vendredi 5 novembre 2010

Intensification de la colonisation et poursuite des efforts pour la réconciliation

05 novembre 2010
Les efforts en vue de la reprise des négociations directes israélo-palestiniennes se poursuivent toujours, au moment où les autorités d'occupation  ont annoncé la construction de nouvelles colonies en Cisjordanie, alors que  les Palestiniens tiennent à concrétiser le processus de réconciliation nationale.       
A une semaine de la fin de l'échéance fixée par la Ligue arabe aux Etats-Unis  pour qu'ils règlent la question de la colonisation avec Israël et l'obliger  à mettre fin à cette pratique illégale, ce dernier a annoncé un nouveau projet  de colonies en Cisjordanie occupée, alors que les Palestiniens ont accentué  les concertations en vue de la réconciliation nationale. Les autorités de l'occupation israélienne ont entamé la construction  de plus de cinquante nouvelles colonies à Beldat Beïtamr, dans le nord d'El-Khalil  en Cisjordanie, a affirmé Mohamed Awadh, porte-parole du "Projet palestinien  de Solidarité".  Israël veut ajouter ces nouvelles constructions à la colonie de "Kermistort",  entrant dans la cadre d'un vaste projet qui consiste à changer la réalité sur  le terrain en vue des prochaines négociations avec les Palestiniens, a-t-il  signalé.        
Le porte-parole de l'Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina a affirmé  que le Comité de suivi de la Ligue arabe se réunira après la fin de l'échéance  fixée à Washington pour étudier toutes les possibilités et les décisions à prendre.  "Israël refuse tout gel de colonisation en Cisjordanie", a indiqué Abou  Roudeina. "Et c'est pour ça qu'il faut intensifier les consultations arabes  dans les prochains jours" à propos de l'avenir du processus de paix et de la  question palestinienne en général, a-t-il martelé.  Dans ce contexte, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud  Abbas a indiqué qu'en cas d'absence d'avancées dans le processus de paix, il  pourrait avoir recours à plusieurs possibilités, dont la saisie des Nations  unies et du Conseil de sécurité pour trouver une solution.  M. Abbas, qui se trouve depuis mardi au Koweït dans le cadre d'une tournée  dans la région du Golfe, doit discuter avec les responsables koweïtiens des  moyens de débloquer l'impasse à laquelle est confronté le processus de paix. Pour sa part l'administration américaine, qui a souligné que les négociations  sont la seule voix pour atteindre la paix, a informé l'Autorité palestinienne  qu'elle poursuivait ses efforts avec Israël pour le convaincre de geler les  activités de colonisation. Ces nouvelles provocations israéliennes ont été dénoncées par  le Premier ministre palestinien Salam Fayyad qui a réaffirmé lors d'une visite  mardi à El Qods occupée, les droits du peuple palestinien sur sa terre.        
De son côté, la Ligue arabe a averti la communauté internationale contre  la dégradation de la situation dans la région, où Israël poursuit ses tentatives  de modifier la réalité géographique et intensifie ses atteintes aux patrimoines  musulmans et chrétiens. L'Organisation panarabe a appelé, à cet effet, à l'occasion des 93 ans  de la Déclaration de Balfour publiée le 2 novembre 1917, la communauté internationale à obliger Israël à se conformer à la législation internationale et à se retirer  des territoires palestiniens occupés en 1967. Ces développements interviennent alors qu'une réunion de réconciliation  entre le Fatah, dirigé par le président palestinien Mahmoud Abbas, et le mouvement  Hamas doit se tenir le 9 novembre à Damas.        
Des sources palestiniennes ont rapporté que ce nouveau round de dialogue  verra également la participation d'experts en sécurité qui devront aborder des  dossiers sécuritaires.          
La dernière réunion entre le Fatah et le Hamas a été organisée fin septembre  à Damas, où les deux mouvements se sont mis d'accord sur les dossiers portant  sur les élections et la réforme de l'Organisation de libération de la Palestine  (OLP), sans parvenir à un accord sur le dossier de la sécurité.        
La conclusion d'un accord de reconciliation renforcera l'union et la  cohésion entre Palestiniens face à Israël, à même d'empêcher ce dernier de poursuivre sa politique répressive et de l'obliger à respecter ses engagements  et à négocier de façon sérieuse.        
L'Autorité palestinienne avait suspendu les négociations directes avec  les Israéliens, entamées début septembre sous l'égide de Washington, en raison  de la poursuite de la colonisation.
