lundi 14 février 2011

Benny Gantz prend les rênes de l’armée en pleine tension régionale

14/02/2011
Le général Benny Gantz, nommé officiellement hier à la tête de l'armée israélienne, est immédiatement confronté à un double défi : mettre fin aux « guerres intestines » au sommet de la Défense et s'adapter à la nouvelle donne stratégique après la chute du président égyptien Hosni Moubarak.
Le général Gantz - sans charisme mais qualifié de « bon soldat » par les médias - prend les rênes de la plus puissante armée de la région en pleine période d'incertitude pour l'État d'Israël. Sa nomination s'est faite dans la précipitation et la confusion. Arrivé au poste de chef d'état-major adjoint, il avait annoncé l'an dernier qu'il quittait l'armée lorsque le ministre de la Défense, Ehud Barak, lui avait préféré Yoav Galant, un autre général, pour devenir patron de l'armée. Mais, au dernier moment, la promotion de Yoav Galant, soupçonné d'avoir occupé illégalement un terrain domanial autour de sa villa, a été annulée par une commission de contrôle. M. Barak, qui entretenait des relations exécrables avec le chef d'état-major sortant, le général Gaby Ashkenazi, a refusé de prolonger le mandat de ce dernier, qui arrive à expiration aujourd'hui, le temps de trouver un autre candidat. Le ministre de la Défense a même tenté de nommer un chef d'état-major par « intérim », mais cette initiative a provoqué un tel tollé qu'il a dû renoncer à son projet et se résigner à choisir Benny Gantz. Le Premier ministre est lui-même intervenu pour mettre fin au feuilleton.
Le général Gantz va devoir réviser tous les plans stratégiques pour tenir compte de la nouvelle configuration stratégique au Proche-Orient, notent des analystes de défense. Les dirigeants israéliens craignent au plus haut point un scénario « à l'iranienne ». Ainsi que l'a souligné la radio de l'armée, le général Gantz « ne bénéficiera dans ce contexte d'aucune période de grâce » et ne pourra compter que sur ses états de service.