mercredi 4 août 2010

Trois soldats et un journaliste libanais tués : La provocation de Tel-Aviv

 4 août 2010
L’armée israélienne fait dans la provocation. En violation de la résolution 1701, elle a assassiné trois soldats libanais et un journaliste travaillant pour le journal libanais Al Akhbar, hier, près du village d’Aadaissé, dans le sud du Liban, près de la frontière.

« Trois soldats libanais et un journaliste ont été tués et un civil a été blessé », a fait savoir un responsable des services de sécurité libanais. Les forces israéliennes ont lancé, dans la matinée d’hier des roquettes contre la localité d’Aadaissé, près d’une position de l’armée libanaise, à la frontière avec Israël. Des affrontements ont ensuite opposé, dans la journée, des militaires israéliens et l’armée libanaise à la frontière entre le Liban et Israël.
Selon la chaîne du Hizbo Allah, El Manar, les affrontements ont éclaté lorsque l’armée israélienne a fait une incursion dans le village de Aadaissé, à la frontière libano-israélienne. La riposte de l’armée libanaise ne s’est pas fait attendre. La presse libanaise a rapporté qu’un haut gradé (un lieutenant-colonel) israélien a été tué. L’information a été confirmée par les autorités israéliennes. « Un officier de l’armée a été tué aujourd’hui par le tir des forces armées libanaises à la frontière israélo-libanaise », indiquent-elles dans un communiqué de l’armée, identifiant la victime comme le lieutenant-colonel Dov Harari, 45 ans. Le quotidien libanais Al Akhbar a confirmé la mort de son journaliste, Assaf Abou Rahal, tué par l’armée israélienne alors qu’il couvrait les affrontements du Liban-Sud.
La situation risque fort de déraper. Le pire est à craindre. Cette agression israélienne rappelle celle de 2006, qui a plongé toute la région dans une guerre qui a duré 33 jours. Visiblement, la stabilité retrouvée du Liban et son rapprochement avec la Syrie ne sont pas du goût de Tel-Aviv. Le Liban fera face aux attaques israéliennes « par tous les moyens disponibles », a réagi le secrétaire général du Conseil supérieur de la défense libanais. La Force des Nations unies au Liban stationnée dans le Sud-Liban tente tant bien que mal de ramener le calme, avant que la situation ne s’enlise. Elle a appelé à « un maximum de retenue » après ces affrontements entre des soldats libanais et israéliens à la frontière, a affirmé à l’AFP le porte-parole de la force onusienne, Neeraj Singh. Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir en urgence, a indiqué l’ambassadeur de Russie à l’ONU, Vitaly Tchourkine, qui préside le Conseil de sécurité en août.
Le président libanais, Michel Sleimane, et le Premier ministre, Saâd Hariri, ont dénoncé hier l’« agression » israélienne. « Le président dénonce la nouvelle violation israélienne de la résolution 1701 qui inclut le bombardement d’un point de contrôle de l’armée libanaise et par des attaques contre les biens libanais », indique la présidence libanaise dans un communiqué, en réaction à l’agression de l’armée israélienne. De son côté, le Premier ministre, Saâd Hariri, a condamné « la violation de la souveraineté libanaise » et demandé « aux Nations unies et à la communauté internationale de prendre leurs responsabilités et de faire pression sur Israël pour stopper son agression ».  Pour sa part, le président syrien, Bachar al Assad, a vivement condamné le raid israélien contre un point de contrôle de l’armée, dans le sud du Liban. Le chef de l’Etat syrien a eu un entretien téléphonique avec son homologue libanais, Michel Sleimane, au cours duquel il lui a assuré que « la Syrie se tient aux côtés du Liban ». « Cette agression montre une nouvelle fois qu’Israël cherche toujours à déstabiliser le Liban et la région », a affirmé le président syrien. La Syrie, qui s’est rapprochée ces derniers temps du Liban, a demandé à l’ONU et à la communauté internationale d’intervenir pour « condamner cette violation et la faire cesser ».
Par Agences, Hacen Ouali 
Lien