lundi 28 novembre 2011

Les enfants de Gaza dessinent leur enfance

[ 26/11/2011 - 22:38 ] 
Khan Younes, Safa – CPI
Tous les habitants de la bande de Gaza souffrent de la machine israélienne de guerre et de destruction et de cet injuste blocus qui dévorent leurs droits les plus élémentaires. Bien évidemment, ils vivent dans des conditions très difficiles, les enfants en particulier. Un groupe d’enfants ont essayé de représenter ces conditions, avec leurs petites mains, dans des tableaux, de façon très simple.
Simples mais beaux, ces tableaux ont été exposés, sous le titre « Nos mains restent tendres », lundi dernier, dans le département de Khan Younes, au sud de la bande de Gaza.
Par leur exposition, supervisée par l’association de la culture et de la pensée libre, les enfants veulent dire au monde qu’ils aiment la vie, comme tous les enfants du monde, qu’ils voudraient vivre en paix, profiter de leur enfance, de la beauté de leur enfance, de l’innocence de leur enfance.
Mariyem Zaqout, directrice de l’association de la culture et de la pensée libre, Mohammed Abou Al-Alla, directeur général des associations de Khan Younes, Samira Moussa, inspectrice de l’éducation de l’UNRWA, et plusieurs autres personnalités, étaient présents, en plus d’un bon nombre d’enfants accompagnés de leurs familles.
L’enfant Mahmoud Abou Brika, 7 ans, y a participé avec son tableau représentant la mer. Par son tableau, il voulait marquer son amour à la mer, à côté de laquelle il aimerait vivre, tranquillement : « Je suis un enfant et c’est mon droit de vivre et d’aller vers la mer. C’est aussi mon droit d’apprendre. Que l’occupant nous laisse profiter de notre enfance et de sa beauté ».
« Moi, j’aime la Palestine, ajoute-t-il, et je déteste les Sionistes qui ont occupé notre terre. Je participe à cette exposition avec ce tableau que j’avais peint avec mes proches. C’est ma mère qui m’a appris le dessin. » Il aime la mer, parce qu’il aime entendre le son de l’eau et et parce qu’il aime voir les vagues.
Une enfance perdue
Il ne faut oublier qu’il y a des centaines d’enfants qui travaillent dans les tunnels creusés le long des frontières de la bande de Gaza avec l’Egypte, dit Mariyem Zaqout, directrice de l’association de la culture et de la pensée libre, en plus de ceux qui sont obligés de travailler dans les ateliers de chaudronnerie, ou comme vendeurs ambulants, au détriment de leur enfance.
Son association travaille main dans la main avec les associations de la société civile et toutes les institutions qui cherchent à limiter le bafouement des droits de l’enfant.
Mais bafouer les droits de l’enfant, remarque-t-elle, continue en dépit de tous les avertissements, à cause du blocus israélien mené contre la bande de Gaza et le chômage important dont la Bande souffre.
Cette exposition a été organisée, souligne-t-elle, pour améliorer les capacités de l’enfant palestinien et pour dire au monde que les enfants de la Palestine ont le droit de vivre en paix comme tous les enfants du monde.
Pour sa part, Abou Al-Olla confirme que le ministère des affaires sociales organise des campagnes dans la zone des tunnels, dans les marchés, pour combattre le travail des enfants.
Le ministère essaie aussi de persuader les pères de ne plus laisser leurs enfants travailler comme vendeurs ambulants, de ne pas les priver de leur droit à l’éducation.
Son ministère présente différents projets concernant les enfants, surtout les malades. Le ministère vient de mettre en place une division dont la spécialité est de protéger les enfants handicapés et sans abri.
Les droits à protéger
De son côté, Samira Moussa, inspectrice de l’éducation de l’UNRWA, dit que l’enfant a plusieurs droits, dont le droit à l’éducation et à profiter de son enfance. Cependant, les enfants de la bande de Gaza endurent des conditions très difficiles, en comparaison avec les enfants du monde.
Le blocus israélien joue un rôle important dans la privation de l’enfant palestinien de son enfance, dit-elle. Il faut prendre soin de l’enfant : plus on s’intéresse à lui et à ses dons, moins il y aura de soucis et de pressions, ce qui sera bénéfique pour lui, pour la société, pour l’avenir.
Rapport écrit par Amesty International Barka, paru sur le site www.Safa.ps, le 22 novembre 2011, traduit et résumé par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI)