mercredi 4 août 2010

La communauté internationale exhorte le Liban et Israël à la « retenue »

04/08/2010
L'ONU, les États-Unis, la France et plusieurs autres acteurs internationaux se sont mobilisés hier pour exprimer leur préoccupation à la suite des accrochages à la frontière libano-israélienne.
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit « profondément inquiet » au sujet des affrontements meurtriers entre forces israéliennes et libanaises, et s'est joint à l'appel à la retenue lancé par le secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon.
À l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité, l'ambassadeur de Russie à l'ONU, Vitaly Tchourkine, qui assure sa présidence en août, a lu un communiqué au nom du Conseil indiquant que ses 15 membres étaient « profondément inquiets » et appelant les parties à faire preuve de « la plus grande retenue (...), observer un cessez le feu et éviter toute escalade ».
Les membres du Conseil ont aussi dit attendre avec impatience les conclusions d'une enquête de la Finul « dans le but d'éviter de tels incidents à l'avenir », a ajouté M. Tchourkine.
À la demande du Liban, membre du Conseil, le responsable des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Alain Le Roy, a tenu le Conseil informé des dernières évolutions à la frontière libano-israélienne. M. Tchourkine n'a toutefois pas révélé la teneur de ses propos.
Le porte-parole de Ban Ki-moon, Martin Nesirky, a indiqué que le secrétaire général, en visite au Japon, était « préoccupé » par les affrontements et appelait « au maximum de retenue ».
La Finul est en contact avec les deux parties pour tenter de mettre fin aux combats et les inciter à la retenue, a ajouté le porte-parole. « Pour le moment, les soldats de la paix de la Finul tentent d'en savoir plus sur les circonstances de l'événement », a-t-il ajouté.
Les États-Unis, pour leur part, se sont dit « extrêmement préoccupés par les violences », a indiqué le porte-parole du département d'État Philip Crowley. « Nous appelons les deux parties à faire preuve d'un maximum de retenue pour éviter une escalade et à maintenir le cessez-le-feu actuellement en vigueur », a ajouté le porte-parole.
Washington « essaie de comprendre le mieux possible ce qui s'est passé », a-t-il poursuivi, insistant sur le fait que « le plus grand souci » des États-Unis était que « quoi qu'il se soit passé (...), cela ne se répète pas ».
« La dernière chose que nous voulons, c'est que cet incident prenne une dimension bien plus importante. Et c'est pour cela que nous et d'autres avons été en contact aujourd'hui et que nous essayons de nous assurer que cela n'aille pas plus loin », a insisté le porte-parole de la diplomatie américaine.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, cité par notre correspondant à Paris, Élie Masboungi, a exhorté le Liban et Israël « au sens des responsabilités et au plein respect de la ligne bleue ».
« J'invite les parties au sens des responsabilités et au plein respect de la ligne bleue, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité », a dit M. Kouchner dans un communiqué, affirmant que la France « attend que la lumière soit faite sur cet incident par la Finul afin que les responsabilités puissent être déterminées et les mesures adéquates prises ».
« Comme nous l'avons souligné aujourd'hui auprès des autorités libanaises et israéliennes, tout doit être fait pour éviter la répétition de tels incidents à l'avenir ainsi que toute escalade de la violence pouvant menacer la stabilité de la région, à laquelle la France est particulièrement attachée », a ajouté le ministre français.
À Berlin, le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a estimé dans un communiqué qu'une « escalade de la situation doit impérativement être évitée », appelant les deux parties « à la retenue maximale et à la coopération avec la Finul ».
« Tout doit être fait pour ne pas menacer les efforts de paix et d'équilibre dans la région », a ajouté le ministre, se disant « inquiet » de la situation.
De son côté, la chef de la diplomatie européenne a déclaré, dans un communiqué : « Au nom de l'Union européenne, je veux exprimer ma profonde préoccupation concernant le récent échange de tirs de part et d'autre de la frontière
israélo-libanaise, et j'exhorte les parties impliquées à faire preuve de la plus grande retenue », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
« Des mesures immédiates devraient être prises de part et d'autre de la frontière afin d'éviter une intensification de la tension ou toute forme de violence supplémentaire », a-t-elle ajouté.
L'UE « soutient l'idée d'une enquête complète et immédiate sur les événements d'aujourd'hui (hier) », a-t-elle dit.
À Amman, le Premier ministre jordanien, Samir Rifaï, a exprimé « le soutien de la Jordanie au Liban » et affirmé son « rejet de toute agression » contre son territoire, a indiqué l'agence officielle jordanienne Petra.
L'Iran, pour sa part, a « fermement condamné l'incursion du régime sioniste dans la région sud du Liban qui a entraîné le martyre d'une poignée d'enfants de l'armée libanaise », indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rapporté par l'agence officielle IRNA.
« L'assaut délirant » mené par Israël soulève des inquiétudes quant à une « nouvelle aventure » d'Israël contre le Liban, ajoute-t-il. « Il est attendu de la communauté internationale qu'elle condamne une telle incursion dès que possible », poursuit le ministère.