à géographie variables selon que l’auteur des exactions soit arabe, musulman et tiers-« mondiste » ou du monde dit « civilisé ».

Pour nettement moins que ce carnage commis par Israël à Ghaza, des pays et des dirigeants qui ne sont pas en odeur de sainteté chez l’oncle Sam ont été traînés dans la boue. Il n’est qu’à rappeler l’acharnement contre la Syrie dans l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, la levée de boucliers contre l’Iran dans le sillage de la répression des manifestations post-électorales ou encore le lancement d’un mandat d’arrêt international contre le président soudanais, Omar El Béchir. En revanche, les Etats-Unis et leurs alliés de la « vieille Europe » n’ont pas bombé le torse devant le régime chinois qui a réprimé, dans le sang, la minorité ouïghoure et la Russie qui a « corrigé » il y a une année leur alliée, la Géorgie. Mais c’est comme cela, le monde est injuste et l’ONU n’est qu’un instrument de cette hégémonie occidentale qui a rendu ce monde aussi fou.



Par Hassan Moali

http://www.elwatan.com/Le-rapport-Goldstone-sur-le

Rapport Goldstone : une épée de Damoclès

publié le samedi 3 octobre 2009

Frédéric Koller
Le Conseil des droits de l’homme reporte au mois de mars l’éventuel vote d’une résolution sur le rapport du juge sud-africain concernant les crimes de guerre perpétrés à Gaza l’hiver dernier

Le monde n’est pas encore mûr pour accepter le rapport de Richard Goldstone sur les crimes de guerre perpétrés à Gaza. C’est en substance l’explication fournie par les principaux acteurs du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour justifier le report du vote d’une résolution à la prochaine session du mois de mars 2010. Cette unité de façade masque pourtant mal les profondes divergences à l’égard des conclusions d’une commission d’enquête qui recommande de porter l’affaire devant la Cour pénale internationale (CPI) si Israël et les autorités palestiniennes ne traduisent pas eux-mêmes leurs criminels en justice.

La partie palestinienne, qui soutenait le rapport dans sa totalité, a été l’objet de très fortes pressions des Etats-Unis et d’Israël pour se rallier à la solution du report du vote. Imad Zuhairi, l’observateur permanent adjoint de la Palestine tentait vendredi de faire bonne figure : « Le rapport n’est pas mort, mais il faut faire preuve de beaucoup d’intelligence pour faire accepter un rapport aussi riche. Il faut du temps à la communauté internationale pour trouver un consensus. » [1]

De nombreux Etats, à commencer par les Etats-Unis, mais également la Chine, la Russie, tout comme d’autres pays dans le camp musulman ou africain ayant approuvé sans réserve le rapport Goldstone, craignent en effet un précédent qui pourrait les mettre dans l’embarras à l’avenir : accepter le rapport Goldstone, c’est donner de nouvelles prérogatives au Conseil pour actionner la justice internationale.

A l’issue du vote, soulagée, la partie américaine se montrait plus nuancée que lors de sa critique abrupte, mardi, d’un rapport qualifié de « profondément entaché d’erreurs ». Michael Posner, le secrétaire d’Etat adjoint pour la démocratie, les droits de l’homme et le travail, explique au Temps : « C’est un rapport très long, très dense, que nous prenons au sérieux. Mais il nous faut du temps pour y réfléchir, notamment à ses recommandations qui impliquent la CPI, le Conseil de sécurité et les autorités suisses. Nous apprécions beaucoup la coopération palestinienne. »

Sursis pour Israël

Pour Israël, le soulagement n’est que partiel. Le rapport n’est pas mort et Michael Posner insiste sur la nécessité pour l’Etat hébreu tout comme le Hamas de mettre en place les mécanismes nécessaires pour établir les faits et faire respecter la justice. Le vote de ce rapport aurait signifié la fin des négociations de paix avait menacé la veille le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Sans rejet clair, le rapport peut désormais servir d’épée de Damoclès pour la partie palestinienne dans la perspective de la reprise des discussions à Washington. « Les Etats-Unis ont obtenu un sursis pour Israël sur le rapport Goldstone, estime pour sa part Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen-Orient de Human Rights Watch. Aussi doivent-ils maintenant garantir qu’Israël enquête réellement sur les accusations d’exactions. »

