samedi 1 octobre 2011

Nétanyahou indispose à nouveau les États-Unis

30/09/2011 
Il se dit prêt à accepter le plan de paix du Quartette, mais autorise la construction de plus de mille nouveaux logements à Jérusalem-Est. 
D'accord pour un nouveau plan censé aboutir à un accord de paix à la fin de l'an prochain, mais pas au prix de Jérusalem : tel est le message de Benyamin Nétanyahou. Histoire de bien mettre les points sur i, le ministère israélien de l'Intérieur vient de donner son feu vert à la construction de 1 100 logements à Gilo, un quartier israélien situé dans la partie arabe de Jérusalem. Dans le monde, cette décision a provoqué un tollé, y compris aux États-Unis, qui se sont déclarés «profondément déçus».
Mais Benyamin Nétanyahou est passé outre. «Gilo n'est pas une colonie, c'est un quartier situé au cœur de Jérusalem près du centre-ville», explique Mark Regev, son porte-parole. Actuellement plus de 200 000 Israéliens vivent dans une douzaine de nouveaux quartiers construits après la conquête de la partie orientale de la ville en 1967. Mais son annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. Les Palestiniens espèrent de leur côté que le lancement de ce projet fustigé de toutes parts va leur fournir des armes dans la bataille très serrée qu'ils mènent au Conseil de sécurité de l'ONU pour obtenir l'adhésion de leur État aux Nations unies. Selon eux, une majorité des membres (9 sur 15) de cette instance serait prête à les soutenir.
Pour éviter de paraître «ingrat» après le discours d'Obama à l'ONU présenté par les médias israéliens comme le «plus pro-israélien» jamais prononcé par un président américain, Benyamin Nétanyahou s'est dit prêt à accepter un plan mis au point par le Quartette pour le Moyen-Orient (États-Unis, Union européenne, Russie et ONU).
Sur le papier, tout semble simple : Israéliens et Palestiniens vont reprendre leurs négociations gelées depuis plus d'un an avec comme objectif d'aboutir à un accord final fin 2012. Pour y parvenir, les deux partenaires doivent se rencontrer dans un mois pour établir «un calendrier et une méthode de négociations» et trouver trois mois plus tard un terrain d'entente sur les frontières et les arrangements de sécurité.
Au vu des positions de départ, le pari semble totalement irréaliste. Avant même qu'il soit lancé, Danny Ayalon, le vice-ministre des Affaires étrangères a cru de bon de souligner qu'aucun «calendrier n'est sacré». Jusqu'à présent, aucune des dates figurant dans les multiples plans de paix discutés dans le passé n'a été respectée en raison des divergences de fond sur des questions telles que l'avenir de Jérusalem, le tracé des frontières du futur État palestinien et les garanties exigées par Israël pour s'assurer que la Cisjordanie ne devienne pas, comme la bande de Gaza, «une base terroriste iranienne» contrôlée par les islamistes palestiniens du Hamas. Or, sur tous ces dossiers, Benyamin Nétanyahou, à la tête d'un des gouvernements les plus nationalistes de l'histoire du pays, ne dispose de pratiquement aucune marge de manœuvre.