dimanche 2 mai 2010

Sayed Nasrallah : l’affaire des Scud ne cache pas de guerre derrière elle

30/04/2010  
Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a accordé une interview à la chaîne de télévision kowétienne Ar-Raï, laquelle l'a diffusée dans la soirée de jeudi. Nous avons publié une partie de son contenu dans laquelle il commente le verdict de la justice égyptienne à l'encontre des membres de la cellule qualifiée " cellule de Hezbollah".

Voici ci-dessous d'autres séquences importantes de cet entretien.

Question : quel secret se cache derrière la guerre verbale israélo-américaine sur les Scud, suscitée à la base de soupçons sur la possibilité que la Syrie livre au Hezbollah ce genre de missiles qui brise l’équilibre militaire dans la région ??
Réponse : À chaque étape, ils fabriquent une campagne de dramatisation, une sorte de guerre médiatique, de guerre verbale et psychologique qui prend pour cible la résistance, en particulier la volonté de résistance, et l’existence de la résistance. La question de son armement n’est que secondaire ; toutes les armées possèdent des armements. Mais c’est la notion de la résistance dans la région qui est visée : sa volonté, sa persévérance, ses objectifs, ses aspirations.
Depuis plusieurs mois, nous étions au Liban sous le coup de menaces israéliennes de guerre durant trois mois consécutifs ; elles ne se sont calmées que lorsque j’ai dit ce que j’ai dit dans le discours que j’ai prononcé le 16 février dernier.
Dernièrement, le bruit des Scud a fait surface ; sachant que tous ceux qui ont parlé de ces missiles n’ont présenté aucune preuve à l’appui.  
Je pense que tout ce qui est soulevé  sur ces missiles, - en plus de  ceux évoqués dans le passé, et de ceux dont il sera question dans l’avenir, sans aucun lien avec la réalité-, a pour but de harceler la Liban et la Syrie, de les garder sous pression , pour les empêcher d’être puissants et capables de défendre leur existence, leur dignité, leur terre et leur eau qui sont toujours la cible des sionistes.
Je pense que c’est ça l’objectif (de cette campagne).
Or, en effet,  ses répercussions ont été à l’inverse  des attentes…
Hormis le fait que la Syrie a ou pas livré ces Scud au Hezbollah, - bien entendu la Syrie a démenti et le Hezbollah comme de coutume n’exprime aucun commentaire-, tout ce bruit n’a eu de répercussions néfastes que sur ceux qui occupent la Palestine, sur les Sionistes, les Israéliens. Sur nous, les résultats sont en notre faveur. Les libanais, et tous ceux qui sont concernés par la résistance, quand ils entendent ce genre de propos, ils sont rassurés.
Quand je leur dis que la résistance va  défendre notre pays, que s’ils détruisent notre infrastructure, nous allons faire de même avec la leur, que s’ils bombardent l’aéroport du martyr Rafic Hariri, nous allons bombarder celui de Ben Gourione, que nous allons pilonner leurs ports, en contrepartie de nos ports, leurs stations d’électricité, en contrepartie des nôtres, et que par la suite, des responsables américains et israéliens viennent évoquer des missiles ou autre, ---- ceci rend les gens plus aptes à avoir confiance en mes propos. C’est vrai, généralement, ils me croient, tout en s’interrogeant toutefois si le Hezbollah détient des missiles capables de faire ce qu’un tel (Sayed Nasrallah) a dit, quand il répond aux israéliens. Mais ils ne s’attendent pas à ce qu’il ait des Scud. Mais quand ce sont les Israéliens et les Américains qui viennent le déclarer, ils sont plus rassurés. Les effets de la guerre psychologiques sont inverses …
Question : dans votre discours, vous avez menacé de recourir à la prochaine guerre à la loi du talion, œil pour œil, dent pour dent… comme si vous voulez insinuer que vos possédiez des missiles pires que les Scuds. Serait-ce une guerre psychologique, ou alors les Israéliens comprennent bien ce que vous voulez dire ??