Washington a par ailleurs remporté une victoire pour son retour au sein du Conseil en faisant adopter à l’unanimité une résolution conjointe avec l’Egypte sur la liberté d’expression qui condamne « toute incitation à la haine raciale, nationale ou religieuse ». Réticente à l’idée d’inclure la notion de religion, l’Union européenne a finalement voté le texte estimant toutefois qu’on avait atteint un « compromis ultime ».

[1] En Palestine, une vingtaine d’ organisations de défense des droits humains et la population dans son ensemble accusent l’Autorité palestinienne de faire insulte aux victimes en ayant cédé aux pressions. Elles condamnent avec force la décision de la présidence palestinienne qui est aussi celle de l’OLP à qui elles demandent également des comptes.

Voir en anglais Ma’an news

http://www.maannews.net/eng/ViewDet...

et

http://www.maannews.net/eng/ViewDet...

Parmi les organisations : Adalah * Addameer * Aldameer * Al Haq * Al Mezan * Arab Association for Human Rights * Badil * Civic Coalition for Jerusalem * DCI-Palestine * ENSAN Centre * ITTJIAH * Independent Commission for Human Rights * Jerusalem Legal Aid and Human Rights Centre * Palestinian Centre for Human Rights * Ramallah Centre for Human Rights Studies * Women’s Centre for Legal Aid and Counselling *

publié par le Temps

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/a35...

Note : C. Léostic, Afps

Boycotter Israël sans mettre fin au dialogue sur la Palestine

publié le samedi 3 octobre 2009

Entretien avec Naomi Klein
Naomi Klein et Yaël Lerer ont préparé une tournée de promotion qui saluerait l’appel palestinien au boycott culturel d’Israël, tout en montrant également que les boycotts ne doivent pas nécessairement exclure un dialogue et une communication des plus nécessaires.

Une des personnes les plus en vue qui ont soutenu l’appel au BDS est l’auteure et militante canadienne, Naomi Klein, qui connaît régulièrement un énorme succès de foule, qui jouit d’une importante couverture médiatique et dont les livres se vendent comme des petits pains lors de ses tournées de promotion dans le monde.

Quand elle a publié son dernier best-seller The Shock Doctrine en hébreu et en arabe, Klein a décidé que la situation politique en Israël et en Palestine appelait une approche entièrement différente.

Opposée à l’occupation israélienne, elle a décidé de ne pas signer un contrat traditionnel pour son livre avec avances et droits d’auteur. Au lieu de cela, elle a fait don de ce livre à Andalus, une maison d’édition qui travaille activement contre l’occupation. C’est le seul éditeur israélien qui se consacre exclusivement à la traduction d’arabe en hébreu, ce que sa fondatrice, Yaël Lerer, appelle « faire de l’édition un acte de résistance ».

Klein et Lerer ont préparé une tournée de promotion qui saluerait l’appel palestinien au boycott culturel d’Israël, tout en montrant également que les boycotts ne doivent pas nécessairement exclure un dialogue et une communication des plus nécessaires.

Cela étant dit, Klein et Lerer ont utilisé la tournée pour attirer l’attention sur le boycott et la lutte palestinienne et pour provoquer un dialogue interne dans le pays au sujet du boycott comme moyen de pression sur Israël afin qu’il se conforme au droit international. Le mois dernier, j’ai rencontré Klein et Lerer à Tel-Aviv pour leur demander leurs objectifs, le sens et les détails d’un boycott culturel et aussi pourquoi Lerer, Israélienne juive, dit au monde « s’il vous plaît, boycottez-moi ».

Ci-après quelques extraits de cette interview.

Cecilie Surasky : qu’est-ce que l’appel au Boycott, au Désinvestissement et aux Sanctions ? Pourquoi le soutenez-vous ?

Naomi Klein : Boycott, Désinvestissement et Sanctions ; c’est une technique dont l’objectif est très clair : forcer Israël à se conformer au droit international.

