Par Émile Khoury | 01/06/2010
Le monde arabe et la communauté internationale se rejoignent autour de cette vérité première : seule une paix équitable peut régler les problèmes du Moyen-Orient, en mettant un terme tant aux cycles de violences qu'aux éruptions du terrorisme. Et en stoppant, bien entendu, toute course à l'armement, la résistance perdant sa raison d'être quand le spectre de la confrontation s'évanouit. Partant de là, il est évident que le blocage du processus de règlement pacifique ne peut que multiplier, et aggraver, les situations conflictuelles aiguës. En générant un surarmement généralisé, ainsi que des actes de violence et de terrorisme à profusion. Les médiateurs, dont certains sont également des décideurs, pourront-ils faire redémarrer de vraies négociations, qui ne soient pas des simulacres de gain de temps, avant qu'il ne soit trop tard et qu'une nouvelle guerre n'éclate ?
Des diplomates analystes n'hésitent pas à faire porter le chapeau à l'État hébreu. Ils sont convaincus qu'il reste absolument contre une paix qui l'obligerait à rendre les territoires palestiniens et arabes qu'il continue à occuper. Il rejette donc les résolutions de l'ONU et les règles établies lors de la Conférence internationale de Madrid.
Les Israéliens savent, sans aucun doute, que les guerres qu'ils ont lancées contre les Arabes et les Palestiniens ne leur ont apporté aucune sécurité, mais rapporté des opérations de violence, et bien des inquiétudes. Ils n'ignorent pas non plus que des affrontements ne peuvent plus aboutir à une victoire totalement décisive, leur permettant d'imposer aux Arabes, qui ont amélioré leur potentiel en armements sophistiqués, une paix de capitulation.
En bonne logique, les Israéliens ne recherchent donc pas la guerre. Et comme ils ne veulent pas de la paix, leur choix de préférence va donc au maintien d'un statu quo qui leur permet de conserver les territoires qu'ils occupent. Et les ressources, hydrauliques notamment, et les avantages politiques ou économiques qui vont avec. Sans compter que, comme on le voit à Jérusalem et en Cisjordanie, ils gardent la possibilité de procéder à de nouvelles annexions, en entretenant le rêve récurrent d'un Eretz Israël aux frontières élargies.
Cet état de fait, et de choses, les dirigeants israéliens le cultivent pour obliger leur population à rester apeurée. Donc assez facilement mobilisée pour accepter les contraintes d'une société en situation de guerre. Un climat utilisé, qui plus est, pour que les Américains continuent à prodiguer à leur protégé régional une aide militaire impressionnante et une assistance financière substantielle.
Au nom de cette ligne, toute mauvaise foi reste justifiée aux yeux des Israéliens, et plus particulièrement du Likoud. On se rappelle que Shamir n'avait rejoint Madrid que sous la menace de Bush père de lui couper une ligne de crédits militaires de 10 milliards de dollars. Mais ensuite, il s'était empressé d'annoncer la couleur en précisant que, même au bout de dix ans de tractations, les résolutions prises ne verraient pas le jour. Effectivement, les Israéliens n'ont jamais donné suite, ou corps, aux différents accords conclus avec les Palestiniens depuis Oslo. Et ils poursuivent sans relâche, à l'Esplanade ou ailleurs, les provocations, les agressions ou même les liquidations physiques destinées à pousser les Palestiniens dans leurs derniers retranchements. En les obligeant à réagir de manière à sortir eux-mêmes de la voie tracée à Madrid.
Selon les diplomates cités, l'une des raisons qui ont poussé la droite sioniste à déclencher la guerre de Gaza était qu'elle voulait larguer les pourparlers indirects, par le truchement des Turcs avec la Syrie, pour ne pas revenir au plan-cadre de restitution du Golan, établi du temps de Rabin. Effectivement, les hostilités ont forcé Damas à interrompre les pourparlers. Par la suite, Netanyahu n'a pas hésité à tenir tête aux Américains qui avaient enclenché une pression nécessaire au sujet de l'arrêt des colonisations. Et ils ont fini par céder, car le Premier ministre israélien les a placés devant cette alternative : ou c'est l'arrêt des colonisations, ou c'est l'arrêt des pourparlers, directs ou indirects, avec les Palestiniens. Échanges qui restent, évidemment, essentiels pour le développement de ce processus de paix que Mitchell a ordre de relancer. Sur base de la création d'un État palestinien, idéalement dans les deux ans, dans les frontières de 1967. Mais même ce projet, on ne voit pas ce qu'il pourrait donner puisqu'Israël refuse à son voisin virtuel le droit d'avoir une armée ou même une politique étrangère autonome...
