01/06/2010
Un canot israélien s’approchant d’un des bateaux de la flottille lors de l’assaut perpétré à l’aube, hier. Quelques heures plus tard, plus de 10 000 personnes manifestaient leur colère devant le consulat israélien à Istanbul. Uriel Sinai/Pool/AFP et Leonhard Foeger/Reuters
Gaza - Au moins neuf activistes ont été tués ; Les relations turco- israéliennes au plus mal C’est un véritable tollé international qu’a provoqué, hier, l’assaut israélien contre la flottille cherchant à forcer le blocus de Gaza. De nombreux pays, parmi lesquels des alliés de l’État hébreu, ont condamné le recours disproportionné à la force par Israël, alors que le Conseil de sécurité se réunissait d’urgence. La crise est particulièrement vive entre Israël et la Turquie, d’où sont originaires la plupart des neuf tués.
Des commandos de marine israéliens ont lancé hier un assaut sanglant contre une flottille humanitaire internationale en route vers Gaza, qui a fait au moins neuf morts et des dizaines de blessés. L'assaut donné dans les eaux internationales contre la flottille de six bateaux, qui voulait forcer le blocus imposé par Israël depuis juin 2007 à Gaza, a contraint le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à couper court à une visite au Canada et aux États-Unis, où il devait rencontrer le président Obama aujourd'hui, pour rentrer en Israël. M. Netanyahu a souligné à Ottawa qu'il « regrettait » les pertes de vies humaines, mais il a déclaré que les soldats israéliens « ont dû se défendre pour défendre leurs vies ».
Un porte-parole militaire israélien a, pour sa part, affirmé que les commandos qui ont abordé les bateaux du « convoi de la liberté », transportant 10 000 tonnes d'aide pour Gaza, se sont heurtés à des activistes armés de couteaux et de bâtons. Le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Gaby Ashkenazi, a, quant à lui, déclaré que sur le bateau turc Mavi Marmara « il y a eu une explosion de violence extrême dès que nos forces ont été à bord de ce bateau. C'était prémédité, et il y avait des armes, des barres de fer, des couteaux, et à un certain moment des armes à feu, peut-être subtilisées à des soldats ».
Entre censure militaire et brouillage des messages par les autorités israéliennes, on ne disposait hier soir que de très peu d'informations indépendantes et fiables sur le déroulement de cet abordage.
Les récits des militants témoins de l'assaut, qui ont été recueillis grâce à d'ultimes communications téléphoniques avant que les bateaux ne soient réduits au silence, contredisent la version israélienne. « Sous le couvert de l'obscurité, les commandos israéliens ont sauté d'hélicoptère sur le cargo Mavi Marmara et commencé à tirer au moment où ils ont touché le pont », ont raconté des militants témoins de l'assaut. « Ils ont tiré directement sur la foule de civils endormis », a accusé de son côté le mouvement Free Gaza, à l'initiative de ce convoi, dans un communiqué sur son site Internet. Des images tournées du Mavi Marmara, mises en ligne sur Internet, montrent des commandos vêtus de noir descendre d'hélicoptère sur le navire, puis des affrontements avec les militants propalestiniens à bord, ainsi que des personnes blessées étendues sur le pont. En Grèce, où le gouvernement a annulé une visite du chef d'état-major de l'armée de l'air israélienne prévue aujourd'hui, une ONG faisant part de la flottille a indiqué qu'un bateau grec avait essuyé des tirs à « balles réelles » à partir d'hélicoptères et de canots gonflables israéliens.
Les autorités israéliennes avaient, ces derniers jours, annoncé leur intention de bloquer la « flottille de la liberté » même par la force. L'armée israélienne a indiqué que les violences s'étaient limitées au bateau turc et qu'aucun incident ne s'était produit dans les cinq autres bateaux.