L’appel [au BDS] a été lancé en 2005 par des groupes très divers de la société civile, des partis politiques et des syndicats palestiniens. Ce mouvement n’a toutefois pris une dimension internationale qu’au moment de l’attaque israélienne contre le Liban pendant l’été 2006.

Au milieu de cette guerre, l’écrivain John Berger a envoyé une lettre signée par de nombreux grands artistes, européens pour la plupart, qui déclaraient leur soutien à la stratégie de boycott. Quand la lettre a fait surface, j’étais en train d’écrire The Shock Doctrine, et j’ai personnellement décidé de ne pas le faire publier par un éditeur commercial assez traditionnel, ce que j’avais fait avec les traductions en hébreu de mes deux livres précédents.

Au lieu de cela, j’ai fait ce que demandait John Berger, à savoir trouver le moyen de publier le livre en hébreu en soutenant directement des groupes travaillant à la fin de l’occupation. C’est ainsi que j’ai rencontré Yaël, qui n’a rien d’une éditrice israélienne traditionnelle et qui a manifesté franchement son appui au BDS, ce qu’elle a payé au plan professionnel.

Surasky : vous avez sûrement longuement réfléchi à l’idée du boycott culturel. Beaucoup de critiques diraient que celui-ci ferme les communications au lieu de les ouvrir. Qu’est-ce qui vous a amené à sauter ce pas ?

Klein : Eh bien, c’est parce que le gouvernement israélien utilise ouvertement la culture comme un outil militaire. Bien que les officiels israéliens pensent qu’ils gagnent la bataille pour la terre, ils savent aussi que le pays souffre de ce que le monde apprend au sujet du conflit dans la région : militarisation, illégalité, occupation et Gaza.

Le ministère des Affaires étrangères a donc lancé une campagne intitulée « Israël au-delà du conflit » ; celle-ci utilise la culture, les films, les livres, l’art, le tourisme et le monde universitaire pour créer toutes sortes d’alliances entre l’État d’Israël et les pays occidentaux ; son but est de promouvoir l’image d’un pays normal, heureux, se substituant à celle d’une puissance occupante agressive.

C’est pour cette raison qu’on n’entend plus parler de toutes parts que de festivals de films et de foires du livre avec « un coup de projecteur spécial sur Israël ».

Et donc, bien qu’en général je convienne entièrement que la culture est positive, les livres sont positifs et les films sont positifs et que que la communication, c’est merveilleux, nous devons savoir que nous avons affaire à une stratégie officielle visant à coopter tout cela pour rendre une occupation brutale plus acceptable.

Il y a d’autres choses qui relèvent de cette catégorie : l’État d’Israël recrute ouvertement les militants gays et lesbiennes ainsi que le féminisme dans ce conflit en confrontant le fondamentalisme du Hamas au libéralisme prétendument éclairé d’Israël, autre justification pour infliger aux Palestiniens une punition collective (peu importe que des juifs ultra- orthodoxes en Israël soient de plus en plus puissants et intolérants). C’est une stratégie très sophistiquée.

Cela signifie que nous devons trouver des stratégies tout aussi raffinées pour défendre la culture et les droits humains tout en rejetant toute tentative d’utiliser notre travail et nos valeurs pour blanchir la hideuse réalité de l’occupation et de la ségrégation.

Surasky : vous avez fait une tournée de promotion de votre livre différente de toutes les autres tournées. Yaël Lerer, votre maison Andalus a publié le livre en hébreu. À première vue, il est incohérent de venir en Israël - Palestine, et d’y faire une tournée de promotion d’un livre, tout en soutenant le boycott. Pourtant vous y êtes arrivée. Pouvez-vous expliquer ?

Yaël Lerer : Andalus a fait face à cette contradiction depuis le début. Nous publions des écrivains arabes qui s’opposent à la « normalisation » de l’occupation, tout comme nous. Et nous essayons toujours de trouver la manière de résoudre ces contradictions.

En fait, c’est la première fois que nous avons fait une tournée de promotion, car normalement nous réglons ces contradictions en traduisant les livres, mais sans organiser d’événement. Nos écrivains ne viennent jamais ici. Ce défi s’est donc posé pour la première fois.

Nous avons organisé un grand lancement de l’édition en hébreu, non pas à Tel-Aviv, mais à Haïfa, au théâtre arabe, et nos invités venaient, non pas des institutions israéliennes officielles, mais des institutions palestiniennes minoritaires. (Comme vous le savez, les Palestiniens forment une minorité de 20 % en Israël).

Cet événement ne s’adressait toutefois pas uniquement aux Palestiniens- nous avons invité également des Israéliens juifs. On pouvait lire partout en hébreu « Naomi Klein vient à Haïfa, venez l’écouter ».

En même temps il était important que le premier événement concerne l’édition arabe à Jérusalem-Est et à Ramallah, et que, avant les réceptions de promotion, Naomi participe à une manifestation à Bil’in contre le mur de séparation.

Nous avons donc parlé avec le public israélien lors des événements et par l’intermédiaire des médias israéliens. Le livre est disponible en hébreu. En même temps, nous avons pris très fermement position contre la normalisation. Nous n’avons pas agi comme si tout était normal.

Klein : c’est exactement ça. Il ne s’agit pas de boycotter les Israéliens. C’est boycotter l’illusion que tout est normal en Israël , chose que les producteurs culturels sont habituellement invités à faire.

On a terriblement déformé la campagne de boycott en prétendant qu’elle vise les Israéliens, ou les juifs, ou qu’elle est antisémite. Avec cette tournée, nous essayons de dissiper ce malentendu.

Nous suivons des règles claires : nous ne participons pas à une foire du livre patronnée par l’État ; par exemple, j’ai refusé des invitations à venir en Israël pour parler dans des festivals de films patronnés par l’État ou à des événements de ce type.

Mais si je boycottais les Israéliens, je ne serais pas ici, en Israël, à avoir des contacts avec eux. Je serais restée chez moi.

Une des choses que nous essayons de dégager de cette tournée est que pour des étrangers comme moi, quelle que soit la manière dont je choisis de venir en Israël, je fais des choix et je prends parti. Il est possible de prétendre que vous ne prenez pas parti, mais c’est uniquement parce qu’Israël réussit à rendre le conflit invisible dans une bulle soigneusement aménagée.

Dans mon livre, il y a un long chapitre sur Israël et la construction de l’État sécuritaire. Ce chapitre examine de près les entreprises qui construisent les murs, barrières et postes de contrôle high-tech et qui maintiennent les Palestiniens dans les territoires occupés sous une surveillance permanente.

C’est à cause de l’efficacité du secteur de la sécurité intérieure qu’il est possible de venir dans des villes comme Tel-Aviv et d’oublier presque totalement ce qui se passe à Ramallah et à Gaza. Cet État est comme une gigantesque enclave privée. Il a perfectionné l’art de construire une bulle de sécurité et c’est dans un certain sens sa marque de fabrique.

C’est un label qui est vendu aux juifs de la diaspora comme moi. Il dit : « Avec nous, vous serez en sécurité ; nous pouvons créer pour vous, dans un océan d’ennemis, une bulle de sécurité afin que vous ayez de merveilleuses vacances à la plage, que vous alliez à des festivals de films et à des foires du livre- et cela alors même que nous bombardons Gaza, que nous transformons la Cisjordanie en une chaîne de mini-bantoustans entourés de murs, que nous étendons les colonies et que nous construisons des routes auxquelles les Palestiniens n’ont pas accès ».

Ce sont les deux faces de la même pièce : la bulle de normalité d’une part, et la brutalité de l’enfermement d’autre part. Profiter de la bulle n’est donc pas un acte politiquement neutre.

Ceci est un dialogue très sérieux et c’est pourquoi il est si important que nous publiions le livre en hébreu : à la fois pour diffuser l’information et pour défier les gens qui présentent une image faussée de cette tactique en prétendant que c’est un boycott des juifs ou un boycott des Israéliens. Ce n’est pas du tout ce que nous faisons.

