Barak Ravid
Israël essaie de convaincre ses alliés occidentaux qu’il y va de leur intérêt de maintenir la stabilité du régime égyptien.
Israël a demandé à la fin de la semaine dernière aux Etats-Unis et à plusieurs pays européens de modérer leurs critiques envers le président Hosni Moubarak pour préserver la paix dans la région. Jérusalem [1] veut convaincre ses alliés qu’il est dans l’intérêt de l’Occident de maintenir la stabilité du régime en Egypte. Des mesures diplomatiques ont été mises en place après les déclarations de capitales occidentales laissant entendre que les Etats-Unis et l’Union européenne soutenaient la destitution de Moubarak.
Les dirigeants israéliens font profil bas face aux événements en Egypte : le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a même ordonné aux membres du gouvernement de s’abstenir de les commenter en public. Ils ont cependant fait savoir que le ministre des Affaires étrangères avait donné samedi soir des directives à une dizaine d’ambassades “clés”, aux Etats-Unis, au Canada, en Chine, en Russie et dans plusieurs pays européens, dans lesquelles il demande aux ambassadeurs d’insister auprès de leurs hôtes sur l’importance de la stabilité de l’Egypte et de faire passer ce message le plus rapidement possible.
La situation en Egypte doit être évoquée à Bruxelles par les ministres des Affaires étrangères européens, qui devraient, à l’issue de leur réunion, émettre un communiqué allant dans le sens des propos tenus récemment par le président américain Barack Obama et sa secrétaire d’Etat, Hillary Clinton. Obama a appelé Moubarak à faire des “pas concrets” vers une réforme démocratique et à ne pas avoir recours à la violence contre les manifestants pacifiques, une exhortation reprise samedi soir par les chefs d’Etat britannique, français et allemand.
"Les gouvernements américain et européens sont entraînés par leur opinion publique et ne pensent pas à leur véritable intérêt”, a déclaré un haut fonctionnaire israélien. “Même s’ils sont critiques à l’égard de Moubarak, ils doivent faire comprendre à leurs amis qu’ils ne sont pas seuls. La Jordanie et l’Arabie Saoudite, [ les rois de Jordanie et d’Arabie Saoudite ainsi que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont affiché leur soutien au président égyptien] voient comment réagit l’Occident, elles voient que tout le monde abandonne Moubarak, et cela peut avoir des répercussions très graves.”
[1] Tel-Aviv EST la capitale israélienne, pas Jérusalem