Interrogés par l'AFP, des experts français des unités spéciales s'interrogeaient sur l'ampleur des moyens employés lors de l'assaut israélien, expliquant qu'en France le recours à la force doit être gradué et proportionnel à la résistance rencontrée.
Quatre-vingt-trois activistes ont été arrêtés, dont « 25 ont accepté d'être expulsés », a dit la porte-parole de la police de l'immigration, Sabine Hadad. « Les autres vont aller en prison », a-t-elle poursuivi, ajoutant que des « centaines d'autres » arrestations étaient attendues dans la nuit. Après l'assaut, les six bateaux ont été acheminés sous escorte vers Ie port d'Ashdod (sud d'Israël).
Alors que le ministre israélien du Commerce, Benjamin Ben Eliezer, avait déclaré, après l'assaut, s'attendre à un « gros scandale », l'affaire a, de fait, rapidement suscité un tollé dans nombre de capitales, y compris chez des alliés d'Israël.
Tollé qui a conduit à la tenue, en soirée et en urgence, d'une réunion au Conseil de sécurité de l'ONU pour débattre de l'intervention militaire israélienne. Lors du débat public, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a affirmé qu'Israël, jadis allié stratégique d'Ankara, avait « perdu toute légitimité internationale ».
Plus tôt, la Maison-Blanche avait « regretté les pertes en vies humaines », alors que le président Obama a demandé à connaître « le plus vite possible » les circonstances exactes de l'abordage. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit « choqué » par l'opération israélienne. « Il est vital qu'une enquête complète soit menée », a-t-il déclaré. La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, et le représentant du quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, ont eux aussi réclamé une enquête. De nombreux États ont convoqué les ambassadeurs israéliens pour demander des explications, comme la France et l'Égypte, dont les présidents ont condamné un « usage disproportionné de la force », l'Égypte, la Jordanie, l'Autriche, la Grèce, l'Irlande, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Belgique, l'Autriche et l'Espagne. Le président iranien a, de son côté, dénoncé un « acte inhumain ».
Qualifiant le raid de « massacre », le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a décrété trois jours de deuil dans les Territoires. À Gaza, le Hamas a appelé les Arabes et les musulmans à un « soulèvement » devant les ambassades d'Israël. Plusieurs manifestations de protestation contre l'État hébreu se sont déroulées en Jordanie, au Liban, en Égypte, en Iran, à Gaza, en Irak et en Turquie (voir par ailleurs).
Pour parer à d'éventuels « désordres » aujourd'hui dans les villes arabes israéliennes, la police a élevé son niveau d'alerte, après l'appel de la plus importante organisation de la communauté arabe israélienne à une journée de grève et à des manifestations. En soirée, des informations selon lesquelles un des chefs islamistes arabes israéliens, Raëd Salah, aurait été blessé dans l'assaut ont été démenties.
Un porte-parole militaire israélien a, pour sa part, affirmé que les commandos qui ont abordé les bateaux du « convoi de la liberté », transportant 10 000 tonnes d'aide pour Gaza, se sont heurtés à des activistes armés de couteaux et de bâtons. Le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Gaby Ashkenazi, a, quant à lui, déclaré que sur le bateau turc Mavi Marmara « il y a eu une explosion de violence extrême dès que nos forces ont été à bord de ce bateau. C'était prémédité, et il y avait des armes, des barres de fer, des couteaux, et à un certain moment des armes à feu, peut-être subtilisées à des soldats ».
Entre censure militaire et brouillage des messages par les autorités israéliennes, on ne disposait hier soir que de très peu d'informations indépendantes et fiables sur le déroulement de cet abordage.
