mardi 10 novembre 2009

Mahmoud Abbas s’en irait ? Formidable !

publié le dimanche 8 novembre 2009

Gilles Paris
Renoncement de mahmoud Abbas ? Bonne nouvelle, écrit Marc Lynch, sur le site de Foreign Policy,

Alors que des articles alarmistes fleurissent dans la presse israélienne après le renoncement (provisoire ? définitif ?) de Mahmoud Abbas (lire ici en anglais les extraits de son discours du 5 novembre sélectionnés par l’agence Reuter [1], le blog de Marc Lynch, sur le site de Foreign Policy [2], présente une toute autre analyse. Bonne nouvelle, écrit en substance ce dernier, mettant en avant trois éléments :

1) La fin de la téléologie du processus de paix, du processus pour le processus façon Dennis Ross pendant l’administration Clinton qui ne produit en fait que du statu quo.

2) Un électrochoc pour le Fatah, alors que Mahmoud Abbas, assisté par un ancien bras-droit de Farouk Qaddoumi, avait cadenassé la conférence de Bethléem au mois d’août au profit de la génération fondatrice. L’ “ami palestinien” de Barack Obama, Rachid Khalidi, appelle depuis longtemps de ses voeux l’émergence d’une nouvelle direction politique palestinienne [3]

3) Une remise en cause de la donnée devenue fondamentale qu’est la coupure entre Gaza et la Cisjordanie. Et la fin de l’illusion du modèle “la Cisjordanie d’abord” privilégié par l’administration Bush pendant Annapolis, puis ensuite par M. Obama.

On peut pronostiquer que M. Abbas retiré des affaires, les espoirs occidentaux se reporteraient alors sur les épaules du premier ministre Salam Fayyad, comme en témoigne cet éditorial du Washington Post [4], en dépit de l’absence de tout ancrage politique du concerné (un indépendant formé au FMI) comme l’avait montré son faible score (2,41% et deux sièges pour sa formation Troisième voie) aux élections de 2006 [5]. [6]

[1] http://www.reuters.com/article/topN...)

[2] http://lynch.foreignpolicy.com/post...

[3] http://israelpalestine.blog.lemonde...

[4] http://www.washingtonpost.com/wp-dy...

[5] http://israelpalestine.blog.lemonde...

[6] voir aussi

Qui peut remplacer Mahmoud Abbas ?

Mohammed Dahlan et Marwan Barghouti comptent parmi les possibles successeurs du président palestinienLes spéculations vont bon train depuis que Mahmoud Abbas a annoncé qu’il ne souhaitait pas briguer un second mandat à la présidence de l’Autorité palestinienne. S’il ne change pas d’avis, nous devrons nous préparer à accueillir un nouveau visage à la table des négociations. Sera-ce l’honorable Mohammed Dahlan [proche de Mahmoud Abbas, soutenu par les Américains ] ? Le président Nasser Al-Qidwa [président de la Fondation Yasser Arafat] ? Ou, pourquoi pas, le prisonnier Marwan Barghouti [symbole de la seconde Intifada] ? Bien que certains estiment que Mahmoud Abbas ne mettra pas sa menace à exécution et finira par se représenter, les noms de successeurs potentiels ont déjà commencé à circuler. Le plus en vue est Mohammed Dahlan, qui est ressorti de la convention du Fatah comme étant le personnage le plus puissant du Comité central du parti.

Dahlan jouit d’un soutien croissant dans l’opinion publique ainsi que parmi les vieux combattants, qui n’interviennent pas encore à ce stade de la décision. Considéré comme l’une des figures les plus charismatiques du Fatah, il paraît digne d’en prendre le commandement. Il devra toutefois se défendre contre la cabale orchestrée contre lui par le Hamas et les médias radicaux. Ces derniers ont entrepris de détruire sa réputation et en ont fait un personnage hautement controversé. Le stratagème pourrait pousser certains militants du Fatah à se demander si un homme aussi contesté, malgré toutes ses qualités, mérite de les diriger.

Un autre nom circule, celui d’Abou Maher Ghneim, numéro deux du Fatah et vétéran de Tunisie. De retour dans les territoires palestiniens après de longues années d’exil, il serait le successeur naturel de Mahmoud Abbas, dont il est le bras droit. C’est toutefois le seul avantage qu’il possède sur ses potentiels rivaux. Certaines sources au sein de l’Autorité palestinienne révèlent en effet qu’il n’est pas un animal politique et qu’il n’est certainement pas capable de gouverner l’Autorité palestinienne. Même ses collaborateurs les plus proches indiquent qu’il ne souhaite pas se porter candidat.

Il a également été question de Nasser Al-Qidwa, ancien ambassadeur de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) auprès des Nations unies et ministre des Affaires étrangères à la retraite. Ses qualités politiques et leur reconnaissance au niveau international constituent ses principaux atouts. Il ne compte pas beaucoup de partisans au sein du Fatah, mais le fait qu’il soit le neveu de l’ancien président Yasser Arafat peut jouer en sa faveur. Toutefois, son manque de soutien institutionnel et ses affinités avec l’aile la plus radicale du parti peuvent nuire à sa candidature.

Enfin, le dernier candidat éventuel est Marwan Barghouti, ancien chef du Tanzim [bras armé du Fatah] et député du Fatah, actuellement en détention dans une prison israélienne. Les derniers sondages les plus fiables lui accordaient une belle cote de popularité. Il reste une figure très respectée à presque tous les échelons du Fatah comme parmi les militants. Il serait le candidat qui aurait le plus de chances de battre le Hamas, car il est jugé comme un homme capable, incorruptible et fidèle à ses principes. Les seuls obstacles qui se dressent sur son chemin jusqu’à la présidence sont toutefois les barreaux et les geôliers qui le retiennent derrière les murs d’une prison israélienne. Sa candidature perd ainsi beaucoup de sa pertinence et ne manquera pas de susciter de fortes objections au sein du Fatah.

Ali Waked

publié par Yediot Aharonot

http://www.ynetnews.com/articles/0,...

et en français par Courrier international

http://www.courrierinternational.co...

publié sur le blog du Monde "Guerre ou Paix"

http://israelpalestine.blog.lemonde.fr/