vendredi 7 janvier 2011

Les États-Unis et Israël, principales menaces pour les Turcs

05/01/2011 | 15h10
Les Etats-Unis et Israël constituent les principales menaces pour la Turquie déclarent une majorité de Turcs, selon un sondage réalisé et diffusé mercredi par l'Institut Metropoll.
43% des sondés considèrent que les Etats-Unis sont la première menace étrangère pour leur pays musulman mais laïque, allié de Washington au sein de l'Otan depuis 1952, selon le sondage réalisé en décembre sur un échantillon représentatif de 1.504 personnes.
Vient ensuite Israël, selon 24% des gens interrogés. 63% estiment que leur pays doit geler ses liens avec l'Etat hébreu tandis que 28% pensent au contraire que ceux-ci doivent être approfondis.
L'Iran, soupçonné par les grandes puissances occidentales de fabriquer l'arme atomique, est loin d'être une menace car seulement 3% des sondés y croient.
La Grèce voisine et avec laquelle la Turquie continue d'avoir de sérieux litiges, notamment en mer Egée et à Chypre, et ce en dépit d'un climat de coopération depuis plusieurs années, vient en dernière place avec 2% des sondés affirmant penser qu'elle constitue une menace.
Depuis l'occupation d'Irak en 2003, une certaine antipathie américaine se fait sentir dans la société turque. Pour ce qui en est d'Israël, les rapports avec pays, autrefois allié stratégique régional, se sont nettement dégradés depuis l'offensive israélienne contre la bande de Gaza en 2008/2009, dénoncée par les dirigeants turcs.
L'attaque israélienne le 31 mai d'un ferry turc, navire amiral d'une flottille humanitaire pour Gaza, sous blocus Israélien, a entraîné ces relations dans une crise encore plus profonde.
La Turquie a rappelé son ambassadeur et réclame des excuses et compensations pour les neuf Turcs tués pendant ce raid, ce qu'Israël refuse.
La position perçue pro-iranienne et anti-israélienne du gouvernement islamo-conservateur turc du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan entraîne des interrogations sur le cap traditionnellement pro-occidental du pays.
Le gouvernement d'Ankara assure qu'il reste attaché à l'Occident, tout en se présentant comme une force régionale à la recherche de nouveaux marchés.