mardi 10 novembre 2009

La Maison-Blanche « veut toujours » la fin de la colonisation juive

10/11/2009
Le président américain Barack Obama devait recevoir hier le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dans un huis clos total qui en dit long sur le délabrement de l'édifice de paix israélo-palestinien et les crispations entre les deux grands pays alliés.
La Maison-Blanche n'a prévu aucune couverture médiatique, fait exceptionnel pour une rencontre entre le président américain et un haut dirigeant étranger, a fortiori quand il s'agit du Premier ministre israélien. La Maison-Blanche n'a confirmé la tenue des entretiens que dimanche, jour de l'arrivée de M. Netanyahu à Washington, où il a pris hier la parole devant des organisations juives et devait rencontrer des parlementaires.
Des responsables israéliens ont dû démentir que l'invitation de dernière minute à la Maison-Blanche relevait de la rebuffade. « La Maison-Blanche voulait voir Netanyahu transpirer un peu avant d'obtenir de parler au président, et voulait que tout le monde le voie transpirer », allait jusqu'à écrire le quotidien israélien Haaretz. M. Obama ferait ainsi payer à M. Netanyahu l'état de l'effort de paix entre Israéliens et Palestiniens et l'embarras qu'il représente pour son administration.
Le président américain a pris ses fonctions en faisant vœu de s'employer sans attendre à la résolution d'un conflit vieux de 60 ans. Mais toute l'énergie déployée s'est heurtée au refus de M. Netanyahu de geler complètement la colonisation, gel sans lequel les Palestiniens refusent de reprendre les tractations. L'insistance initiale de l'administration à réclamer un tel gel, puis son fléchissement devant la résistance de M. Netanyahu ont été perçus comme une sérieuse erreur de calcul.
La Maison-Blanche a de nouveau affirmé hier qu'elle continuait à vouloir un arrêt de la colonisation juive et que sa position n'avait pas changé.
L'Autorité palestinienne a mis en garde contre une nouvelle éruption de violences « si l'Amérique continue à se montrer incapable d'assumer le rôle qu'on attend d'elle ». Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé de son côté hier à Ramallah avoir été « très proche » de la conclusion d'un accord de paix avec l'État hébreu avant l'investiture en mars dernier du cabinet israélien de droite de M. Netanyahu.
Sur un autre plan, la France a affirmé être disposée à dialoguer avec le Hamas lorsqu'il acceptera le processus de paix.