lundi 27 juin 2011

Israël arrête une vingtaine de militants du FPLP pour "complot terroriste"

27/06/2011
Le service de sécurité intérieure israélien, le Shin Bet, a annoncé lundi avoir arrêté plus de 20 Palestiniens, membres du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), à Ramallah et à Jérusalem-Est, soupçonnés de préparer des enlèvements et des attaques.
Selon le Shin Bet, les personnes arrêtées projetaient d'enlever des Israéliens et cherchaient à se fournir en armes pour mener des attaques.
Ces militants du FPLP (extrême-gauche) envisageaient en outre de kidnapper un riche promoteur immobilier palestinien pour financer leurs plans, a ajouté l'agence.
"Ces deux derniers mois, le Shin Bet, l'armée et la police ont empêché l'implantation d'une cellule militaire du FPLP dans la région de Ramallah", selon un communiqué.
Le Shin Bet a dévoilé les noms de cinq hommes, dont celui du chef présumé de l'opération, Nasser Abou Khadir, 40 ans, un résident de Jérusalem-Est "avec un long passé de terrorisme".
La plupart des militants arrêtés ont déjà été emprisonnés par Israël pour des attentats.
Plus de 270.000 Palestiniens vivent à Jérusalem-Est, secteur dont l'annexion depuis 1967 par Israël n'est pas reconnue par la communauté internationale. 

Israël/colonies: un rabbin brièvement détenu pour incitation à la violence

27/06/2011
Un rabbin influent dans les implantations israéliennes de Cisjordanie occupée a été brièvement détenu lundi pour avoir approuvé un livre justifiant l'assassinat de non-Juifs dans certaines conditions, ont indiqué la police et des colons.
Il y a plusieurs mois, la police avait lancé un mandat d'arrêt contre Dov Lior, grand rabbin de Kiryat Arba et de la communauté juive d'Hébron, qui ne s'était pas présenté à un interrogatoire dans le cadre d'une enquête pour incitation à la violence et racisme.
"Le rabbin Lior a été détenu et interrogé pendant une heure avant d'être relâché", a déclaré le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld, précisant qu'il avait été entendu en raison de son soutien à un livre très controversé, "La Torah du Roi", dans lequel les auteurs arguent qu'il est légitime, dans certaines circonstances, de tuer des "goyim" (non-Juifs) et la progéniture des ennemis d'Israël.
Ce livre a été vivement dénoncé par de nombreux rabbins comme contraire aux enseignement du judaïsme.
En août 2010, l'un des co-auteurs de l'ouvrage, le rabbin Yossef Elitzour, avait été arrêté pour incitation à la violence mais sans aucune charge après qu'un tribunal a dénoncé des irrégularités dans la procédure policière.
Dov Lior est considéré comme le chef spirituel des colons les plus radicaux.
"J'ai parlé avec les policiers, je leur ai demandé de le relâcher immédiatement, c'est très grave", a déclaré à l'AFP Malachi Levinger, le maire de Kiryat Arba.
Des activistes d'extrême-droite ont aussitôt organisé des rassemblements devant des commissariats à Kyriat Arba et Jérusalem en signe de protestation.
Des groupes de jeunes militants nationaux-religieux ont bloqué brièvement plusieurs artères de la Ville sainte. 

Les députés islamiques en Cisjordanie exigent la fin du dossier des détenus politiques

[ 27/06/2011 - 18:42 ]
Cisjordanie – CPI
Les détenus islamiques en Cisjordanie occupée ont appelé les factions palestiniennes, et en particulier le Hamas et le Fatah, à accélérer la réalisation de ce qui a été convenu lors des accords, concernant la réconciliation interne et l'unité nationale au Caire. Ils ont assuré que la souffrance du peuple palestinien augmente jour après jour à cause du manque de mise en œuvre de tous les points du dernier accord de réconciliation et la fin de la division.
Les députés ont précisé la nécessité de la libération de tous les détenus politiques dans les prisons de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée, et de mettre fin à leur tragédie et celle de leurs familles qui souffrent terriblement de ces enlèvements.
Les députés ont affirmé que le dossier de l'arrestation politique doit être immédiatement clos, et que la question des enlevés ne soit pas liée au dossier du gouvernement ou d'autres, considérant que ce dossier est plus important que tout autre dossier, en particulier avec l'augmentation des convocations et la continuation des arrestations.
A propos de la formation du gouvernement, les députés ont déclaré : "Il ne faut pas succomber aux pressions étrangères pour la question de la formation du gouvernement de consensus national, mais il faut prêter attention aux intérêts du peuple palestinien seulement". Ils ont confirmé que les pressions étrangères ne sont pas dans l'intérêt du peuple palestinien, mais cherchent à placer des obstacles face à l'accord de l'unité pour faire échouer la réconciliation palestinienne interne.
Les députés ont finalement appelé le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à renoncer à sa décision de nommer Salam Fayyad pour le poste l'accord en fonction de ses désirs, tout en exprimant leur étonnement face à cet entêtement d'Abou Mazen qui conduira la réconciliation et le gouvernement vers l'inconnu.

La Malaisie appelle Ban Ki-Moon à soutenir la "Flottille de la Liberté 2"

[ 27/06/2011 - 18:45 ]
Kuala Lumpur – CPI
Najib Abdul Razak, Premier ministre malaisien, a appelé le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, à soutenir la "Flottille de la Liberté 2" pour aider la Bande de Gaza assiégée.
Dans une lettre adressée à Ban Ki-Moon, et publiée par les médias Malaisiens, Najib a déclaré que la mission prévue à la fin du mois vers la Bande de Gaza, a seulement pour but de livrer des aides humanitaires pour alléger les souffrances des Palestiniens à Gaza.
"Je demande votre coopération en nommant des représentants de l'ONU pour inspecter tous les navires et les personnes qui seront à leur bord, afin de donner des garanties au monde entier, en particulier le gouvernement d"'Israël" que le convoi apporte des secours humanitaires", a-t-il demandé.
Il a souligné que des militants malaisiens représentants des ONG participeront avec des centaines de volontaires de différents pays à la mission qui comprend dix bateaux.
Najib a appelé Ki-Moon à inviter le gouvernement de Tel-Aviv à ne pas recourir à la force contre la "Flottille de la Liberté 2", en disant : "Je pense qu'il est possible de trouver une solution pacifique si le gouvernement sioniste permet de fournir des aides humanitaires".

Abou Marzouq : Nous avons refusé la proposition inéquitable du médiateur allemand

[ 27/06/2011 - 19:10 ]
Damas – CPI
Le vice-président du bureau politique du Hamas, Dr. Sami Abou Marzouq, a déclaré que le Hamas a refusé la proposition injuste du médiateur allemand, Gerhard Konrad, concernant l'opération d'échange de prisonniers pour la libération de centaines de prisonniers palestiniens en échange de la libération du soldat sioniste, Gilad Shalit.
Dans un entretien au journal "al-Hayya" publié à Londres, le lundi 27/6, Dr. Abou Marzouq a déclaré que le médiateur allemand a adopté les positions du gouvernement sioniste, qu'il a décrit comme "radicales, injustes et inéquitables", considérant que l'entêtement du gouvernement de Netanyahu est attendu d'un gouvernement d'extrême droite, mais le fait que le médiateur allemand adopte cette position est inacceptable.
Il a insisté en disant : "Pas de retour au médiateur allemand, car il n'a pas joué son rôle et a échoué dans sa mission, il n'aurait pas dû adopter les positions de Netanyahu, nous nous attendions à ce qu'il propose des positions équitables et non radicales, mais il a adopté les conditions de Netanyahu, au lieu d'inciter le gouvernement sioniste à alléger ses exigences".
Abou Marzouq a souligné le transfert à l'Egypte du dossier de l'opération d'échange de prisonniers récemment, confirmant que "le Hamas veut réaliser l'opération et libérer les détenus palestiniens, mais sur la base d'une entente nationale et honorable".
De son côté, une source égyptienne de haut niveau a appelé l'Etat de l'occupation à montrer une "attitude positive" envers l'opération d'échange de prisonniers. La source a tenu l'occupation sioniste responsable de l'échec de l'opération en disant au journal al-Hayya : "Si les israéliens veulent vraiment la libération de Shalit selon une opération d'échange de prisonniers avec le Hamas, ils devraient traiter positivement et donner une flexibilité suffisante pour permettre le lancement des négociations de l'opération".
Il a attiré l'attention sur la nécessité que le gouvernement sioniste prenne de véritables mesures concrètes en vue de la réalisation de l'opération.