Les récits des militants témoins de l'assaut, qui ont été recueillis grâce à d'ultimes communications téléphoniques avant que les bateaux ne soient réduits au silence, contredisent la version israélienne. « Sous le couvert de l'obscurité, les commandos israéliens ont sauté d'hélicoptère sur le cargo Mavi Marmara et commencé à tirer au moment où ils ont touché le pont », ont raconté des militants témoins de l'assaut. « Ils ont tiré directement sur la foule de civils endormis », a accusé de son côté le mouvement Free Gaza, à l'initiative de ce convoi, dans un communiqué sur son site Internet. Des images tournées du Mavi Marmara, mises en ligne sur Internet, montrent des commandos vêtus de noir descendre d'hélicoptère sur le navire, puis des affrontements avec les militants propalestiniens à bord, ainsi que des personnes blessées étendues sur le pont. En Grèce, où le gouvernement a annulé une visite du chef d'état-major de l'armée de l'air israélienne prévue aujourd'hui, une ONG faisant part de la flottille a indiqué qu'un bateau grec avait essuyé des tirs à « balles réelles » à partir d'hélicoptères et de canots gonflables israéliens.
Les autorités israéliennes avaient, ces derniers jours, annoncé leur intention de bloquer la « flottille de la liberté » même par la force. L'armée israélienne a indiqué que les violences s'étaient limitées au bateau turc et qu'aucun incident ne s'était produit dans les cinq autres bateaux.
Interrogés par l'AFP, des experts français des unités spéciales s'interrogeaient sur l'ampleur des moyens employés lors de l'assaut israélien, expliquant qu'en France le recours à la force doit être gradué et proportionnel à la résistance rencontrée.
Quatre-vingt-trois activistes ont été arrêtés, dont « 25 ont accepté d'être expulsés », a dit la porte-parole de la police de l'immigration, Sabine Hadad. « Les autres vont aller en prison », a-t-elle poursuivi, ajoutant que des « centaines d'autres » arrestations étaient attendues dans la nuit. Après l'assaut, les six bateaux ont été acheminés sous escorte vers Ie port d'Ashdod (sud d'Israël).
Alors que le ministre israélien du Commerce, Benjamin Ben Eliezer, avait déclaré, après l'assaut, s'attendre à un « gros scandale », l'affaire a, de fait, rapidement suscité un tollé dans nombre de capitales, y compris chez des alliés d'Israël.
Tollé qui a conduit à la tenue, en soirée et en urgence, d'une réunion au Conseil de sécurité de l'ONU pour débattre de l'intervention militaire israélienne. Lors du débat public, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a affirmé qu'Israël, jadis allié stratégique d'Ankara, avait « perdu toute légitimité internationale ».
Plus tôt, la Maison-Blanche avait « regretté les pertes en vies humaines », alors que le président Obama a demandé à connaître « le plus vite possible » les circonstances exactes de l'abordage. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit « choqué » par l'opération israélienne. « Il est vital qu'une enquête complète soit menée », a-t-il déclaré. La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, et le représentant du quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, ont eux aussi réclamé une enquête. De nombreux États ont convoqué les ambassadeurs israéliens pour demander des explications, comme la France et l'Égypte, dont les présidents ont condamné un « usage disproportionné de la force », l'Égypte, la Jordanie, l'Autriche, la Grèce, l'Irlande, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Belgique, l'Autriche et l'Espagne. Le président iranien a, de son côté, dénoncé un « acte inhumain ».
Qualifiant le raid de « massacre », le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a décrété trois jours de deuil dans les Territoires. À Gaza, le Hamas a appelé les Arabes et les musulmans à un « soulèvement » devant les ambassades d'Israël. Plusieurs manifestations de protestation contre l'État hébreu se sont déroulées en Jordanie, au Liban, en Égypte, en Iran, à Gaza, en Irak et en Turquie (voir par ailleurs).
Pour parer à d'éventuels « désordres » aujourd'hui dans les villes arabes israéliennes, la police a élevé son niveau d'alerte, après l'appel de la plus importante organisation de la communauté arabe israélienne à une journée de grève et à des manifestations. En soirée, des informations selon lesquelles un des chefs islamistes arabes israéliens, Raëd Salah, aurait été blessé dans l'assaut ont été démenties.