lundi 10 août 2009

Le comité exécutif Orthodoxe : le patriarche "Theofilos" et la Patriarcat orthodoxe participent au judaïsme d'Al Qods

Jérusalem - 09-08-2009
Par Palestine Info
Le comité exécutif du congrès orthodoxe en Palestine a accusé le patriarche "Theofilos" et le Patriarcat orthodoxe de Jérusalem de participer directement à la judaïsation continuelle d'Al Qods, notamment la terre limitrophe de Dir Mar Ilyas.

Le comité exécutif a demandé au Patriarche "Theofilos" d'annuler ses transactions avec les entreprises de l'occupation et de remplir ses promesses écrites à propos des accords avec les arabes Orthodoxes.

Le Comité exécutif a condamné dans un communiqué de presse publié, le samedi 8/8, les tentatives et extensions coloniales continuelles dans la ville sainte d'Al Qods, par des transactions commerciales illégales, tout en avertissant sur des activités inacceptables et en appelant à l'arrêt des ventes du patrimoine, des terres et des biens des Orthodoxes arabes aux colons extrémistes sionistes.

Notons que le précédent Patriarche de Jérusalem "Arinios", avait signé le 14 décembre 2007 un contrat avec l'entreprise sioniste, " Bara", puis avec l'entreprise sioniste "New Telbiout", en leur fournissant une liberté totale pour la gestion des biens qui appartiennent au Patriarcat de Jérusalem.

Le comité exécutif Orthodoxe a mis en garde dans son communiqué contre ces transactions illégales de la part de certains patriarches, en appelant tous les fils orthodoxes, ainsi que leurs représentants et tous leurs organismes nationaux, à s'unir et coopérer ensemble pour protéger leurs biens patriotiques, les legs pieux, le patrimoine, les propriétés et les droits des Orthodoxes arabes face aux violations sionistes

Tawfiq Tirawi : "Jérusalem ne pourra être récupérée sans milliers de martyrs"

Palestine - 09-08-2009
Par Tawfiq Tirawi
Lors d'une allocution diffusée sur la télévision Al-Filistiniya le 23 juillet 2009, Tawfiq Tirawi, conseiller de la sécurité du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a déclaré : "Jérusalem ne pourra être récupérée sans milliers de martyrs. Quiconque pense qu'Israël nous accordera quelque chose se fait des illusions".

Tawfiq Tirawi: "Je dis ces choses pour que nous comprenions que les mots sont inefficaces. L'action est efficace. Aujourd'hui, vous avez choisi de parler du "Retour [des réfugiés] et Jérusalem."
Croyez-moi, mes frères : quiconque pense qu'Israël nous accordera quelque chose se fait des illusions. Pourquoi nous accorderaient-ils quoi que ce soit ?
Les Palestiniens sont divisés et les Arabes sont faibles. Des négociations qui ne sont pas basées sur une position de force n'apportent rien de la part de l'ennemi. En effet, pourquoi nous laisseraient-ils exercer nos droits si nous sommes faibles, divisés et dispersés ?

C'est pourquoi [nous avons besoin d']action. Nous ne sommes pas dans une position de force nous permettant d'entamer des négociations. Toutefois, comme l'a déclaré Shamir en 1993, si nous voulons négocier pour négocier, cela peut durer des dizaines d'années."


"Jérusalem a besoin de milliers de martyrs"

"Mais je peux vous dire que Jérusalem a besoin de milliers de martyrs. Si nous vivons jusqu'à ce jour et que vous devenez les dirigeants du futur, souvenez-vous de mes paroles: Jérusalem ne pourra nous être restituée sans milliers de martyrs.
Quiconque imagine que l'Amérique nous rendra Jérusalem se leurre. Elle ne nous rendra jamais Jérusalem. Et si elle ne nous la rend pas, comment pourrait-elle nous accorder le Droit de retour ?

Ce sont là les deux symboles que vous avez choisis… Ces deux symboles impliquent du sang, de l'action, des efforts, de la résistance et l'unité palestinienne."

Voir les extraits vidéo sous-titré en anglais:
http://www.memritv.org/clip/en/2189.htm
Source : http://memri.org/bin/french/
Traduction : MEMRI

Adam, le “Terroriste”

Palestine - 09-08-2009
Par Sami, le bédouin
Cette photo est celle de ma femme et de notre bébé, je l’ai prise hier soir, le 5 août 2009, juste à la tombée de la nuit. Aujourd’hui, 6 août, ma femme est allée voir son frère dans une prison « israélienne » et bien sûr, elle a emmené notre bébé Adam. Adam a moins de 2 mois, il a exactement 54 jours aujourd’hui, lorsqu’il est allé rendre visite, pour la première fois, à son oncle détenu.
























La prison « israélienne » est à quelques 40 km de chez nous, et dans un pays normal, le trajet prend entre 30 et 40 minutes. Dans un pays normal, tout est normal, mais dans un régime raciste comme en « Israël », tout est l’enfer pour les indigènes palestiniens « moins humains ».

Aujourd’hui, ma femme s’est levée de bonne heure, et elle s’est préparée pour aller chez son père et sa sœur, à Jenin, avant qu’ils aillent ensemble prendre le bus de la Croix Rouge Internationale qui les emmène dans la prison « israélienne ». Elle y est donc allée, avec notre bébé, et ils sont tous montés dans le bus, et il semblait que tout soit ok.

Les bus roulent une 20ne de minutes avant d'atteindre le mur israélien de ségrégation et d’apartheid et entrer dans les Territoires Palestiniens occupés en 1948, c’est-à-dire le régime « israélien » raciste.

Lorsqu’ils y sont arrivés, les bus ont été arrêtés et les soldats « israéliens », ou les agents secrets, sont montés dans les bus pour scruter chaque humain et tout ce qui trouve à l’intérieur, ils veulent faire du voyage des visiteurs un enfer, et ils y arrivent toujours.

Le soldat, enquêteur, agent de sécurité ou qui diable il pouvait être, continuait à tout fouiller jusqu’à ce qu’il arrive à ma femme. Il l’a regardé avec colère, demandant au sujet de notre bébé :

- Qui c’est ?
- C’est mon bébé, a répondu ma femme.
- Et qu’est-ce qu’il fait là ?
- C’est mon bébé, a redit ma femme, étonnée par la question.
- Tu violes les règles, il n’a pas l’autorisation d’entrer, a dit le soldat d’un ton décidé.
- Quoi ? C’est juste un bébé, a crié ma femme, abasourdie.
- Il n’a pas d’autorisation et tu violes la loi. La prochaine fois, tu seras punie.
- Quoi ? dit ma femme, n’en croyant toujours pas ses oreilles.
- Il n’est pas un parent au premier degré, et donc il n’a pas d’autorisation de visite, a répliqué le soldat en colère.

Et pour ceux qui ne connaissent pas le « droit » « israélien », leurs lois racistes, seule la famille au premier degré est autorisée à visiter un prisonnier, c’est-à-dire sa mère, son père, ses sœurs et ses frères… Et Adam, notre bébé de 54 jours, n’est pas autorisé simplement parce qu’il est juste un neveu, et pas un parent au premier degré… Que la « loi » du régime « israélien » raciste aille au diable !!!

La chance de ma femme, qui n’avait pas vu son frère en prison depuis sept mois, c’est d’avoir eu avec elle son vieux père, un homme de 70 ans. Il a suggéré de revenir chez lui et de confier le bébé à sa grand-mère jusqu’au retour de sa fille, puisque cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu son frère.

Oui, voilà comment ça s’est passé aujourd’hui, un pays raciste dingue appelé « Israël » a empêché notre bébé de 54 jours d’aller voir son oncle, parce que ses « lois » ont décidé qu’il était interdit qu’un neveu voit son oncle, même s’il a moins de deux mois.

Mon petit Adam a été heureux de passer un joyeuse journée avec sa grand-mère, jusqu’à ce que sa mère revienne, tard dans la soirée, furieuse et épuisée par un voyage qui a duré plus de 12 heures !!!

C’est cet « Israël » raciste qu’Adam doit connaître et combattre. Je lui apprendrai à se battre pour sa liberté, même s’il doit perdre sa vie pour une vie digne !!!

Que la « loi » israélienne aille au diable, que tous les régimes racistes aillent au diable !!

Sami, le Bédouin.
6 Août 2009
Source : Uruknet
Traduction : MR pour ISM

Netanyahu : Le retrait de Gaza, une erreur qui ne se reproduira pas

10/08/2009

Le retrait israélien unilatéral de la bande de Gaza réalisé il y a quatre ans a été une erreur qui ne se reproduira pas, a affirmé hier le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
« Le retrait de la bande de Gaza ne nous a apporté ni la paix ni la sécurité. Ce territoire est devenu une base contrôlée par le Hamas pro-iranien, et nous ne commettrons pas à nouveau une telle erreur », a déclaré M. Netanyahu au début de la séance hebdomadaire de son gouvernement. « Nous n'allons pas créer de nouveaux évacués », a-t-il ajouté en allusion aux colons juifs qui pourraient être éventuellement évacués de Cisjordanie occupée dans le cadre d'un arrangement permanent avec les Palestiniens. « Nous voulons un accord reconnaissant qu'Israël est l'État du peuple juif et prévoyant des arrangements assurant notre sécurité », a encore dit M. Netanyahu, selon des propos diffusés par la radio publique israélienne.

En septembre 2005, les troupes israéliennes se sont retirées de la bande de Gaza après 38 ans d'occupation, conformément au plan de désengagement unilatéral du Premier ministre de l'époque, Ariel Sharon. Quelque 8 000 colons juifs avaient alors été évacués de ce territoire.
l'orient le jour

Israël critique vivement le programme « belliqueux » du Fateh

10/08/2009

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, réélu à l’unanimité à main levée samedi à la tête du Fateh, a été parmi les premiers à voter hier. Abbas Momani/AFP
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, réélu à l’unanimité à main levée samedi à la tête du Fateh, a été parmi les premiers à voter hier. Abbas Momani/AFP
PROCHE-ORIENT Abbas a été reconduit à la tête de son parti, les résultats du scrutin seront publiés aujourd'hui.

