dimanche 2 mai 2010

Travailleurs, libérez la Palestine !

samedi 1er mai 2010 - 14h:24
Samidoun
Une lutte anti-impérialiste de libération nationale
Les internationalistes doivent soutenir la lutte de libération nationale palestinienne parce que cette lutte est juste, elle répond aux intérêts des peuples du monde et aux intérêts du prolétariat international.
Il ne faut pas s’y tromper, le peuple palestinien mène une lutte de libération nationale sous le leadership de la petite bourgeoisie divisée en deux camps, le camp des collaborateurs regroupés autour du Fatah et le camp des résistants regroupés autour du Hamas et du Jihad islamique.
Cette lutte de libération nationale est aussi une lutte anti-impérialiste et donc un combat révolutionnaire. Le camp de la résistance palestinienne fait face aux hordes sionistes, les représentants régionaux des impérialismes états-uniens et ouest-européen. La résistance palestinienne confronte aussi directement l’impérialisme états-uniens qui arme lourdement, finance généreusement, entraîne et renseigne systématiquement l’armée sioniste et soutien de multiples façons l’entité sioniste israélienne afin de maintenir à son service cette base militaire permanente. Cette base militaire sioniste-impérialiste vient de se doter de trois sous-marins nucléaires britanniques alors qu’elle possède déjà environ 200 ogives nucléaires suite au transfert de la technologie atomique par le gouvernement socialiste français dans les années soixante. Cette menace nucléaire israélienne est extrêmement préoccupante et dangereuse pour tous les peuples du monde, y compris pour le peuple israélien.
L’histoire a mandaté le petit peuple Palestinien, à peine six millions d’individus,(1) pour faire face directement à cet immense consortium guerrier (sionisme israélien, impérialisme états-uniens et impérialisme ouest-européen).
Le prolétariat palestinien ne s’est pas imposer en tant que classe dirigeante dans la lutte de libération nationale palestinienne pour différentes raisons conjoncturelles et historiques. L’une de ces raisons étant qu’il n’existe pas d’organisation ouvrière révolutionnaire en Palestine occupée. Lorsqu’une organisation dite de gauche, mène une bataille ouverte et publique contre une quelconque taxe promulguée par le gouvernement légitime de la bande de Gaza encerclée et emmurée, on ne peut pas prétendre que cette organisation a vraiment compris sa mission historique et ce qui est en jeu dans cette gigantesque guerre de résistance qui oppose ce petit peuple courageux aux immenses forces liguées de la réaction mondiale et de l’impérialisme. Une telle fronde publique contre l’administration gouvernementale légitime de Gaza fait le jeu de l’ennemi et révèle aux forces sionistes les contradictions qui secouent le camp de la résistance. Ces problèmes devraient être discutés au sein du Front uni anti-impérialiste, loin des regards de l’ennemi de classe. Tout autre comportement est une trahison de la lutte anti-impérialiste. Il en est de même de la question religieuse. Seul l’ennemi de classe trouve intérêt à transformer une divergence secondaire en un conflit majeure visant à briser l’alliance de classes au sein du Front uni indispensable à l’avancée de la lutte révolutionnaire, qui en Palestine occupée et colonisée passe par la lutte anti-impérialiste de libération nationale.
Par cette carence d’une organisation prolétarienne, la classe ouvrière palestinienne a temporairement abandonné le leadership du camp de la résistance aux mains de la petite bourgeoisie progressiste regroupée autour du Hamas et du Jihad islamique. Pour ce qui est du Fatah et des restes de l’OLP, leurs leaderships a depuis longtemps complètement renoncé à la lutte révolutionnaire et depuis 1989 (dernier congrès de l’OLP à Alger) (2) ils ont également renoncé à la lutte anti-impérialiste de libération nationale. En signant les Accords d’Oslo, ils ont parachevé leur trahison de la cause palestinienne. Ces organisations sont dirigées par des collaborateurs avec l’occupant et le colonisateur sioniste. S’il reste dans ces organisations des membres et des sympathisants sincères de la lutte de libération nationale palestinienne, ils sont invités à quitter ces organisations.
La petite bourgeoise nationaliste est une classe intermédiaire entre le prolétariat et la classe capitaliste monopoliste. La petite bourgeoisie professionnelle, commerçante et financière palestinienne est une classe vacillante qui tantôt appuie la lutte de libération nationale et tantôt cherche des compromis avec l’occupant sioniste et ses souteneurs impérialistes. À l’exemple des collaborateurs regroupés autour de Mahmoud Abbas et consort certains éléments vacillants au sein du Hamas aimeraient participer aux prochaines négociations pour l’établissement d’un bantoustan palestinien sur les 12 % restant de la Palestine mandataire, occupée mais pas encore colonisée. Ces négociations auront lieu sous la présidence de Barak Obama aussitôt qu’il aura régler ses différents avec le leadership ultra vindicatif que les sionistes ont placé au pouvoir à Tel-Aviv justement en prévision de ces négociations.
