jeudi 3 juin 2010

Des activistes expulsés accusent "Israël" d'avoir tué avec préméditation

02/06/2010  
Des militants arabes expulsés mercredi par "Israël" vers la Jordanie ont accusé les commandos israéliens d'avoir tué des passagers de sang froid et tiré sans sommation lors de leur assaut contre la flottille humanitaire pour Gaza.
  "Ce qui s'est passé est incroyable. La façon avec laquelle les soldats israéliens criminels nous ont frappés et ont tué des militants turcs de sang froid ressemblait à un film d'horreur. Ils auraient pu les arrêter", a affirmé à l'AFP le député marocain Abdelqader Amara, de son hôtel à Amman.  
Le député se trouvait à bord du Mavi Marmara, le bateau turc de la flottille visé lundi par l'assaut israélien dans les eaux internationales qui a coûté la vie à neuf passagers, dont au moins quatre turcs, suscitant un tollé international et des appels à une enquête rapide.
   Il est arrivé mercredi matin en Jordanie via le pont Allenby avec 125 autres militants expulsés par Israël après leur détention consécutive à l'assaut contre la flottille.
  Parmi les militants figurent 30 Jordaniens de même que des ressortissants de Bahreïn, Koweït, Maroc, Syrie, Algérie, d'Oman, du Yémen, de Mauritanie, d'Indonésie, du Pakistan, de Malaisie et d'Azerbaïdjan.    
La flottille de six bateaux transportait près de 700 personnes, dont environ 600 à bord du bateau turc, et de l'aide en vue de forcer le blocus israélien de Gaza imposé depuis 2007, malgré les mises en gardes d'Israël.  
 "Les Israéliens ont utilisé des balles réelles et nous ont montré toute la cruauté et la barbarie du monde, bien que nous autres étions tous sans armes. Les Israéliens ont frappé certains passagers avec la crosse de leurs fusils gavant de les tuer par balles", a encore accusé le député marocain. 
 L'armée israélienne a accusé les militants d'être armés de couteaux et de bâtons et d'avoir déclenché les violences dès l'abordage des commandos.
 "Ils ne nous ont pas prévenus avant d'attaquer le bateau. C'était un cauchemar", a-t-il dit, avant de rentrer dans la journée dans son pays avec sept de ses compatriotes.
 Deux autres militantes algériennes, qui étaient à bord du bateau turc, ont accusé les commandos de brutalités. "Nous avons été battus, humiliés, insultés et dévêtus. Un député algérien a failli perdre ses yeux", a dit Salha Nuweisreyh.  
Najwa Sultan, 48 ans, a accusé Israël "d'avoir traité les militants comme s'ils étaient des terroristes. Ils nous ont menottés après le raid et nous ont fait attendre sous le soleil pendant plusieurs heures".
Quelques 28 Algériens devraient rentrer jeudi dans leur pays.     
Dix-huit Koweïtiens ont été pour leur part rapatriés à bord d'un avion spécial de l'émir qui les a embarqués en Jordanie.
"Les commandos israéliens ont commencé à tirer sans sommation. Ils ont tué plusieurs volontaires avant même de débarquer sur le bateau", a affirmé à l'aéroport l'avocat Moubarak al-Moutawa, qui était à bord du bateau turc.
 "Aucun des volontaires n'avait d'arme à feu, juste des ustensiles de cuisine et les volontaires n'ont engagé aucune résistance", a-t-il ajouté.  
Le député koweïtien Walid al-Tabtabai a affirmé qu'au moins deux militants avaient été tués par les tirs israéliens depuis leurs embarcations et un hélicoptère. "Les soldats ont débarqué après avoir fait des morts. Les gens ont ensuite résisté à mains nues pour se défendre".
Un jeune militant, Ali Bouhamd, a assuré avoir vu "un soldat israélien tirer et tuer un Turc blessé à la tête. Des soldats ont laissé un autre blessé turc se vider de son sang jusqu'à la mort, malgré les appels à l'aide".
( AFP)