Saed Bannoura – Imemc et Agences
Le Centre de Jérusalem pour les droits sociaux et économiques (JSCER) a publié un rapport qui révèle qu’Israël a retiré le droit à résidence à 4 672 Palestiniens en 2008, contre 229 en 2007.
Le centre avait déposé une requête officielle pour obtenir cette information du ministère de l’Intérieur israélien, et bien que le JSCER ait payé pour les obtenir, il a fallu à Israël plus de deux ans pour lui les fournir.
Le retrait des droits de résidence des Palestiniens de Jérusalem se fait par l’annulation de leur carte d’identité et l’interdiction pour eux d’habiter Jérusalem.
Le nombre de Palestiniens qui ont réussi à récupérer leur droit de résidence en 2007 était de 67 alors qu’il est de 83 en 2008.
En 2007, 750 demandes de regroupement familial ont été déposées au ministère de l’Intérieur d’Israël, et seulement 431 d’accordées.
En 2008, 816 demandes de regroupement, pour 404 acceptées.
Après l’occupation de Jérusalem-Est en 1967, les Israéliens décidèrent de considérer les habitants palestiniens de Jérusalem comme des « résidents permanents », mais en 1974, ils modifièrent leur législation pour autoriser le ministre de l’Intérieur à supprimer le droit de résidence à tout Palestinien qui vivrait en dehors de limites de Jérusalem pendant plus de 7 ans.
La loi autorise également le ministre de l’Intérieur à retirer le droit de résidence à tout Palestinien qui obtiendrait une nationalité étrangère, ou qui serait jugé comme constituant « une menace à la sécurité nationale ».
N’empêche que les juifs israéliens qui vivent en différents pays dans le monde ne risquent jamais de perdre leurs droits à résidence et à la nationalité.
En 1988, Israël ajouta un nouvel amendement à la loi autorisant son ministère de l’Intérieur à supprimer le droit de résidence aux Palestiniens de Jérusalem qui auraient habité en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza pendant 7 ans.
En 2002, Israël avait pris la décision de permettre le regroupement familial pour les conjoints palestiniens de Jérusalem, et en 2005, il amenda la loi pour imposer de nouvelles restrictions et des limitations d’âge empêchant ainsi des milliers de demandes d’aboutir.
Le 30 juillet 1980, la Knesset israélienne avait décidé que « Jérusalem unifiée était la capitale éternelle de l’Etat d’Israël », une décision qui violait directement toutes les résolutions concernées des Nations unies et de leur Conseil de sécurité.
En 1968, Israël a publié deux résolutions (n° 250 et 258) « légalisant » toutes les saisies de terres et annexions de biens illégales grâce auxquelles Israël confisquait terres et biens palestiniens à Jérusalem-Est depuis l’occupation de la ville.
Le JSCER révèle que sur près de 270 000 Palestiniens qui vivent à Jérusalem, il y a 10 000 enfants nés dans la cité auxquels Israël n’a jamais accordé de carte d’identité de Jérusalem.
Le centre estime que de telles violations ont une nature politique sachant qu’Israël veut réduire le nombre de Palestiniens à Jérusalem tout en augmentant de façon importante le nombre de colons juifs.