L’armée israélienne a arrêté mardi matin sept fonctionnaires de l’Autorité Palestinienne, les « accusant » de faire partie des forces de sécurités palestiniennes, rapporte l’agence de presse palestinienne Ma’an.
L’ « accusation » en question est en elle-même grotesque, puisque l’Autorité Palestinienne, tout comme son appareil sécuritaire, est une entité reconnue par tous les gouvernements de la planète, dont le gouvernement israélien qui n’a pu, ces dernières années, que se féliciter de voir Mahmoud Abbas et sa police à l’œuvre pour accompagner la transformation de la Palestine en bantustans.
Mais … incapable d’obtenir le plus petit semblant de concession de la part d’Israël en échange de sa docilité, le gouvernement palestinien a eu l’audace, ces derniers jours, de se rebeller un petit peu contre l’occupant.
L’Autorité Palestinienne s’est en effet décidée à prendre, enfin, un décret concrétisant une loi de 2005, laissée lettre morte dans l’intervalle, interdisant la commercialisation, sur son « territoire » (à peine 4 % de la Palestine où sont enfermés 2 millions de Palestiniens), des produits des colonies israéliennes juives implantées sur leur propre terre.
Mais il ne suffit pas à Israël que les Palestiniens consomment, pour l’essentiel de leur subsistance, des produits commercialisés par Israël, qu’il s’agisse de biens manufacturés, ou même de produits élémentaires, comme l’eau puisée dans leur propre terre. Non, l’occupant veut aussi imposer à la population palestinienne d’acheter aussi les fabrications des colonies juives de Cisjordanie.
Pour s’être rebellée contre le diktat, l’Autorité Palestinienne s’expose donc à des représailles. Les sept fonctionnaires palestiniens arêtes mardi ont été transférés dans la journée à un tribunal de Jérusalem, qui a ordonné leur incarceration pour une durée préliminaire de neuf jours. Leur avocet, M° Ayoub, indique à l’agence de presse Ma’an que le gouvernement israélien est parfaitement au courant qu’il s’agit de fonctionnaires dependant des services de sécurité de l’Autorité Palestinienne, mais que c’est pour cette raison même qu’ils ont été capturés, dans le but de faire pression pour que le décret interdisant l’achat des produits coloniaux soit rapporté.
D’autres menaces ont été proférées ces derniers jours suite à la publication du décret anti-colonial, dont l’interdiction complète des exportations palestiniennes (obligées de passer par les ports israéliens de Haïfa ou Ashdod), ou un véto israélien à l’adhésion des l’Autorité Palestinienne à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). l
CAPJPO-EuroPalestine