jeudi 20 janvier 2011

Moscou et Paris pour une résolution de l’ONU contre la colonisation

20/01/2011
Les représentants des pays arabes à l'ONU ont formellement déposé au Conseil de sécurité un projet de résolution condamnant la colonisation israélienne, avec le soutien de la Russie et de la France. Mais un vote n'est pas attendu avant plusieurs jours. Les États-Unis ont déjà menacé d'y mettre leur veto.
L'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, a défendu hier un projet de résolution déposé mardi soir au Conseil de sécurité et condamnant la colonisation israélienne, mais les États-Unis ont fait état de leur opposition à cette initiative. Les États-Unis ont averti que soumettre la résolution à un vote au Conseil de sécurité « compliquerait » les efforts de paix. La résolution palestinienne, qui se borne à condamner la colonisation, a été formellement déposée mardi soir au Conseil de sécurité par le Liban, le Brésil et l'Afrique du Sud. L'ambassadeur palestinien a estimé qu'elle contribuerait à la reprise des discussions de paix directes entre Palestiniens et Israéliens, interrompues depuis qu'Israël a mis fin à un moratoire sur la colonisation fin septembre. Un vote n'est pas prévu avant plusieurs jours, voire quelques semaines. Les États-Unis ont mis en garde les Palestiniens contre toute pression en faveur d'un vote. Les responsables américains refusent de dire s'ils feront usage de leur droit de veto contre la résolution palestinienne. Les États-Unis sont le seul membre permanent à s'opposer à la résolution. Les quatre autres (Grande-Bretagne, Chine, France et Russie) ont tous indiqué qu'ils voteraient probablement pour la résolution. Le quartette pour le Proche-Orient - États-Unis, Russie, ONU et Union européenne - doit se réunir à Munich le 5 février. Certains diplomates pensent que le vote de la résolution n'aura lieu qu'après.
Parallèlement, le lobby des colons israéliens exploite une fête juive célébrée par la plantation d'arbres pour étendre les colonies en Cisjordanie occupée, ont indiqué hier des sources concordantes. Yariv Oppenheimer, secrétaire général du mouvement israélien La Paix maintenant, a reproché à des militants de droite de lier la fête de Tou Be Chvat, connue sous le nom de « Nouvel An des arbres », à une campagne de plantation d'arbres autour des colonies pour en augmenter la superficie. « (...) Au lieu de maisons, ils utilisent l'agriculture », a déclaré à l'AFP M. Oppenheimer.
Par ailleurs, la chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, est attendue aujourd'hui en Israël pour évoquer la relance du processus de paix, lors d'une tournée qui la conduira aussi à Gaza, en Égypte et en Jordanie. Ce sera la première tournée dans la région pour Michèle Alliot-Marie depuis sa prise de fonctions en novembre.
En outre, hier, Israël s'est félicité du refus de M. Medvedev d'aller au-delà d'une déclaration datant de 1988 sur un État palestinien lors de sa visite à Jéricho. « La visite de Medvedev a prouvé que la tactique des Palestiniens réussit peut-être dans des pays éloignés non impliqués dans le processus (de paix) », a affirmé à la radio publique le vice-ministre des Affaires étrangères, Dany Ayalon. M. Ayalon fait allusion à plusieurs pays d'Amérique du Sud qui ont reconnu récemment la Palestine comme un État « indépendant à l'intérieur des frontières de 1967 ». Enfin, le roi Abdallah II s'est félicité du rôle « crucial » de la Russie pour la stabilité du Proche-Orient, en recevant hier à Amman le président russe. Les délégations russe et jordanienne ont également discuté de « coopération économique, notamment dans le domaine nucléaire », a précisé le palais royal.