Flottille vers Gaza: départ prévu "jeudi ou vendredi" au large de la Crète

27/06/2011
Des militants pro-palestiniens de 22 pays ont prévu de se retrouver "jeudi ou vendredi" au large de la Crète (sud de la Grèce) pour partir livrer de l'aide humanitaire à Gaza à bord d'une flottille d'une dizaine de bateaux, ont indiqué les organisateurs lundi à Athènes.
"Jeudi ou vendredi, neuf ou dix bateaux doivent se rejoindre au large de l'archipel libyen (à proximité de la Crète), nous espérons bien que les autorités grecques malgré les pressions d'Israël et des autres pays ne vont pas nous empêcher de partir", a déclaré lundi Vaguélis Pissias, un des responsables grecs de cette initiative, à la presse à Athènes.
Les organisateurs de cette "flottille de la liberté" ont dénoncé "des obstacles administratifs provenant des autorités grecques qui sont sous pression d'Israël", au cours de la conférence de presse à laquelle participaient des responsables des délégations internationales participant à cette initiative.
Certains des bateaux de la flottille, dont deux cargos transportant trois mille tonnes d'aide humanitaire (médicaments, ambulance, ciment), partiront de divers ports grecs, d'autres vont traverser les eaux grecques et se rencontrer au large, selon les organisateurs. 

Israël revient sur sa menace de sanctionner les médias étrangers

27/06/2011
Les autorités israéliennes sont revenues lundi sur leur décision de sanctionner les journalistes étrangers qui embarqueront à bord de la flottille internationale transportant de l'aide humanitaire à Gaza.
"Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a demandé aux autorités compétentes d'élaborer une procédure spéciale pour s'occuper des journalistes étrangers à bord de la flottille qui entreront en Israël illégalement", a indiqué un communiqué de son bureau.
Dimanche, le Bureau de presse gouvernemental (GPO) israélien avait averti que les membres des médias internationaux qui participeraient à l'expédition seraient passibles d'une interdiction d'entrée de dix ans en Israël et de la confiscation de leur matériel.
"Quand l'attention du Premier ministre a été attirée sur cette affaire, il a ordonné que les procédures qui s'appliqueraient normalement à l'encontre d'infiltrés et de clandestins ne soient pas mises en oeuvre", a expliqué le communiqué.
M. Netanyahu a également fait savoir qu'il autoriserait les médias israéliens et étrangers à monter sur les navires de guerre qui iront intercepter la flottille "afin de permettre une couverture transparente et objective des événements".
L'annonce du GPO avait soulevé les protestations de la presse étrangère basée en Israël, les critiques de certains médias locaux et des organisations de défense des droits de l'homme. 

Prisons israéliennes, l'anti-chambre de la mort

27 Juin 2011 09:07 
IRIB- Le 26 juin est baptisé la Journée mondiale de l’interdiction de la torture et du soutien à ses victimes", c'est l'ONU qui en a décidé, ainsi, en 1997. Le monde est, pourtant, témoin des crimes et des atrocités qui se déroulent, quotidiennement, dans les prisons du régime sioniste. Le rapport choquant du ministère palestinien des Prisonniers, publié, le même jour, fait état de la pratique de la torture, à l'encontre de 7.000 prisonniers, n'y épargnant même pas les enfants. Ce rapport ajoute: "La pratique de la torture ne se limite pas, seulement, à 'obtention des aveux, mais les agents israéliens offensent les prisonniers dans leur identité et personnalité". La pratique de 100 méthodes de tortures physiques et psychiques contre les prisonniers palestiniens n’est qu’une partie des crimes du régime sioniste qui, en toute impunité, fait  fi des droits de l’Homme et des Conventions internationales, d'autant plus que nombreux sont les prisonniers palestiniens qui passent des années et des années, en prison, sans même savoir quelle est leur faute. Des méthodes dignes de l'époque médiévale pratiquées par le régime barbare de Tel-Aviv, comme la flagellation avec des câbles, l'isolement des prisonniers dans de très petites cellules sombres, les privant de lumière et de repas suffisants, ont fait que beaucoup de prisonniers soient atteints de maladies incurables. Les images prises par les militaires sionistes, pendant la torture des prisonniers et le viol des enfants palestiniens, prouvent la férocité des actes inhumains des Israéliens, dont ils sont fiers. Des années avant la nomination de la Journée de l’interdiction de la torture, le monde avait annoncé, à travers la Convention de Genève, en 1949, que la vie et les biens des peuples sous occupation doivent être protégés par les forces d’occupation, alors que le régime sioniste, tout en négligeant cette convention, enlève les Palestiniens et les torture dans ses geôles. L’intéressant, c’est que la Cour suprême du régime sioniste autorise la pratique de tortures, à l’égard des Palestiniens. Un tel ensemble vient à l'appui de cette vérité que l’entité sioniste se nourrit de tyrannie et d’injustice, d'où la détention, la torture, et le déplacement des Palestiniens, qui sont toujours victimes des crimes israéliens, après 63 ans d’occupation de leur patrie.  
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Le mur de Bilin abattu

27 juin 2011
Janie Gosselin
La Presse
(Bilin, Cisjordanie) Les habitants de Bilin, en Cisjordanie, ont célébré une victoire la semaine dernière. Après plusieurs années de lutte, l'armée israélienne a commencé à démanteler une partie de la «clôture de séparation» qui traverse leurs terres. Mais leur succès ne signifie pas la fin de leur combat pour autant, disent-ils.
Du toit de sa maison, Ahmad Alkhatib contemple un paysage composé de collines et de vallées. Au pied du bâtiment s'étend son village natal, Bilin. Au loin, une colonie israélienne aux toits orangés. Entre les deux, la fameuse barrière qui sépare Israël de la Cisjordanie.
Comme plusieurs habitants de Bilin, situé à 12 km de Ramallah, M. Alkhatib a perdu une partie de ses terres après la construction du «mur de sécurité», mis en place par les Israéliens à partir de 2002 pour prévenir les attaques. L'amalgame de clôtures, de barbelés et de béton - qui n'est pas encore terminé - empiète à plusieurs endroits sur les terres palestiniennes.
La semaine dernière, l'armée israélienne a commencé à démanteler les barbelés à Bilin. Le gouvernement s'est ainsi conformé à une décision de la Cour israélienne rendue il y a quatre ans. Celle-ci exigeait un nouveau tracé, jugeant que la clôture empiétait de façon trop importante sur des terrains privés palestiniens. Un nouveau mur de béton a déjà été mis en place, à quelques centaines de mètres de la clôture originale.
«Je suis très content, a réagi M. Alkhatib. Mais je serai encore plus content quand le mur sera complètement démantelé.»
Symbole de la résistance
La nouvelle a été accueillie comme une victoire populaire à Bilin. C'est que le petit village de 1800 âmes est devenu au fil des ans un véritable symbole de résistance dans les Territoires palestiniens.
Chaque vendredi depuis six ans, Bilin accueille Palestiniens, Israéliens de gauche et militants étrangers, qui manifestent contre la clôture de séparation. De l'autre côté du grillage, des soldats israéliens les ont à l'oeil. Des heurts ont souvent eu lieu. Deux personnes sont mortes dans les manifestations, d'autres ont été blessées et plusieurs ont été arrêtées.
Le mouvement est reconnu par les participants pour être non-violent, même si les organisateurs admettent qu'ils ne peuvent empêcher des jeunes de lancer des pierres sur les soldats. Israël considère le regroupement comme illégal et a recours à des moyens de dispersion de façon régulière.
Vendredi dernier, des manifestants ont conduit un bulldozer jusqu'à la clôture. Le véhicule a dû rebrousser chemin dans un nuage de gaz lacrymogènes.
Selon Mohammed Khatib, un des organisateurs des manifestations, le démantèlement de la clôture ne signifie pas la fin de la lutte pour Bilin. «Nous allons continuer de nous battre, insiste-t-il. Notre village est devenu un symbole de résistance populaire. Nous ne savons pas quel visage prendra cette résistance, mais nous allons continuer.»
Seuls 150 acres seront rendus aux villageois - 340 acres demeurent du côté israélien.
Ahmad Alkhatib espère retrouver le plein accès à ses terres. Muni d'une autorisation, l'homme de 58 ans continuait de se rendre sur une partie de son terrain presque chaque semaine. Mais l'accès dépendait du bon vouloir des soldats qui en gardaient l'entrée, dit-il.
«Avant la confiscation, je travaillais la terre, souligne-t-il. Si j'ai de nouveau accès, je vais continuer à travailler la terre. Et je vais replanter les oliviers déracinés.»
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Israël rase un cimetière musulman

Jérusalem - 27 juin 2011
Par Maan News
Jérusalem—Les autorités israéliennes ont détruit à l’aide de bulldozers plus de 100 pierres tombales dans un cimetière musulman du douzième siècle à Jérusalem samedi soir, déclare la fondation Al-Aqsa pour le Waqf et le patrimoine.
Israël rase un cimetière musulman
La fondation a indiqué que trois bulldozers, 2 camions, et environ 20 ouvriers sont entrés dans le cimetière historique de Mamilla ( Ma’man Allah ) à 23h et ont détruit plus de 100 pierres tombales, chargeant ensuite les débris des tombes dans les camions.
Un conseiller du mouvement islamique en Israël, le Sheikh Ali Abu Sheikha a noté le fondement des démolitions.
La fondation a envoyé une délégation pour documenter les destructions, et a déclaré que les ouvriers israéliens avaient quitté les lieux quand les journalistes sont arrivés.
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En 2009, Israël a exhumé plus de 1500 tombes du cimetière historique pour construire sur le site le Musée de la Tolérance financé par le Centre Américain Simon Wiesenthal.
A la suite d’une autre série de démolition dans le cimetière en août 2010, le Président de l’Assemblé Générale des Nations Unies, Ali Treki a exprimé une « profonde inquiétude » au sujet de ce qu’il décrit comme un « sacrilège et un acte provocateur contre l’esprit de la paix ainsi que contre le dialogue entre les civilisations et les religions. »
La municipalité de Jérusalem a indiqué que les pierres tombales détruites en 2010 avaient été « construites illégalement dans le but de reprendre ces terres. »
Les compagnons du prophète Muhammad, de nombreux soufis saints, des juristes et des dignitaires palestiniens seraient enterrés sur le site.
Source : Maan News
Traduction : BL pour ISM

