Bureau national de l’Union Juive  Française pour la Paix
          La politique intransigeante du gouvernement Netanyahou, qui, en  poursuivant la judaïsation de Jérusalem, va jusqu’à narguer le  gouvernement Obama, ne peut que susciter des protestations dans les  grandes communautés juives du monde occidental, y compris au coeur des  communautés organisées.         
 Ainsi aux USA, un groupe de pression nommé « J Street » s’est fixé comme  horizon de mettre en oeuvre des conceptions plus proches de celles  d’Obama que de celles de Netanyahou.
Dans cet état d’esprit, il a été lancé au niveau  européen un appel « Jcall », dont les initiateurs en France sont  diverses personnalités telles que Daniel Cohn Bendit, Bernard Henry Lévy  ou Alain Finkielkraut.
Cet appel dénonçant la colonisation ininterrompue de la  Cisjordanie, il ébranle le monolithisme arrogant du CRIF (Conseil  Représentatif des Institutions Juives de France), courroie de  transmission de la politique israélienne, et suscite des remous dans la  population juive, ce qui ouvre la voie à des remises en cause que nous  espérons de plus en plus profondes.
Toutefois, l’Union Juive Française pour la paix ne peut  apporter sa signature à ce texte ni le soutenir de quelque façon que ce  soit.
En effet, il se présente clairement comme une façon de  faire accepter au monde un « État juif et démocratique » dont les Juifs  du monde entier serait par définition solidaires, un État démocratique  pour les Juifs mais Juif au regard des Palestiniens.
Les Palestiniens sont les grands absents de ce texte,  Gaza n’y existe pas, le droit des réfugiés n’y existe pas, le droit de  tous les habitants d’Israël à une citoyenneté complète n’y existe pas.  Pire, le texte estime que la décision finale n’appartient qu’aux  Israéliens, ne donnant aucune voix au chapitre aux palestiniens.
Car ses rédacteurs l’écrivent clairement, ce qui les  guide c’est sauver l’existence et la sécurité de l’État  d’Israël, c’est  la crainte d’un processus de délégitimation de cet État, en dehors de  toute référence au droit international.
Pour l’UJFP, le peuple israélien ne peut espérer une  paix durable qu’en acceptant une solution faisant droit aux  revendications légitimes du peuple palestinien. Le rôle des Juifs dans  le monde n’est pas d’entretenir le peuple israélien dans l’idée  suicidaire que sa mission serait d’établir entre Méditerranée et  Jourdain un État juif refuge exempté de toute obligation de respect des  règles du droit international et de simple humanité à l’égard d’un  peuple qu’il continue d’ignorer.
 
 
