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Les  Palestiniens sont déterminés à réclamer le statut de membre à part  entière pour leur Etat à l’ONU en septembre, a affirmé dimanche le  président Mahmoud Abbas lors d’une réunion de la direction palestinienne à Ramallah
La réunion du Comité central du mouvement Fatah et du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), sous l’autorité de M. Abbas, a porté sur les préparatifs en vue de l’adhésion à l’ONU d’un Etat de Palestine basé sur les frontières de juin 1967 (soit la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est).
"Il y en a évidemment qui disent encore que notre  décision d’aller à l’ONU est une tactique et une manoeuvre de notre  part", s’est défendu le président palestinien. "Mais nous considérons  que c’est une mesure indispensable en cas d’échec des négociations", a  ajouté M. Abbas en soulignant explicitement que "jusque-là il n’y a pas  eu de plan politique acceptable pour une reprise des négociations" de  paix avec Israël "sur la base des résolutions internationales, la  solution à deux Etats et l’arrêt de la colonisation".
"Nous avons donc pris la décision d’aller en septembre à l’ONU pour obtenir le statut de membre à part entière pour l’Etat de Palestine dans cette organisation internationale", a insisté le chef de l’Autorité palestinienne.
Les Etats-Unis et plusieurs pays européens, comme  l’Allemagne et l’Italie, alliées d’Israël, sont opposés à une telle  démarche. D’autres, comme la France et l’Espagne, gardent leur option  ouverte, ayant laissé entendre qu’ils pourraient éventuellement  reconnaître un Etat palestinien.
La communauté internationale veut croire à la reprise du  processus de paix, au point mort depuis septembre 2010, et exerce une  certaine pression sur les Palestiniens et les Israéliens, mais jusqu’à  présent en vain.
Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a évoqué  dimanche la tenue en juillet à Washington d’une réunion du Quartette  (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) sur le Proche-Orient,  affirmant que la proposition de Paris d’une conférence de paix n’était  pas enterrée.
"Le 11 juillet (...), il va y avoir une réunion à  Washington du Quartette pour, à partir du discours de (Barack) Obama et  de la proposition française, appeler les parties à se réunir", a déclaré  M. Juppé.
Le président Barack Obama s’est prononcé le 19 mai pour  la première fois en faveur de pourparlers pour un Etat palestinien sur  la base des lignes de 1967, moyennant des échanges de territoires  négociés avec Israël, ce qu’a rejeté Israël.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a affirmé à l’AFP  dimanche que la demande de reconnaissance à l’ONU n’entrave pas le  processus de paix mais le complète : "Nous estimons qu’il n’y a pas de  contradiction entre ces deux demandes".
"Il est temps que la communauté internationale approuve  l’adhésion d’un Etat palestinien à l’ONU selon les lignes de 1967. Cette  mesure est inévitable si elle veut préserver le processus de paix ainsi  que (...) la stabilité et la paix dans la région", a plaidé M. Erakat  qui a déploré "le refus injustifiable de l’administration américaine".
Lors de leur réunion, les dirigeants de l’OLP et du Fatah ont aussi abordé le dossier de la réconciliation avec le mouvement islamiste Hamas,  au pouvoir à Gaza, qui achoppe sur le nom du prochain Premier ministre  chargé de diriger un gouvernement non partisan jusqu’aux élections  palestiniennes prévues l’an prochain.
Le Hamas refuse "catégoriquement" que l’actuel Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Salam Fayyad, candidat du président Abbas, prenne les rênes du cabinet de transition.
En ouvrant la réunion à Ramallah dimanche, le président  Abbas s’est déclaré toujours "déterminé" à aller à Gaza pour discuter de  la réconciliation : "Depuis longtemps, je dis que j’irai à Gaza et  maintenant je répète que je suis déterminé à aller à Gaza et ce sera une  surprise pour tout le monde".
 
 
