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Après  le droit international et les droits des Palestiniens, c’est la liberté  de la presse que "la seule démocratie au Proche-Orient" veut écraser.  Après avoir aussi menacé de mort des citoyens non violents qui ne font  que leur devoir de solidarité devant l’injustice et la violence imposées  à un peuple assiégé. [1]
Les journalistes étrangers  qui embarqueront à bord de la flottille internationale encourent une  interdiction d’entrer de dix ans en Israël. La dizaine de bateaux  transportant de l’aide humanitaire à Gaza doit appareiller de Grèce dans  les prochains jours.
Selon le Bureau de presse gouvernemental (GPO)  israélien, les membres des médias étrangers qui prendront part à  l’expédition sont passibles d’une interdiction d’entrée de dix ans en  Israël. « La flottille a l’intention de violer sciemment le blocus  (maritime) qui a été reconnu légal et conforme à tous les traités et au  droit international », a écrit le directeur du GPO, Oren Helman, dans  une lettre adressée aux représentants des organes de presse étrangers  basés en Israël.« Que les choses soient bien claires (…) la  participation à cette flottille est une violation volontaire de la loi  israélienne et est susceptible de coûter aux participants une  interdiction d’entrée en Israël pendant dix ans, la confiscation de leur  matériel et des sanctions supplémentaires », non précisées, affirme  M. Helman.
Des militants de 22 pays ont prévu d’appareiller de  Grèce cette semaine à bord d’une dizaine de bateaux dans le cadre d’une  « flottille de la liberté » transportant de l’aide humanitaire à Gaza,  malgré des menaces d’Israël et l’opposition de l’ONU.
La presse étrangère proteste
Dans un communiqué, l’Association de la presse étrangère  (FPA), qui représente les journalistes étrangers couvrant Israël et les  Territoires palestiniens, a aussitôt protesté contre cette lettre,  estimant qu’« elle envoie un message glaçant aux médias internationaux  et pose de sérieuses questions quant à l’engagement d’Israël en faveur  de la liberté de la presse ».
« Les journalistes couvrant un événement d’actualité  légitime doivent être autorisés à faire leur travail sans menaces ni  intimidation. Nous exhortons le gouvernement (israélien) à revenir  immédiatement sur cette décision », selon le communiqué de la FPA.
Jeudi, Israël a prévenu qu’il était « déterminé » à  arrêter cette nouvelle flottille. « Israël a le droit d’autodéfense »,  l’opération « entre clairement dans le cadre d’une démarche politique »,  « relève de la provocation et n’a rien à voir avec une aide  humanitaire », a justifié à New York l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Ron  Prosor.
Rassemblant cette année 350 militants de la cause  palestinienne dont l’écrivain suédois Henning Mankell, ainsi que  quelques journalistes [2],  cette initiative pour briser le blocus de Gaza imposé depuis cinq ans  par Israël, et qui se veut pacifique, se reproduit pour la deuxième  année consécutive.
En mai 2010, une première tentative d’approcher de Gaza  (territoires palestiniens) a coûté la vie à neuf personnes après  l’assaut sanglant de la marine israélienne contre le ferry turc Mavi Marmara, qui servait de navire amiral à la flottille.
 
 
