jeudi 30 juin 2011

Flottille: controverse sur la «propagande» du gouvernement israélien

29 juin 2011
Agence France-Presse
Jérusalem
Des députés et même des ministres israéliens ont accusé l'armée d'exagérer la menace constituée par les passagers de la flottille internationale pro-palestinienne en partance pour Gaza, rapporte la presse locale.
Selon le quotidien Maariv, certains membres du cabibet de sécurité, qui regroupe la moitié du gouvernement, ont critiqué une «campagne de propagande médiatique» et une «opération de relations publiques hystérique».
Depuis 48 heures, l'armée israélienne et des ministres de droite affirment que des «éléments radicaux» se sont infiltrés au sein de la flottille avec «l'intention de tuers des soldats israéliens».
«Les organisateurs de la flottille affirment qu'il n'y a pas d'extrémistes parmi eux, mais ils mentent évidemment et je ne doute pas le moins du monde du fait qu'ils cherchent la provocation, à l'instar de leurs prédécesseurs», a ainsi déclaré à la radio publique Youli Edelstein, ministre de l'Information et de la Diaspora.
Toutefois, plusieurs membres du cabinet de sécurité, non identifiés, ont indiqué au Maariv qu'ils n'avaient pas reçu de telles informations, accusant même le Premier ministre Benjamin Nétanyahou d'avoir «changé de version sur la nature de la flottille pour deux raisons liées à la communauté internationale».
«La première des raisons est se couvrir lui-même au cas où l'opération militaire (contre la flottille) tournerait mal et qu'il y aurait des victimes. Israël pourra toujours dire qu'il a donné un avertissement», a expliqué un ministre au quotidien.
«La seconde raison est de faire pression sur la communauté internationale afin que les gouvernements impliqués empêchent des bateaux de prendre part à la flottille», a-t-il ajouté.
En mai 2010, une première tentative d'une flottille d'aide internationale  de s'approcher des côtes de la bande de Gaza avait coûté la vie à neuf personnes après un assaut des commandos de marine israéliens contre le ferry turc Mavi Marmara, navire amiral de la petite armada.
Il est «inconcevable» que l'armée israélienne «livre aux médias des informations complètement contraires à ce que l'on nous a raconté. Il y a des raisons de croire qu'il s'agit de propagande. Rien de ce qui a été disséminé dans les médias ne nous a été présenté», a dit un autre ministre au Maariv sous couvert de l'anonymat.
Les organisateurs de la deuxième «flottille de la liberté» nient la présence d'un «noyau d'extrémistes» à bord des navires.
L'expédition devrait rassembler quelque 300 militants pro-palestiniens originaires de 22 pays, des députés français, suédois, norvégiens et espagnols, des artistes, des écrivains, dont l'auteur de romans policiers suédois Henning Mankell, ainsi que 35 journalistes.
Initialement, les organisateurs avaient annoncé la mobilisation d'une vingtaine de bateaux et de 1500 militants.
Ils ont dénoncé «des obstacles administratifs provenant des autorités grecques», qui sont selon eux «sous pression d'Israël», ainsi que des actes de sabotage contre un des navires.
L'opération a pour objectif de briser le blocus de Gaza imposé depuis cinq ans par Israël.
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