Les délégués au congrès du Fateh ont commencé à voter hier pour élire la nouvelle direction du mouvement palestinien, après avoir réaffirmé la légitimité de la « résistance » contre Israël. Cette allusion à un recours à une lutte violente si le processus de paix devait être enterré, doublée d'un refus de reconnaître Israël comme État juif, a suscité des critiques de ministres israéliens.
Réunis à Bethléem en Cisjordanie, les quelque 2 000 délégués ont commencé à voter pour élire 18 candidats parmi 95 se présentant au Comité central et 80 autres parmi plus de 500 briguant une place au Conseil révolutionnaire, les deux principales instances du mouvement laïc en perte de vitesse. Quelque 400 membres du Fateh bloqués à Gaza par le mouvement islamiste rival Hamas, qui leur a interdit de quitter le territoire, votaient par téléphone, selon un responsable du Fateh. Les deux instances comptent respectivement 21 et 120 membres, et les non-élus doivent être cooptés ou désignés. Le scrutin, reporté à plusieurs reprises depuis le début, mardi, du congrès sans précédent en 20 ans, a démarré dans l'après-midi et devait se prolonger tard dans la nuit. La dernière élection pour une nouvelle direction avait eu lieu il y a 20 ans. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, réélu à l'unanimité à main levée samedi à la tête du parti, a été parmi les premiers à voter. Les résultats du scrutin devraient être rendus publics aujourd'hui, selon des responsables.
Samedi, le Fateh a confirmé ses orientations traditionnelles. Dans sa plate-forme politique, il rappelle « son attachement à l'option d'une paix juste, mais réitère le droit du peuple palestinien à la résistance contre l'occupation, conformément à la loi internationale ». Il indique aussi que « le Fateh reste fidèle aux martyrs et prisonniers, et exprime son attachement aux constantes du peuple palestinien, à savoir la libération de la terre et de Jérusalem, le démantèlement des colonies et le retour des réfugiés » palestiniens. « Nous refusons de reconnaître Israël en tant qu'État juif afin de protéger les droits des réfugiés ainsi que ceux des Palestiniens de l'autre côté de la ligne verte », entre Israël et la Cisjordanie, stipule ce texte en référence à près de 1,3 million de citoyens arabes d'Israël. Les Palestiniens craignent qu'une reconnaissance du caractère juif de l'État, réclamée par Israël, revienne à renoncer au droit au retour des réfugiés de 1948.
« Il n'y a aucun changement sur le fond. Nous avons adopté la voie des négociations pour atteindre nos objectifs et répété que nous aurons recours à toutes les formes de lutte pour en finir avec l'occupation », a expliqué à l'AFP Hossam Khader, un délégué du Fateh. Mais la classe politique israélienne s'est élevée contre ce programme. « Le congrès du Fateh est décevant et non prometteur, car au Proche-Orient, il n'y a pas d'autre moyen que de s'asseoir pour conclure un accord sur un programme de paix », a dit le ministre de la Défense, Ehud Barak. Pour le ministre de l'Environnement, Gilad Erdan, le programme montre « une absence de volonté de parvenir à un accord avec Israël ».
Le Fateh monopolisait le pouvoir au sein de l'Autorité palestinienne avant d'être battu aux législatives en 2006 par le Hamas, qui l'a ensuite délogé par la force de Gaza en 2007. Son pouvoir se limite, depuis, à la Cisjordanie occupée par l'armée israélienne. Son déclin s'est accéléré depuis la mort en 2004 de son fondateur et chef historique Yasser Arafat. L'administration américaine tente d'amener M. Abbas et Israël à la table des négociations, qui sont au point mort.
l'orient le jour

La France a fait dérailler le métro des colons. Maintenant c’est au tour de l’Italie.

publié le dimanche 9 août 2009

entretien avec Omar Barghouthi
Après le cas Véolia, interview d’Omar Barghouti, promoteur de la campagne BDS – boycott, désinvestissement, sanctions contre Israël.

A Rome pour une journée de travail sur le boycott promue par International Solidarity Movement ISM (Italie), Forum Palestine et Regard sur le Moyen-Orient, Omar Barghouti ne se décourage pas face aux « difficultés de l’Italie dans l’adhésion au mouvement BDS » contre Israël. L’intellectuel palestinien promoteur du BDS raconte l’expérience de la France où, en novembre 2008, Français et Palestiniens ont lancé le boycott de Véolia, la société qui est en train de contruire le métro qui reliera les colonies de Jérusalem occupée au centre de la Ville. « Dès lors », rappelle Barghouti, « Véolia a perdu 8 milliards de dollars de contrats en France, en Suède, en Grande-Bretagne, en Iran et en Australie et a annoncé qu’il se retirera du projet. »

M.C Les massacres de Gaza ont fait gagner des consensus à la campagne BDS. Comment avance votre travail ?

O.B. Pendant la guerre d’agression contre Gaza, la réponse a été émotive. Après les massacres, la campagne de s’est pas arrêtée mais elle a fourni un instrument de protestation institutionnalisée contre les politiques israéliennes. Et dans les derniers mois nous avons enregistré des adhésions dans des pays jusqu’alors « froids » comme la France, l’Italie, la Hollande, la Belgique. En France, la Fédération syndicale unitaire FSU (enseignants, 168.000 membres) a adhéré. En Italie, La FIOM (Fédération italienne des Ouvriers métallurgistes) même si son boycott est plus symbolique qu’opérationnel.

M.C. L’Autorité » palestinienne (ANP) collabore avec Israël et Etats-Unis, Hamas cherche une reconnaissance internationale, et la société palestinienne propose le boycott. Trois stratégies différentes, n’est-ce pas trop ?

O.B. A partir du processus d’Oslo, l’ANP n’a obtenu aucun résultats pour les droits des Palestiniens. Les dites « négociations » entre dominants et esclaves se sont avérées totalement inutiles, car la seule façon d’abattre les privilèges des colonisateurs est la résistance. Et maintenant, la direction du Hamas est en train d’essayer de suivre la voie déjà empruntée par l’ANP dans les années 90. La majeure partie de la société civile est pour la résistance et BDS est une forme de résistance non-violente.

M.C. Pourquoi voulez-vous isoler Israël ?

O.B. Notre appel est pour mettre fin à l’oppression israélienne des Palestiniens, en particulier l’occupation/colonisation, le système de discrimination raciale vis-à-vis des citoyens non-juifs de l’Etat d’Israël et la négation du droit au retour des réfugiés palestiniens. Ces trois conditions persistent et l’occupation/colonisation est de plus en plus dure. Les motifs pour le boycott sont toujours plus valides. En quatre ans, nous avons obtenu beaucoup plus que l’ANP en quinze ans d’inutiles négociations : nous avons réussi à isoler Israël dans des secteurs toujours plus larges de la société internationale. Nous n’avons pas encore vu les résultats sur le terrain mais nos camarades sud-africains ont eu besoin de 25 ans pour récolter les premiers fruits.

M.C. Qu’est-ce que vous proposez de boycotter ?

O.B. Une décision morale et individuelle avant tout : ne pas acheter de produits israéliens parce qu’ils sont souillés du sang palestinien. Puis doivent être boycottées les institutions qui soutiennent l’occupation. Et dans quelques cas, les individus : je ne comprends pas pourquoi en Italie a été invitée la chanteuse Noa, qui a soutenu et justifié les massacres de Gaza. Si un chanteur ghanéen, américain ou brésilien avait soutenu que les femmes ne sont pas des êtres humains, je suis sûr que les Italiens l’auraient boycotté. Pourquoi cette hypocrisie quand il s’agit d’Israël ? Pourquoi accepter qu’un Etat se comporte au-dessus des lois des nations ?

Entretien Michelangelo réalisé par Cocco

publié par el Manifesto le 12 juillet 2009

(traduction de l’italien par Bernard Ravenel)

Les colons attaquent la famille Al-Ghawi à Cheikh Jarrah, 4 blessés

Ecrit par Maisa Abou Ghazala
Sunday, 09 August 2009
JERUSALEM / Maisa Abou Ghazala – Trente colons israéliens ont attaqué la tente de solidarité du quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est.
Les colons ont agressé des Palestiniens qui protestaient contre la récente évacuation de cinq maisons dans le quartier, dans ce qui ressemble être le début de la destruction complète de Cheikh Jarrah et d'autres grandes zones de Jérusalem-Est.

Des colons juifs habitent maintenant dans les maisons palestiniennes.

La tente en question était celle de la famille Al-Ghawi, expulsée de son propre domicile dimanche dernier.

Les forces israéliennes ont contraint les Palestiniens à quitter de force leurs foyers sur la base des documents de propriété fournis par les colons qui se sont révélés faux,

Dans un deuxième temps, les Israéliens n’ont pas reconnu la falsification et n’ont pas pris en compte les documents remontant à l’empire Ottoman dans les mains des Palestiniens.

Hillary Clinton, la présidence suédois de l’Union Européenne et le leadership palestinien ont condamné l’expulsion de la famille Al-Ghawi et de la famille Hanoun, evacuée le même jour.

Dans les affrontements de samedi soir, ont été lancées des chaises, des bouteilles et des pierres. Quatre Palestiniens ont été blessés.

Les colons ont aussi pris les armes contre les manifestants et tiré du gaz. La police est arrivée sur les lieux et arrêté le palestinien Khaled Al-Ghawi.

Nasser Al-Ghawi a dit, «La tente de protestation s'est transformée en un champ de bataille. Ce n'est pas la première attaque depuis la saisie de notre maison dimanche dernier. Nous sommes exposés quotidiennement à des provocations par les colons.» (PNN)

LE SIONISME A GOMMÉ LES DIFFÉRENCES IDÉOLOGIQUES

Par Pierre Stambul
dimanche 9 août 2009, par : Rédaction Enfants de (la) Palestine,

i le sionisme naît à la fin du XIXe siècle, une importante scission se produit en son sein il y a environ 80 ans. Un nouveau courant qui s'intitule lui-même « révisionniste » apparaît. Son principal animateur se nomme Vladimir (Ze'ev) Jabotinsky.

Le « transfert » : un vieux projet

Jusque-là, les immigrants sionistes installés en Palestine sous mandat britannique, avaient tendance (comme la plupart des colonialistes) à ignorer l'existence même du peuple autochtone. Israël Zangwill avait proféré le mensonge fondateur en affirmant qu'il fallait trouver « une terre sans peuple pour un peuple sans terre » et que cette terre serait la Palestine. David Ben Gourion avait bien remarqué que le pays était peuplé. Il pensait (à juste titre) que ces « fellahs » étaient les descendants des Hébreux. Mais, feignant d'ignorer la réalité coloniale, il imaginait que ces « fellahs » s'intègreraient au projet sioniste. La révolte palestinienne de 1929 (à Hébron) et surtout l'insurrection de 1936 allaient démentir ces rêves.

Dès lors pour Jabotinsky (admirateur du fascisme italien) et ses disciples, la voie à suivre est claire. Puisqu'il est entendu que les Palestiniens sont valeureux et prêts à résister avec détermination, il faut les expulser au-delà du Jourdain. Dès la fin des années 30, le terrorisme de la droite sioniste se développe, s'en prenant aussi bien aux Palestiniens qu'aux Britanniques. Pour la majorité sioniste qui se revendique du socialisme, cette droite est infréquentable et ces « socialistes » n'hésitent pas à la qualifier de raciste et de terroriste, voire de fasciste.

Pourtant, dès le départ, « gauche » et droite sionistes sont d'accord sur l'essentiel : privilégier à tout prix la construction du futur Etat Juif au détriment de toute autre considération.

Deux démarches complémentaires

En 1933, les Juifs Américains décrètent un blocus économique contre l'Allemagne où Hitler vient de devenir chancelier. Ben Gourion s'y oppose et le commerce entre le Yichouv (communauté juive en Palestine avant la création de l'Etat d'Israël) et l'Allemagne nazie se poursuivra.

À droite, le groupe Stern s'est lancé dans une guerre totale contre les Palestiniens et les Britanniques. Sa faction la plus dure dirigée par le futur Premier Ministre Itzhak Shamir assassinera des soldats britanniques et prendra des contacts avec le régime hitlérien alors que le génocide nazi bat son plein. Ce même groupe assassinera le comte Bernadotte pendant la guerre de 1948 pour bien signifier que le nouvel Etat d'Israël ne respectera pas le droit international.

Avec l'ouverture des archives, les historiens israéliens ont confirmé ce que les Palestiniens disaient depuis longtemps. La « Naqba » (catastrophe), c'est-à-dire l'expulsion de 800 000 Palestiniens de leur propre pays était préméditée et elle avait largement commencé au moment de l'entrée en guerre des pays arabes voisins en mai 1948. Les groupes terroristes d'extrême droite et l'armée régulière dirigée par la « gauche sioniste » (la Haganah, le Palmach) ont joué des rôles complémentaires. Ainsi à Deir Yassine, c'est un groupe terroriste, l'Irgoun, dirigé par le futur Premier Ministre Menahem Begin qui massacre la population, mais c'est l'armée régulière qui occupe le village. Deir Yassine n'existe plus, c'est devenu le quartier de Giv'at Shaul et le tunnel routier qui passe en dessous porte le nom de l'assassin : Menahem Begin.

Les responsabilités de la « gauche sioniste »

« Gauche » et sionisme, c'est un oxymore. Si la droite sioniste a toujours revendiqué la nécessité du nettoyage ethnique (certains regrettent aujourd'hui qu'on n'ait pas terminé la guerre de 48 et qu'il reste des « Arabes » en Israël), la gauche l'a pratiqué sans vergogne.

En fait la « gauche » sioniste est compromise dans tous les crimes commis contre le peuple palestinien. En 1948, la « gauche » est au pouvoir pendant la guerre. Non seulement, elle planifie l'expulsion, mais elle confisque les terres des expulsés et s'oppose à tout retour des réfugiés palestiniens dès la signature de l'armistice. L'idée du pays « de gauche » aidé par l'URSS avec des kibboutz et des pionniers défrichant leur pays pour en faire un jardin,est fausse au départ : ce pays est né d'un nettoyage ethnique. En 1956, la « gauche » est au pouvoir quand l'armée israélienne, alliée aux impérialistes français et anglais, conquiert le Sinaï. La même année, 49 Palestiniens d'Israël sont massacrés à Kafr Kassem. Ils protestaient contre le vol de leurs terres. En 1967, on sait maintenant que la crise autour du détroit de Tiran était un prétexte. La conquête était préméditée et dès l'été 1967, la colonisation est décidée.

C'est un ministre « de gauche » Yigal Allon, chef d'un petit parti « socialiste » (l'Ahdut Ha'avoda) qui organise la colonisation de la Cisjordanie. Comme il n'a pas le personnel politique pour coloniser, il va rencontrer le seul courant religieux sioniste, celui des disciples du rabbin Kook. Il leur offre des millions de shekels pour qu'ils partent coloniser. Aujourd'hui, ce courant national-religieux, soutenu au départ à bout de bras par la « gauche », représente 1/4 de la société israélienne et une bonne partie des 500 000 Israéliens installés dans les territoires conquis en 1967 s'en réclame. Bien sûr, l'arrivée au pouvoir des disciples de Jabotinsky en 1977, avec la déroute électorale de la « gauche » face à Begin, ressemble à un tournant historique. C'en est un surtout parce que, pour la première fois, l'électorat séfarade sanctionne les fondateurs de l'Etat d'Israël tout en faisant le jeu de la droite raciste.

En 1987, Yitzhak Rabin est ministre de la Défense quand la première Intifada est réprimée avec une très grande brutalité. En 1993, cette même « gauche » semble avoir accepté l'idée de « la paix contre les territoires » en signant les accords d'Oslo. Pendant les quelques mois qui séparent ces accords de l'assassinat de Rabin, 60 000 nouveaux colons sont installés. Pourquoi ? L'épisode de Shimon Pérès au pouvoir avant sa défaite face à Benjamin Nétanyahou est une succession de crimes destinés à relancer la guerre : massacre du village de Cana au Liban, assassinat à Gaza de YahiaAyache, « artificier » du Hamas (d'après Pérès) en pleine période de trêve (1996).

À partir de cette période, la « gauche » sioniste participe à de nombreux gouvernements de coalition. C'est un ministre « de gauche » (Fouad Ben-Eliezer) qui est à l'origine du mur qui balafre la Cisjordanie (appelé clôture de séparation en novlangue). C'est un ministre travailliste réputé sensible aux questions sociales (Amir Péretz) qui, en tant que ministre de la défense, organise l'attaque contre le Liban en 2006. Et c'est un autre ministre « de gauche », Ehud Barak qui commande le carnage qui vient d'être commis à Gaza. Il y a tellement peu de différence entre « gauche » et droite sionistes que, quand Ariel Sharon (un pur disciple de Jabotinsky), plus clairvoyant que ses anciens compagnons, décide d'évacuer Gaza (pour mieux pouvoir détruire cette région), une partie des travaillistes (avec Shimon Pérès à leur tête) le rejoint dans le parti Kadima.

À l'origine du consensus

Juste avant d'attaquer à Gaza, Tzipi Livni a consulté l'ensemble des partis sionistes et tous ont donné leur accord, y compris le Meretz dont plusieurs dirigeants étaient à l'origine des accords d'Oslo. L'ancien mouvement de masse Shalom Arshav (La Paix Maintenant) est devenu un appendice du parti travailliste. Les grands écrivains considérés comme des consciences morales (Amos Oz, Avraham Yehoshua, David Grossman) ont approuvé l'agression contre Gaza après avoir approuvé celle contre le Liban deux ans auparavant.

Michel Warschawski a toujours considéré que la minorité anticolonialiste en Israël est une petite roue. En 1982, cette petite roue en avait entraîné une grande et des centaines de milliers de manifestants avaient dénoncé l'invasion du Liban et les tueries de Sabra et Chatila. C'est fini. Les manifestations contre le carnage à Gaza (en dehors de celles organisées par les Palestiniens d'Israël), n'ont rassemblé que 10 000 participants. La frontière ne passe pas en Israël entre « gauche » et droite. Elle sépare les sionistes des non sionistes ou des antisionistes.

Le « complexe de Massada » a réussi à convaincre la majorité de la population israélienne qu'elle est en danger, qu'on veut la détruire, que les victimes, ce sont les Juifs, qu'il n'y a pas de partenaires pour la paix et que les Palestiniens poursuivent le projet d'anéantissement nazi. Le Hezbollah et le Hamas ont été habilement érigés en épouvantails infréquentables. Puisque l'ennemi est monstrueux, le permis de tuer existe et il n'y a pas de question à se poser. Le discours des fanatiques religieux (« les Palestiniens sont des Amalécites, la Torah dit qu'il est permis de les tuer ainsi que leurs femmes, leurs enfants, leurs troupeaux ») est devenu le discours dominant. D'ailleurs le rabbinat militaire a officialisé ce discours raciste et intégriste en excusant à l'avance tous les crimes de guerre commis à Gaza. Les barrières morales se sont écroulées.

Les électeurs ont préféré l'original à la copie.

Les dernières élections en Israël, c'est un peu comme si l'OAS avait gagné la guerre d'Algérie et que des élections françaises se jouent entre Philippe de Villiers, Bruno Mégret et Jean-Marie Le Pen.

Sans doute l'ancien gouvernement Livni-Barak avait des arrière-pensées électorales en attaquant Gaza et s'imaginait y gagner des voix. Il est symptomatique de voir que les trois partis qui sont arrivés en tête aux dernières élections israéliennes sont trois « héritiers » différents de Jabotinsky.

Celui qui apparaît le plus infréquentable a été videur dans une boîte de nuit en Moldavie. Avigdor Lieberman, comme un certain politicien célèbre en France, a la réputation de dire tout haut ce qu'une bonne partie de l'opinion publique israélienne pense tout bas. Il a proposé, il y a quelques années, qu'on lance une bombe atomique sur Téhéran ou qu'on bombarde le barrage d'Assouan. Ce « diplomate » un peu particulier est aujourd'hui ministre des Affaires étrangères. Son succès électoral est venu d'une idée plus que centenaire, celle qui a été à la base de tous les nationalismes meurtriers : un état ethniquement pur. Il propose sans rire que le million et demi de Palestiniens d'Israël prêtent allégeance au dieu sionisme, et qu'en cas de refus, ils soient déchus de leur nationalité et expulsés. Il ne se dit pas opposé à un Etat Palestinien du moment qu'Israël garde l'essentiel, à savoir les colonies. Si son succès était prévisible dans l'électorat russophone, son discours sécuritaire (qui a failli aboutir à l'interdiction des partis politiques des Palestiniens d'Israël) lui a permis d'énormes progrès, dans les colonies ou à Sdérot. Il est cocasse d'entendre les médias français se demander si son arrivée au ministère ne va pas « mettre un coup d'arrêt au processus de paix ». Quel arrêt ? Quel processus ? Quelle paix ?

L'héritier « légitime » de Jabotinsky, Bégin et Shamir, c'est Nétanyahou. Il n'a pas varié, il est toujours hostile à tout Etat palestinien. Face à la question démographique (5 millions et demi de Juifs et 5 millions de Palestiniens entre Méditerranée et Jourdain), sa stratégie, c'est le Grand Israël et l'Apartheid : confiner les Palestiniens dans des zones de plus en plus restreintes, les pousser à partir, installer 300 000 nouveaux colons. N'ayant rien à proposer aux Palestiniens, même pas quelque chose qui pourrait remettre en selle l'Autorité palestinienne, il fait diversion en proposant une attaque « préventive » contre l'Iran. Cette idée est populaire en Israël où l'on a toujours préféré noyer la question palestinienne dans un univers plus grand : celui du choc des civilisations et de la guerre du bien contre le mal. Héritière de Jabotinsky et de Sharon, qualifiée de « centriste » par les médias, Tzipi Livni (ancienne du Mossad où elle a organisé des attentats contre des Palestiniens) est à l'origine du carnage à Gaza.

Sans doute, Barack Obama aurait préféré qu'elle gagne les élections pour maintenir la fiction de négociations possibles. Les Etats-Unis essaieront sûrement de la ramener au pouvoir d'ici quelque temps. Le parti Kadima ne se dit pas hostile à un Etat Palestinien à condition qu'Israël garde Jérusalem Est, Maale Adoumim, Ariel, les blocs de colonies, la vallée du Jourdain ... Bref, il y aurait des bantoustans éclatés, non viables reliés par des tunnels et on appellerait cela l'Etat Palestinien.

Une classe politique nulle

Et les autres partis ? L'empressement d'Ehud Barak à rallier le parti travailliste à l'extrême droite n'a rien de surprenant. Rien ne les oppose sur le fond.

C'est Barak qui a imposé l'idée qu'il n'y a pas de partenaire de la paix et qu'il n'y a aucune alternative à l'écrasement du Hezbollah ou du Hamas. C'est Barak qui a convaincu les hésitants à l'idée d'une guerre sans fin. Son alliance rappelle les pires moments de la guerre d'Algérie quand les « socialistes » Guy Mollet, Robert Lacoste, Max Lejeune faisaient cause commune avec les militaires « pacificateurs » (les généraux Massu et Bigeard), les adeptes de la torture ou les futurs dirigeants de l'OAS. Le parti socialiste français a mis 20 ans à s'en remettre. Laminé aux dernières élections, le parti travailliste israélien risque de subir le même sort.