A ceux qui exigent la libération de Shalit

Israël - 26 juin 2011
Par Khaled Amayreh
Il serait malhonnête de ne pas reconnaître les efforts acharnés que les cercles sionistes ont déployés au nom du soldat israélien emprisonné Gilad Shalit, et parmi eux, la campagne ininterrompue de la famille Shalit pour faire libérer son fils. Les Shalit ont fait des pieds et des mains pour obtenir du gouvernement israélien la libération de leur fils, de gré ou de force. Leur persévérance et leur obstination sont réellement admirables, à plus d'un terme. Il est cependant également vrai que tous ces efforts ont échoué grâce à la résilience, la patience et la détermination du mouvement Hamas.
A ceux qui exigent la libération de Shalit
Ces derniers jours et semaines, nombre de personnalités internationales ont lancé des appels au nom des Shalit. Le président français Nicolas Sarkozy, par exemple, a envoyé un courrier passionné, demandant au Hamas de libérer Shalit, citoyen à la double nationalité française et israélienne.
"Il est temps, pour les responsables de votre détention, de prendre ces décisions, de faire cesser cette séquestration indéfinie, inadmissible et révoltante," écrit Sarkozy.
Sarkozy qualifie la détention de Shalit de "violation de toutes les normes du droit international".
"Je ne me résous pas à cette interdiction qui vous est faite de pouvoir simplement communiquer, donner de vos nouvelles à vos proches et en recevoir de leur part. Comme si des échanges aussi simples, (...) représentaient un quelconque signe de 'faiblesse' de la part de ceux qui vous retiennent."
"J'exhorte ceux qui vous emprisonnent à mettre fin au sort si injuste qui vous est fait. En commençant par laisser sans délai le CICR vous rencontrer ; mais surtout en vous rendant une liberté dont vous êtes privé (...)."
Les remarques de Sarkozy aurait suscité du respect si le président français avait pris la peine de dire un mot ou deux sur le sort des plus de 6000 prisonniers politiques et résistants palestiniens qui languissent dans les geôles, les bastilles et camps de concentration israéliens.
Le fait qu'il les ait ignorés suggère que Sarkozy est malhonnête et hypocrite, ou qu'il estime que ces personnes, dont des députés élus démocratiquement, des professeurs d'université et des médecins, sont des sous-hommes ou des enfants d'un Dieu inférieur. Le ralliement total de Sarkozy au côté israélien fait que nous, Palestiniens, ainsi que tous les hommes et femmes honnêtes du monde, traitons ses remarques avec le mépris qu'elles méritent.
En outre, Shalit n'a pas été enlevé comme la machine à mensonges israélienne ne cesse de le répéter. Shalit a été fait prisonnier pendant une bataille. Il est prisonnier de guerre. Le nommer autrement relève d'une basse propagande mensongère.
De plus, Israël continue de traiter les combattants de la liberté palestiniens emprisonnés en Israël de "terroristes et d'assassins."
La vérité, c'est que ces gens sont des combattants de la liberté et des militants politiques qui se sont levés pour combattre l'occupation israélo-nazie qui a volé leur pays, détruit leurs maisons et leurs villages et expulsé leur peuple aux quatre coins du monde. Ce qui veut dire qu'Israël est totalement disqualifié pour donner des leçons aux Palestiniens sur la manière dont ils devraient résister à leurs bourreaux et aux occupants de leur terre.
Les Français, peut-être 10% de la population française, se sont engagés dans la résistance contre les nazis. Eux aussi ont été traités de terroristes et de saboteurs par les autorités de l'occupation nazie. Cependant, rétrospectivement, la plupart des gens dans le monde, et en France en particulier, saluent la mémoire de ceux qui ont sacrif leurs vies pour la libération de leur pays.
Il faut comparer les Palestiniens qui ont choisi de combattre les occupants israéliens aux 10% de citoyens français qui ont surmonté leurs peurs et ont décidé de combattre les nazis, souvent au risque de la torture et d'une mort violente.
Il est vrai que quelques-uns des détenus palestiniens qui croupissent depuis des décennies dans les prisons israéliennes peuvent avoir été impliqués dans la mort de quelques Israéliens. Toutefois, il faut replacer ces actes dans le contexte du conflit global au cours duquel la puissance occupante a assassiné des milliers de Palestiniens innocents. Et ces Israéliens tués ne l'ont pas été parce qu'ils étaient juifs. Ils l'ont été parce qu'ils étaient des envahisseurs, des occupants et des tueurs d'enfants.
Il est en effet difficile de trouver un adulte israélien qui n'ait pas de sang sur les mains. Le sionisme a transformé la société juive israélienne en une communauté de voleurs de terre, d'assassins d'enfants et de menteurs compulsifs.
Et Shalit a peut-être été impliqué lui aussi dans la mort d'enfants palestiniens à Gaza ou en Cisjordanie . Nous ne parlons pas exactement d'un petit ange, comme la hasbara israélienne caricature le soldat emprisonné.
De plus, il ne fait aucun doute que dans des circonstances normales, Shalit aurait le droit de recevoir la visite de représentants de la Croix-Rouge. Mais il ne fait non plus aucun doute qu'Israël profiterait de la moindre visite de la Croix-Rouge pour le localiser et ensuite lancer une "opération sauvetage" dans laquelle Shalit lui-même et beaucoup d'autres Palestiniens seraient probablement tués.
Les Palestiniens ont appris, et de la manière la plus dure qui soit, qu'Israël est un serpent venimeux à qui on ne peut se fier. Ceci, et seulement ceci, explique la réticence du Hamas à autoriser que la Croix-Rouge visite Shalit.
Enfin, il est impératif de clarifier quelques-unes des pratiques flagrantes et inhumaines israéliennes contre les Palestiniens qui génèrent des positions dures du côté palestinien.
Israël recourt de façon croissante à l'incarcération de milliers d'activistes palestiniens innocents, dont des intellectuels. Dans 99% des cas, le seul crime dont ces derniers sont accusés est d'avoir diffusé un communiqué ou donner une conférence dans lesquels ils conspuent l'occupation interminable de leur pays. Israël appelle cette incarcération illégale, immorale et à durée indéterminée "détention administrative". Les détenus eux-mêmes ne sont pas informés des raisons de leur détention, qui peut durer des années.
De plus, des centaines de Palestiniens sont mis en détention six mois par an, simplement parce que leurs noms apparaissent sur les écrans des ordinateurs de l'occupation israélienne.
En bref, les abus délibérés infligés par Israël aux Palestiniens ne leur laissent que très peu de choix, en particulier en l'absence de tout système judiciaire israélien crédible qui traiterait leurs griefs légitimes et leur garantirait un semblant de justice.
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Bassim Tamimi : « Vos lois militaires ne sont pas légitimes. Notre protestation est juste »

dimanche 26 juin 2011 - 06h:40 

Bassim Tamimi, l’un des leaders des manifestations hebdomadaires en Cisjordanie (An Nabi Saleh), au juge : « Vos lois militaires ne sont pas légitimes. Notre protestation est juste. »

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Bassim Tamimi
Bassim, qui est en détention préventive depuis plus de 2 mois, a plaidé non coupable pour les charges émises à son encontre et s’est défendu par un discours expliquant ses motivations pour organiser une résistance civile à l’occupation.
Après plus de 2 mois de détention préventive, le procès de Bassim Tamimi, l’un des organisateurs des manifestations hebdomadaires à An Nabi Saleh, s’est finalement tenu hier (le 05.06). Bassim a plaidé non coupable face aux charges qui sont retenues contre lui.
Dans un discours prononcé dans une salle d’audience bondée, Bassim a fièrement avoué l’organisation de la protestation dans le village : « J’organise ces manifestations populaires pour défendre nos terres et notre peuple. » Il a aussi défié la légitimité de ses juges et de leur système : « Malgré le fait de se dire la seule démocratie au Moyen Orient, vous me faites un procès qui relève de la loi martiale [...] loi qui relève d’une autorité pour laquelle je ne vote pas et qui ne me représente pas. » (voir le discours ci-dessous)
Bassim a été interrompu par la juge qui l’a avertit que ce n’était pas un procès politique et que de telles déclarations n’avaient lieu d’être dans une salle de tribunal.
Après avoir fini de lire sa déclaration (écourtée), la juge a annoncé que le protocole d’écoutes a malencontreusement été effacé. Il a également refusé de donner l’ensemble de la déclaration écrite au sténographe.
Les accusations contre Bassim sont basées sur les déclarations (discutables et obtenues sous la contrainte) d’un jeune du village. Il est accusé d’ « incitation, organisation et participation à des manifestations non-autorisées », « sollicitation à la projection de pierres », « manquement à des convocations légales » et « dérangement de procédures légales » pour avoir donner des conseils aux jeunes du village en cas d’arrestation.
La retranscription des interrogatoires de Bassim montre les motivations politiques et la non prise en compte des droits du suspect. Pendant un interrogatoire, Bassim a été accusé de « consulter des avocat(e)s et étranger(e)s pour préparer son interrogatoire », ce qui en soi n’est pas condamnable par la [leur] loi.
Déclaration complète de Bassim
Madame la juge,
Je tiens ce discours en ayant foi dans la paix, la justice, la liberté, le droit de vivre dignement et le respect de la libre pensée en l’absence de lois justes.
Chaque fois que je suis appelé à comparaitre devant votre court, je suis nerveux et effrayé. Il y a 18 ans, ma sœur a été assassinée dans une salle d’audience comme celle-ci, par une membre du personnel. Dans ma vie, j’ai été emprisonné 9 fois (environs 3 ans en tout), sans jamais avoir été accusé ou reconnu coupable de quoi que ce soit. Durant l’un de ces emprisonnement, j’ai été paralysé à la suite d’actes de torture par vos interrogateurs. Ma femme a été détenue, mes enfants bléssés, mes terres volées par les colons et ma maison est menacée de démolition.
Je suis né en même temps que l’occupation et ai vécu l’inhumanité, les inégalités, le racisme et le manque de liberté qui l’accompagne. Cependant, malgré tout cela, ma foi dans les valeurs humaines et le besoin e paix sur cette terre n’a jamais été ébranlée. La souffrance et l’oppression n’ont pas remplis mon cœur de haine pour qui que ce soit, ni enflammer des sentiments de revanche. Au contraire, elles renforcent ma foi dans la paix et la détermination nationale comme une réponse adéquate à l’inhumanité de l’occupation.
Les lois internationales garantissent le droit des peuples occupés à résister contre l’occupation. Au regard de ce droit, j’ai organisé et appelé à des manifestations populaires et pacifistes contre l’occupation, les attaques de colons et le vol de plus de la moitié des terres de mon village An Nabi Saleh, où mes ancêtres reposent depuis des temps immémoriales.
J’ai organisé ces manifestations dans le but de défendre nos terres et notre peuple. Je ne sais pas si j’ai violé vos lois de l’occupation. Aussi concerné que je le suis, ces lois ne s’appliquent pas à moi et sont dénuées de sens pour moi. Relavant des autorités de l’occupation, je les rejette et ne peut reconnaitre leur validité.
Malgré le fait de se dire la seule démocratie au Moyen Orient, vous me faites un procès qui relève de la loi martiale qui manque de toute légitimité ; cette loi relève d’une autorité pour laquelle je ne vote pas et qui ne me représente pas. Je suis accusé d’organiser des manifestations civil et pacifique qui n’ont pas un aspect militaire et sont légales au regard des lois internationales.
Nous avons le droit d’exprimer notre rejet de l’occupation sous toute ses formes ; le droit de défendre notre liberté et notre dignité en tant que peuple et de rechercher la paix et la justice dans notre pays afin de protéger nos enfants et d’assurer leur avenir.
La nature civile de nos actions est la lumière qui contre les ténèbres de l’occupation, apporte l’aube de la liberté qui réchauffe la froideur des poignets enchainées, balaye le désespoir de l’âme et met fin à des décennies d’oppression.
Ces actions mettent en avant la vraie face de l’occupation, les soldats qui pointent leurs armes sur une femmes marchant dans ses champs ou allant au checkpoint, sur un enfant qui veut boire l’eau douce de la source de ces ancêtres, contre un vieil homme qui veut s’assoir à l’ombre des oliviers, qui lui viennent de sa mère, et ont maintenant été brulés par les colons.
Nous avons épuisé toutes les actions possibles pour stopper les attaques de colons qui refusent de tenir compte de vos décisions de justice, décisions qui confirment que nous sommes les propriétaires de cette terre et ordonnent l’enlèvement de la barrière mise en place.
Chaque fois que nous tentons d’approcher nos terres, en accord avec ces décisions, nous sommes attaqués par les colons, qui nous en empêchent comme s’il s’agissait de leurs terres.
Nous manifestations sont une protestation contre l’injustice. Nous marchons main dans la main avec des Israéliens et des activistes internationaux/ales qui croient, comme nous, qu’il n’y a pas d’occupation qui tienne, que nous pourrions vivre en paix sur cette terre. Je ne sais pas quelles lois maintenues par des généraux, inhibés par la peur et l’insécurité, ou quelles sont leurs pensées sur la résistance civile lorsque ils font face à des femmes, des enfants et des personnes âgées qui portent l’espoir et des rameaux d’olivier mais je sais ce que sont la justice et la raison. Le vol de terre et l’incendie volontaire d’oliviers sont injustes. La violente répression de nos manifestations et notre détention dans vos camps ne sont pas une évidence de l’illégalité de nos actions. C’est injuste d’être jugé par une loi qui nous est imposée. Je sais que j’ai des droits et que mes actions sont justes.
