mercredi 9 février 2011

La révolution égyptienne et la sécurité d’"Israël"

[ 09/02/2011 - 03:00 ]
Centre d’Informations Journalistiques – CPI
Le Centre d’Informations Journalistiques a observé et énuméré, samedi 5 février 2011, quelques réactions officielles et officieuses sionistes face à la révolution égyptienne. Notre Centre Palestinien d’Information (CPI) en résume certains points.
● Benyamin Netanyahu, le premier ministre israélien, a présidé une séance pour discuter de la situation égyptienne. Des officiers du service de renseignements militaires y ont participé. Tous ont confirmé que préserver la paix avec l’Egypte reste dans l’intérêt d’"Israël".
● Le ministre du transport sioniste Jacob Kats a attiré l’attention sur le fait qu’"Israël" commence à se rendre compte combien l’accord de paix avec l’Egypte est important. Cet accord a fait sortir l’Egypte, le plus grand pays arabe, du conflit, une sortie qui a totalement changer les règles du jeu. Le changement du régime constituera une menace réelle à l’Entité sioniste, insiste-t-il à dire.
● Le président de l’Entité sioniste Pérès a dit que la démocratie en Egypte ne se résume pas la mise en place d’élections libres ; mais il faut aussi préserver les libertés après les élections. "Israël" a vu comment un « mouvement extrémiste », le Hamas, avait été élu.
● Gabi Ashkenazi, chef d’état-major sioniste, a souligné que la sécurité d’"Israël" est fragile et que le calme sur les frontières avec la bande de Gaza est relatif et pourrait changer à tout moment ; ce qui se passe en Egypte n’en est que la preuve.
● Tsipi Livni, chef de l’opposition, a peur de voir les Etats-Unis soutenir les élections dans des pays islamiques, où des organisations ne respectant la démocratie pourraient prendre le pouvoir. Il faut qu’"Israël" entame une sérieuse opération mettant fin au conflit avec les Palestiniens, ce qui, pour elle, renforcerait les pays modérés du Moyen-Orient face au « danger iranien ».
● Benyamin Ben Alyezer, ancien ministre du parti travailliste, a catégoriquement critiqué les Etats-Unis pour leur position sur la crise égyptienne : « Washington a apporté la tragédie au Moyen-Orient, en appelant Moubarak à quitter le pouvoir et à quitter l’Egypte. Il faut arriver à un accord avec les Palestiniens, avant que la direction américaine ne nous impose une solution ».
● Le père du soldat israélien détenu à Gaza a exprimé son inquiétude de voir les évènements d’Egypte toucher les efforts entamés pour la libération de son fils, surtout du fait que l’Egypte garde un rôle important dans cette affaire. Il a cependant montré sa joie de voir Omar Souleyman nommé vice-président.
● Etienne Ghalbou, professeur spécialiste des affaires américaines à l’université de Bar-Ilan de la ville de Tel-Aviv, a affirmé que l’état hébreu devra revoir ses relations avec les Etats-Unis. Pour lui, Obama a poignardé Moubarak dans le dos, a tourné le dos à "Israël". Désormais, "Israël" devra, croit-il, améliorer ses relations avec les pays en ascension tels que l’Inde, la Chine, en plus de l’Europe.
● L’ancien ambassadeur sioniste au Caire Zvi Mazel croit que les Etats-Unis n’ont pas pris une bonne position envers les évènements de l’Egypte. Il croit aussi que Moubarak pourra reprendre la main sur la rue, car l’armée égyptienne lui est toujours fidèle. Cependant, l’idée de donner le pouvoir à Gamal est du passé ; c’est Omar Souleyman qui pourrait mener l’Egypte vers les élections.
● Amber Yates, professeur à l’université hébraïque et experte en loi internationale et en politiques extérieures américaines, se demande si "Israël" serait le prochain pays que les Etats-Unis laisseront tomber après l’Iran et l’Egypte ; ce sont les intérêts qui comptent.
● Le ministre israélien des infrastructures estime que l’Egypte pourrait annuler l’accord d’exportation de gaz en "Israël" ; ce n’est pas le cas pour le moment. Le ministre reste néanmoins attentif, car la production de 40% de l’électricité d’"Israël" est basée sur le gaz naturel égyptien.