J’ai fait don de mes droits d’auteur à Andalus, donc je ne profite pas personnellement de ce livre et j’ai choisi de travailler avec Andalus parce que c’est une maison d’édition militante qui prend manifestement position contre l’occupation.

Si le livre se vend bien, il aidera Andalous à poursuivre son travail. La campagne de boycott ne demande pas aux gens de ne pas venir en Israël ou dans les territoires occupés pour un partage intellectuel et artistique - elle demande que nous le fassions en opposition manifeste à l’occupation et à la discrimination.

Surasky : et comment les médias israéliens ont-ils réagi à la première tournée de promotion d’un livre en faveur du boycott ?

Klein : pas bien. Une des contradictions que nous confrontons est que nous voulons vraiment déclencher un débat en Israël parce que si le BDS fait l’objet de débats en Europe et au Canada, il est presque invisible en Israël ; il y a une vraie censure autour du sujet.

Tout ce que vous entendrez pratiquement c’est « voilà une bande d’antisémites qui détestent les Israéliens et détestent les juifs" - c’est une grosse, très grosse déformation.

Notre but est de rendre ces distorsions plus difficiles à faire en présentant quelques faits et en disant « regardez, nous avons traduit ce livre, je suis ici en Israël. Dialoguons et communiquons sur ce qu’Israël serait déterminé à défendre avec tant de vigueur ».

Nous constatons, que si les Israéliens sont très intéressés par le débat, celui-ci se heurte à une énorme résistance de la part des médias israéliens, qu’il s’agisse du rôle joué par le secteur de la sécurité dans les pressions hostiles à la paix, ou du rôle que pourrait jouer un mouvement de boycott dans la création de nouveaux groupes de pression en faveur de la paix.

Après que j’ai exposé clairement ma position sur le boycott dans le journal Haaretz, beaucoup de médias ont annulé leurs entretiens avec nous, ce qui en dit long sur la diversité du débat, mais ce n’est pas du tout surprenant non plus.

Surasky : quel est l’objectif de cette campagne ? Que voudriez-vous qu’il en sorte ?

Klein : la campagne est copiée sur le modèle sud-africain de la lutte contre l’apartheid qui a remporté beaucoup de succès dans les années 80. Elle comportait le boycott universitaire, le boycott culturel et le boycott par les consommateurs.

Toutefois, le levier économique clé est venu des universités et des municipalités qui retiraient leurs investissements des entreprises faisant des affaires avec l’Afrique du Sud de l’apartheid. La campagne est devenue trop coûteuse, tant pour les entreprises sud-africaines, que pour les multinationales occidentales ayant d’importants investissements en Afrique du Sud.

Il avait aussi une situation quelque peu analogue à celle d’Israël : vous aviez une minorité blanche en Afrique du Sud qui estimait qu’elle faisait partie de l’Europe, qu’elle faisait partie de l’Occident. Et brusquement, cette minorité n’avait plus accès aux concerts usaméricains et européens qu’elle voulait, et elle n’avait pas les foires du livre qu’elle voulait, et elle n’a pas aimé ça.

La minorité blanche a donc fait pression sur son gouvernement pour qu’il mette fin à l’apartheid, même si elle estimait avoir raison et enrageait devant les boycotts et les sanctions. On espère que ce type de dynamique fonctionnera en Israël, parce qu’il est tellement important pour l’image de soi israélienne que le pays soit considéré comme un membre honorifique de l’Union européenne ou comme un complément des USA.

Lorsque les écrivains et les artistes cesseront de collaborer à la stratégie du gouvernement israélien qui utilise la culture pour cacher ce qui se passe de l’autre côté des murs de béton, les Israéliens décideront peut-être finalement que ces murs sont un risque et décideront de les faire tomber.

Lerer : je suis entièrement d’accord. En tant que citoyenne israélienne, il me faut boycotter pour deux raisons.

