jeudi 20 janvier 2011

Netanyahu récompense Barak pour avoir rompu avec les travaillistes

19/01/2011
Benjamin Netanyahu a récompensé hier Ehud Barak de sa rupture avec le Parti travailliste. Le ministre de la Défense a quitté son parti avec fracas lundi et annoncé la création d'une formation parlementaire baptisée Atzmaut (Indépendance) avec cinq de ses fidèles. Un accord de coalition a été immédiatement conclu entre la droite et Atzmaut. Ehud Barak, ancien général et soldat israélien le plus décoré, conserve son portefeuille de la Défense et quatre membres de son nouveau parti se voient offrir des fonctions ministérielles. Le cinquième obtient la présidence d'une commission parlementaire.
Cette rupture au sein de la gauche israélienne est interprétée par Benjamin Netanyahu comme un signe de nature à renforcer la stabilité de son gouvernement de coalition dans lequel sont représentés les ultraorthodoxes du parti Shas. Le Likoud (droite) ne peut que se réjouir car ses adversaires travaillistes sortent affaiblis de cet épisode : Ehud Barak a entraîné à sa suite cinq des 13 élus que compte le parti à la Knesset. Malgré cette scission, le gouvernement d'union y conserve une confortable majorité, avec 66 députés sur 120 élus. Surtout, il se recentre sur ses bases traditionnelles à droite de l'échiquier politique.
Le Parti travailliste a gouverné Israël de la fondation de l'État en 1948 jusqu'en 1977, avant de jouer un rôle important tant dans l'opposition que dans le gouvernement. Mais son soutien populaire s'est érodé au cours des dix dernières années en raison de l'échec connu par les grandes figures travaillistes, Yitzhak Rabin et Shimon Peres, à faire aboutir le processus de paix dans les années 90.
Ehud Barak a servi comme chef du gouvernement entre 1999 et 2001 avant d'être battu aux élections. Sa décision de rejoindre la large coalition proposée par Netanyahu au lendemain des législatives de 2009 lui a valu un rejet de la part de nombreux militants travaillistes. Les commentaires de la presse d'hier sont peu amènes envers lui. Le quotidien Haaretz parle « d'acte répugnant » tandis que Maariv juge que Barak a « anéanti ce qu'il restait de confiance dans le processus de pays et détruit le Parti travailliste ».