NOUS SOMMES PRÊTS A TENIR NOS ENGAGEMENTS POUR DEFENDRE LE LIBAN
Réponse : Soyons précis ; moi je n’évoque pas ce genre de détails. Moi j’ai dit que la résistance peut remplir ses engagements de défense. Durant la guerre de juillet 2006, elle a  prouvé qu’elle avait des capacités dans plusieurs domaines et elle a surpris l’ennemi israélien. Moi je dis que l’ennemi israélien n’a pas seulement été surpris par le fait que la résistance détient des missiles sol-mer, ou par ceux qui ont frappé Haïfa ou autre. Ils ont été pris de court par le spectacle tout entier. Les Israéliens ne s’attendaient pas qu’ils allaient avoir à faire face à une résistance qui jouisse de cette cohérence, cette profusion, cette puissance, cette diversification et de cette stratégie.
Aujourd’hui, nous disons que nous ne permettrons pas que nos villes soient bombardées, qu’il y aura des lignes rouges à respecter en cas de l’éclatement d’une prochaine guerre ; ils ont menacé qu’ils allaient frapper notre infrastructure, nous avons riposté que nous allons faire de même. Nous sommes capables de tenir nos promesses. Quant à la nature des missiles que nous détenons, nous n’en parlons pas dans les médias. Seraient-ils pire que les Scud ou pas, ce sont des détails que nous n’évoquons nullement. 
Question : à la lumière de la nouvelle stratégie de défense basée sur la solidarité et la complémentarité  par la rencontre tripartite de Damas (entre Sayed Nasrallah, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et son homologue syrien Bachar ElAssad) , pensez qu’Israël va devoir faire face à un front uni, au cas où il déclenche une nouvelle guerre ?
LA PROCHAINE GUERRE SERA UNE GRANDE AVENTURE POUR ISRAEL
Réponse : Je crois que la situation dans la région est différente de ce qu’elle a été dans des circonstances passées ; le message de la rencontre de Damas est bien clair. Israéliens, Américains et les autres l’ont bien lu. Nous devons nous contenter de leur lecture ; mais je vous affirme que toute nouvelle guerre israélienne contre qui que ce soit dans la région sera une grande aventure, mal calculée. Je l’ai dit et je le répète : elle engendrera un changement de la carte de la région. 
LA CAMPAGNE DE DRAMATISATION NE CACHE PAS DE GUERRE DERRIERE ELLE
Q : Est-ce que vous pensez que cette guerre est proche ?
R : Je ne peux pas dire qu’elle est proche. Les frères au Hezbollah et moi voyons que la campagne de dramatisation dans son ensemble ne cache pas de guerre derrière elle. Bien au contraire, si la situation avait été calme et silencieuse, tout le monde aurait du se méfier. Tout ce bruit suscité par les Israéliens et les Américains, montre bien qu’ils veulent l’utiliser pour réaliser des acquis politiques, psychologiques et sécuritaires sans avoir recours à la guerre.
Q : Si les États-Unis décident de saisir le Conseil de sécurité pour faire voter une résolution en faveur d’un déploiement des forces internationales sur la frontière entre la Syrie et le Liban, quel serait votre position ?
R : Nous refusons le déploiement d’une force internationale de cette sorte. Cette idée avait été suggérée dans des circonstances beaucoup plus difficiles que celles que nous vivons aujourd’hui, lorsque la guerre de juillet 2006 battait son plein contre les villes et les villages ; déplaçant des centaines de milliers d’habitants, …, D’aucuns sont venus présenter cette proposition. Mais nous l’avons catégoriquement rejetée; bien entendu nous allons la refuser une nouvelle fois ; je ne pense pas que le gouvernement libanais soit disposé à une telle initiative, ni le gouvernement syrien non plus.
Q : Vous avez répété à plusieurs reprises que les représailles à l’assassinat du commandant Imad Moughniyé  seront retentissantes. Des opérations ont échoué, notamment celle d’Azerbaïdjan ;  est-ce qu’il y en a eu d’autres qui n’ont pas été annoncées, ou alors attendez-vous toujours le moment propice ?
LES ISRAELIENS SAVENT QUE LA RIPOSTE À L’ASSASSINAT DE HAJJ IMAD EST UNE QUESTION DE TEMPS 
R : je ne confirme pas le fait qu’il y ait eu des opérations qui ont échoué. L’opération d’Azerbaïdjan est différente et ce qui en a été dit dans les médias israélien est faux ;
Concernant le sujet de Hajj Imad, je voudrais assurer une nouvelle fois que la résistance islamique au Liban ne renoncera jamais à cette question…notre vengeance n’est pas une fin en soi.. Ce n’est pas une affaire familiale ou clanique ; nous sommes dans un contexte de guerre contre l’ennemi israélien qui a pris pour cible dans le passé des commandants et des cadres du Hezbollah ainsi que notre peuple. À l’heure actuelle, il s’en prend aux lieux saints en Palestine occupée et au peuple palestinien. Dans le cadre de cette bataille, lorsque l’un de nos dirigeants est tué, sur notre sol ou ailleurs, il est de notre droit de riposter. A ce stade, le terme de vengeance est indulgent ; nous sommes concernés par une riposte contre cette grande agression ; si nous voulions riposter en tuant des touristes israéliens éparpillés un peu partout dans le monde, nous l’aurions fait, car c’est accessible. Mais ce n’est pas de cette façon que nous réfléchissons. Nous savons où il faut riposter et contre qui ; et les Israéliens le comprennent très bien sans que nous ayons besoin de l’exprimer ; et ils prennent les mesures de précaution intensives, là où ils croient que nous allons frapper ; ils savent que nous réfléchissons à la riposte et qu’elle n’est qu’une question de temps…
Q : ne craignez-vous que ceci pousse les Israéliens à commettre davantage d’attentats similaires ?
MÊME NOTRE RETARD POUR VENGER L’ASSASSINAT DE HAJJ IMAD HANTE LES ISRAELIENS  
R : Qu’il y ait représailles ou pas, les Israéliens continueront à tuer nos dirigeants ; la guerre israélienne n’a jamais été pas stoppée par des représailles. .. Nous somme en guerre, parfois ils parviennent à nous avoir, d’autres c’est nous qui les frappons. En fin de compte, la guerre est une guerre de volontés, où le gagnant l’emporte par les points qu’il accumule, pas forcément par une victoire écrasante. Il faut être réaliste.
 
Le fait que nous nous attardions à riposter fait peur aux Israéliens, et les encombre. Car ils sont obligés de prendre des mesures de précaution de façon continue, à l’instar de ce qu’ils font actuellement pour leurs responsables ; Mêmes dans les voyages officiels et ceux de leurs généraux, ils sont sans cesse encombrés. Certaines parties américaines et israéliennes auraient voulu que le Hezbollah en finisse le plus tôt possible.  Non, le fait de prendre notre temps va les hanter pour qu’ils sachent que le sang de Hajj Imad va les traquer  partout.  
Q : Quoique vous semblez rassuré quant à la position officielle et nationale au Liban, concernant le rôle de la résistance, mais le fait que certains ont fait allusion qu’ils allaient se retirer de la table de dialogue qui discute la stratégie défensive du Liban et l’armement du Hezbollah montre que les divergences persistent. Quelle perspective de ce dialogue percevez-vous ?
IL EST IMMORAL AU LIBAN QUE QUELQU’UN JUGE LEGITIME UNE AGGRESSION ISRAELIENNE
R : Celui qui a menacé de se retirer de la table du dialogue est un de nos alliés, le chef du Courant patriotique libre le général Aoun. Il voulait protester contre certaines parties engagées dans le dialogue, car elles ne dialoguent pas, et ne font que profiter de toute occasion pour s’en prendre à l’armement de la résistance et semer le doute sur ses intentions et ses objectifs. Le général Aoun exprimait aussi son mécontentement à l’encontre des propos qui s’inscrivent dans le cadre des surenchères internes. …
Personne n’est contre le débat  au sujet de l’armement de la résistance, mais ce qui se passe au Liban est que certaines forces politiques connues pour leur position historique sur cette question, ne veulent pas traiter ce sujet par le dialogue mais par les insultes, les accusations et les imputations infondées. Certaines parties ayant entretenu  dans le passé des relations  avec  Israël, - maintenant je ne sais s’ils en ont encore ou pas ; nous n’avons pas ouvert ce dossier- parlent de l’armement de la résistance comme s’il constitue un prétexte valable pour Israël pour déclencher une guerre contre le Liban.
Ce genre de débat est inadmissible pour nous, car c’est contraire à la morale, aux valeurs et aux intérêts nationaux que quelqu’un au Liban légitime une agression israélienne contre le Liban et son peuple.
D’autre part, il y une vieille divergence (inter libanaise) sur les évolutions régionales et internationales  et qui persiste depuis la fondation du Liban et  jusqu’à nos jours. Certaines forces politiques n’ont jamais cru qu’Israël constitue un ennemi. Cela fait partie de leur idéologie, de leur dogme, et de leur culture … Nous sommes au courant de cette divergence endémique et croyons que nous devons la résoudre par le dialogue et la logique. C’est pour cela que nous avons accepté d’aller à la table du dialogue..
Mais certains semblent comme s’ils sont sollicités pour exprimer certaines positions. Ce n’est pas une analyse de ma part, car il y a des textes qui le montrent. Ils insistent pour évoquer sans cesse le sujet de l’armement de la résistance dans les médias et à toutes les occasions, pour afficher que c’est un sujet controversé.
En revanche, nous savons très bien qu’il en est ainsi. Pourquoi se fatiguent-ils. D’ailleurs, je l’ai dit à plusieurs reprises, la résistance n’a pas besoin d’unanimité nationale ; Il n’en a jamais été ainsi dans l’histoire.  Lorsque des forces envahissent un pays, il est divisé : entre ceux qui veulent collaborer avec l’envahisseur, ceux qui dépriment, ceux qui discutent des différentes options, ceux qui admettent celle de la résistance sans résister et entre ceux qui résistent. Ce sont des réalités historiques. Le Liban n’est pas un cas exceptionnel. Il est donc normal qu’il y ait une polémique. La résistance qui a été instaurée pour lutter contre l’invasion israélienne du Liban en 1982 n’a jamais bénéficié de l’unanimité nationale et populaire. Seule une minime partie des Libanais était contre l’option de la résistance, travaillait avec lui dans la même tranchée et combattait à ses côtés. Mais elle n’a nullement altéré la légitimité de cette résistance qui est légitime et légale et puise sa validité des messages divins et des lois internationales. 
Question : certaines forces ont leurs hantises publiques et discrètes dues à la plus-value de puissance aux mains du Hezbollah, au risque qu’elle ne bouleverse les équilibres internes au Liban. Êtes-vous satisfaits de la portion accordée aux Chiites dans le gâteau libanais ? 
LA SEULE RESISTANCE QUI A VAINCU ET N’A PAS DEMANDE LE POUVOIR EST CELLE DU HEZBOLLAH
Réponse : Concernant la première partie de votre question, sachez que la plus-value de puissance ne date pas de ces deux dernière années, mais de 1995 au moins. Date à laquelle la résistance au Sud du Liban a atteint un stade avancé et irréversible, lequel augurait la défaite israélienne. Nous sommes en 2010. Depuis, cette puissance n’a cessé de grandir, sans pour autant se refléter  sur la situation politique interne. Jamais cette plus- value n’a été utilisée pour changer une quelconque équation interne , à aucun moment.
 Je dirai même plus, que la seule résistance qui a vaincu et n’a pas demandé le pouvoir est celle du Hezbollah !
En Algérie, la résistance a vaincu et a pris le pouvoir, il en est de même en France et au Vietnam…
Tout le monde se souvient, qu’en mai 2000, lorsque les Israéliens ont essuyé leur grosse défaite au Liban-sud et se sont retirés humiliés et en catimini, un grand rassemblement a été organisé à la hâte à Bint Jbeil, au cours duquel j’ai dit que notre lutte et notre résistance constituent un devoir religieux, nationale et moral, que nous ne voulions ni remerciements , ni récompense ; que nous ne voulions ni pouvoir, ni avoir une part au pouvoir ; que nous étions pour l’Etat, pour qu’il vienne étendre son autorité dans les régions libérées et offre ses services. Nous n’avions revendiqué aucun changement constitutionnel, aucune modification de la Charte libanaise,  ni dans les coutumes politiques, ni dans l’accord de Taëf ou les portions des communautés. 
Je voudrais signaler que depuis la naissance du Hezbollah, celui-ci n’a jamais parlé des Chiites, ou des Chiites du Liban, ou des intérêts des Chiites ou de leur part dans le secteur public libanais. D’aucuns tentent de nous adosser ce genre de discours. Depuis sa création, le discours du Hezbollah s’est axé sur le Liban, sa libération, la restitution de ses terres occupées, la lutte contre le projet sioniste et la défense des droits du peuple palestinien de libérer sa terre. La cause principale du Hezbollah a toujours été celle de la patrie et de la nation. Parfois, ils nous accusent d’adopter les causes de la nation et de les faire adosser aux Libanais. D’autres fois, ils nous accusent de travailler pour les intérêts d’une communauté, pour lui obtenir des acquis et des parts.
LE PROJET DU HEZBOLLAH N’EST NI SECTAIRE, NI COMMUNAUTAIRE
C’EST LE PROJET DE TOUTE LA NATION
L’expérience que nous avons traversé est la preuve que le projet du Hezbollah n’est ni sectaire, ni communautaire… oui, je suis fière de le déclarer comme étant le projet de toute la nation. Nous ne pouvons rester à l’écart, ni être neutre par rapport à e qui est en train de se tramer comme projets dangereux et comme agressions contre notre nation.
Bien entendu, certains vont soulever la question des évènements du 7 mai 2008.
Q : à ce propos, sans aucun doute vote armement préoccupe les Israéliens, mais certaines parties au Liban s’inquiètent aussi de cet armement car il appréhende qu’il ne soit utilisé à l’intérieur à l’instar de ce qui s’est passé en mai 2008. Ne voudriez-vous pas que cette inquiétude se borne aux Israéliens, et comment apaiser les partenaires de l’intérieur ? 
LE 7 MAI 2008 NOUS AVONS FAIT AVORTER UN PROJET ISRAELO-AMERICAIN
R : Personne n’a aucun indice avant le 7 mais ni après le 7 mai. Le seul indice utilisé par certains pour faire peur de l’armement de la résistance est le 7 mai. Parlons-en, surtout qu’il y a des dirigeants du 14 mars qui en ont parlé et qui sont sortis de cette coalition, à l’instar de monsieur Walid Joumblatt. Ce dirigeant assure  avoir commis une erreur stratégique lorsqu’il  a poussé le gouvernement qui était de surcroit illégitime (en raison de la démission des ministres chiites) à prendre les décisions  qui visent l’armement de la résistance, en l’occurrence, celui du réseau de câble de communication fixe  qui a fait ses preuves durant la guerre 2006.
C’est le gouvernement libanais à cette époque qui nous a attaqué, qui assailli  nos biens et enfreint à notre dignité. Voire pire, il s’en est pris à la résistance qui est la seule garante de nos biens, de notre patrie et de notre dignité. Pis encore, le gouvernement voulait semer la discorde entre la résistance et l’armée libanaise. Ce projet a toujours été  un projet israélo-américain. Ce que nous avons fait le 7 mai est de faire avorter ce projet et non de changer une quelconque équation politique interne. C’est pour cela que lorsque la délégation arabe formée du secrétaire général de la Ligue arabe et de certains ministres des affaires étrangères nous a rencontrés et demandé ce que nous voulions, nous nous sommes contentés de deux choses : la première est que le gouvernement renonce aux décisions qu’il a prises, la deuxième est que les Libanais retournent à la table du dialogue pour régler leurs divergences.  
L’un d’entre eux m’a interrogé : vous voulez seulement cela ? Je lui ai dit, oui seulement cela. Un des grands dirigeants  arabes m’a parlé en personne, en marge de la rencontre officielle qui l’avait réuni avec le vice-secrétaire général Cheikh Naïm Kassem, à travers le téléphone du réseau de communication du Hezbollah. C’était le Premier ministre qatari et chef de la diplomatie Cheikh Hamad Ben Jassem.  Je lui ai alors dit en plaisantant qu’il se trouve sous le coup de la justice libanaise pour m’avoir parlé à travers ce téléphone car le gouvernement de Fouad Siniora a pris la décision de le démanteler …
Certains s’attendaient à ce que nous exigions quelqu’un de précis comme Président de la république, que nous refusions Fouad Siniora en tant que Premier ministre. Il n’en a été nullement ainsi. Nous n’avions exigé aucune revendication ayant trait au système libanais, aux portions de chaque communauté, ou aux autres acquis.
Nos seules revendications se limitaient à éliminer les décisions prises contre une partie importante de l’armement de la résistance, et le retour à la table des négociations.  Si l’armement de la résistance s’est avéré être le moyen par lequel les Libanais sont retournés à la table de négociation, il devrait être loué et non condamné.
A cet égard, je tiens à affirmer que le Hezbollah n’a jamais utilisé et n’utilisera jamais son armement pour changer les équations internes, pour imposer des convictions ou des choix politiques. Cet armement vise uniquement à défendre le Liban contre les agressions israéliennes…
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