lundi 21 novembre 2011

L'Autorité Palestinienne sous pression à l'approche de la rencontre Abbas-Mechaal

Ecrit par Pierre Tiercin   
21.11.11
L'annonce de la réunion de Mahmoud Abbas et de Khaled Mechaal au Caire le 24 novembre pour accélérer la mise en oeuvre du traité de réconciliation signé en Mai par le Fatah et le Hamas a suscité de vives réactions. 
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De gauche à droite : Mahmoud Abbas, Président de l'Autorité Palestinienne, Khaled Mechaal, numéro un du Hamas, et Ismaël Haniyeh, numéro deux du Hamas
Alors que les deux partis travaillent à la mise en oeuvre d'un gouvernement intérimaire d'union nationale qui serait chargé d'organiser les prochaines élections législatives, le roi de Jordanie Abdullah II a affirmé son soutien au processus de réconciliation au cours d'une visite historique à Ramallah ce lundi. C'est la première visite du roi de Jordanie depuis la nomination de Mahmoud Abbas à la présidence de l'Autorité Palestinienne en 2005.
Cette visite intervient dans un contexte tendu entre l'Autorité Palestinienne et Israël. L'Etat hébreu a gelé le transfert de 100 millions de dollars de taxes douanières vers l'Autorité Palestinienne depuis le 1er Novembre, suite à la reconnaissance de la Palestine à l'UNESCO, et vient de prolonger ce gel dimanche dernier en réponse à l'annonce de la rencontre de Mahmoud Abbas et de Khaled Mechaal.
Ce revenu douanier représente près de 30% du budget de l'Autorité Palestinienne et permet le paiement de quelques 140 000 fonctionnaires palestiniens. Selon le quotidien Ha'aretz, l'Etat Major israélien et les services de renseignement du Shin Bet craignent tous les deux que le gel continu des avoirs palestiniens puisse porter atteinte au paiement des salaires des forces de police palestinienne et causer à terme des failles dans le dispositif sécuritaire palestinien.
La mise en oeuvre de la réconciliation du Fatah et du Hamas suscite de vives inquiétudes du côté israélien. Alors que le Premier Ministre hébreu a d'ores et déjà annoncé qu'il mettrait un terme aux programmes de coopération sécuritaires avec l'Autorité Palestinienne si un gouvernement d'unité nationale émergeait, la diplomatie américaine a envoyé le Secrétaire d'Etat adjoint William Burns en mission d'urgence à la rencontre d'Abbas dimanche dernier, et de Netanyahu ce lundi, pour chercher un terrain d'entente autour de la reprise du processus de paix.
Washington a toujours refusé le dialogue avec le Hamas, qualifié de "groupe terroriste", tant que celui-ci ne reconnaîtrait pas l'Etat hébreu. Alors qu'Obama avait estimé en Mai dernier que la réconciliation du Hamas et du Fatah soulevait de "profondes et légitimes" questions sur la sécurité d'Israël, la diplomatie américaine n'est pas particulièrement enthousiaste à un possible rapprochement des deux partis.
Au cours de l'entretien du Secrétaire d'Etat adjoint avec M. Abbas, le Président de l'Autorité Palestinienne a réaffirmé sa volonté de reprendre les négociations pour la paix, «si Israël arrête la colonisation et accepte les lignes de 1967 comme base de discussions». 
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