mercredi 12 octobre 2011

234 prisonniers palestiniens en grève de la faim

publié le mardi 11 octobre 2011
Moncef Chahed - Groupe de travail « prisonniers » de l’AFPS
 
Depuis le 23 juin dernier, la situation des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes ne cesse de se détériorer suite aux différentes séries de mesures punitives décidées par le premier ministre israélien Netanyahou et mises en application aussitôt par l’administration pénitentiaire israélienne.

-  Interdiction aux prisonniers palestiniens de poursuivre leurs études universitaires.
-  Interdiction à l’accès aux livres
-  Intensification de la fouille des prisonniers en les forçant à se mettre nus
-  Limitation du droit de visite
-  Mise à l’isolement des leaders palestiniens
-  Aggravation des peines d’emprisonnement de manière tout à fait arbitraire.
  Ces mesures viennent s’ajouter à tout un arsenal de procédures inhumaines qui accablent déjà les détenus palestiniens et à travers eux leurs familles ainsi que toute la société palestinienne.  
C’est le trop plein qui a fait déborder une situation déjà plus qu’insoutenable que vivent des milliers de prisonniers, hommes, femmes, enfants mineurs et élus politiques.  
Depuis le 27 septembre, les prisonniers palestiniens ont entamé une grève de la faim illimitée dans plusieurs prisons israéliennes pour protester contre les punitions collectives dont ils font l’objet, les attaques répétées de leurs cellules par les soldats israéliens, les fouilles, les humiliations et les violences en tout genre à leur encontre.  
C’est avec des estomacs vides que ces prisonniers palestiniens viennent nous rappeler pour la énième fois qu’un grand nombre de leurs camarades prisonniers sont en isolement total, soumis à une mort lente depuis plusieurs années dont certains depuis 13 ans transgressant ainsi de manière flagrante l’article 119 de la quatrième Convention de Genève, qui stipule clairement l’illégalité de l’isolement continu du prisonnier de plus de trente jours, quelle que soit l’infraction commise.  
Un millier de détenus souffrent de maladies graves, certains sont en phase terminale et ne bénéficient d’aucun soin. Au contraire ils sont attachés aux barreaux de leur lit malgré leur maladie et leurs souffrances et cela en violation de l’article 91 de la quatrième Convention de Genève relative à l’hygiène et aux soins médicaux.  
Des centaines de prisonniers sont en détention administrative sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux, Certains le sont depuis plusieurs années en dépit de l’article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui stipule que : « Chacun a le droit à la liberté et la sécurité de sa personne. Nul ne peut être soumis à une arrestation ou détention arbitraire. »  
Selon la loi israélienne (Ordre militaire 1229, de 1988) cette forme de détention ne nécessite pas une charge confirmée ou des preuves visibles et elle n’est pas limitée à une période spécifique. Elle est plutôt fondée sur des allégations manifestes ou principalement secrètes selon lequel le prisonnier est enfermé dans la prison sans procès ni même la connaissance de la raison pour laquelle il est détenu ni de la durée de cette détention.  
Israël ne peut non seulement mettre en prison des hommes et des femmes pour motif uniquement politique et en plus se soustraire indéfiniment à ses obligations en transgressant les lois, les traités et les conventions et jouir d’une impunité totale.
L’ONU et la communauté internationale – en particulier l’Union européenne – ne peuvent pas ignorer le sort fait à ces milliers de prisonniers politiques et doivent intervenir pour exiger d’Israël le respect du droit international et l’application de la quatrième convention de Genève afférente aux droits des prisonniers. Plus au fond, il est désormais plus qu’évident qu’un des paramètres de la paix est constitué par ce fait : il faut libérer tous les prisonniers palestiniens !
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