Je sais que le procureur militaire m’accuse d’inciter les manifestants à jeter des pierres sur les soldats. Ce n’est pas vrai. Ce qui incite les manifestants à jeter des pierres c’est le bruit des balles, ce sont les bulldozers de l’occupation quand ils détruisent nos terres, c’est l’odeur des gaz lacrymogènes et de la fumée de nos maisons qui brûlent. Je n’incite personne à jeter des pierres mais je ne suis pas responsable de la sécurité de vos soldats quand ils envahissent notre village et attaquent ses habitants avec leur armes mortelles et leurs équipements de terreur.
Ces manifestations que j’organise ont eu une influence positive sur mes convictions ; elles me permettent de voir des gens de l’autre côté qui croient en la paix et partage ma lutte pour la liberté. Ces combattant(e)s de la liberté ont supprimé l’occupation de leur conscience et mettent leurs mains dans les notre lors des manifestations pacifiques contre notre ennemi commun, l’occupation. Ils (elles) sont devenu(e)s des ami(e)s, sœurs et frères. Nous nous battons ensemble pour un meilleur futur pour nos enfants et les leurs.
Si je suis relâché par la juge, vais-je être convaincu que la justice prévaut toujours dans ses tribunaux ? Sans parler de la justice ou de l’injustice sur laquelle débouchera ce procès, et malgré tout votre racisme, vos pratiques inhumaines et votre occupation, nous allons continuer à croire dans la paix, la justice et les valeurs humaines. Nous élevons toujours nos enfants pour l’amour : l’amour de la terre et des personnes, sont distinction de race, religion ou ethnie, comme le formulait le messager de la paix J. Christ, "aime ton ennemi(e)". Avec amour et justice, nous construisons la paix et l’avenir.
A propos de Bassim Tamimi
Bassim est un activiste palestinien de longue date, venant du village d’An Nabi Saleh, 20 km au nord de Ramallah. Il est marié à Nariman Tamimi avec qui il est parent de 4 enfants : Wa’ed, Ahed, Mohammed et Salam.
En tant qu’activiste, il a été arrêté 11 fois par l’armée israélienne, et a ainsi passé environ 3 ans dans les prisons israéliennes en détention administrative, bien qu’il n’ait jamais été condamné à aucun délit. De plus, ni lui ni son avocat n’ont pas eu accès à la "preuve secrète" retenue contre lui.
En 1993, Bassim était arrêté pour suspicion de meurtre sur un colon de Beit El (colonie à 5 km au nord de Ramallah). Pendant ses semaines d’interrogations, il a été torturé par l’israélien Shin Bet dans le but d’obtenir des aveux de sa part. Pendant l’interrogatoire, à cause de la torture, Bassim s’est effondré et a du être transporté à l’hôpital ou il a fait une semaine de coma.
En tant qu’un des organisateurs des manifestations à An Nabi Saleh et que coordinateur du village avec le comité populaire, Bassim a été traité sévèrement par l’armée. Depuis que les manifestations ont débuté dans le village (décembre 2009), sa maison a été attaquée et fouillée plusieurs fois, sa femme a été arrêtée deux fois, et deux de ses fils ont été blessés : Wa’ed (14 ans) a été hospitalisé 5 jours après qu’une balle en caoutchouc l’ait atteint à la jambe, et Mohammed (8 ans) a été blessé à l’épaule par un gaz lacrymogène, qui a été tiré directement sur lui.
Rapidement après que les manifestations débutent dans le village, l’administration civile israélienne a délivré des ordres de démolitions pour les bâtiments construits en zone C. La maison de Bassim et Nariman en fait partie, alors qu’elle a pourtant été construite en 1965.
Antécédents législatifs
Le 24 mars 2011, un contingent massif de soldatEs a attaqué la maison de Bassim et Nariman vers midi, après le retour de Bassim qui venait préparé une rencontre avec un diplomate européen. Il a été arrêté et accusé.
Les preuves principales sur les accusations de Bassim proviennent de déclarations d’un jeune de 14 ans, Islam Dar Ayyoub (également d’An Nabi Saleh), qui fut arrêté manu militari dans la nuit du 23 janvier. Dans son interrogatoire le matin suivant son arrestation, Islam a prétendu que Bassim et Naji structuraient des groupes de jeunes en "brigade", chargée de différentes responsabilités durant les manifestations : projection de pierres, blocage des routes, etc.
Lors d’un "procès dans le procès" (durant le procès d’Islam justement), cherchant à démontrer que ses aveux ne sont pas recevables, il a été prouvé que son interrogatoire était totalement faussé et violé les droits reconnus par la loi israélienne sur la jeunesse au regard des points suivants :
-  Malgré qu’il soit mineur, il a été interrogé le matin suivant son arrestation, sans avoir eu le droit de dormir.
-  Il n’a pas eu droit aux conseils de son avocat, qui lui même n’a pas eu le droit de le voir.
-  Il n’a pas eu le droit à la présence de l’un(e) de ses parent(e)s.
-  Il n’a pas été informé du droit de gardé le silence et ses interrogateurs/trices lui ont dit qu’il "devait dire la vérité".
-  Seulement l’un(e) de ses interrogateurs/trices était qualifié(e) pour interroger des jeunes.
Alors que ce procès dans le procès n’a pas été conclut, la preuve révélée a déjà été portée devant la court d’appel du tribunal militaire afin d’annuler la décision et la détention à domicile d’Islam.
Durant les 2 derniers mois, l’armée a arrêté 24 habitant(e)s d’An Nabi Saleh à l’occasion des manifestations. La moitié d’entre elles/eux sont des mineurs, le plus jeune d’entre eux à 11 ans.
Depuis le début des manifestations en décembre 2009, 71 habitant(e)s du village ont été arrêté(e)s, soit plus de 10% de la population du village qui compte 550 habitant(e)s.
Les arrestations de Bassim et Naji1 correspondent aux arrestations systématiques des leaders des manifestations, comme c’est la cas dans les village de Bi’lin et Ni’ilin.
Encore récemment, la court d’appel du tribunal militaire a aggravé la sentence d’Abdallah Abu Rahmah de Bi’lin, amenant sa peine à 16 mois de prison pour incitation et organisation de manifestations illégales. Il avait été libéré en mars dernier.
L’arrestation et le procès d’Abdallah ont été vivement condamnés par la communauté internationale, notamment Catherine Ashton, ministre britannique et européenne des Affaires Étrangères. De sévères critiques des arrestations ont également été émises par des organisations de droits de l’Homme en Israël et dans le monde, parmi lesquelles B’tselem, ACRI, Human Right Watch (qui a déclaré le procès d’Abdallah injuste) et Amnesty International (qui a déclaré Abdallah prisonnier de conscience).
6 juin 2011 - Popular Struggle - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.popularstruggle.org/cont...
Traduction de l’anglais : Mahmoud
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Niez ! Niez !

