jeudi 5 novembre 2009

Ban Ki-moon se dit « consterné » par la colonisation en Palestine

publié le mercredi 4 novembre 2009

Radio-Canada.ca avec Agence France Presse et Reuters
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, se dit « consterné par la poursuite de certains actes de la part d’Israël à Jérusalem-Est », a fait savoir sa porte-parole. Dans un communiqué publié mardi, il déplore « la démolition d’habitations palestiniennes, l’expulsion de familles palestiniennes et l’installation de colons dans des quartiers palestiniens ».

Aux yeux du secrétaire général, « ces actes attisent les tensions, causent des souffrances et sapent davantage la confiance. »

Le communiqué a été publié après l’éviction d’une famille palestinienne de Jérusalem-Est, présentée comme « le plus récent incident ». Selon des policiers et des témoins, des dizaines de colons israéliens ont pris possession de la maison après que la famille palestinienne, qui en revendiquait la propriété, eut perdu sa bataille légale.

Ban Ki-moon a en outre appelé Israël à cesser ses « actes de provocation » et à geler toute activité de colonisation.

M. Ban a tenu ces propos quelques jours après la polémique suscitée par la prise de position de la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, sur la colonisation israélienne.

Le week-end dernier, Mme Clinton a soutenu la proposition israélienne d’un gel partiel des colonies, qu’elle a qualifiée de « sans précédent ». Ses déclarations ont semé la consternation chez les Palestiniens. Elle a cependant tenté de se faire rassurante, lundi, affirmant que la position américaine sur les colonies juives restait inchangée et que Washington n’acceptait pas « la légitimité de la poursuite des implantations ».

La question des colonies juives est l’un des principaux litiges opposant Israéliens et Palestiniens et l’un des obstacles à la reprise du dialogue, interrompu depuis l’offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza, l’hiver dernier.

Le rapport Goldstone devant l’ONU

L’ONU tiendra par ailleurs mercredi une assemblée générale extraordinaire pour débattre du rapport de la mission d’enquête sur les exactions commises au cours de ce conflit. Réalisé par le juriste sud-africain Richard Goldstone, le document de 574 pages accuse tout autant le Hamas que l’État juif de crimes de guerre et évoque de « possibles crimes contre l’humanité ». Il est cependant plus dur à l’endroit d’Israël.

Mardi, l’État hébreu [1] a appelé la communauté internationale à s’opposer à l’adoption du rapport, affirmant que les Palestiniens « manipul[aient] les institutions internationales. Le ministère israélien des Affaires étrangères a soutenu qu’il « port[ait] atteinte non seulement à Israël, mais aussi à tout État démocratique et pacifique qui doit faire face au terrorisme ».

Le même jour, la Chambre des représentants des États-Unis s’est prononcée contre le rapport onusien. Les élus de la Chambre basse ont approuvé une résolution appelant « le président [Barack Obama] et la secrétaire d’État [Hillary Clinton] à rejeter sans équivoque tout soutien ou tout examen futur » du document. Le projet a été adopté à 344 voix contre 36, avec 22 abstentions. Même s’il est symbolique, leur vote est en phase avec la position de l’administration Obama, qui a déjà indiqué que le rapport est susceptible de gêner le processus de paix au Proche-Orient.

Soutenus par les Palestiniens, les pays arabes ont en outre fait circuler un projet de résolution demandant que le rapport Goldstone soit présenté devant le Conseil de sécurité. Ils appellent également les deux parties à suivre les recommandations de Richard Goldstone et à ouvrir des enquêtes indépendantes sur les allégations de crimes de guerre à l’intérieur d’un délai de six mois. Faute de quoi, ils suggèrent que la Cour pénale internationale de La Haye engage des poursuites.

Leur résolution sera soumise mercredi au vote des membres de l’Assemblée générale. Elle devrait aisément obtenir la majorité grâce au soutien du mouvement des non-alignés et du groupe des 77, une coalition de pays en développement. De leur côté, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) devraient tous s’opposer à leur demande. Les résolutions de l’Assemblée générale ne sont cependant pas contraignantes.

Israël a essuyé une première défaite diplomatique lorsque le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a approuvé le rapport, à la mi-octobre.

Les combats visés par le document onusien ont fait quelque 1400 morts du côté palestinien [2] et 13 du côté israélien entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009. La vaste offensive d’Israël était [3] une riposte aux tirs de roquettes palestiniens contre son territoire [4].

[1] encore une fois, terme inexact et qui annihile les 20 % de la population d’Israël qui sont palestiniens

[2] dont une grande majorité de civils

[3] selon la thèse israélienne que la présentation malencontreuse des journalistes fait ici passer pour une réalité

[4] tirs de roquettes artisanales qui en 7 ans ont fait 13 morts dont 4 pendant cette dernière guerre israélienne contre la population de Gaza. Les 9 autres morts israéliens sont des soldats.

publié par Radio Canada

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Notes et modification du titre : C Léostic, Afps