jeudi 6 mai 2010

Lettre à l’ambassadeur de France à l’OCDE concernant l’intégration d’Israël à l’OCDE

publié le jeudi 6 mai 2010
Solidaires

 
L’Union Syndicale Solidaires estime qu’admettre Israël au sein de l’OCDE revient à ignorer le total mépris israélien du droit international.
Monsieur l’Ambassadeur
Représentation permanente de la France auprès de l’OCDE
5 rue Osvaldo Cruz
75016 Paris
Paris le 3 mai 2010
Monsieur l’Ambassadeur,
Ce mois-ci, l’Organisation de Coopération et de développement économique doit se prononcer sur la candidature d’Israël. L’Union Syndicale Solidaires vous appelle instamment à bloquer l’adhésion de l’Etat d’Israël à l’OCDE jusqu’à ce que celui-ci se conforme aux normes de l’OCDE et du droit international.
Israël a été officiellement invité à adhérer à l’OCDE en mai 2007 à la condition qu’il remplisse un certain nombre de critères, dont le respect des droits de l’homme, l’engagement pour la paix et la démocratie, et l’adhésion aux principes des Nations Unies. Bien qu’Israël n’ait satisfait à aucune de ces exigences, Israël est plus près que jamais d’être accepté au sein de l’OCDE.
L’Union Syndicale Solidaires estime qu’admettre Israël au sein de l’OCDE revient à ignorer le total mépris israélien du droit international.
L’OCDE a exigé qu’Israël prenne un certain nombre de mesures pour réformer son marché du travail et a fait de cette exigence une condition d’admission. La mauvaise intégration économique des citoyens arabes palestiniens d’Israël est le résultat direct d’une discrimination institutionnalisée d’Israël basée sur l’appartenance ethnique : quelque 30 lois établissent explicitement une discrimination entre Juifs et Non-Juifs et accordent des privilèges exclusifs aux Juifs, alors que les Non-Juifs représentent 20% des citoyens israéliens et sont censés profiter de la pleine citoyenneté. Israël a refusé d’appliquer toute réforme significative exigée par l’OCDE.
Les Palestiniens qui travaillent pour des employeurs israéliens en Cisjordanie occupée n’ont aucun droit reconnu par la loi israélienne, et ils travaillent souvent sans contrat de travail et sous différentes formes de contrainte. Selon le Rapport Annuel des Violations des Droits Syndicaux 2009 de la CSI, "les travailleurs palestiniens en Israël, même avec un permis, sont harcelés par les autorités".
En outre, selon l’OCDE elle-même, c’est une de ses règles essentielles qu’enfreint Israël en incluant ses colonies en Cisjordanie occupée dans son rapport économique. En acceptant Israël, l’OCDE donnerait son approbation officielle à l􀂧occupation illégale des territoires occupés palestiniens et syriens.
Dans la Feuille de Route pour l’accession d’Israël à la Convention de l’OCDE, celle-ci demande à Israël de démontrer son engagement envers les valeurs fondamentales partagées par les membres de l’OCDE. Israël a répondu en continuant à violer les lois des droits de l’homme ainsi que le droit humanitaire international, en ne se conformant ni aux Résolutions du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée Générale de l’ONU ni à l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice qui réclame le démantèlement du Mur.
En outre, Israël refuse de répondre de ses crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis lors de l’invasion de Gaza l’an dernier, qui sont exposés dans le rapport du juge Goldstone.
L’OCDE contredirait donc ses propres principes de multiples manières en acceptant Israël en son sein.
C’est pour toutes ces raisons, Monsieur l’Ambassadeur, que l’Union Syndicale Solidaires vous prie instamment de bloquer l’adhésion d’Israël à l’Organisation pour la Coopération et le Développement Économiques.
Je vous prie de croire, Monsieur l’Ambassadeur, à l’expression de ma parfaite considération.
Annick Coupé
Déléguée générale
144 boulevard de la Villette – 75019 Paris
Tel : + 33 (0) 1 58 39 30 20 – Fax :+ 33 (0) 1 43 67 62 14