Tout d’abord, je veux que les Israéliens se rendent mieux compte que tout n’est pas normal. Il n’y a aucun sens à ce que beaucoup d’Israéliens prétendument gauchistes disent : « c’est terrible ce qui se passe à Gaza et à Hébron » tout en continuant à mener leur vie quotidienne comme si tout allait bien.

Ils vont au spectacle et ils vont au concert. Ces gens sont l’élite de ce pays. Ce sont les journalistes qui travaillent dans les journaux. Je veux les toucher. Je veux les secouer et leur faire comprendre qu’ils ne peuvent pas continuer à mener une vie normale alors que les Palestiniens de Qalqilya [ville de Cisjordanie entièrement enfermée par la barrière de séparation]— à 15 minutes seulement de Tel-Aviv— sont en prison.

La deuxième raison pour laquelle je dois boycotter est que j’ai perdu l’espoir de créer le changement depuis l’intérieur, ce que j’ai essayé de faire en tant que militante pendant de longues années.

Il y a 20 ans, je n’aurais jamais pu imaginer cette situation de semi-apartheid. L’avenir de cet endroit me tient à cœur. Mes concitoyens israéliens me sont chers. J’ai une énorme famille ici et beaucoup, beaucoup d’amis.

Je connais beaucoup de gens qui n’ont pas d’autre passeport et qui n’ont pas d’autre option. Je crois que la solution pour ce pays, le seul avenir possible, est la coexistence. Malheureusement, à ce stade, je ne vois pas comment cet avenir peut se concrétiser sans une pression internationale.

Et je crois que le boycott est un outil non-violent qui nous a déjà montré son efficacité. Je demande donc : s’il vous plaît boycottez-moi.

Klein : je crois aussi que nous devons être très clairs : c’est un conflit extraordinairement asymétrique dans lequel l’État israélien est le premier boycotteur. Les économies de Gaza et de Cisjordanie ont été complètement détruites par les fermetures.

En plus de la fermeture des frontières empêchant les producteurs de Gaza de faire sortir leurs fruits et légumes, [plus de 200] fabriques à Gaza ont été frappées pendant les attaques de décembre et de janvier. Ce fut la destruction systématique de l’économie afin de « donner une leçon à Gaza » pour avoir élu le Hamas. Donc des boycotts, il y en a.

En ce qui me concerne, nous utilisons le BDS à cause de l’impunité d’Israël. Celui-ci refuse absolument d’appliquer le droit international. Le Hamas a commis des crimes de guerre, et la communauté internationale a réagi à ces crimes. [Les crimes de guerre israéliens, qui se situent sur une échelle exponentiellement bien plus importante, ne suscitent aucune réaction].

Il y a peu, nous étions à Gaza. Ce qui m’a vraiment frappée c’est que la population était dans un état de choc en voyant que même après les attaques de décembre - janvier, que même après la mort de centaines d’enfants, la communauté internationale n’avait rien fait pour tenir Israël responsable.

Je veux dire qu’Israël a montré un dédain total, il a joui d’une impunité absolue vis-à-vis du droit international, des lois de la guerre - qui soit dit en passant ont été décrétées à la suite des atrocités commises par les nazis pendant la seconde guerre mondiale.

Et pourtant, non seulement ces crimes n’ont entraîné aucune conséquence, mais le siège illégal de Gaza est toujours en place.

Ce que dit le BDS, c’est que nos gouvernements ont échoué. Les Nations unies ont échoué. La prétendue communauté internationale est une plaisanterie. Nous devons combler la lacune.

Je crois aussi que ce mouvement changera le jeu aux USA. Rappelons-nous que si la lutte anti-apartheid a connu un tel succès dans les années 80, c’est en grande partie grâce à l’éducation de la population.

Dès que vous disiez « notre école ou notre ville devrait se désinvestir de l’Afrique du Sud de l’apartheid » vous deviez immédiatement organiser une séance d’information et expliquer ce qu’était l’apartheid ; il vous fallait être convaincant. Et les gens devenaient convaincus.

Le BDS palestinien pourrait créer ce mouvement aujourd’hui et donner aux gens des éléments concrets sur lesquels se baser pour organiser leurs écoles et leurs communautés.

