mercredi 4 août 2010

Israël : droits humains ? Connais pas

Israël doit abandonner le blocus qu’il impose à Gaza et inviter une commission d’enquête indépendante au sujet de son agression sanglante contre ce territoire. C’est ce à quoi vient d’inviter le comité de l’Onu pour les droits de l’homme. Rien de nouveau sous le soleil ? Les appels et les condamnations des pratiques israéliennes se suivent sans apporter de résultats. Ils sont là pour rendre plus volumineux encore le dossier des actes d’accusation contre Tel-Aviv. Mais celui-ci se soucie peu des condamnations morales. Voire à l’occasion même de ces demandes, il les a non seulement formellement rejetées, mais il a même souligné que la notion de droits humains, tel que précisée dans la Convention internationale sur les droits politiques et humains, ne s’appliquait pas aux territoires occupés de Cisjordanie et de Gaza. Et ceci bien qu’elle s’applique en revanche aux colons juifs se trouvant dans ces régions. On n’a jamais vu autant d’esprit discriminatoire qui refuse le droit international. Ce qui a fait dire à un ancien juge et militant français des droits de l’homme, Chanet, qu’il est très difficile de dialoguer avec Israël. Ça on le connaît. Cela est clair. Tel-Aviv est tout le temps sur la sellette quand il s’agit de droit humain. Et ceci concerne tant sa politique en Cisjordanie qu’à Gaza. Le 23 juillet dernier, un autre forum, le Conseil des droits de l’homme, a désigné une équipe d’experts internationaux pour l’affaire de la flottille. Il s’agit de 18 spécialistes indépendants, notamment des experts bien connus en droits international et humains. Ils représentent aussi une convention formée de 166 pays. L’enquête doit porter aussi sur les massacres lors de la campagne militaire israélienne contre Gaza. Un autre chef d’accusation contre Israël : le fait de juger des enfants, palestiniens, cela s’entend, devant la Cour militaire. Des centaines d’enfants sont détenus pour ces procès. Pour les autres, on relève des exécutions extrajudiciaires des suspects et des cas de torture. A ces accusations accablantes on ajoute la construction illégale de colonies dans les territoires occupés, la destruction des maisons palestiniennes et bien d’autres. Israël doit répondre pour un prochain rapport, devant être publié en juillet ... 2013. D’ici là, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts. On pourrait dire plutôt beaucoup de sang.
Al-Ahram Hebdo