Brouille  entre amis. Le chef de l’Etat ne cache plus son agacement face  à son "ami" Benjamin Netanyahou. « Je suis déçu par lui. Avec toute  l’amitié, la sympathie et nos engagements envers Israël, nous ne pouvons  pas accepter qu’il traîne les pieds. Je ne comprends pas où va  Netanyahou, ni ce qu’il veut », a affirmé Sarko, en recevant il y a deux  semaines Shimon Peres, le président de l’Etat hébreu, selon des propos  rapportés hier par le quotidien israélien Haaretz.  
Depuis des  mois en fait, Nicolas Sarkozy est « agacé » par l’intransigeance de  « Bibi » face aux Palestiniens, encore illustrée ces dernières semaines  par le refus du Premier ministre de geler la colonisation israélienne à  Jérusalem-est, comme le lui demandent les Etats-Unis.  
Si Sarko est  « déçu », c’est parce qu’il a le sentiment d’avoir fait de nombreux  gestes en faveur d’Israël, depuis deux ans qu’il imprime sa marque sur  la diplomatie française. Il a pris des risques, et estime n’être pas  payé en retour. Quels sont ces gestes ?   
- Peu avant  la fin de la présidence française de l’Union européenne en décembre  2008, Paris a rehaussé le partenariat politique entre l’UE et Israël,  sans obtenir de véritables contreparties de l’Etat hébreu. « Cela nous a  valu des critiques de certains pays européens », reconnaît un  diplomate. « Les pays arabes nous l’ont également reproché, ajoute-t-il,  mais à chaque fois, Bernard Kouchner répondait que c’était une décision  du président de la République ».
- Deuxième source d’irritation de Nicolas Sarkozy : trois semaines avant le déclenchement de la guerre contre Gaza en janvier 2009, il reçoit la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni. A aucun moment, elle ne l’informe des projets d’Ehoud Olmert, alors Premier ministre, de s'engager dans une offensive militaire contre le Hamas, dont l’une des conséquences sera l’arrêt brutal de l’Union pour la Méditerranée, projet lancé par Nicolas Sarkozy, six mois plus tôt. « Le président a été furieux de ne pas avoir été averti », reconnaît-on au Quai d’Orsay. D’autant plus que Nicolas Sarkozy s’était personnellement investi pendant la crise, se rendant à deux reprises en Egypte pour explorer avec Hosni Moubarak les moyens de sortir du conflit meurtrier. Un « paquet » franco-égyptien sera proposé aux Israéliens et au Hamas. Mais une fois encore, ces idées resteront lettre mortes, Israël refusant de déverrouiller son blocus de la bande de Gaza.  
- Deuxième source d’irritation de Nicolas Sarkozy : trois semaines avant le déclenchement de la guerre contre Gaza en janvier 2009, il reçoit la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni. A aucun moment, elle ne l’informe des projets d’Ehoud Olmert, alors Premier ministre, de s'engager dans une offensive militaire contre le Hamas, dont l’une des conséquences sera l’arrêt brutal de l’Union pour la Méditerranée, projet lancé par Nicolas Sarkozy, six mois plus tôt. « Le président a été furieux de ne pas avoir été averti », reconnaît-on au Quai d’Orsay. D’autant plus que Nicolas Sarkozy s’était personnellement investi pendant la crise, se rendant à deux reprises en Egypte pour explorer avec Hosni Moubarak les moyens de sortir du conflit meurtrier. Un « paquet » franco-égyptien sera proposé aux Israéliens et au Hamas. Mais une fois encore, ces idées resteront lettre mortes, Israël refusant de déverrouiller son blocus de la bande de Gaza.
On pourrait  citer plusieurs autres gestes d’amitié français envers Israël. Par  exemple, celui de faire de l’Etat hébreu l’invité d’honneur du salon du  livre en 2008. Abondamment relayé par la chaine de télévision al-Jazeera  « l’épisode nous a été très dommageable dans le monde arabe »,  reconnaît le diplomate.   
Les Français  ont également cherché à « vendre » à Israël l’idée d’une libération de  Marwan Barghouti, charismatique leader du Fatah, et ce afin de redorer  le blason d’une direction palestinienne, discréditée auprès de sa  population. Mais à chaque fois, Israël répond « que ce n’est pas le  moment ».   
La  nomination de Valérie Hoffenberg comme représentante spéciale du  président pour les volets commerciaux et culturels du processus de paix  est un autre de ces gestes. Elle occupait auparavant le poste de  responsable de l’American Jewish comitee en France. Tout comme le récent  profil bas adopté par Paris dans l’assassinat d’un cadre militaire du  Hamas à Dubaï par le Mossad, qui n’a pourtant pas hésité à utiliser  plusieurs faux passeports français. Sans compter - et à contrario - les  obstacles posés par l’Etat hébreu pour faire entrer à Gaza des matériaux  de construction d’un nouveau centre culturel français.   
Bref, après  tous ces gestes consentis à l’Etat hébreu, le président a de quoi se  sentir un peu « frustré » par l’entêtement de Benjamin Netanyahou. Sans  doute ne s’agit-il pas d’ailleurs d'une démarche isolée de sa part,  après l’irritation déjà manifestée, ces dernières semaines, par Barack  Obama envers son allié israélien.
 
 