Que [le président Barack] Obama le reconnaisse ou non, il faut que la lutte palestinienne devienne une affaire populaire, mobilisant les gens à la base, comme dans le cas de la lutte pour l’Afrique du Sud.

Obama a fait de très petits pas pour établir une sorte de nouvelle relation avec Israël, mais il est confronté à une énorme résistance de la part de la droite. Il faut qu’il y ait une contre-pression sur Obama qui lui dise : « En fait vous n’allez pas assez loin. Excusez-moi, pas de nouvelles colonies ? Et pourquoi pas, pas de colonies du tout, point barre ? ».

Le seul espoir pour le sortir de cette position intermédiaire est qu’il y ait un mouvement populaire exigeant très clairement qu’Israël se conforme au droit international sur tous les fronts, et c’est exactement ce qu’est le BDS.

Surasky : comment les Israéliens de gauche réagissent-ils à l’idée d’un boycott ?

Lerer : quelque chose s’est produit pendant la dernière guerre contre Gaza en janvier. Cinq cent quarante Israéliens - notamment d’importants universitaires, acteurs et réalisateurs de films - ont signé une pétition demandant qu’une pression internationale s’exerce sur Israël.

Dans cette pétition, un paragraphe mentionnait que seul le boycott avait été efficace dans le cas de l’Afrique du Sud. Ce n’était pas encore un appel direct au boycott, mais c’était néanmoins une étape très importante. Maintenant, nous formons un nouveau groupe de citoyens israéliens qui appuient l’appel palestinien au boycott - Boycott From Within (BFW) (boycott de l’intérieur).

En 2005, nous avons essayé de mettre sur pied un groupe d’artistes pour soutenir l’appel palestinien au boycott universitaire et culturel et nous avons échoué. On nous disait « Comment pouvons-nous nous boycotter nous-mêmes ? C’est trop difficile, c’est trop radical ». Beaucoup ont maintenant signé la pétition de Gaza et ont rejoint notre nouveau groupe BFW.

Ils ont compris qu’il ne s’agit pas de nous boycotter nous-mêmes, mais de demander à la communauté internationale, de demander à nos concitoyens partout dans le monde d’agir : s’il vous plaît aidez-nous à nous boycotter.

Surasky : donnez-moi des exemples précis d’autres personnes qui appuient cet appel.

Klein : la plupart des artistes ne connaissent pas cet appel au boycott, au désinvestissement et aux sanctions bien que l’idée provienne de centaines de groupes palestiniens. Nous travaillons dans un contexte où les voix palestiniennes sont pratiquement inaudibles en Occident.

Certains viendront donc en Israël pour accepter un prix ou pour donner un concert à Tel-Aviv sans savoir qu’en faisant cela, ils traversent en fait essentiellement un piquet de boycott. La plupart ne savent même pas qu’il y a un appel à la résistance non violente lancé par un peuple qui, souvenons-nous en, a été vilipendé pour avoir utilisé toutes les formes de résistance armée possibles.

Enfin voyons : si vous rejetez la résistance armée et que vous rejetez les boycotts et les sanctions, qu’est ce qui reste ? Des pétitions sur Internet ? Croyez-vous vraiment que ça va mettre fin à l’occupation ?

Oui, certains cinéastes militants politiques ont décidé de ne pas participer à des festivals de films israéliens ou patronnés par Israël.

Ken Loach s’est retiré du festival international de cinéma de Melbourne parce qu’il était patronné par le gouvernement israélien. Le cinéaste canadien John Greyson a retiré son excellent film intitulé Fig Trees du festival de cinéma gay et lesbien à Tel-Aviv.

Il y a peu, les Yes Men ont écrit une lettre vraiment sérieuse au Festival de cinéma de Jérusalem expliquant pourquoi ils avaient décidé de retirer leur nouveau film, The Yes Men Save the World du festival.

Et il est maintenant question d’organiser un festival de films pro BDS à Ramallah, une fois de plus pour boycotter la normalisation tout en faisant sortir ces films là-bas.

