mercredi 28 septembre 2011

L'Union européenne demande à la délégation palestinienne à l'ONU de ne pas recourir à la Cour pénale internationale

ONU - 24 septembre 2011
Par Selim Saheb Ettaba
Article publié le 21 septembre 2011
Les dirigeants palestiniens sont de plus en plus irrités par les pressions à ne pas chercher à défendre leur cause par des moyens juridiques, bien qu'ils satisfassent, disent-ils, toutes les exigences de la communauté internationale. Leur frustration grandissante est probablement l'une des principales raisons pour lesquelles ils ont durci leur position ces dernières semaines au risque d'un clash avec les Etats-Unis tandis qu'ils poussent leur demande d'adhésion d'un Etat palestinien comme Etat-membre à l'ONU.
L'Union européenne demande à la délégation palestinienne à l'ONU de ne pas recourir à la Cour pénale internationale
Ashton a demandé à Abbas de ne pas aller à la CPI si les Palestiniens obtenait un statut d'Etat non membre
Il y eut des discussions sur l'"option Vatican", considérée comme moins conflictuelle, selon laquelle un vote à l'Assemblée générale des Nations Unies élèverait le statut des Palestiniens à celui d'Etat non membre jouissant d'un statut d'observateur. La seule autre entité bénéficiant d'un tel statut est actuellement le Vatican, et ce statut permettrait aux Palestiniens de rejoindre plusieurs organismes et traités internationaux tels la Cour Pénale Internationale (CPI) et la Quatrième convention de Genève sur la protection des civils.
Mais les Palestiniens disent que la responsable de la politique étrangères de l'Union européenne Catherine Ashton leur a déjà demandé de ne pas se prévaloir des nouveaux droits juridiques qu'ils pourraient obtenir.
"Ashton nous a même demandé, si nous obtenions un statut d'Etat non membre, de ne pas aller à la CPI," a déclaré le négociateur palestinien Nabil Shaath lundi 19 septembre.
"Ça revient à demander à des gens de ne pas aller en justice si un crime est commis contre eux."
Les Palestiniens sentent qu'ils sont victimes d'un mauvais cas de deux-poids deux-mesures.
"Israël a l'habitude d'agir au-dessus des lois dans une impunité totale et ils ne veulent pas que les victimes, les opprimés, les Palestiniens, aient le moindre accès aux instruments de justice," a dit mardi 20 Hanan Ashrawi, responsable palestinienne de haut rang.
Les Etats Unis et plusieurs pays d'Europe ont essayé de dissuader les Palestiniens en leur faisant miroiter la perspective de nouvelles négociations de paix avec Israël en face à face sans aucun signe crédible pour une reprise des pourparlers.
Pour les Palestiniens, qui rêvent d'un Etat de Palestine depuis des décennies, septembre 2011 répond à une triple échéance.
Le président US Barack Obama avait dit qu'il voulait voir le nouvel Etat entrer en existence ce mois-ci ; c'est la date-limite d'un an établie pour la fin des négociations de paix, et elle marque également la fin d'un plan sur deux ans établi par le Premier ministre Salam Fayyad pour créer les fondations d'un Etat palestinien.
Il est de plus en plus généralement admis que les Palestiniens sont prêts à gérer leur propre nation.
"Nous avons forgé une proposition économique très solide, un certificat de naissance très solide des institutions de l'Autorité palestinienne. S'il y a un Etat, les Palestiniens pourront le gérer, c'est l'essentiel," a dit le ministre norvégien des Affaires étrangères Jonas Gahr Stoere.
S'exprimant lors d'une conférence de presse commune avec Fayyad lundi dernier 19 septembre, il a également contesté l'idée que les Palestiniens, qui habitent certains des territoires les plus pauvres sur terre, pourraient être punis de sanctions pour avoir osé présenter leur demande d'adhésion d'Etat.
"Ce serait un exemple rare dans la communauté internationale, si les chemins de la famille des nations, les Nations Unies, devaient conduire à quelque chose qui se rapproche de sanctions à la suite de délibérations au Conseil de Sécurité ou à l'Assemblée Générale," a dit Stoere.
"Je ne prends pas position sur le fait que les Palestiniens aillent ici ou là (...) mais je m'exprime en faveur des Nations Unies qui sont un lieu où vous pouvez aller sur des questions de statuts et formalités traitées par la communauté internationale, sans encourir de sanctions ou de punitions."
Traduction : MR pour ISM