mercredi 4 août 2010

L’armée libanaise paie le prix du sang face à Israël

04/08/2010
Les Libanais ont pu croire hier, en milieu de journée, que leur pays était revenu quatre ans en arrière. Mais, au fur et à mesure que les heures défilaient, l'image de ce qui s'est passé est apparue plus nette. Cette image, que l'on peut qualifier de première depuis de très longues années, a montré une armée libanaise déterminée à faire face au prix fort à Israël, attachée à défendre par
elle-même son territoire, tout son territoire et rien que son territoire.
Dès lors, il paraissait plutôt clair que l'incident n'était pas appelé à se développer, d'abord parce que l'action de l'armée libanaise a eu un effet dissuasif, notamment par l'effet de surprise qu'il a provoqué en face, ensuite parce que les réactions internationales, surtout celle des États-Unis, traduisaient une ferme volonté de ne pas permettre une dégradation de la situation. À cela s'ajoute le fait qu'Israël n'a pas jugé nécessaire d'appeler sa population de la région frontalière à descendre dans les abris.
L'État hébreu a pourtant estimé, comme d'habitude, que l'armée libanaise portait la « pleine responsabilité » des heurts, tandis que le ministère israélien des Affaires étrangères avertissait le Liban des « conséquences » en cas de nouveaux incidents. La Finul, quant à elle, ne s'est pas prononcée, affirmant mener une enquête pour connaître avec précision les circonstances de l'incident, survenu dans un secteur contesté.
Au Liban, les hommages à l'action de l'armée se sont multipliés dans tous les camps politiques, alors qu'à l'étranger, le Conseil de sécurité se réunissait pour faire part de sa « profonde inquiétude » et appeler les deux parties à la « retenue ». D'autres acteurs internationaux se sont exprimés et Washington a fait état de contacts pour empêcher tout dérapage.
Au président de la République, Michel Sleiman, son homologue syrien Bachar el-Assad a fait part du soutien de son pays, pendant que le Premier ministre, Saad Hariri, mobilisait de nombreux amis du Liban dans le monde, pour faire pression sur Israël.
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