Les pressions de la diaspora sioniste autour du « J call - J Street » s’inscrivent dans ce mouvement visant à faire pression sur les dirigeants sionistes actuels afin qu’ils acceptent le compromis de la création d’un bantoustan palestinien sous protectorat israélien dans quelques villes emmurés de la Palestine historique et qu’ils renoncent à leur projet impraticable d’expulser toute la population arabe hors de Palestine. Ces pressions d’un courant sioniste sur un autre courant sioniste révèlent des contradictions dans le camp ennemi sur la façon de mener à bien l’œuvre d’occupation et de colonisation et ne doivent aucunement leurrer le camp de la résistance. Le peuple palestinien n’a rien à attendre des dieux de la peste.
Toute organisation palestinienne qui participera à ces futurs négociations de la dernière capitulation, négociation qui amèneront les collaborateurs palestiniens à renoncer au droit de retour pour les réfugiés, à renoncer à 88 % de la terre palestinienne, à renoncer à la lutte anti-apartheid dans toute la Palestine occupée, à renoncer à la destruction de l’entité-État-sioniste, structure gouvernementale raciste et théocratique érigée par l’impérialisme sur les terres spoliées de la Palestine mandataire afin d’en faire la base d’une colonie guerrière de peuplement ; toute organisation disions-nous qui participera à ces négociations de la « dernière chance de capitulation » a déjà renoncé ou renoncera définitivement à la lutte de libération nationale palestinienne.
Quelles sont les tâches des internationalistes et des travailleurs ?
Les internationalistes en Palestine, tout comme ceux dans le reste du monde, doivent soutenir de façon indéfectible la lutte de libération nationale palestinienne et son leadership anti-impérialiste. À défaut de diriger eux-mêmes le mouvement, ils doivent impérativement soutenir le courant progressiste anti-impérialiste au sein du Hamas et du Jihad islamique afin de le raffermir, de le consolider et ainsi l’arracher aux forces du compromis, de la négociation et de la capitulation. Seuls les collaborateurs avec l’occupant affichent leurs divergences, font étalage de leurs contradictions et développent tout sujet de discorde en contradiction antagoniste, cherchant par là à démanteler le Front uni. L’impératif de l’union dans un large Front uni anti-impérialiste prime sur tout.
Les organisations de la résistance palestinienne ne sont pas opposées à toute négociation. Le camp de la résistance s’oppose à une négociation dont l’agenda est totalement déterminé par les sionistes et les puissances impérialistes. Des négociations ne devraient survenir qu’au moment ou le rapport de force sur le terrain sera favorable au camp de la résistance. En ce moment la force du peuple palestinien réside dans sa résilience, sa tenace résistance et sa démographie. Laissons le temps agir en faveur du peuplement palestinien. Les forces de la réaction sioniste ont parfaitement compris cette dynamique démographique et elles s’activent fébrilement pour emmurer toute la population palestinienne, y compris les palestiniens de 48 qui seront forcés de migrer dans les quelques villes du bantoustan avant qu’ils ne soient trop tard pour les sionistes.
Par ailleurs, les organisations internationalistes ne doivent jamais se dissoudre et se fondre à l’intérieur des organisations anti-impérialistes de la petite bourgeoisie et elles doivent, à l’exemple du Parti communiste libanais, conserver leur entière autonomie organisationnelle à l’intérieur du Front uni anti-impérialiste.
Si les internationalistes mènent correctement la stratégie d’un large Front uni anti-impérialiste, un jour, au plus fort de la tempête anti-impérialiste, ils seront les seuls à demeurer en poste et à offrir un leadership révolutionnaire aux masses du peuple et au prolétariat en Palestine comme ailleurs dans le monde, alors viendra le temps de prendre la rose et de danser.
Soutenons le camp de la résistance palestinienne.
SAMIDOUN
[1] Non compris la partie du peuple Palestinien vivant dans les camps de réfugiés dans différents pays du Proche-Orient, non plus que la population palestinienne disséminée à travers le monde.
[2] C’est à son dernier congrès, en 1989 à Alger, que l’OLP a reconnu l’entité sioniste comme État légitime, a accepté les conséquences de la Naqba, a renoncé à libérer la totalité de la Palestine mandataire et s’est résignée à tenter d’édifier un État palestinien sous protectorat israélien en Cisjordanie occupée et à Gaza. Nous savons aujourd’hui que même cette promesse sioniste d’un État palestinien sur le restant des 18 % des terres palestiniennes pas encore colonisées n’était qu’une fumisterie.
Diffusé le 1er mai 2010 par Robert Bibeau - Robertbibeau@hotmail.com - R. Bibeau
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