publié le samedi 25 juin 2011
Uri Avnery – 18 juin 2011

 
En langage israélien, nier le “caractère juif” de l’État équivaut au pire des crimes politiques : prétendre qu’Israël est un “État de tous ses citoyens”.
J’EN AI assez de toutes ces âneries à propos de la reconnaissance d’Israël comme “l’État Juif”
Elles sont fondées sur un ensemble de phrases creuses et de définitions vagues, dépourvues de tout contenu réel. Elles servent beaucoup d’objectifs différents, presque tous malveillants.
Pour Benjamin Nétanyahou c’est une astuce qui sert à faire obstacle à la création d’un État Palestinien. Cette semaine il a déclaré que le conflit n’avait tout simplement pas de solution. Pourquoi ? Parce que les Palestiniens ne sont pas d’accord pour reconnaître etc. etc.
Quatre membres de droite à la Knesset viennent de déposer une proposition de loi donnant pouvoir au gouvernement de refuser d’enregistrer de nouvelles ONG et de dissoudre celles qui existent si elles “refusent le caractère juif de l’État”.
Cette nouvelle proposition de loi s’inscrit dans une série de propositions de lois visant à restreindre les droits civils des citoyens arabes, tout comme ceux des citoyens de gauche.
Si feu le Dr. Samuel Johnson vivait dans l’Israël d’aujourd’hui, il formulerait différemment son fameux dicton sur le patriotisme : “La reconnaissance du caractère juif de l’État est le dernier refuge d’un escroc.”
EN LANGAGE ISRAÉLIEN, nier le “caractère juif” de l’État équivaut au pire des crimes politiques : prétendre qu’Israël est un “État de tous ses citoyens”.
Pour un étranger, cela peut paraître quelque peu bizarre. Dans une démocratie, il est clair que l’État appartient à tous ses citoyens. Si vous dites cela aux États-Unis, vous énoncez une évidence. Dites-le en Israël et vous frôlez dangereusement la trahison. (Il en va de même pour nos “valeurs communes” dont nous nous gargarisons tant.)
En fait, Israël est bien un État de tous ses citoyens. Tous les citoyens israéliens adultes – et eux seuls – ont le droit de voter pour la Knesset. La Knesset nomme le gouvernement et élabore les lois. Elle a promulgué de nombreuses lois déclarant qu’Israël est un “État juif et démocratique”. Dans dix ou cent ans, la Knesset pourrait hisser les couleurs du catholicisme, du boudhisme ou de l’islam. Dans une démocratie, ce sont les citoyens qui sont souverains, non une formule verbale.
QUELLE FORMULE ? – on peut bien poser la question.
Les tribunaux préfèrent les mots “État juif et démocratique”. Mais c’est loin d’être la seule définition rencontrée.
Celle la plus largement utilisée est simplement “État juif”. Mais elle n’est pas suffisante pour Nétanyahou et consorts, qui parlent de “l’État-nation du peuple juif”, expression qui a une belle consonnance 19ème siècle. “L’État du peuple juif” est aussi très populaire.
La seule chose que ces appellations ont en commun est leur parfaite imprécision. Que désigne le mot “juif” ? Une nationalité, une religion, une tribu ? Qui sont les “membres du peuple juif” ? Ou, encore plus vague, la “Nation juive” ? Est-ce qu’elle comprend les membres du Congrès qui promulguent les lois des États-Unis ? Ou les cohortes de Juifs qui ont la charge de la politique des États-Unis au Moyen Orient ? Quel pays représente l’ambassadeur juif du Royaume Uni à tel Aviv ?
Les tribunaux se sont colletés avec la question : où se situe la frontière entre “juif” et “démocratique” ? Que signifie “démocratique” dans ce contexte ? Un État “juif” peut-il être réellement démocratique, ou un État “démocratique” peut-il réellement être “juif” ? Toutes les réponses fournies par des juges érudits et des professeurs réputés sont artificielles, ou, comme nous disons en hébreu, elles “se tiennent sur des pattes de poulets”.
REVENONS aux origines : le livre écrit en allemand par Theodor Herzl, le père fondateur du sionisme, et publié en 1896. Il l’appelait “Der Judenstaat”.
Malheureusement, c’est un terme allemand typique intraduisible. On le traduit généralement par “l’État juif” ou “l’État des Juifs”. L’une et l’autre formules sont absolument fausses. L’approximation la plus approchée serait, en anglais, “the Jewstate”.
Si cela a une légère tonalité antisémite, ce n’est pas par accident. Cela peut produire un choc chez certains, mais le mot n’a pas été inventé par Herzl. Il a été utilisé pour la première fois par un noble prussien au nom impressionnant – Friedrich August Ludwig von der Marwitz – qui mourut 23 ans avant même la naissance de Herzl. C’était un antisémite convaincu bien avant qu’un autre allemand ait inventé le terme “anti-sémitisme” comme une expression de la saine culture allemande.
Marwitz, général ultra conservateur, était opposé aux réformes libérales proposées à l’époque. En 1811 il mettait en garde contre le fait que ces réformes feraient de la prusse un “Judenstaat”, un État juif. Il ne voulait pas dire que les Juifs étaient sur le point de constituer une majorité en Prusse, qu’à Dieu ne plaise, mais que les prêteurs et autres marchands juifs louches allaient corrompre le caractère du pays et balayer les bonnes vieilles vertus prussiennes.
Herzl lui-même ne rêvait pas d’un État qui appartienne à tous les Juifs du monde. Tout au contraire – sa vision était que tous les vrais Juifs iraient au Judenstaat (soit en Argentine, soit en Palestine, il n’avait pas encore décidé). Ceux-là – et seulement ceux-là – resteraient à partir de là “Juifs”. Tous les autres se feraient assimiler dans leurs nations hôtes et cesseraient en même temps d’être juifs. C’est loin, très loin de la notion d’“État-nation du peuple juif” tel que le conçoivent beaucoup des sionistes d’aujourd’hui, y compris ces millions d’entre eux qui n’imaginent pas d’immigrer en Israël.
LORSQUE J’ÉTAIS enfant, j’ai pris part à des dizaines de manifestations contre le gouvernement britannique de la Palestine. Dans toutes, nous chantions en chœur “Immigration libre ! État hébreu !” Je ne me souviens pas d’une seule manifestation où le slogan aurait été “État juif”.
Cela était tout à fait naturel. Sans que personne ne l’ait décidé, nous faisions une claire distinction entre les gens qui parlaient hébreu en Palestine et les Juifs de la diaspora. Quelques uns d’entre nous en ont fait une idéologie, mais pour la plupart des gens c’était tout simplement l’expression naturelle de la réalité : agriculture hébraïque et tradition juive, résistance hébraïque et religion juive, kibboutz hébreux et shtetl juifs. Yishuv hébreu (la communauté nouvelle du pays) et diaspora juive. Se faire appeler “juif de la diaspora” était l’insulte suprême.
Pour nous il ne s’agissait en aucune façon d’antisionisme. Tout au contraire : le sionisme souhaitait créer une vieille-nouvelle nation en Eretz Israël (comme on nomme la Palestine en Hébreu), et cette nation était évidemment tout à fait distincte des Juifs d’ailleurs. C’est seulement l’Holocauste, avec son énorme impact émotionnel, qui a changé les règles du langage.
Alors, comment la formule “État juif” est-elle apparue ? En 1917, en pleine première guerre mondiale, le gouvernement britannique émit ce que l’on a appelé la Déclaration Balfour qui proclamait que “le gouvernement de Sa Majesté envisageait favorablement l’implantation en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif…”
Chaque mot était soigneusement choisi, après des mois de négociations avec les dirigeants sionistes. L’un des principaux objectifs britanniques était de gagner les Juifs américains et russes à la cause alliée. La Russie révolutionnaire était sur le point de se retirer de la guerre, et l’entrée en guerre de l’Amérique isolationniste était essentielle.
(À ce propos, les Britanniques refusèrent la formulation “transformation de la Palestine en un foyer national pour le peuple juif”, insistant sur “en Palestine” – excluant ainsi à l’avance la partition du pays.)
EN 1947 les Nations unies n’ont pas décidé le partage de la Palestine entre ses populations arabes et juives. Cela ne dit rien sur le caractère des deux États futurs – il s’agit simplement des définitions utilisées à l’époque par les deux parties en guerre. Environ 40% de la population du territoire alloué à l’État “juif” étaient arabes.
Les partisans de l’“État juif”accordent beaucoup d’importance à la phrase de la “Déclaration de création de l’État d’Israël” (généralement appelée “Déclaration d’indépendance”)qui comporte bien les mots “État juif”. Après avoir cité la résolution des Nations Unies qui appelait à la création d’un État juif et d’un État arabe, la déclaration se poursuit par : “ En conséquence nous… en vertu de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, déclarons par la présente la création d’un État juif en Eretz Israël, sous le nom d’État d’Israël.”
Cette phrase ne dit absolument rien sur le caractère du nouvel État, et le contexte est purement formel.
L’un des paragraphes de la Déclaration (dans sa version originale en hébreu) parle du “peuple hébreu” : “Nous tendons les mains à tous les États voisins et à leurs peuples dans une offre de paix et de bon voisinage, et nous les appelons à établir des liens de coopération et d’aide mutuelle avec le peuple hébreu indépendant de cette terre.” Cette phrase est falsifiée de façon flagrante dans la traduction anglaise officielle qui a remplacé les derniers mots par “le peuple juif souverain installé sur sa propre terre.”
En fait, il aurait été tout à fait impossible d’aboutir à un accord sur quelque formule idéologique que ce soit, dans la mesure où la Déclaration avait été signée par les chefs de toutes les factions, depuis les ultra-orthodoxes anti-sionistes jusqu’au parti communiste inféodé à Moscou.
TOUT DISCOURS sur l’État juif” conduit inévitablement à la question : que sont les Juifs – une nation ou une religion ?
La doctrine israélienne officielle dit que “Juif” qualifie à la fois une nationalité et une religion. La communité juive, à la différence de toutes les autres, est à la fois nationale et religieuse. Chez nous, nation et religion ne font qu’une seule et même réalité.
La seule porte d’entrée dans cette communauté est religieuse. Il n’y a pas de porte nationale.
Des centaines de milliers d’immigrants russes non-juifs sont venus en Israël avec leurs parents juifs dans le cadre de la loi du retour. Cette loi est très ouverte. Pour attirer les Juifs, elle permet à des parents même éloignés de venir avec eux, y compris le conjoint du petit-fils ou de la petite-fille d’un Juif. Beaucoup de ces non-juifs veulent être juifs pour être considérés comme des Israéliens à part entière, mais ils ont vainement tenté de se faire admettre. Sous la loi israélienne, un Juif est une personne “née d’une mère juive ou convertie et qui n’a pas adopté une autre religion”. C’est une définition purement religieuse. La loi religieuse juive dit que pour cela, seule la mère compte, pas le père.
Il est extrêmement difficile de se convertir en Israël. Les rabbins exigent que le converti satisfasse aux 613 commandements de la religion juive – ce qui est le cas de très peu d’Israéliens reconnus comme tels. Mais on ne peut devenir un membre officiel de la “nation” juive authentique en empruntant aucune autre porte. On devient membre de la nation américaine en acceptant la citoyenneté américaine. Rien de tel n’existe ici.
Nous avons une bataille en cours à ce sujet en Israël. Certains veulent qu’Israël soit un État israélien, appartenant au peuple israélien, vraiment un “État de tous ses citoyens”. Certains veulent nous imposer la loi religieuse supposée fixée par Dieu pour toujours sur le Mont Sinaï il y a quelques 3200 ans, et abolir toutes les lois contraires édictées par la Knesset élue démocratiquement. Beaucoup ne veulent aucun changement.
Mais en quoi, au nom de Dieu (désolé), cela concerne-t-il les Palestiniens ? Ou les Islandais d’ailleurs ?
L’EXIGENCE que les Palestiniens reconnaissent Israël comme “l’État juif” ou comme “l’État-nation du peuple juif” est absurde.
Comme diraient les Britanniques, ce n’est pas leur foutue affaire. Ce serait équivalent à une intervention dans les affaires internes d’un autre pays.
Mais un de mes amis a suggéré une façon simple de s’en sortir : la Knesset peut simplement décider de changer le nom de l’État en quelque chose comme “La république juive d’Israël”, de façon que tout accord de paix entre Israël et l’État Arabe de Palestine intègre automatiquement la reconnaissance exigée.
Cela mettrait aussi Israël en conformité avec l’État auquel il ressemble le plus : “La république islamique du Pakistan”, qui a vu le jour à peu près à la même époque, après la partition de l’Inde, à la suite d’horribles massacres réciproques, après la création d’un énorme problème de réfugiés et une guerre de frontière sans fin au Cachemire. Et la bombe atomique, naturellement.
Beaucoup d’Israéliens seraient choqués par la comparaison. Quoi, nous ? Semblables à un État théocratique ? Sommes-nous en train de nous rapprocher du modèle pakistanais et de nous écarter du modèle américain ?
Que diable, qu’il nous suffise de le nier !
Article écrit en hébreu et en anglais le 18 juin 2011, publié sur le site de Gush ShalomTraduit de l’anglais "Deny ! Deny !" pour l’AFPS : FL

