jeudi 5 novembre 2009

Clinton s’emploie à rassurer et obtient l’appui du Caire

05/11/2009
La secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, avec son homologue égyptien, Ahmad Aboul Gheit.KHALED DESOUKI/AFP
La secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, avec son homologue égyptien, Ahmad Aboul Gheit.KHALED DESOUKI/AFP
Les Palestiniens ne veulent pas « négocier pour le plaisir de négocier », déclare Erakat.
La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a intensifié ses efforts hier au Caire pour rassurer Palestiniens et pays arabes après des déclarations controversées sur la colonisation israélienne, obtenant un appui de l'Égypte mais sans convaincre la Ligue arabe.
Après un entretien de plus d'une heure avec le président Hosni Moubarak, qualifié de « constructif » et « positif », Mme Clinton a réaffirmé sa détermination à faire avancer le processus de paix israélo-palestinien. « Je peux assurer que notre objectif est de parvenir à un véritable État (palestinien), avec une vraie souveraineté », a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse avec son homologue égyptien Ahmad Aboul Gheit. « Il n'y a de doute dans l'esprit de personne que la voie vers un État palestinien (...) doit inclure toutes les questions (...), et cela comprend celle de Jérusalem », revendiquée comme capitale par les deux camps, a-t-elle ajouté. La partie orientale de la ville est annexée depuis 1967 par Israël.
Mme Clinton a également affirmé que rien ne pouvait la « dissuader » de poursuivre les efforts de relance du dialogue israélo-palestinien, bloqué depuis près d'un an, alors que les doutes se sont multipliés dans le monde arabe sur la volonté ou la capacité des Américains. « Ma conviction personnelle est que rien ne doit affecter notre engagement et notre détermination à aller de l'avant. Il y a certes des obstacles, mais nous ne pouvons pas laisser quoi que ce soit nous dissuader », a-t-elle dit.
La responsable américaine a également poursuivi ses efforts pour clarifier des déclarations qualifiant de « sans précédent » une proposition israélienne de gel partiel de la colonisation, qui exclurait Jérusalem. Ces paroles ont semé le doute sur la volonté américaine de parvenir, comme promis aux Arabes et aux Palestiniens, à un gel complet. « Notre politique concernant les activités de colonisation n'a pas changé », a assuré Mme Clinton. « Ce que nous avons reçu des Israéliens est sans précédent » et constitue « un mouvement positif », mais « ce n'est pas ce que nous préférons », a poursuivi la secrétaire d'État. « C'est comme pour les progrès faits par les Palestiniens en matière de sécurité », a-t-elle dit.
M. Aboul Gheit lui a apporté son soutien, en affirmant que « les États-Unis n'ont pas changé leur position concernant leur refus des activités de colonisation ». Il a également appuyé les efforts américains, en n'excluant pas le principe d'une reprise de négociations israélo-palestiniennes sans conditions.
Le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, a en revanche assuré que « la position arabe est claire : pas de négociations avec poursuite de la colonisation ou exclusion de Jérusalem du gel de la colonisation ».
Les Palestiniens réclament un gel complet de la colonisation avant de reprendre les négociations avec Israël. « Si (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu continue de construire 3 000 logements, exclus Jérusalem et les bâtiments publics, la relance des négociations est mort-née », a affirmé de son côté le négociateur palestinien Saëb Erakat à Ramallah, en Cisjordanie. « On ne va pas continuer des négociations pour le seul plaisir de négocier. Les Israéliens ont le choix : les colonies ou la paix. J'espère qu'ils choisiront la paix », a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est « consterné » par le comportement d'Israël à Jérusalem-Est, y compris la démolition d'habitations palestiniennes, et appelle Israël à cesser ces « actes de provocation », a indiqué sa porte-parole, Michèle Montas.
L'Égypte, ferme alliée de Washington, était la dernière étape d'une tournée de Mme Clinton au Proche-Orient.