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L'UNRWA réaffirme son engagement à garantir les droits des réfugiés palestiniens
L'Office de secours et de travaux des Nations unies  pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a réaffirmé hier, sa position et "l'engagement juridique de la communauté internationale à garantir les droits des réfugiés palestiniens, conformément au droit international et  aux décisions de l'ONU". La directrice du bureau de l'UNRWA au Caire, Mme Abir Khricha a démenti  dans une lettre adressée à la Ligue arabe, tout lien de l'UNRWA avec les déclarations  du directeur de son bureau à New York, Andrew Witley, selon lesquelles les réfugiés palestiniens ne devraient pas nourrir l'espoir de retourner un jour chez eux  et que les Etats arabes devraient leur chercher un endroit sur leurs sols respectifs  en vue de les naturaliser. "L'opinion exprimée par Andrew Witley ne reflète, en aucun cas, le point  de vue de l'Agence. Elle est même contradictoire avec sa position officielle",  a-t-elle rappelé.  Les déclarations de Witley, qui doit quitter son poste début 2011, ont  été condamnées par la Ligue arabe, qui avait réaffirmé le droit de retour des  réfugiés palestiniens, un droit fondamental et inaliénable auquel plus de 4,5  millions de réfugiés palestiniens, forcés à l'exil, demeurent attachés. Un droit  revendiqué à maintes reprises par la Ligue arabe.  "Israël est le premier responsable de la tragédie des réfugiés palestiniens", a estimé la Ligue.
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L'Algérie, pays exemplaire dans la compréhension de l'importance du problème palestinien
L'Algérie est un pays exemplaire dans la compréhension  de l'importance du problème palestinien, a souligné, hier, à Oran, le diplomate français Stéphane Hessel, membre du comité de parrainage du Tribunal Russell  pour la Palestine (TRP).        
"L'Algérie reste pour moi l'exemple d'un pays qui a compris l'importance du problème palestinien", a affirmé M. Hessel lors d'une rencontre animée au  pôle universitaire d'Oran au profit des étudiants de la faculté de droit. Agé de 93 ans, ce diplomate ayant dignité d'ambassadeur de France est  également connu pour avoir participé à la rédaction de la Déclaration universelle  des droits de l'homme en 1948.  Dans son intervention, proposée à l'invitation de l'université d'Oran  en partenariat avec le Centre culturel français, M. Hessel a également souligné "l'intérêt des Algériens pour tous les efforts allant dans le sens d'un règlement  juste et durable du conflit palestino-israélien". "Le Tribunal Russell pour la Palestine est une contribution à ces efforts",  a-t-il expliqué en précisant que ce tribunal a un pouvoir d'influence, "montrant  clairement au monde entier les manquements d'Israël au droit international". M. Hessel a mis l'accent, en outre, sur le rôle des personnalités liées au TRP qui, aujourd'hui, apportent leur concours pour éclairer l'opinion publique, "comme ça a été le cas du temps où l'Algérie luttait difficilement pour son indépendance". Ces personnalités sont fédérées pour faire barrage à ce qui est "une  négation du droit fondamental de la Palestine", a-t-il insisté.  La visite du diplomate français à Oran intervient après son récent séjour  en Palestine où "la situation est inacceptable", notamment à Ghaza où il a relevé "le désespoir d'une population privée de moyens de commerce avec le monde extérieur". M. Hessel a abordé à cet égard la responsabilité des Etats-Unis d'Amérique et de l'Union européenne qui doivent, a-t-il dit, "se montrer courageux  pour opposer à la politique israélienne une pression forte". "C'est dans cette direction que les Palestiniens espèrent que le TRP  pourra participer à cet effort, qui est un effort de paix et non de guerre",  a-t-il indiqué, en soutenant la solution que les Nations unies proposent depuis  1967 avec les résolutions 242 et 338.  Le Tribunal Russel pour la Palestine a été fondé en mars 2009 suite  à la sauvage agression israélienne contre Ghaza en décembre 2008 et janvier  2009, et ce, dans le but de "mobiliser les opinions publiques, mettre fin à  l’impunité d’Israël et aboutir à un règlement juste et durable du conflit".  La première session internationale de ce tribunal, tenue en mars dernier  à Barcelone (Espagne) sous la présidence honoraire de M. Hessel, avait mis en  relief "les complicités et omissions de l’Union européenne et de ses Etats membres dans la poursuite de l’occupation des territoires palestiniens et la perpétuation  des violations du droit international par Israël en toute impunité". La deuxième session, prévue à Londres (Angleterre) du 20 au 22 novembre  prochain, examinera "les Responsabilités de grandes entreprises internationales dans les violations des droits humains et du droit international humanitaire  par Israël", a fait savoir M. Hessel.        
Deux autres sessions sont programmées en 2011, à Johannesburg (Afrique  du Sud) puis à New York (USA), a-t-il encore fait savoir.
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