Samedi 25 juin 2011
Nardjes Flici 
Israël, les            Etats-Unis et l’ONU perçoivent cette            initiative comme étant une «provocation»            contre l’Etat hébreu.
Une nouvelle            flottille est sur le point d´appareiller            pour Ghaza. Une dizaine de bateaux            doivent partir de Grèce la semaine            prochaine dans le cadre d´une «flottille            de la liberté» pacifique pour            transporter de l´aide humanitaire à            Ghaza en forçant le blocus israélien, en            place depuis cinq ans, ont indiqué les            organisateurs grecs à Athènes. En            réponse à cette initiative, Israël qui a            invoqué «le droit à l´autodéfense», a            fait part de sa détermination à            intercepter ces bateaux. La flottille            «entre clairement dans le cadre d´une            démarche politique», a déclaré jeudi            l´ambassadeur d´Israël à l´ONU Ron            Prosor aux journalistes, en marge d´une            réunion du Conseil de sécurité sur le            Moyen-Orient. «(...) Elle ne présente            rien de constructif (...) et relève de            la provocation et n´a rien à voir avec            une aide humanitaire», a-t-il insisté.            Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint            de l´ONU chargé des affaires politiques,            a rappelé de son côté devant le Conseil            de sécurité que l´ONU était opposée à            toute flottille tentant de forcer le            blocus israélien de Ghaza. «Je souhaite            réitérer aujourd´hui la position forte            des Nations unies qui est que            l´assistance à la population de Ghaza            doit être livrée par les canaux            officiels», a-t-il dit. «Le secrétaire            général, Ban Ki-moon, a demandé et écrit            une lettre aux gouvernements concernés            pour qu´ils usent de leur influence pour            décourager les flottilles, qui            représentent un potentiel d´escalade            dangereuse», a-t-il ajouté. A leur tour,            les Etats-Unis ont mis en garde leurs            ressortissants contre toute velléité de            participer à cette flottille. La            secrétaire d´Etat Hillary Clinton a            affirmé cette position américaine, en            exprimant, jeudi, son opposition au            projet d´un groupe de militants            pro-Palestiniens d´embarquer à bord de            plusieurs bateaux à destination de Ghaza            dans le but de briser le blocus            israélien sur ce territoire palestinien.            «Nous ne pensons pas que cette flottille            soit un moyen nécessaire ou utile de            porter secours au peuple de Ghaza», a            déclaré à des journalistes la chef de la            diplomatie américaine. «Cette semaine            encore, le gouvernement israélien a pris            des engagements significatifs pour les            logements dans la bande de Ghaza; des            matériaux de construction vont pouvoir            entrer dans Ghaza», a rappelé Mme            Clinton. Ces positions de soutien sans            nuance à l´Etat hébreu, vont à            l´encontre du droit international            humanitaire, et aux résolutions du            Conseil de sécurité de l´ONU, dont la            résolution 1860 appelait en janvier 2009            «au libre approvisionnement et à la            libre distribution à travers Ghaza de            l´aide humanitaire, y compris de la            nourriture, du carburant et des            médicaments». Depuis juin 2007, après la            prise du pouvoir par le Hamas, les            autorités israéliennes ont renforcé le            siège de Ghaza de manière drastique. Le            territoire est bouclé, les postes            frontières fermés, rien ne passe, à            l´exception, sous conditions, des biens            humanitaires les plus basiques. Les            raisons sécuritaires invoquées par            Israël ne résistent cependant pas à            l´épreuve des faits. Le siège témoigne            d´un véritable acharnement contre la            population de Ghaza. Peut-ont réellement            justifier de telles restrictions par des            considérations sécuritaires? Selon les            organisateurs, la flottille            internationale sera composée de 15            navires venant du Canada, d´Espagne, des            Etats-Unis, de France, de Grèce,            d´Irlande, d´Italie et de Turquie qui se            retrouveront dans les eaux            internationales au sud de Chypre. Le            31mai 2010, un raid militaire israélien            dans les eaux internationales contre le            Mavi Marmara de l´organisation            humanitaire turque IHH, navire amiral            d´une première flottille humanitaire            avait causé la mort de neuf            ressortissants turcs. Eu égard à la            manière avec laquelle la «communauté            internationale» prend en charge cette            affaire, il est fort à craindre que le            scénario du 31 mai 2010 se reproduise à            nouveau dans les prochains jours.
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