mercredi 12 octobre 2011

La solution en Israël

Makram M. Ahmad
Editorialiste

Il est évident que quand l’Assemblée générale de l’Onu reconnaîtra l’Etat palestinien en tant qu’Etat non-membre comme le Vatican, les Palestiniens devront reprendre les négociations. Et ce, si Israël accepte de geler les opérations de colonialisation pendant la période de négociation puisque l’Etat hébreu continue à dominer les territoires occupés. Effectivement, il y a un nombre de questions du statut final qui doivent être réglées avec les Israéliens, dont les plus importantes sont la terre, l’eau, les frontières et les colonies. C’est ce que le président palestinien Mahmoud Abbass a affirmé depuis qu’il a pris la décision de se diriger vers l’Onu après qu’Israël eut fermé toutes les portes des négociations. Et toutes les tentatives de l’Administration du président Obama ont échoué à convaincre Israël de geler la construction des colonies. Les conditions auxquelles tient Israël, dont les plus dangereuses sont la reconnaissance de la judaïsation de l’Etat d’Israël, l’annexion des grands bloc coloniaux et le maintien des forces israéliennes tout au long du Jourdain, diminuent les chances de parvenir à des solutions et des ententes en un an. Mais quand Mahmoud Abbass s’installera à la table des négociations après la reconnaissance de l’Onu de la Palestine comme Etat sous l’occupation, les règles du jeu changeront. Effectivement, chaque jour Israël devient de plus en plus isolé surtout que son premier ministre, Benyamin Netenyahu, ne jouit pas de la confiance de la communauté internationale malgré son discours audacieux face à l’Assemblée générale où est apparue sa passion pour la tergiversation et l’atermoiement, alors qu’il tente par tous les moyens de contourner les responsabilités de la paix. De plus, à l’intérieur d’Israël, il y a une crainte croissante envers les politiques du Lickoud qui ont emprisonné Israël derrière les barreaux de l’isolement international à cause de la domination du gouvernement par les extrémistes, au point d’être aujourd’hui touché de paralysie. D’un autre côté, l’opinion publique israélienne ressent le changement énorme qui est en train de se produire dans les Etats arabes avec les révolutions. Effectivement, l’intifada arabe a dévoilé combien l’opinion publique arabe n’accepte plus les politiques israéliennes agressives et leur influence sur les politiques de leur pays. Il y a un autre point très important : Israël qui se vantait de refuser de compter sur une force étrangère pour défendre sa sécurité, même les Etats-Unis, se trouve aujourd’hui obligé d’appeler l’Administration américaine pour qu’elle lui vienne en secours à cause des relations tendues avec l’Egypte, la Turquie, la Jordanie et la Palestine. Et ce, alors que la capacité américaine d’imposer sa domination sur le Proche-Orient diminue de plus en plus chaque jour.
Pour toutes ces raisons, il y a une conviction croissante à l’intérieur d’Israël selon laquelle l’unique issue pour sortir de la crise actuelle est de changer le plus vite possible le gouvernement de Netanyahu qui est devenu prisonnier de son alliance avec Liberman, un des hommes d’Israël les plus extrémistes. Pour les Israéliens, la solution réside donc dans un nouveau gouvernement capable de changer l’image d’Israël et qui prendrait le parti d’un projet équitable de règlement.
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