lundi 7 février 2011

Une réflexion sioniste pour faire face à l’avenir proche

[ 07/02/2011 - 02:46 ]
Ifrayem Snih
Lorsque le Liban sera occupé par le Hezbollah, l’Egypte aura un avenir incertain, les Etats-Unis auront quitté l’Iraq, "Israël" devra restreindre ses fronts et déraciner toute raison d’une explosion du conflit arabo-israélien.
En ce qui concerne l’Egypte, après la révolution, elle ne pratiquera plus la politique de Moubarak envers "Israël" ; en effet, toutes les factions de l’opposition égyptienne n’aiment pas "Israël". Cela influencera certainement les relations de l’autorité palestinienne avec "Israël". Le gouvernement du Hamas sera acceptable. Toute normalisation avec "Israël" prendra fin, ou au moins sera en danger. Et sera renforcée l’idée qu’"Israël" est une menace stratégique.
Cette nouvelle situation appelle "Israël" à adopter cinq mesures, sur le court terme.
Premièrement, "Israël" devra à nouveau occuper l’axe Philadelphia, entre l’Egypte et Gaza. Si nous ne le faisons pas fait, la force du Hamas se consolidera, alors qu’elle est déjà insupportable. Le prix à payer pour mettre la main sur cet axe est beaucoup moins important que ce que nous devrons payer face à un Hamas, dans la bande de Gaza, qui sera renforcé par des moyens de combat développés, avec des guides iraniens en prime.
Deuxièmement, il faut reconstruire l’armée israélienne, mais non sur la même base de ces trente dernières années, durant lesquelles l’Egypte n’était pas considérée comme un ennemi militaire. Il faut reconstruire les groupes de réservistes que l’armée israélienne a laissé tomber après l’accord de paix avec l’Egypte. Il s’agit aussi de se munir rapidement de systèmes modernes.
Troisièmement, il faut insister sur la construction du barrage sur les frontières avec l’Egypte. Désormais, pour empêcher l’infiltration à travers e Sinaï, on ne pourra plus beaucoup compter sur l’armée égyptienne.
Quatrièmement, nous devrons compter sur le gaz naturel exploité dans les eaux israéliennes. L’arrêt du gaz en provenance d’Egypte, voulu par l’opposition, n’est qu’une expression de cette nouvelle politique.
La cinquième mesure, la plus importante, sera de consolider l’axe modéré restant : Jordanie-autorité palestinienne-"Israël".
Lorsque le Liban sera occupé par le Hezbollah, l’Egypte aura un avenir incertain, les Etats-Unis auront quitté l’Iraq, "Israël" devra restreindre ses fronts et déraciner toute raison d’une explosion du conflit arabo-israélien. Si le conflit avec les Palestiniens continue, "Israël" sera isolé sur la scène internationale. Elle aura besoin de ses amis.
Article écrit par Ifrayem Snih, ancien ministre et actuel vice-ministre israélien de la guerre, dans le journal hébreu Yediot Aharonot, le 4 février 2011
Traduit et résumé par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI)