Massoud A. Derhally
(Bloomberg) - Le Hamas terminera sa résistance si Israël se retire jusqu’aux frontières d’avant la guerre des six jours de 1967 et qu’il met fin à l’occupation des terres palestiniennes, a indiqué Khalid Mashaal, Chef politique du groupe.
Khaled Mashaal
« Quand l’occupation se terminera, la résistance finira, c’est aussi simple que cela, » a dit Mashaal dans une interview à Damas sur “The Charlie Rose Show,” diffusé hier. « Si Israël se retire aux frontières de 1967, » a-t-il dit, « ce sera la fin de la résistance palestinienne. »
Israël aurait à se retirer de Jérusalem-Est, qui deviendrait la capitale d’un État palestinien, et les réfugiés palestiniens auraient le droit de rentrer, a dit Mashaal. Un État palestinien souverain contrôlera ses propres frontières et aura ses propres postes de contrôle, et il décidera de la nature de ses rapports futurs avec Israël, a-t-il dit.
Les commentaires de Mashaal reprennent ceux de son adjoint, Mussa Abu Marzuk, qui a indiqué à Bloomberg News lors d’une interview en janvier 2009, que le but du Hamas est d’avoir « un État palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, sans colonies et sans colons et avec Jérusalem comme capitale ».
Le Hamas a été élu par les Palestiniens lors d’élections parlementaires en Cisjordanie et dans la bande de Gaza en 2006. Le groupe a saisi le contrôle de Gaza en 2007 après qu’un bref accord de partage du pouvoir avec le Président Mahmoud Abbas du parti rival du Fatah se termina en conflit , laissant Abbas administrer la Cisjordanie. Israël a imposé un blocus à la bande de Gaza appauvrie après que le Hamas en eut pris le contrôle, levant périodiquement les restrictions pour permettre l’arrivée de marchandises humanitaires.
"Liberté complète"
« Ne demandez pas au peuple palestinien d’avoir un statut par rapport à Israël alors qu’il vit sous l’occupation israélienne, » a dit Mashaal. « Donnez aux Palestiniens l’occasion de vivre une vie normale dans un État palestinien. Et alors, ce seront les Palestiniens qui décideront en toute liberté. »
Mashaal a dit que les Israéliens ne sont pas sérieux au sujet de la paix, et que l’ancien Président palestinien, Yasser Arafat, et son successeur Abbas ont montré leur volonté de reconnaître Israël sans qu’il y ait réciprocité de la part d’Israël. Le Président US Barack Obama le reconnaît, a dit Mashaal.
« Mahmoud Abbas a été favorablement accueilli par Israël quand il a pris ses fonctions en 2005. Et qu’est-ce qu’Israël a fait, lui ?, a-t-il ajouté. « Il n’a rien donné à Mahmoud Abbas. Le problème n’est donc pas du côté palestinien, ni arabe. Il est du côté israélien. Et je pense que l’administration Obama se rend compte que l’obstacle ce ne sont pas les Palestiniens ni les Arabes. L’obstacle ce sont les Israéliens et Netanyahu. »
La présence permanente d’Israël en Cisjordanie, où selon lui la violence contre l’État juif s’est terminée en raison des mesures imposées par l’Autorité palestinienne d’Abbas, montre bien qu’Israël n’envisage pas sérieusement de mettre fin à l’occupation, a dit Mashaal. Selon lui, la reconnaissance de l’État israélien doit être décidée par le peuple d’un futur État palestinien.
Mashaal a dit qu’il est opposé aux attaques contre les civils et condamne celle du 11 septembre contre les USA ainsi que les attentats terroristes perpétrés à Londres et en Espagne ; il affirme qu’ils sont inacceptables et condamnables. Il a dit que ceux qui veulent mettre fin au terrorisme devraient se demander pourquoi de tels actes sont perpétrés et prendre en compte les griefs de ceux qui vivent dans le monde musulman et arabe à l’égard du conflit israélo-palestinien.
Pour contacter le journaliste au sujet de cet article : Massoud A. Derhally à Beyrouth, Liban chez mderhally@bloomberg.net
29 mai 2010 - Cet article peut être consulté ici :
www.bloomberg.com/apps/news?pid=new...
Traduction : Anne-Marie Goossens
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