mercredi 28 avril 2010

La Jordanie rassemble ses forces pour un possible afflux de plus de 50 000 Palestiniens

Ecrit par The National / trad : Monique Poupon
27/04/2010
AMMAN // La Jordanie est très inquiète car un ordre militaire Israélien récent facilitant la déportation de milliers de Palestiniens de Cisjordanie pourrait mener à une vague d'immigration forcée au royaume.
Les politiciens et analystes Jordaniens estiment que près de 50 000 Palestiniens pourraient être déportés ici dans l'éveil de la décision militaire d'Israël, qui a pris effet le 13 avril, que quiconque attrapé en Cisjordanie sans un permis Israélien pourrait faire face à une expulsion dans les jours à venir ou être condamnés à plus de 7 ans de prison.
Malgré des assurance d'Israël que la décision vise seulement les étrangers, la mesure, un amendement d'une décision de 1969, est ouverte à l'interprétation. Les nouvelles règles permettent l'expulsion dans les 3 jours de quiconque sans un permis valide et élèvent la peine de prison maximale pour transgression à sept ans. Les ordres ne stipulent pas ce qu'est un permis valide, et l'appellation est tellement vague, que les organisations des Droits de l'Homme ont dit qu'ils pourraient être utilisés contre n'importe qui dans la Cisjordanie occupée.
"Si le gouvernement d'extrême-droite Israélien réussit à mettre en place sa décision d'expulsion raciste, le peuple Palestinien vivant sur sa terre natale fera face au troisième déplacement le plus large et le plus grave après 1948 et 1967", a écrit Oraib Rantawi, un écrivain politique avec le quotidien Addustour. "Cette décision aura l'effet d'une étincelle qui embrasera un champ entier pas seulement en Palestine, mais aussi dans les pays qui sont supposés recevoir ces réfugiés", a-t-il ajouté.
La Jordanie a à l'origine ouvert ses portes aux réfugiés Palestiniens, qui se sont engouffrés en deux vagues au réveil des guerres Arabo-Israéliennes de 1948 et de 1967. Près de la moitié de la population de 6 millions de Jordanie est d'origine Palestinienne.
Entre 1950 et 1967, Amman a contrôlé la Cisjordanie, mais en 1988 il a coupé ses liens légaux et administratifs avec le territoire pour permettre à l'Organisation de Libération de la Palestine d'agir comm le seul et légitime représentant des Palestiniens.
La Jordanie ne veut pas servir comme une terre d'accueil alternative aux Palestiniens, que les politiciens de droite en Israël ont recommandée depuis des années. Aussi, il y a des peurs qu'une autre vague d'immigrants menacerait jusqu'à bouleverser la balance démographique du royaume et rendre les Jordaniens de la banque de l'est de la rivière comme une minorité dans le pays.
"La raison pour laquelle la Jordanie est anxieuse à propos de cette mesure est parce que Amman est de plus en plus convaincu qu'Israël travaille plutôt activement à raviver le scénario de la terre d'accueil alternative, et au minimum poursuit ses politiques vis-à-vis de la Cisjordanie qui ont un momentum inexorable envers un tel objectif", a dit Moiun Rabbani, un important analyste du Moyen-Orient basé à Amman.
La composition de l'actuel gouvernement Israélien,en combinaison avec l'effondrement effectif de la légitimité du Président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas, s'ajoute à l'anxiété d'Amman, a-t-il dit.
"Depuis que Abbas est venu au bureau, vous n'avez plus de direction Palestinienne dont la légitimité y est investie, et dont provient au moins le rejet de l'option Jordanienne", a dit M.Rabbani.
Le Hamas a aussi rejeté l'option d'une terre d'accueil en Jordanie. Le leader du groupe Khaled Mashaal a été cité par le journal Dostour en octobre comme disant que "politiquement, la Palestine est la Palestine et la Jordanie est la Jordanie".
La décision d'Israël vient à un moment où les liens entre la Jordanie et ses voisins Juifs sont plus froids que jamais. Le Ministre d'Etat pour les affaires médiatiques, Nabil Sharif, a dit aux journalistes mercredi que la Jordanie ne permettra pas les autorités Israéliennes de déporter les Palestiniens de la Cisjordanie ou de Jérusalem Est vers le royaume.
"La Jordanie réserve tous les choix diplomatiques, politiques et légaux en faisant affaire avec cette décision que nous considérons comme nulle et non avenue car elle a été diffusée par une autorité d'occupation", a-t-il dit.
La gouvernement a ce mois convoqué l'ambassadeur Israélien en Jordanie, Davni Nevo, pour protester contre la décision, selon Petra, l'agence de presse gouvernementale.
Quelques politiciens ont suggéré que la Jordanie ne devrait pas vraiment être inquiétée à propos des déportations.
"La décision ne devrait pas nous affecter car nous sommes un état souverain", a dit Fayez Tarawneh, un sénateur et un ancien Premier Ministre. "Israël ne devrait pas nous effrayer et toutes les décisions qu'il fait ne sont pas la fin du monde. Nous pouvons s"y confronter et nous pouvons prendre des mesures qui protègent notre souveraineté", a-t-il dit.
Pour l'instant, quelques uns arguent que la Jordanie pourrait avoir recours à la fermeture de ses frontières pour empêcher Israël de déporter des Palestiniens au pays.
"Nous pouvons être très stricts dans la surveillance de nos points d'entrée et de sortie", a dit Marwan Dudin, un politicien et un sénateur. "[Ce sont] des mesures unilatérales illégales Israéliennes, qui actuellement sont en complète contradiction avec les lois internationales et tous les accords de Genève après la Seconde Guerre Mondiale."
Source : The National, 26 avril 2010, http://www.thenational.ae/apps/pbcs.dll/article?AID=/20100426/FOREIGN/704259928/1002
http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=4737