lundi 14 février 2011

Ébranlée, l’Autorité palestinienne annonce des élections générales

14/02/2011
La direction palestinienne a annoncé samedi des élections générales d'ici à septembre afin de rétablir sa légitimité, après les fuites sur les négociations avec Israël et la débâcle des régimes égyptien et tunisien, auxquels elle était liée. Mais tout comme les élections municipales convoquées mardi pour le 9 juillet, une première consultation palestinienne depuis 2006, ces deux scrutins ont aussitôt été rejetés par le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza et vainqueur des législatives de 2006.
Le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (CEOLP), réuni sous la présidence de Mahmoud Abbas, a « décidé de lancer les préparatifs en vue d'organiser des élections présidentielle et législatives dans les prochains mois, pour répondre à la volonté du peuple palestinien, au plus tard en septembre », selon un communiqué lu par le secrétaire général de cette instance, Yasser Abed Rabbo. Il a appelé « l'ensemble des factions palestiniennes à mettre de côté leurs réserves, notamment leurs différends », en allusion au Hamas. À Gaza, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a rejeté cet appel, comme le mouvement l'avait déjà fait pour le scrutin municipal : « Cette procédure est invalide car le président Abbas n'a aucune légitimité et n'est pas habilité à organiser de telles élections. » Le Hamas conteste la légitimité de M. Abbas, dont le mandat, qui a expiré en janvier 2009, a été prolongé jusqu'à la tenue d'une nouvelle élection présidentielle afin d'éviter un vide institutionnel.
Parallèlement, le principal négociateur palestinien dans les pourparlers de paix avec Israël, Saëb Erakat, a présenté sa démission. M. Erakat a confirmé à l'AFP sa démission du « comité des négociations » palestinien, annoncée auparavant par M. Abed Rabbo. Il a expliqué sa démission par la « responsabilité qu'il assumait pour le vol de documents dans son bureau », documents qui, selon lui, ont été « falsifiés » intentionnellement. Il faisait référence à des documents diffusés fin janvier par la chaîne al-Jazira, basée au Qatar, couvrant les pourparlers de paix depuis 1999 et interrompus depuis plusieurs mois. Le Hamas s'est aussitôt félicité de cette démission. Elle « démontre la véracité des documents divulgués », a déclaré à l'AFP M. Barhoum, qui a, par la même occasion, réitéré son appel à l'OLP à « en finir avec toute négociation avec l'occupant » israélien.