À sa gauche, le Meretz est dans l'impasse. Prisonnier du sionisme, il a échoué dans l'idée d'un « sionisme à visage humain » qui accepterait grosso modo un retrait sur les frontières d'avant 1967. De toute façon, cette frontière internationalement reconnue (la ligne verte) n'existe plus. Elle ne figure sur aucune carte israélienne. L'annexion n'est plus rampante, tout a été fait pour la rendre définitive. L'autoroute Tel-Aviv/Jérusalem traverse les territoires occupés à Latrun. De gigantesques entreprises s'installent en Cisjordanie occupée. Les ruines d'Hérodion ou de Qumran (Cisjordanie) sont devenues des parcs nationaux israéliens, la plus grande partie de Jérusalem-Est a été transformée en banlieue résidentielle. Les routes de contournement ont redessiné la carte de la Cisjordanie. Pour que la solution de « deux peuples, deux Etats » sur la base de la ligne verte existe, il faudrait que les 500 000 colons partent ou acceptent de devenir citoyens palestiniens. L'un comme l'autre sont devenus plutôt irréalistes. Faute d'avoir posé les questions essentielles (le colonialisme, l'égalité des droits), le Meretz n'a plus rien à proposer.

Du côté des religieux, ceux qui ont conservé méfiance ou aversion vis-à-vis du sionisme (comme le groupe Nétouré Karta) sont aujourd'hui très minoritaires. Ce qui a le vent en poupe repose sur une synthèse entre messianisme fanatique (« Dieu a donné cette terre au peuple juif »), nationalisme guerrier et racisme. Ainsi, le chef spirituel du Shass (parti séfarade religieux ayant 11 députés), le rabbin Ovadia Yossef, a pu déclarer que les Palestiniens étaient tous des serpents et que la Shoah était une punition divine contre les Juifs qui s'étaient mal conduits. Le franco-palestinien Salah Hamouri est en prison pour être soupçonné (sans preuves) d'avoir eu des intentions hostiles contre ce chef « spirituel » d'une autre époque. Les partis religieux rivaux ne valent pas mieux.

Ce qui unifie la classe politique israélienne, c'est la corruption.

Sharon et ses fils ont eu affaire à la justice. Ehud Olmert aussi, mouillé dans des affaires de permis de construire monnayés quand il était maire de Jérusalem, a dû démissionner. Nétanyahou lui-même a connu des moments d'éclipse. Lieberman est aujourd'hui poursuivi pour des détournements sur le financement des partis qui pourraient lui coûter son poste. Il y a deux ans, une membre de son parti, Esterina Tartman, a menti effrontément sur ses diplômes pour pouvoir devenir ministre des sciences (à la place d'un « Arabe » pressenti à ce poste). Elle a été poussée à la démission quand la vérité est apparue. Au moment du déclenchement de la guerre du Liban, le général en chef de l'armée Dan Halutz avait fait un délit d'initié en vendant toutes ses actions et en précipitant la chute (de 8%) de la Bourse de Tel-Aviv. Quand les dirigeants israéliens ne sont pas poursuivis pour détournements, ils le sont pour délits sexuels comme l'ancien président Moshé Katzav, accusé de harcèlement sexuel et de tentative de viol. Il n'y a rien à attendre de cette classe politique où le fric et l'individualisme sont devenus les valeurs dominantes. Il est peu probable que sorte de cette classe quelqu'un comme le Sud-Africain De Klerk, capable de négocier un compromis historique et de se projeter dans l'avenir. Rabin a payé de sa vie le fait d'avoir paru l'être.

Quel espoir ?

Les Palestiniens ont retenu de leur histoire tragique qu'il faut résister, ne plus partir.

On en est à la 4ème génération depuis la Naqba. Le rêve fou des sionistes, que les Palestiniens disparaissent en se fondant dans le monde arabe environnant ou qu'ils ne soient plus (à l'image des Amérindiens aux Etats-Unis ou des Aborigènes d'Australie) en situation de réclamer leurs droits n'est pas possible. En même temps, aucune paix juste ne sera possible tant que le projet sioniste sera à l'œuvre parce que ce projet a toujours reposé et repose sur la négation de la Palestine. Alors ?

Peu avant le carnage à Gaza, les élections municipales de Tel-Aviv avaient donné un résultat surprenant. La principale liste d'opposition était dirigée par un jeune membre du Hadash (le parti communiste) qui était refuznik (= objecteur de conscience) et antisioniste. Il y avait des Palestiniens de Jaffa sur cette liste qui a obtenu 36% des voix. Il semble que les jeunes aient massivement voté pour un refuznik (c'est un indice). Mais le score obtenu montre une aspiration à vivre « normalement » sans une guerre tous les deux ans, sans une mobilisation permanente, sans cette fuite en avant criminelle et suicidaire.

Tout Israélien qui réfléchit sait que la politique actuelle de destruction de la Palestine et de crimes répétés ne peut pas durer indéfiniment sans des conséquences très graves pour les Israéliens. Si la société israélienne prenait le temps de se retourner, elle aurait le temps de voir ses vrais problèmes : la violence, l'ultralibéralisme, l'effacement des identités, le militarisme, la segmentation, la perte des repères et des valeurs. Le dépassement du sionisme suppose de répondre à ces défis.

Mais pour quand ? Le temps passe, les crimes s'accumulent. Ce changement indispensable et cette rupture du « front intérieur » urgent.

Pierre Stambul (Bureau National de l'UJFP)

Source : http://bellaciao.org/fr/spip.php ?ar...