Nicolas Falez, RFI
La situation en Egypte préoccupe les pays arabes de la région, et notamment les Palestiniens de la bande de Gaza. Car l’Egypte, c’est leur seule ouverture vers l’extérieur, depuis le blocus imposé par Israël à ce territoire contrôlé par le mouvement islamiste Hamas, et qui partage une frontière d’une douzaine de kilomètres avec l’Egypte. Or, depuis plusieurs jours désormais, le point de passage de Rafah est fermé.
Ils sont désoeuvrés, ces hommes des services de sécurité du Hamas qui gardent le terminal de Rafah, le seul point de passage entre la bande de Gaza et l’Egypte. Un point de passage qui n’a pas vu un voyageur depuis une semaine environ.
« D’habitude, il y a environ 500 personnes qui passent chaque jour, nous dit le garde.Mais ça s’est arrêté d’un coup avec les évènements en Egypte ».
Rafah, c’était une porte entrouverte sur le monde extérieur, notamment pour des Gazaouis ayant besoin de recevoir des soins médicaux à l’étranger. Non loin du terminal, il y a les centaines de tunnels de contrebande entre Egypte et Gaza qui permettent aux Palestiniens d’importer des produits dont Israël refuse toujours l’entrée.
Des tonnes de ciment, de tiges de fer et de gravier sortent encore des galeries souterraines. Mais debout sur son tas de cailloux de contrebande, cet homme nous raconte que la situation en Egypte affecte le flux de marchandises et que les prix augmentent.
Et puis, chose encore impensable, il y a quelques jours les tunnels ont commencé à fonctionner en sens inverse : « On a parlé avec les Egyptiens de l’autre côté, ajoute le Gazaoui, ils ont vraiment des problèmes, alors on leur a fait parvenir de la farine, des pommes de terres, et de l’essence pour les voitures ».