Flottille pour Gaza : Israël met les médias en garde

publié le dimanche 26 juin 2011
Afp

 
Après le droit international et les droits des Palestiniens, c’est la liberté de la presse que "la seule démocratie au Proche-Orient" veut écraser. Après avoir aussi menacé de mort des citoyens non violents qui ne font que leur devoir de solidarité devant l’injustice et la violence imposées à un peuple assiégé. [1]
Les journalistes étrangers qui embarqueront à bord de la flottille internationale encourent une interdiction d’entrer de dix ans en Israël. La dizaine de bateaux transportant de l’aide humanitaire à Gaza doit appareiller de Grèce dans les prochains jours.
Selon le Bureau de presse gouvernemental (GPO) israélien, les membres des médias étrangers qui prendront part à l’expédition sont passibles d’une interdiction d’entrée de dix ans en Israël. « La flottille a l’intention de violer sciemment le blocus (maritime) qui a été reconnu légal et conforme à tous les traités et au droit international », a écrit le directeur du GPO, Oren Helman, dans une lettre adressée aux représentants des organes de presse étrangers basés en Israël.« Que les choses soient bien claires (…) la participation à cette flottille est une violation volontaire de la loi israélienne et est susceptible de coûter aux participants une interdiction d’entrée en Israël pendant dix ans, la confiscation de leur matériel et des sanctions supplémentaires », non précisées, affirme M. Helman.
Des militants de 22 pays ont prévu d’appareiller de Grèce cette semaine à bord d’une dizaine de bateaux dans le cadre d’une « flottille de la liberté » transportant de l’aide humanitaire à Gaza, malgré des menaces d’Israël et l’opposition de l’ONU.
La presse étrangère proteste
Dans un communiqué, l’Association de la presse étrangère (FPA), qui représente les journalistes étrangers couvrant Israël et les Territoires palestiniens, a aussitôt protesté contre cette lettre, estimant qu’« elle envoie un message glaçant aux médias internationaux et pose de sérieuses questions quant à l’engagement d’Israël en faveur de la liberté de la presse ».
« Les journalistes couvrant un événement d’actualité légitime doivent être autorisés à faire leur travail sans menaces ni intimidation. Nous exhortons le gouvernement (israélien) à revenir immédiatement sur cette décision », selon le communiqué de la FPA.
Jeudi, Israël a prévenu qu’il était « déterminé » à arrêter cette nouvelle flottille. « Israël a le droit d’autodéfense », l’opération « entre clairement dans le cadre d’une démarche politique », « relève de la provocation et n’a rien à voir avec une aide humanitaire », a justifié à New York l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Ron Prosor.
Rassemblant cette année 350 militants de la cause palestinienne dont l’écrivain suédois Henning Mankell, ainsi que quelques journalistes [2], cette initiative pour briser le blocus de Gaza imposé depuis cinq ans par Israël, et qui se veut pacifique, se reproduit pour la deuxième année consécutive.
En mai 2010, une première tentative d’approcher de Gaza (territoires palestiniens) a coûté la vie à neuf personnes après l’assaut sanglant de la marine israélienne contre le ferry turc Mavi Marmara, qui servait de navire amiral à la flottille.
[1] Intro : CL, Afps
[2] de très nombreux journalistes des télévisions, radios et presse écrite nationales et internationales -y compris venant d’Israël- seront présent-e-s sur les bateaux de la Flottille.
publié par le Soir
note : CL, Afps

"4,8 millions de réfugiés palestiniens bénéficient de l’aide de l’UNRWA"

publié le dimanche 26 juin 2011
Entretien avec Filippo Grandi

 
L’Italien Filippo Grandi est à la tête de l’UNRWA depuis le 20 janvier 2010. Rencontre avec le commissaire général de cette agence onusienne qui s’occupe des réfugiés palestiniens au Proche-Orient.
L’Office des Nations unies de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA, en français) fournit des services sociaux, de santé et d’éducation aux quelque 750 000 personnes, chassées de leurs terres à l’issue de la création d’Israël en 1948 [1] et après la guerre de 1967, et à leurs descendants. Opérationnelle depuis mai 1950, cette agence de l’ONU a vu son mandat prolongé encore jusqu’en 2014, en l’absence de solution politique à la question des populations réfugiées.
Jeune Afrique : En 2011, qui est-ce qui profite encore de l’aide de l’UNRWA, et comment ?
Filippo Grandi : Ce sont 4,8 millions de réfugiés palestiniens qui bénéficient de l’aide de l’agence, à l’intérieur et en dehors de 58 camps reconnus, en Cisjordanie, à Gaza, en Syrie, en Jordanie et au Liban. Quelque 60 % de nos ressources vont à l’éducation puisque 500 000 enfants vont tous les jours dans nos écoles.
Les financements sont-ils suffisants ?
Hélas, les contributions baissent depuis 2008, crise financière oblige, tandis que la population que nous aidons a crû de 3 %. Pour 2011, seules la Suède et la Grande-Bretagne sont parvenues à augmenter leur aide, alors que nous avons un déficit de 60 millions de dollars.
Y a-t-il des contributeurs africains à l’UNRWA ?
Les pays du Maghreb nous apportent un réel soutien politique durable. L’Afrique du Sud, à cause de son histoire, est très sensible à la question palestinienne et offre une contribution modeste mais fidèle et symbolique. Il en va de même pour la Mauritanie ou le Sénégal, qui préside aussi à l’ONU le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. La Libye nous fait parfois des dons importants mais de façon irrégulière.
Quelle est la situation des réfugiés de Gaza ?
Deux tiers des Gazaouis sont des réfugiés, et ils bénéficient d’un tiers des activités de l’UNRWA. La bande de Gaza connaît une crise humanitaire mais c’est bien sûr réducteur : la distribution d’aide ne résoudra pas la situation politique. Je salue l’ouverture du point de passage de Rafah à laquelle a procédé l’Égypte, qui est un geste symbolique. Elle reste cependant prudente et c’est tout-à-fait compréhensible. Cette réouverture est d’une importance psychologique capitale pour les Gazaouis, qui ont exprimé une grande joie ce jour-là.
Comment les réfugiés ressentent-ils les progrès de la réconciliation entre le Fatah et le Hamas ?
Dans l’ensemble ils sont indifférents à qui gouverne car ils sont préoccupés au quotidien par comment trouver de quoi manger, payer l’électricité… Mais la reconnaissance de leurs droits est pour eux une question de principe.
Quel rôle jouent-ils dans les négociations sur l’avenir de la Palestine ?
Actuellement ils ne peuvent jamais voter et n’ont jamais été consultés sur les orientations politiques. Mais ils sont un élément clé de l’avenir de la région, il faudra les inclure dans les discussions. Pour l’instant, la possible reconnaissance de l’État palestinien à l’ONU en septembre ne changera rien pour eux. Ils peuvent être une force positive dans la paix, mais aussi source d’instabilité s’ils en sont exclus.
Et en Syrie, comment vivent-ils la révolte actuelle contre le régime ?
Ils sont environ 460 000 dans le pays, dont 30 000 près de Deraa, la première ville soulevée où nous avons dû fermer une douzaine d’écoles pendant quelques jours au mois de mars. Dans le camp de Yarmouk, près de Damas, il y a eu des affrontements entre factions palestiniennes soutenant ou non le régime syrien. Il n’a pas de bilan officiel mais nous sommes très inquiets. En période de crise politique, les populations étrangères sont toujours plus vulnérables et plus facilement victimes de manipulation.

Propos recueillis à Paris par Constance Desloire.
[1] dès la violence et la terreur imposées aux Palestiniens par les milices juives en 1947, en fait
publié par Jeune Afrique le 20 juin
note : CL, Afps

Le "Louise Michel" est prêt à partir et rejoindre le "Dignité al Karama"

publié le lundi 27 juin 2011
Campagne "un bateau français pour Gaza"

 
Avec le "Dignité al Karama" qui a quitté la France samedi pour se rendre en eaux internationales où il rejoindra la Flottille de la Liberté, le "Louise Michel" portera la voix des Français-e-s qui dans un immense élan de solidarité internationale soutiennent la campagne "un bateau français pour Gaza", exigeant que les droits du peuple palestinien soient enfin respectés et le blocus illégal de Gaza levé.
Jo LeGuen, célèbre marin breton et membre de l’équipage, présente le "Louise Michel" :
Le Dignité al Karama au départ de France :

Les Palestiniens déterminés à obtenir l’adhésion pleine de leur Etat à l’ONU

publié le lundi 27 juin 2011
Nouvelobs

 
Les Palestiniens sont déterminés à réclamer le statut de membre à part entière pour leur Etat à l’ONU en septembre, a affirmé dimanche le président Mahmoud Abbas lors d’une réunion de la direction palestinienne à Ramallah
La réunion du Comité central du mouvement Fatah et du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), sous l’autorité de M. Abbas, a porté sur les préparatifs en vue de l’adhésion à l’ONU d’un Etat de Palestine basé sur les frontières de juin 1967 (soit la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est).
"Il y en a évidemment qui disent encore que notre décision d’aller à l’ONU est une tactique et une manoeuvre de notre part", s’est défendu le président palestinien. "Mais nous considérons que c’est une mesure indispensable en cas d’échec des négociations", a ajouté M. Abbas en soulignant explicitement que "jusque-là il n’y a pas eu de plan politique acceptable pour une reprise des négociations" de paix avec Israël "sur la base des résolutions internationales, la solution à deux Etats et l’arrêt de la colonisation".
"Nous avons donc pris la décision d’aller en septembre à l’ONU pour obtenir le statut de membre à part entière pour l’Etat de Palestine dans cette organisation internationale", a insisté le chef de l’Autorité palestinienne.
Les Etats-Unis et plusieurs pays européens, comme l’Allemagne et l’Italie, alliées d’Israël, sont opposés à une telle démarche. D’autres, comme la France et l’Espagne, gardent leur option ouverte, ayant laissé entendre qu’ils pourraient éventuellement reconnaître un Etat palestinien.
La communauté internationale veut croire à la reprise du processus de paix, au point mort depuis septembre 2010, et exerce une certaine pression sur les Palestiniens et les Israéliens, mais jusqu’à présent en vain.
Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a évoqué dimanche la tenue en juillet à Washington d’une réunion du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) sur le Proche-Orient, affirmant que la proposition de Paris d’une conférence de paix n’était pas enterrée.
"Le 11 juillet (...), il va y avoir une réunion à Washington du Quartette pour, à partir du discours de (Barack) Obama et de la proposition française, appeler les parties à se réunir", a déclaré M. Juppé.
Le président Barack Obama s’est prononcé le 19 mai pour la première fois en faveur de pourparlers pour un Etat palestinien sur la base des lignes de 1967, moyennant des échanges de territoires négociés avec Israël, ce qu’a rejeté Israël.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a affirmé à l’AFP dimanche que la demande de reconnaissance à l’ONU n’entrave pas le processus de paix mais le complète : "Nous estimons qu’il n’y a pas de contradiction entre ces deux demandes".
"Il est temps que la communauté internationale approuve l’adhésion d’un Etat palestinien à l’ONU selon les lignes de 1967. Cette mesure est inévitable si elle veut préserver le processus de paix ainsi que (...) la stabilité et la paix dans la région", a plaidé M. Erakat qui a déploré "le refus injustifiable de l’administration américaine".
Lors de leur réunion, les dirigeants de l’OLP et du Fatah ont aussi abordé le dossier de la réconciliation avec le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, qui achoppe sur le nom du prochain Premier ministre chargé de diriger un gouvernement non partisan jusqu’aux élections palestiniennes prévues l’an prochain.
Le Hamas refuse "catégoriquement" que l’actuel Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Salam Fayyad, candidat du président Abbas, prenne les rênes du cabinet de transition.
En ouvrant la réunion à Ramallah dimanche, le président Abbas s’est déclaré toujours "déterminé" à aller à Gaza pour discuter de la réconciliation : "Depuis longtemps, je dis que j’irai à Gaza et maintenant je répète que je suis déterminé à aller à Gaza et ce sera une surprise pour tout le monde".

