lundi 21 novembre 2011

Le Ministère des Télécommunications ferme une radio israélo-palestinienne

Ecrit par Pierre Tiercin   
21.11.11
La radio pacifiste "Kol Hashalom" (la Voix de la Paix) a été fermé samedi dernier suite à une décision du Ministère israélien des Télécommunications.
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Fondée en 2004 et animée par des militants israéliens et palestiniens, Kol Hashalom s'inspirait de la très célèbre radio pirate d'Abbie Nathan et transmettait depuis sept ans un message d'ouverture, promouvant le dialogue entre israéliens et palestiniens.
La police est venue arrêter Mossi Raz, ex-député du parti Meretz à la Knesset et directeur de Kol Hashalom, pour l'interroger et lui ordonner de stopper ses émissions. Menacé d'être jugé puis incarcéré, M. Raz a appelé la station et appelé à l'interruption des émissions.
Selon le Ministère israélien des Télécommunications, "le Ministère a mené une opération de supervision des ondes contre une station de radio pirate avec la coopération de la police israélienne, tout comme il aurait agit contre toute autre station illégale".
La décision de la fermeture a été prise par le parquet israélien suite à la saisine du Procureur Général par le député du Likoud Danny Danon, sous le prétexte qu'il s'agirait d'une "station-pirate dont le contenu est inacceptable et incite à l'hostilité envers Israël".
La station, dont les studios sont basés à Jérusalem-Est et les émetteurs installés à Ramallah, dépend ainsi du contrôle de l'Autorité Palestinienne dont elle a reçu une licence en règle.
"Sur ordre du Ministère des Télécommunications, la police a fait fermer notre antenne hier, en prétextant qu'il s'agirait d'une station-pirate, ce qui est faux", revendique M. Raz. "Il s’agit d’une manœuvre antidémocratique, car nous dépendons de l’autorité palestinienne, et non de la loi israélienne".
Alors qu'une lettre officielle avait été envoyé à Kal Hashalom le 4 novembre pour demander la fin de leurs activités jugées illégales, la station avait demandé du temps pour formuler une réponse, expliquant qu'elle opérait légalement sous le couvert d'une licence officielle et payait sa redevance comme elle se devait.
Soulignant que la radio n'avait jamais reçu le moindre avertissement de la part de la justice israélienne avant d'être brutalement fermée après sept ans d'exercice, M. Raz dénonce une décision politique.
La radio, qui émettait sur 107.2FM en hébreu et  107.2 en arabe, poursuit ses activités sur internet. 
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