Surasky : je viens de lire une critique du BDS qui disait : « Vous ne demandez pas le boycott de la Corée du Nord, ni des USA à cause de l’Afghanistan ou de l’Irak. Vous est donc antisémites ». Comment répondez-vous à cette critique ?

Klein : j’ai entendu ça aussi, mais je n’appelle pas au boycott de qui que ce soit. Je respecte un appel au boycott lancé par des centaines de groupes palestiniens. Je crois que les peuples opprimés ont droit à l’autodétermination. Ceci est au cœur de cette lutte. C’est une tactique non-violente qui a été choisie par un large spectre de groupes de la société civile.

Que je sache, les Irakiens n’ont pas appelé aux tactiques BDS contre les USA alors qu’ils en auraient certainement le droit. Et pourtant, certaines personnes réagissent comme si j’avais concocté ça dans l’intimité de ma chambre à coucher, du genre « Qui vais-je boycotter aujourd’hui ? Ams tram gram, pique.. : Corée du Nord, Zimbabwe, Birmanie, Israël ! ».

Une fois encore, la seule raison de ce BDS est que les voix palestiniennes sont si efficacement marginalisées dans la presse occidentale.

Incidemment, la plupart des exemples qui sont mis en avant dans ces débats concernent des pays qui font déjà l’objet de sanctions officielles très claires. Nous n’avons donc pas affaire à des cas d’impunité comme celui d’Israël. Dans ce dernier cas, vous avez besoin d’un projet émanant de la base comblant le vide laissé par les gouvernements qui ont totalement abdiqué leur responsabilité de faire pression au nom du droit international.

Lerer : non seulement ça, mais ces pays n’ont pas de festivals de films et Madonna ne va pas donner un concert en Corée du Nord.

Le problème c’est qu’il y a une communauté internationale qui traite Israël comme s’il s’agissait d’un État européen, occidental, normal. Et ceci est la base de l’appel au boycott : la relation spéciale que les universités israéliennes entretiennent avec les universités européennes et les universités des USA, relation que n’a pas le Zimbabwe.

Je crois vraiment qu’Israël ne maintiendrait pas l’occupation un seul jour de plus sans l’appui des USA et de l’Union européenne. La communauté occidentale soutient l’occupation. Comme le dit Naomi, ne rien faire c’est agir.

Surasky : certains disent :« Cela ne servira à rien. Les Israéliens se considèrent eux-mêmes assiégés. Nous, juifs nous nous voyons sous siège. En fait, le boycott rendra les Israéliens moins ouverts à la paix ».

Klein : il est inévitable que, du moins à court terme, le BDS alimente la mentalité d’assiégés des Israéliens. Ce n’est pas rationnel parce qu’en fait, nous avons affaire à un contexte où Israël a été récompensé.

Jetons un regard sur les années clé qui se sont écoulées depuis l’élection du Hamas, quand le siège de Gaza est devenu absolument brutal et indéniablement illégal : le commerce avec Israël a en fait augmenté de façon spectaculaire. Il y a eu de nouveaux accords spéciaux avec l’Union européenne et avec l’Amérique latine. L’année dernière les exportations israéliennes vers le Canada ont augmenté de 45 %.

Bien qu’Israël soit récompensé pour ses crimes et s’en tire malgré une violence extraordinaire, le sentiment d’être assiégés augmente chez beaucoup d’Israéliens.

La question est de savoir comment pouvons-nous répondre à cette irrationalité ? Parce que si nous l’alimentons, il s’ensuit que nous ne ferons rien, que nous renonçons volontairement aux outils les plus efficaces de l’arsenal non-violent.

Bien que tout prouve le contraire, Israël pense que le monde entier est contre lui et que toutes les critiques qui lui sont adressées sont dictées par l’antisémitisme. Ceci est carrément faux et en tant que militants, nous ne pouvons pas continuer à permettre que le complexe de victimisation d’une nation dissimule la victimisation très réelle du peuple palestinien.

publié par Alternet

http://www.alternet.org/story/14234... et en français par le NPA le 19 septembre 2009 -

http://www.npa2009.org/content/naom... Traduction : Anne-Marie Goossens