lundi 28 novembre 2011

Abbas: le Fatah et le Hamas pourraient aborder la reconnaissance d'Israël

AFP | 28/11/2011
Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a déclaré lundi à Vienne, que le refus du mouvement islamiste Hamas de reconnaître l'Etat d'Israël pourrait être au menu des prochaines négociations entre le Hamas et son rival, le Fatah, la formation d'origine du dirigeant palestinien.
"J'espère que le Hamas sera d'accord", a déclaré le président Abbas lundi devant les journalistes, en marge d'une visite d'Etat en Autriche. "Cela pourrait être une des questions à aborder au cours de notre prochaine rencontre".
Abbas a toutefois précisé que ce sujet n'avait pas été évoqué pendant les récentes négociations de réconciliation, qu'il a qualifié d'"importantes", avec Khaled Mechaal, dirigeant du Hamas, la semaine dernière au Caire. Ces négociations ont pour but de renforcer un accord d'unité signé il y a six mois.
"Je pense que ces pourparlers ont constitué une étape importante. Bien sûr, ils n'ont pas abordé tous les sujets, mais les deux parties ont clarifié leurs positions", a déclaré Mahmoud Abbas, après une rencontre avec le président autrichien, Heinz Fischer, et avant un entretien avec le chanceliuer Werner Faymann.
Le président de l'Autorité palestinienne a précisé que le Hamas, qui contrôle la Bande de Gaza alors que le Fatah dirige la Cisjordanie, était prêt à accepter un Etat palestinien dans les frontières de 1967 et que la résistance serait "pacifique".
Il a également souligné que n'importe quel gouvernement d'unité nationale formé par le Hamas et le Fatah pour préparer les élections présidentielles et législatives, dont il a annoncé à Vienne que la date exacte avait été fixée au 4 mai 2012, serait "indépendant" et qu'il ne serait dominé par aucune des deux parties.
"Le gouvernement par intérim sera composé de technocrates et de membres indépendants ... Ce ne sera pas un gouvernement du Hamas ou du Fatah, mais un gouvernement indépendant", a-t-il afffirmé.
Israël a exprimé son inquiétude face à ce rapprochement: plus Abbas se rappoche du Hamas "et plus il s'éloigne de la paix", avait ainsi estimé le 24 novembre le porte-parole du Premier ministre, Benjamin Netanyahu. De son côté, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, avait déclaré le 26 novembre qu'Israël pourrait couper l'alimentation en eau et en énergie de la Bande de Gaza, ajoutant qu'un gouvernement d'union entre le Fatah et le Hamas "transformerait l'Autorité palestinienne en une autorité terroriste".
Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ont annoncé qu'ils ne travailleraient pas avec un gouvernement incluant le Hamas, tant que l'organisation n'aura pas reconnu l'Etat d'Israël, n'aura pas renoncé à la violence et ne se sera pas engagée à respecter les précédents accords israélo-palestiniens.
Au Caire, Mahmoud Abbas et Khaled Mechaal avaient signé un document de deux pages, dans lequel ils avaient réaffirmé leur volonté de former un gouvernement commun après les élections de mai 2012. 
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