Par Philippe Abi-Akl | 28/04/2010
De multiples capitales arabes et occidentales démentent, ou mettent en doute, les assertions israéliennes concernant une livraison de missiles Scud au Hezbollah par la Syrie. À Beyrouth même, l'ambassadeur d'une grande puissance confie en privé que cette nouvelle est montée de toutes pièces, à des fins politiques précises. C'est-à-dire pour servir d'une part de fuite en avant face aux pressions US relatives à l'arrêt des colonisations. Comme, d'autre part, pour mobiliser la population israélienne, la mieux dresser contre le Hezbollah. Et par ricochet contre le Hamas en particulier et les Palestiniens en général.
Ce diplomate averti rappelle qu'en termes d'histoire, quand on crie au loup, il finit par arriver. À son avis, les menaces israéliennes sont si marquées qu'elles risquent bien d'être exécutées pour la simple raison que les dirigeants sionistes, soucieux de leur crédibilité, ne veulent jamais paraître parler en l'air, comme le font si souvent leurs vis-à-vis arabes.
Si l'on ajoute l'escalade dans l'affaire du nucléaire iranien, autre objet des menaces israéliennes, la région est donc bien sur un volcan, à l'heure actuelle. Ce qui explique un mouvement diplomatique préventif quasi frénétique. Ainsi, le Premier ministre libanais s'est rendu en visite-éclair d'urgence à Charm el-Cheikh, auprès du convalescent égyptien, Hosni Moubarak, qui avait lui-même dépêché, juste avant, son ministre des Affaires étrangères, Ahmad Aboul Ghait, à Beyrouth, où se pointent aujourd'hui le chef du gouvernement du Qatar, accompagné de son ministre des AE, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani.
L'épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête du Liban à cause des Scud prend évidemment le pas sur toutes les autres questions locales, municipales comprises. C'est qu'elle peut provoquer, avant toute explosion frontalière au Sud, de graves frictions internes ou même des problèmes de rue. Un ministre influent avoue ainsi qu'il craint que le gouvernement dit d'union n'implose, sous l'effet de l'intensification, à cause des Scud justement, de la polémique concernant les armes du Hezbollah. Une éventuelle crise ministérielle qui risquerait de provoquer des affrontements violents dans plusieurs régions du pays entre partisans et adversaires de la milice chiite. Pour ce responsable, l'un des buts principaux de la dégradation potentielle serait d'entraver la bonne marche du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), bête noire de Damas, à l'approche de la publication de l'acte d'accusation sur l'assassinat de Rafic Hariri et de ses compagnons, comme sur la série d'attentats et d'assassinats qui l'ont suivi. Le président de la Cour, Antonio Cassese, doit visiter le Liban en mai. Ce ministre affirme fonder ses appréhensions sur plusieurs rapports documentés établis aussi bien à l'extérieur que localement.
Une autre source informée indique de son côté que le ministre égyptien des AE a rapporté aux autorités libanaises qu'Israël envisage très sérieusement de frapper l'Iran dès juin prochain, après les nouvelles sanctions de l'ONU. Ce qui induit qu'il pourrait également attaquer le Hezbollah, pour l'empêcher de riposter aux frappes visant l'Iran. Aboul Ghait a donc conseillé aux Libanais d'être extrêmement vigilants, de solliciter les pays amis pour empêcher Israël d'agir et de renforcer la scène locale.
Mais là, il y a du pain sur la planche. Car, outre les municipales, la tension sociale et syndicale ne cesse de s'amplifier, après la grève d'avertissement dans les transports, mouvement de grogne qui risque de faire tache d'huile dans les prochains jours.
Ce diplomate averti rappelle qu'en termes d'histoire, quand on crie au loup, il finit par arriver. À son avis, les menaces israéliennes sont si marquées qu'elles risquent bien d'être exécutées pour la simple raison que les dirigeants sionistes, soucieux de leur crédibilité, ne veulent jamais paraître parler en l'air, comme le font si souvent leurs vis-à-vis arabes.
Si l'on ajoute l'escalade dans l'affaire du nucléaire iranien, autre objet des menaces israéliennes, la région est donc bien sur un volcan, à l'heure actuelle. Ce qui explique un mouvement diplomatique préventif quasi frénétique. Ainsi, le Premier ministre libanais s'est rendu en visite-éclair d'urgence à Charm el-Cheikh, auprès du convalescent égyptien, Hosni Moubarak, qui avait lui-même dépêché, juste avant, son ministre des Affaires étrangères, Ahmad Aboul Ghait, à Beyrouth, où se pointent aujourd'hui le chef du gouvernement du Qatar, accompagné de son ministre des AE, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani.
L'épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête du Liban à cause des Scud prend évidemment le pas sur toutes les autres questions locales, municipales comprises. C'est qu'elle peut provoquer, avant toute explosion frontalière au Sud, de graves frictions internes ou même des problèmes de rue. Un ministre influent avoue ainsi qu'il craint que le gouvernement dit d'union n'implose, sous l'effet de l'intensification, à cause des Scud justement, de la polémique concernant les armes du Hezbollah. Une éventuelle crise ministérielle qui risquerait de provoquer des affrontements violents dans plusieurs régions du pays entre partisans et adversaires de la milice chiite. Pour ce responsable, l'un des buts principaux de la dégradation potentielle serait d'entraver la bonne marche du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), bête noire de Damas, à l'approche de la publication de l'acte d'accusation sur l'assassinat de Rafic Hariri et de ses compagnons, comme sur la série d'attentats et d'assassinats qui l'ont suivi. Le président de la Cour, Antonio Cassese, doit visiter le Liban en mai. Ce ministre affirme fonder ses appréhensions sur plusieurs rapports documentés établis aussi bien à l'extérieur que localement.
Une autre source informée indique de son côté que le ministre égyptien des AE a rapporté aux autorités libanaises qu'Israël envisage très sérieusement de frapper l'Iran dès juin prochain, après les nouvelles sanctions de l'ONU. Ce qui induit qu'il pourrait également attaquer le Hezbollah, pour l'empêcher de riposter aux frappes visant l'Iran. Aboul Ghait a donc conseillé aux Libanais d'être extrêmement vigilants, de solliciter les pays amis pour empêcher Israël d'agir et de renforcer la scène locale.
Mais là, il y a du pain sur la planche. Car, outre les municipales, la tension sociale et syndicale ne cesse de s'amplifier, après la grève d'avertissement dans les transports, mouvement de grogne qui risque de faire tache d'huile dans les prochains jours.