« Nous vous déconseillons formellement d’y aller »

publié le lundi 27 juin 2011
Elise Barthet

 
Il l’a dit et répété : s’il ne s’oppose pas ouvertement à l’initiative, le Quai d’Orsay met clairement en garde les ressortissants français décidés à embarquer à bord de la flottille contre "les risques sécuritaires liés à une telle entreprise". "En mer, tout peut arriver, insiste le ministère. C’est très dangereux". L’assaut lancé en 2010 par les commandos israéliens contre la première flottille s’était soldé par la mort de neuf passagers turcs.
"Il faut comprendre que la situation a évolué à Gaza depuis l’an passé. Certes, l’allègement du blocus annoncé par Israël en juin 2010 n’est pas suffisant, mais il va dans le bon sens", estime le Quai d’Orsay. Tout en appelant l’Etat hébreu à autoriser "l’ensemble des exportations de biens commerciaux et la libéralisation des conditions de circulation des personnes de et vers la bande de Gaza", Paris estime que l’acheminement par voie terrestre reste le moyen le plus sûr pour faire parvenir l’aide humanitaire aux Gazaouis.
PROTECTION CONSULAIRE
Malgré tout, les autorités ont assuré aux passagers de la flottille qu’ils pourront bénéficier d’une protection consulaire et de l’assistance des services du ministère à l’étranger."Cela s’applique à tous nos ressortissants sans discrimination, explique le Quai d’Orsay. Le problème, c’est que nous ne pouvons pas toujours en user comme nous le souhaiterions." En d’autres termes, en cas d’arraisonnement des bateaux et de détention en Israël, la réaction des diplomates "dépendra nécessairement de l’attitude des autorités locales et du comportement des militants". Dans ces conditions, aucun dispositif spécifique ne peut être prévu pour parer à d’éventuelles difficultés.
Pourtant, l’an passé, c’est précisément la question du rapatriement des passagers de la flottille qui avait posé problème et grippé les relations entre les militants français et les autorités. Thomas Sommer-Houdeville, l’un des membres de l’expédition, s’était vivement ému de la réaction de Paris après l’assaut des commandos israéliens. "Très franchement, expliquait-il dans un chat au Monde.fr, on s’est senti abandonnés (...) Ceux qui nous ont sauvés, moi et mes deux copains, ce sont les Grecs". Un témoignage évidemment mal reçu par le Quai d’Orsay, qui ne s’était pas privé de répliquer.
"UN BOUT DE TERRITOIRE FRANÇAIS EN MÉDITERRANÉE"
Les échanges entre les deux parties sont aujourd’hui plus courtois. Le comité de coordination de la campagne française a rencontré à plusieurs reprises des représentants du ministère des affaires étrangères. "Nous leur avons exposé nos objectifs et ils nous ont recommandé de ne pas y aller. Pour eux, la flottille reste une réponse inappropriée à une situation inacceptable", explique Claude Léostic, membre du comité de coordination de la campagne "Un bateau français pour Gaza".
Seulement, "nous ne sommes plus dans la même configuration qu’en 2010", estime la vice-présidente de l’Association France-Palestine Solidarité. "Les Français engagés sur la première flottille n’étaient pas très nombreux. Ils portaient un espoir. Cette fois, le mouvement incarne une volonté profonde de la société civile française de voir changer les choses. Nous sommes l’émanation des milliers de personnes qui ont soutenu notre campagne."
Par ailleurs, cette année, la délégation française a affrété deux bateaux, dont un navire qui devrait appareiller sous peu d’un port français. Pour les militants, le symbole est fort. "L’embarcation qui voguera sous pavillon hexagonal (le "Dignité-Al Karama a quitté les côtes corses samedi, ndlr) sera un bout de territoire français en Méditerranée. Le gouvernement devra en tenir compte", affirme Claude Léostic.
Elise Barthet
Le 27 juin 2011

Claude Léostic, pour l’AFPS, sera sur l’un des bateaux français pour Gaza dans la Flottille de la Liberté II

publié le dimanche 26 juin 2011
Françoise Leblon, AFPS

 
Elle représentera l’Afps sur l’un des bateaux français de la Flottille de la Liberté II qui prendra la mer dans les tout prochains jours, porteuse de solidarité et de l’espoir que tombe le blocus illégal de Gaza, que soient reconnus les droits des Palestiniens et que la justice prévale enfin.
Vice-présidente de l’association depuis 2003, elle est l’une des porte-parole et coordinatrices de la Campagne "Un bateau français pour Gaza", et représente la France dans le comité de pilotage international de la Flottille de la Liberté II, avec Thomas Sommer de la CCIPPP.
A ce titre, depuis des mois Claude s’est transformée en globe-trotter infatigable, au gré des réunions internationales qui se sont tenues dans les différents pays européens participant à la Flottille II.
Militante internationaliste depuis la fin des années 1960, elle s’engage dans la solidarité avec la Palestine dès le début des années 1970 et adhère à l ’Association Médicale Franco-Palestinienne (AMFP)
De la fusion entre l’AMFP et l’Association France Palestine (AFP) naîtra en 2001 l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS), dont elle est, avec Isabelle Avran, l’une des deux vice- présidentes, jusqu’au dernier congrès de l’association.
En 2001, suite à la répression féroce qui s’est abattue sur la Palestine dès le début de la seconde Intifada, elle part en Palestine, mandatée par l’AFPS, pour la représenter. Elle travaille en lien avec la société civile palestinienne (GIPP), ensemble ils organisent la venue de centaines d’internationaux à Noël 2001.
En mars 2002 elle se trouve à Ramallah avec 150 internationaux lorsque l’armée israélienne investit la ville. C’est l’opération « Rempart », la réoccupation militaire brutale de toutes les villes de Cisjordanie. Ils décident de forcer le blocus auquel est soumis le président Arafat, et se rendent dans la Mouqata’a assiégée, accompagnés des seuls médias. Ils y resteront pendant « cinq semaines de siège dur et d’intimidation », ce qui sauvera certainement la vie du président à ce moment là. Depuis Claude est interdite de retour en Palestine par la puissance occupante, mais elle poursuit sa « lutte de solidarité avec ce peuple qui se bat contre le colonialisme, l’oppression et l’occupation, et pour ses droits légitimes. »
C’est pourquoi elle était, en décembre 2009, pour l’AFPS, l’une des coordinatrice de la Marche de la Liberté pour Gaza (décembre 2009 - janvier 2010), qui fut bloquée en Egypte et ne put franchir le passage de Rafah. « Cette Marche avortée reste un succès car elle a permis, dans un grand élan collectif de solidarité internationale, de faire savoir au monde l’injustice coloniale qui veut faire plier Gaza et qu’elle témoigne de la détermination des citoyens du monde à faire prévaloir le droit sur la force brutale de l’occupation . »(http://www.france-palestine.org/art...).
Et c’est pourquoi, naturellement, elle représentera l’Afps sur l’un des bateaux français de la Flottille de la Liberté II qui prendra la mer dans les tout prochains jours, porteuse de solidarité et de l’espoir que tombe le blocus illégal de Gaza et que la justice prévale enfin.
Au nom de tous ceux et celles qui se sont mobilisés pour la rendre possible et pour dire à la population assiégée de Gaza que ce n’est pas un hasard si nos bateaux s’appellent "Dignité" et "Louise Michel".
Retrouvez la dans un entretien paru dans Libération
ainsi qu’une video lors du rassemblement pour le départ de la flotille à Marseille :
Photos
Focus : réunion internationale à Athènes
1) manifestation à Ramallah en mars 2002 avec Marwan Barghouthi et Mustafa Barghouthi
2) à la Muqata’a assiégée avec le président Arafat en avril 2002