mardi 10 novembre 2009

La deuxième mort de Yasser Arafat

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A la veille de la commémoration du cinquième anniversaire de la mort de Yasser Arafat, en France, le 11 novembre 2004, la menace de son successeur, Mahmoud Abbas, le 5 novembre, de ne pas se représenter à la présidence de l’Autorité palestinienne (comme par hasard, il multiplie cependant depuis cette date les déplacements en Cisjordanie) met en évidence l’affaiblissement du mouvement national palestinien qui coïncide avec la disparition de la génération des piliers de l’OLP (dernier en date, Saker Habash).

Les années d’Olso ont produit un effet corrosif sur les rouages de l’OLP. Après le schisme initial opposant le camp des signataires conduit par Yasser Arafat à un front du refus composite (des islamistes aux post-marxistes en passant par des figures du Fatah comme Farouk Qaddoumi), l’Organisation de libération de la Palestine s’est progressivement réduite au seul Fatah (qui en avait toujours été la colonne vertébrale), notamment avec la disparition des post-marxistes du fait du cours de l’histoire, et la montée à l’extérieur de l’OLP d’un sérieux mouvement de contestation, le Hamas.

Dans le même temps, le Fatah s’est lui-même rétréci aux seuls territoires palestiniens, s’éloignant des camps de la diaspora dans lesquels il avait été fondé. La conférence du Fatah à Bethléem, en août, a témoigné de cette réduction, amplifiée par l’absence des délégués de Gaza, contrôlé par le Hamas depuis juin 2007.

La question de la succession de Mahmoud Abbas illustre elle-aussi spectaculairement ce retrécissement du Fatah. Mis à part l’option politique qu’incarne Marouane Barghouti, une impasse pour l’heure compte tenu des peines d’emprisonnement à vie qu’il purge en Israël, les personnalités du Fatah les plus souvent évoquées, Mohamed Dahlan ou Jibril Rajoub, ont pour principales caractéristiques d’être deux anciens responsables des services de sécurité palestiniens (et de se détester cordialement).

Deux de ces trois hommes, Marouane Barghouti et Mohammed Dahlan figurent parmi les successeurs possible à la tête de l’Autorité évoqués par David Kenner, sur le site de Foreign Policy, qui ajoute à sa liste personnelle deux membres de la “vieille garde” du Fatah, Ahmed Qoreï (Abou Ala’a) et Mohammed Ghneim (Abou Maher), le premier ministreSalam Fayyad et son “homologue” islamiste de Gaza Ismaël Haniyéh.

On écartera ici souverainement le nom de Salam Fayyad, au vu de son faible poids politique, et ceux d’Ahmed Qoreï, défait lors des élections internes au Fatah, et de Mohammed Ghneim qui en dépit de sa popularité au sein du Fatah paie son exil de Tunis (il fut opposé aux accords d’Oslo). On retranchera également Ismaël Haniyéh, compte tenu du replis gazaoui du Hamas. Ne restent alors que des membres du Fatah, soit empêché (Barghouti), soit à couteaux tirés.

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