Des diplomates analystes n'hésitent pas à faire porter le chapeau à l'État hébreu. Ils sont convaincus qu'il reste absolument contre une paix qui l'obligerait à rendre les territoires palestiniens et arabes qu'il continue à occuper. Il rejette donc les résolutions de l'ONU et les règles établies lors de la Conférence internationale de Madrid.
Les Israéliens savent, sans aucun doute, que les guerres qu'ils ont lancées contre les Arabes et les Palestiniens ne leur ont apporté aucune sécurité, mais rapporté des opérations de violence, et bien des inquiétudes. Ils n'ignorent pas non plus que des affrontements ne peuvent plus aboutir à une victoire totalement décisive, leur permettant d'imposer aux Arabes, qui ont amélioré leur potentiel en armements sophistiqués, une paix de capitulation.
En bonne logique, les Israéliens ne recherchent donc pas la guerre. Et comme ils ne veulent pas de la paix, leur choix de préférence va donc au maintien d'un statu quo qui leur permet de conserver les territoires qu'ils occupent. Et les ressources, hydrauliques notamment, et les avantages politiques ou économiques qui vont avec. Sans compter que, comme on le voit à Jérusalem et en Cisjordanie, ils gardent la possibilité de procéder à de nouvelles annexions, en entretenant le rêve récurrent d'un Eretz Israël aux frontières élargies.
Cet état de fait, et de choses, les dirigeants israéliens le cultivent pour obliger leur population à rester apeurée. Donc assez facilement mobilisée pour accepter les contraintes d'une société en situation de guerre. Un climat utilisé, qui plus est, pour que les Américains continuent à prodiguer à leur protégé régional une aide militaire impressionnante et une assistance financière substantielle.
Au nom de cette ligne, toute mauvaise foi reste justifiée aux yeux des Israéliens, et plus particulièrement du Likoud. On se rappelle que Shamir n'avait rejoint Madrid que sous la menace de Bush père de lui couper une ligne de crédits militaires de 10 milliards de dollars. Mais ensuite, il s'était empressé d'annoncer la couleur en précisant que, même au bout de dix ans de tractations, les résolutions prises ne verraient pas le jour. Effectivement, les Israéliens n'ont jamais donné suite, ou corps, aux différents accords conclus avec les Palestiniens depuis Oslo. Et ils poursuivent sans relâche, à l'Esplanade ou ailleurs, les provocations, les agressions ou même les liquidations physiques destinées à pousser les Palestiniens dans leurs derniers retranchements. En les obligeant à réagir de manière à sortir eux-mêmes de la voie tracée à Madrid.
Selon les diplomates cités, l'une des raisons qui ont poussé la droite sioniste à déclencher la guerre de Gaza était qu'elle voulait larguer les pourparlers indirects, par le truchement des Turcs avec la Syrie, pour ne pas revenir au plan-cadre de restitution du Golan, établi du temps de Rabin. Effectivement, les hostilités ont forcé Damas à interrompre les pourparlers. Par la suite, Netanyahu n'a pas hésité à tenir tête aux Américains qui avaient enclenché une pression nécessaire au sujet de l'arrêt des colonisations. Et ils ont fini par céder, car le Premier ministre israélien les a placés devant cette alternative : ou c'est l'arrêt des colonisations, ou c'est l'arrêt des pourparlers, directs ou indirects, avec les Palestiniens. Échanges qui restent, évidemment, essentiels pour le développement de ce processus de paix que Mitchell a ordre de relancer. Sur base de la création d'un État palestinien, idéalement dans les deux ans, dans les frontières de 1967. Mais même ce projet, on ne voit pas ce qu'il pourrait donner puisqu'Israël refuse à son voisin virtuel le droit d'avoir une armée ou même une politique étrangère autonome...