mercredi 24 novembre 2010

C’est une majorité de droite bien arrogante qui contrôle "Israël"

[ 23/11/2010 - 22:13 ]
Yahoshua Sobol – CPI
De nos jours, "Israël" est contrôlée par une majorité de droite d’une arrogance des plus extrêmes. Cette arrogance est exprimée par la condamnation de toute critique venant de tout bord de la politique du gouvernement israélien.
Cette arrogance est également exprimée par ces lois discriminatoires adoptées par la Knesset contre toute personne qui critique cette arrogance.
Elle est aussi manifestée par la désignation du président des Etats-Unis comme une personne qui a un regard bien hautain sur un petit groupe isolé et mesquin. Et pour confirmer cette arrogance, les journalistes hypocrites ont complètement méprisé le grand journaliste Tom Friedman, simplement pour avoir critiqué les tentatives israéliennes de mettre en état d’échec les pourparlers de paix : ces tentatives pourraient faire d’"Israël" une entité détestée par les Etats-Unis, le seul pays ami qui nous reste dans le monde entier.
En réalité, qui pourrait avoir besoin des Etats-Unis comme meilleur ami, quand c’est l’arrogance de la majorité qui contrôle l’Etat ?
L’Histoire nous réserve beaucoup d’exemples montrant des peuples ont dû payer cher pour l’arrogance de leur majorité qui contrôlait l’Etat.
A la veille de la première guerre mondiale, Jean Jaurès, chef du parti socialiste, appelait à empêcher la guerre, en organisant une grève générale de tous les ouvriers de France et d’Allemagne, une grève qui pouvait obliger les gouvernements de deux Etats ennemis à entamer des négociations mettant fin à leurs différences.
Ses tentatives visant à empêcher la guerre lui coûtèrent la vie. En juillet 1914, il fut tué par un nationaliste extrémiste français qui exprimait l’avis de la majorité arrogante qui voulait la guerre et qui croyait en une victoire facile sur les Allemands. Et en tuant Jaurès, la grève qui pouvait empêcher la guerre tomba à l’eau. Trois jours seulement après son départ, la guerre éclata. La minorité qui voulait la paix, Jaurès en tête, fut vaincue par la majorité nationale arrogante, des deux côtés de la frontière, et le résultat fut : 18 millions de morts.
Il y a un autre exemple de cette arrogance, cette fois culturelle. Prenons l’exemple de Baruch Spinoza. Les grands rabbins et les grandes personnalités juives le boycottaient, par leur arrogance. Qui se rappelle aujourd’hui du rabbin arrogant qui imposa le boycott contre Spinoza, en 1656 ?
Et en France, Molière luttait contre le contrôle imposé par le Roi sur sa pièce de théâtre Tartuffe, sous la pression de la majorité religieuse arrogante de Paris de 1664, l’année où Paris fut pleine de gardes des mœurs qui firent régner la peur. Les femmes se trouvèrent obligées de s’habiller selon la mode religieuse.
Finalement, parmi le peu de choses qui me fait plaisir, ce sont les fêtes de la maison de culture d’Ariel. Je fais partie d’une toute petite minorité. Et si j’avais le choix entre l’appartenance à une minorité toute petite et une majorité arrogante, je préférerais le premier choix, ces jours-ci.
Article écrit par Yahouchaa Sobol, paru dans "Israël" aujourd’hui, le 21 novembre 2010, traduit et résumé par le CPI